mercredi 15 septembre 2010







30/08/2010

Plus on est de fous, mieux on vit


Selon des chercheurs américains, pour bien se porter mieux vaut avoir une vie sociale conséquente.

Par LISETTE GRIES

N’en déplaise aux misanthropes, les autres sont peut-être le meilleur moyen d’éviter une descente aux enfers précipitée. Des chercheurs américains ont compilé les résultats de 143 études sur les liens entre relations sociales et état de santé. Il en ressort que l’isolement augmente les risques de mortalité. Vivre reclus serait aussi dangereux que fumer quinze cigarettes par jour ou être alcoolique. Et deux fois plus risqué qu’être obèse.

Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer l’impact de la vie sociale sur la forme physique. Une personne malade mais bien entourée prendra les repas qu’on lui prépare, les médicaments qu’on lui laisse sur la table de nuit et aura moins de chances d’oublier ses rendez-vous médicaux. Mais être au cœur d’un réseau social conduirait également à se soucier davantage de sa propre santé. «Quand on se sent responsable d’autres gens, on se sent utile et l’on prend moins de risques», souligne Julianne Holt-Lunstad, une psychologue membre de l’équipe de chercheurs. Autrement dit, pour ne pas laisser tomber ses collègues ou son équipe de volley, on surveillerait de près alimentation, loisirs et mode de vie.

L’étude montre également que la présence d’une personne de confiance à nos côtés lors d’une situation stressante empêcherait que le rythme cardiaque et la pression artérielle ne s’emballent. En gros, plus on est de fous, moins on s’inquiète. Une hypothèse scientifique avance que les hormones du «stress» influencent le fonctionnement du système immunitaire. Une vie sociale variée et dense, en diminuant le stress, aurait alors un impact direct sur la bonne tenue des défenses naturelles.

Ce bénéfice pour la santé fait défaut, dans l’Hexagone, à près de 4 millions de personnes. Une étude de la Fondation de France, parue au début de l’été, montre qu’un Français sur dix souffre de grande solitude et qu’il est déconnecté des quatre sphères sociales : famille, amis, emploi et vie associative. Un individu sur quatre n’a de contact que dans l’une de ces sphères. Ces situations ne concernent pas que les personnes âgées : la moitié de ces «isolés» ont moins de 60 ans. Ce risque d’être seul, impossible à réguler médicalement, est de surcroît plus important pour les gens qui ont de faibles revenus.

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