samedi 6 novembre 2010





DÉFICIT de l’ATTENTION et HYPERACTIVITÉ : Première preuve d’un lien génétique

The Lancet

Une équipe de scientifiques de l'Université de l’université de Cardiff vient d’identifier le premier lien génétique direct avec le déficit de l'attention et l’hyperactivité (TDAH). L'étude, publiée dans l’édition avancée en ligne du 30 septembre du Lancet, révèle que les enfants atteints de TDAH sont plus susceptibles d'avoir certains petits segments de leur ADN en double ou manquants. Au-delà de ces résultats, les chercheurs ont constaté des similitudes entre les variations génétiques du TDAH, de la schizophrénie et de l’autisme.

Une étude toute récente publiée dans BMC Neuroscience faisait le lien entre le sevrage précoce et la séparation d’avec la mère et le risque de développement de l'hyperactivité et de l'anxiété. Alors les TDAH seraient-ils à la fois d’origine génétique et liés à un déficit d’attention des mères ?

Le TDAH est un des troubles mentaux les plus courants dans l'enfance, touchant environ un enfant sur 50. Les enfants atteints de TDAH sont agités, impulsifs et distraits, et éprouvent des difficultés de comportement à la maison et à l'école. Bien qu'aucun traitement n'existe aujourd’hui, les symptômes peuvent être réduits par des traitements médicamenteux et une thérapie comportementale.

"Nous espérons que nos recherches aideront à surmonter la stigmatisation associée au TDAH,"  commente Anita Thapar: Si les chercheurs savaient déjà la maladie fortement héréditaire car les enfants atteints de TDAH sont statistiquement plus susceptibles d'avoir aussi un parent présentant les mêmes troubles et un enfant ayant un vrai jumeau présentant un TDAH a 3 chances sur 4 de présenter des troubles identiques, il n'existait pas encore de preuve directe que le TDAH est génétique.  

«Trop souvent, les gens assimilent le TDAH à une « mauvaise » parentalité voire à une mauvaise alimentation. En tant que clinicien, il est clair pour moi que ce n’est probablement pas le cas. Maintenant, nous pouvons dire en toute certitude que le TDAH est une maladie génétique et que les cerveau des enfants atteints de cette maladie se développent différemment de ceux des autres enfants ».

L'équipe de l'Université a analysé les génomes de 366 enfants, qui avaient tous reçu un diagnostic clinique de TDAH, contre plus de 1.000 échantillons de contrôle à la recherche de variations génétiques spécifiques.  Anita Thapar, professeur de pédopsychiatrie, à l’école médecine de l’Université de Cardiff, et coll. ont constaté un chevauchement important entre ces segments d’ADN, déjà connus comme des variantes génétiques impliqués dans l'autisme et la schizophrénie, ce qui confirme que le TDAH est un trouble neurologique du développement ou, en d'autres termes, que le cerveau des enfants atteints de la maladie diffère de celui des autres enfants.

TDAH, autisme et schizophrénie, une certaine proximité « génétique » : Ils ont également identifié un  chevauchement important entre les CNVs (copy number variants), identifiés chez les enfants atteints de TDAH et des régions du génome connues pour influencer la susceptibilité à l'autisme et la schizophrénie. Et cela, en particulier sur une région particulière du chromosome 16. Alors que ces troubles sont actuellement considérés comme tout à fait distincts, il y aurait en réalité  une certaine proximité entre le TDAH et autisme en termes de symptômes et de difficultés d'apprentissage. Cette nouvelle recherche laisse entendre qu'il pourrait y avoir une base biologique commune à ces deux maladies.

Sources : Cardiff University « ADHD’s genetic link » ; The Lancet doi:10.1016/S0140-6736(10)61109-9 « Rare chromosomal deletions and duplications in attention-deficit hyperactivity disorder: a genome-wide analysis », traduction, adaptation, mise en ligne Alexis Yapnine, Santé log, le 2 octobre 2010

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