dimanche 30 janvier 2011

Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue : de la pharmacologie
27.01.2011

Qu’est-ce que le soin ? Que veut dire prendre soin ? Quelle différence établir entre le soin thérapique et le soin thérapeuthique ? Existe-t-il une obligation de soin ? Sur quoi reposent les enjeux d’une politique de soin ? Le soin est-il  une relation intégrale ? On n’en finirait pas d’énoncer les multiples dimensions du soin. Prendre soin de soi et des autres ne relèvent pas d’une quelconque vertu morale transcendant les siècles et les civilisations telle la pitié primitive ou l’amour de soi dans l’état de nature chez Rousseau. La question du soin – que l’on appelle aussi le care – est une affaire d’économie politique, et non seulement d’éthique selon le philosophe Bernard Stiegler. Elle s’inscrit au cœur des alternatives économico-politiques. Elle requiert la mise en œuvre d’une politique d’adoption capable de promouvoir une véritable écologie de l’esprit. Bernard Stiegler est de ceux qui anticipé la crise économique et financière de 2008. Il a tiré les leçons de l’effondrement du modèle industriel fondé sur l’automobile et la télévision. À ceux qui ne voient pas que le consumérisme est menacé par sa limite propre du fait que le désir du consommateur s’épuise en même temps que son savoir vivre s’émousse, il répond que la domination du court terme sur le long terme a assez duré. À la morgue du marketing irresponsable, il préfère contribuer à la formation d’un nouvel âge industriel. Face à une économie de l’incurie génératrice de bêtise sytémique, il préfère se demander ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. C’est le titre de son dernier livre. Ce n’est pas un livre de plus sur le soin. Mais un livre qui prend soin de la vie humaine. Il est venu à La Fabrique de l’Humain pour nous en parler….

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