mercredi 18 août 2010









Navigations thérapeutiques à bord de grands voiliers
13 Août 2010

« Bling-bling », notre génie de la communication, notre « Danube de la pensée » à nous, a proposé à Grenoble de mettre en tôle les parents des enfants mineurs délinquants !...

Je ne m’en suis pas encore remis tellement c’est puissant.

Il va rester dans l’histoire notre « Ô combien vénéré président [1] », car là, il a vraiment fait très fort.


J’ai vraiment  l’impression d’être un véritable « pygmée intellectuel » face à un « monument de la pensée », un « tsunami de la réflexion », un « empereur de l’analyse », que même les extraterrestres doivent nous envier.

Car une telle proposition n’a jamais été appliquée, nulle part, jamais, même dans les régimes les plus déments.

Quelle innovation !...

Ouah !...

J’y crois pas !... Moi, le … bouffon de service !...

Cette géniale idée est dans la droite ligne des initiatives ahurissantes de notre « Bling-bling » et sont indiscutablement le signe d’une pensée débridée, absolument sans limite.

Un génie je vous dis !...

Mais il n’est pas compris mon « Bling-bling » à moi…

Sniff…

D’ailleurs, il suffit de voir ce qu’écrivent les Psy dans La nuit sécuritaire :

« Le 2 décembre 2008, dans une enceinte psychiatrique hospitalière, se saisissant d’un crime pourtant très rare commis par un patient diagnostiqué comme schizophrène, le président Sarkozy a annoncé un plan pour la psychiatrie aux conséquences dévastatrices.

Dans ce discours, les fondements même de la psychiatrie ont été attaqués avec la plus grande brutalité, celle qui amadoue pour mieux exécuter.

Il aura suffi d’un fait divers dramatique pour relancer une politique de la peur dont le projet de centres de rétention de sûreté tout comme les soins sans consentement en ambulatoire sont le parachèvement.

En amalgamant la folie à une pure dangerosité sociale, en assimilant d’une façon calculée la maladie mentale à la délinquance, est justifié un plan de mesures sécuritaires inacceptables »… etc… La suite dans LA NUIT SECURITAIRE


Ces Psy alors !...

N’ont rien compris à la profondeur abyssale de la pensée de mon « Ô combien vénéré président » !...

Et le psychiatre Serge Hefez en remet une couche au sujet de notre « Bling-bling » :

« Les pervers narcissiques n’éprouvent aucun respect pour les autres, qu’ils considèrent comme des objets utiles à leurs besoins de pouvoir, d’autorité, ou servant leurs intérêts. Ils font des promesses qu’ils ne tiendront pas, sachant que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Pris en flagrant délit de mensonge, ils sont capables de nier avec un aplomb hors du commun... Charité bien ordonnée commençant toujours par soi-même, ils savent parfaitement et farouchement défendre leurs intérêts dont ils ont toujours une vision très claire. Ils essaient de profiter à chaque instant de toutes les opportunités, de toutes les personnes rencontrées, et ces personnes sont systématiquement instrumentalisées pour en tirer, autant que possible, avantage pour eux. Comme pour tous les narcissiques, tout leur est dû. Ils n’admettent aucune remise en cause et aucun reproche.

Les pervers narcissiques sont incapables d’aimer les autres. Dans leur immense majorité, ils n’ont aucune « humanité », aucun sentiment humain, aucun état d’âme, aucun affect. Ils sont froids et calculateurs, totalement indifférents à la souffrance d’autrui. Mais tout en étant, le plus souvent, incapables d’avoir des sentiments humains, ils simuleront le fait d’être emplis, en apparence, de bons sentiments et d’une sincère empathie pour autrui » …
lire la suite.

Lui non plus n’a vraiment rien compris aux propositions de notre « phare de la pensée » que toute la planète va bientôt nous envier.

Autant d’incompréhension me donne envie de mettre les voiles : j’ai vraiment besoin d’une navigation thérapeutique pour me restructurer.

A ce propos, les navigations thérapeutiques du Centre de soins en Milieu maritime des Sables-d’Olonne (CSMM), dépendant de l'Hôpital Mazurelle de la Roche-Sur-Yon, ont permis d’embarquer près de 1500 malades en 10 ans à bord d'un voilier de 12 mètres.

Cette thérapie est théorisée par plusieurs psychiatres, dont le Dr Pierre Pennec, et vous trouverez ci-dessous un extrait de « Pistes pour une théorisation et pour le développement d'une pratique » présenté lors des régates "VOILE EN TÊTE" de La Rochelle du 24 octobre 1997 :

« …la déstructuration du processus pathologique dont il s'agit ici, est une constante fondamentale de presque toutes les thérapies, aussi bien biologiques et organicistes que psychothérapiques, qu'elle qu'en soit la profondeur. On peut donc placer en hypothèse, que plus on élimine de facteurs environnementaux ayant participé à l'élaboration morbide, ou en ayant seulement témoigné, plus importante est la déstructuration.

