dimanche 21 novembre 2010

École de la Cause freudienne

Sur « Mallarmé le livre »
de Joseph Attié, de Anne-Marie Le Mercier


La jouissance n’est pas libre, n’est pas libertine. Au contraire, elle est appareillée à la répétition, et le discours rationnel achoppe sur une limite quasi mystique dit Lacan, et qu’il définit comme « le lieu où le symbole se substitue à la mort pour s’emparer de la première boursouflure de la vie ». Jacques-Alain Miller. Un effort de poésie. Cours du 20.11.2002. (Inédit)


Mallarmé le livre - Étude psychanalytique
, Joseph ATTIÉ
Préface de François RegnaultEditions du Losange


Ce livre n’est pas une exégèse de plus sur Mallarmé. C’est un travail clinique, rare, patiemment ciselé par un analyste, lettré, poète de surcroît. La rigueur épistémique et le souci de la méthode laissent intacte l’élégance du texte de Joseph Attié. Le rythme de l’ouvrage est celui d’une ascension en montagne, son parcours est homologue à celui d’une cure et de ses temps logiques. La démarche patiente, obstinée, dont la tranquillité s’assure d’une solide armature structurale, ne néglige aucun obstacle et ménage au lecteur quelques paliers permettant de préciser les concepts utilisés, avant d’en démontrer la valeur opératoire auprès du Prince des poètes. Chaque question est envisagée sur ses diverses facettes. Joseph Attié ne se presse pas de comprendre, il se laisse saisir par les opacités et les contradictions qui traversent l’œuvre de Mallarmé. Au fil de sa minutieuse enquête sur la logique en jeu chez le poète, il s’aide du précieux apport des précédents exégètes, ne se privant pas cependant de les contredire avec finesse lorsque la logique l’impose.

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