dimanche 12 septembre 2010





HÉNIN ET ALENTOURS

Les riverains du centre hospitalier découvrent le nouveau projet de psychiatrie

samedi 11.09.2010

Le centre hospitalier s'apprête à démolir l'ancien bâtiment consacré à la psychiatrie, afin d'y reconstruire un nouveau projet. Un projet présenté jeudi soir aux habitants des deux rues adjacentes.

PAR ÉLODIE LÉCADIEU

Directeur, médecins, architecte, chef de projet, ils s'étaient tous réunis devant les habitants de la rue des Glycines et de la rue des Aubépines, qui avaient répondu présents à l'invitation. Le but ? Les informer sur les travaux qui vont commencer. Le centre hospitalier compte en effet raser l'ancienne structure de psychiatrie pour en reconstruire une, sur ce même terrain. Une quarantaine de riverains s'étaient donc déplacés pour écouter attentivement les explications architecturales et médicales des porteurs du projet. Dans une ambiance plutôt calme au début, mais des voix se sont progressivement élevées. Francis Mazingue, résidant rue des Glycines depuis 1971, ne s'est pas fait prier. « On nous met devant le fait accompli. C'est un beau projet, c'est évident, mais nous n'avons pas été invités dans la discussion. On se demande ce qu'on vient faire ici. » Marguerite Pruvost, habitant la même rue, précise : « mon mur du fond est assez haut, mais une fois les fenêtres ouvertes, on entend des cris, des insultes ».

Sentiment d'insécurité

Puis vient une autre source de mécontentement de la part des riverains. « On entend des cris », « je suis en location mais je n'ose pas acheter car mon jardin borde le parc de l'hôpital », « il y a de grandes baies vitrées prévues sur le nouveau bâtiment qui va surplomber nos maisons, on perd notre intimité ». Mais la véritable inquiétude des voisins semble rester la présence de patients de l'hôpital psychiatrique à proximité de leurs habitations, les mots « insécurité » et « nuisances » revenant régulièrement au cours du dialogue. Et ce ne sont pas les nuisances dues au futur chantier qui inquiètent. Pour l'équipe hospitalière, la présence de ce nouveau bâtiment devrait, au contraire, être un gage de sécurité, puisque des équipes seront désormais présentes constamment dans cette partie du parc, d'autant que le nombre de patients admissibles va diminuer d'une centaine à environ 70. Après avoir porté ce projet pendant plus de deux ans, Bruno Avril, ingénieur en chef, estime que cette « expression de mécontentement est légitime et nécessaire. Il faut faire en sorte que le centre hospitalier soit bien intégré, mais il faut aussi que les gens comprennent qu'il ne s'agit pas d'une prison, mais d'un service de psychiatrie. » Certains riverains, en apprenant l'existence d'autres projets, tels qu'un centre médico-psychologique pour enfants ou une maison pour adolescents, prévus à proximité de la polyclinique d'Hénin-Beaumont, estimaient que le centre de psychiatrie auraient pu être implantés là-bas, et les structures pour enfants de leur côté. « Je suis choquée par certaines réactions, avoue Christine Pointet. chargée de communication et ancienne infirmière en psychiatrie.

J'ai habité pendant des années, avec mes jeunes enfants, un logement de fonction au sein du parc. Ma fille passait toute seule devant l'unité psychiatrique, et il n'y a jamais eu de problème. ».

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