dimanche 17 octobre 2010





RAPPORT

La santé mentale est l'affaire de tous
Par Anne Jeanblanc

Le Centre d'analyse stratégique vient de faire la promotion de la santé mentale, dans un rapport rendu public intitulé "La santé mentale, l'affaire de tous". Il a été élaboré par le département des questions sociales de ce centre, avec un groupe d'experts présidé par la psychiatre épidémiologiste Viviane Kovess-Masféty, directrice du département d'épidémiologie de l'École des hautes études en santé publique (EHESP). Ce document dresse un état des lieux de la santé mentale et des "déterminants du bien-être" en France, en s'appuyant entre autres sur les résultats d'un sondage réalisé en octobre auprès de 1.000 personnes. Certes, il n'apporte aucune proposition réellement nouvelle, mais il rappelle les grandes orientations à privilégier, notamment le fait d'intégrer dans les politiques publiques la prise en compte du facteur "santé mentale".

La secrétaire d'État à la prospective, Nathalie Kosciusko-Morizet, a souligné lors d'une conférence de presse qu'il ne s'agissait pas d'une "première étape", mais d'une "première" pour le Centre où l'"on ne parle pas traditionnellement" de santé mentale. "Cette dernière n'est pas historiquement considérée comme légitime, tout reste à réaliser", a-t-elle reconnu. Pourtant, la création d'une "mission interministérielle sur la santé mentale" faisait son chemin, selon Viviane Kovess-Masféty.

Le rapport fait le point sur le rajeunissement de l'âge de la dépression, le triplement de la dépressivité en 20 ans et la progression de la "détresse psychologique". Il s'intéresse aussi à la "problématique émergente de la souffrance psychosociale au travail" et aux déterminants du suicide. Il revient sur les difficultés engendrées par le cumul de handicaps dans certaines franges de population et conclut à la nécessité de "prévenir les trajectoires de grande vulnérabilité". Les auteurs insistent sur "le rôle clé des acteurs non sanitaires" dans la diffusion d'une santé mentale positive, dans la prise en charge à l'école, dans l'enseignement supérieur, dans le milieu du travail et le grand âge. Il met notamment en avant la nécessité de "développer les compétences cognitives, émotionnelles et sociales lors de la scolarité", une composante très présente dans les pays anglo-saxons mais quasiment inconnue dans le système français, a indiqué Viviane Kovess-Masféty.

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