Sur ces bases, il a été établi depuis 1962 en Vendée, que les régions naturelles les plus élémentaires étaient la haute mer, le désert, la haute montagne. L'expérimentation s'y est faite depuis cette date, en Mer. On trouve en ce milieu avec le maximum de prégnance, de spécificité, et de pureté, l'Air, l'Eau, le Temps et l'Espace. Tout s'y déroule en outre, au sein d'un groupe restreint permanent.

Les exigences, voire les contraintes de la vie à bord, sollicitent obligatoirement toutes les fonctions psychiques et physiques de la Vie de Relation. Elles nécessitent leur réorganisation, harmonieuse, dans toutes les dimensions de l'Être intégré (psychique, corporel, social, cosmique).

Ce sont peut-être ces caractéristiques dynamiques mais plus sûrement encore l'environnement qui font que le marin se distingue assez nettement du terrien. A cet égard, pour ce qui nous concerne, on insiste généralement sur la présence constante de l'autre dans les activités coopératives indispensables, qui stimulent grandement la socialité inhibée ou négativée du patient.

Une différence est à faire entre la simplicité extrême de la structure de l'environnement en haute mer et la proximité persistante des éléments de la vie habituelle dans la navigation côtière, en se souvenant que le maximum de dépouillement environnemental sollicite en réaction un maximum de fonctions physiologiques fondamentales.

La relativité du temps devient aussi très vite dans ce contexte, une évidence pour tous. Le cosmos s'impose comme seul recours pour l'évaluation de la durée. Mais outre cette temporalité sidérale, il faut intégrer aussi celle du bord, rythmée par les impératifs de la navigation (quarts) et de l'inévitable vie du groupe (repas, sommeil).

La durée optimale de l'épreuve thérapeutique interroge inévitablement dès les premières étapes de l'expérience. Plusieurs années de réflexion nous amènent à penser que l'unité utile de temps thérapeutique est le mois. Si l'on dispose de moins de temps tout reste possible cependant, il suffit alors d'adapter, peut être de répéter les croisières ou de prolonger le "rêve du voyage".

La temporalité maritime, marquée de ses particularités, n'est pas un temps suspendu dans le cours de la vie. La croisière nécessite une préparation avant l'embarquement, dans un sas institutionnel, à terre si possible, où se retrouvent tous les participants, soignants et soignés.

Au retour on ménage symétriquement un temps de restitution pour l'évaluation, les bilans individuels et collectifs, les projets, les suites du programme collectif, et de chaque programme individuel.

Nous avons pu noter, sans équivoque possible, que même après vingt ans, le groupe marin ainsi formé, perdure et se reconstitue spontanément. Chaque patient reste en effet très marqué par l'expérience vécue et parle à son propos de "bout du tunnel", de "temps de normalité", de "ciel bleu dans l'enfer". "Quand repartons-nous ?" devient un leitmotiv.

Il est souhaitable qu'il s'agisse toujours d'un "voyage de rêve", qui remplit spontanément l'imaginaire pendant le temps de préparation (images, sons, lectures, récits) et qui se retrouve à l'identique, ensuite, dans la réalité du concret.

Cette expérience, d'une grande intensité vécue, appelle la critique, voire l'autocritique de l'imaginaire délirant. Il y a là un support psychothérapique utilement exploitable pendant de nombreuses années.


A travers leurs multiples expériences, les équipes soignantes insistent toujours sur l'importance de points particuliers, notablement répétitifs, sinon constants :

- La responsabilisation : l'homme de barre sent peser sur lui la charge de la vie de tous les passagers, et retrouve un niveau de vigilance et d'attention depuis longtemps oublié.

A l'inverse de la situation thérapeutique habituelle, c'est, ici, le patient qui contrôle : le pouvoir change de camp.

On a même pu dire que dans les cas les plus remarquables d'implication du sujet dans la situation de navigation, la folie l'avait déshabité. Sans doute parce qu'elle n'a plus de sens alors, ni plus de place dans cette nouvelle économie existentielle. Le choix est clair dit-on souvent avec insistance : vivre, ou parler son délire…, ou barrer !!


- Le plaisir, en contrepoint de l'angoisse ou de la peur, se décline sous toutes ses formes pendant le voyage et surtout après. Il constitue un des piliers de la thérapeutique de restructuration. Nul ne le conteste dans le milieu maritime des soins qui rejette massivement le dolorisme comme philosophie fondatrice du soin et de la santé.

La mer et le bateau suscitent des déferlements fantasmatiques universels. Leur puissance, que vérifient les investissements démesurés, imaginatifs ou tangibles, ne peut laisser insensible le thérapeute toujours à la recherche d'une plus grande efficacité. En ces lieux sont accumulés les énergies des origines, archaïques, qui fondent le vivant tout entier et l'humain notamment.

Cette puissance, ainsi mobilisée, n'a guère d'équivalent pour se mesurer, s'opposer, se substituer aux monstruosités envahissantes de l'univers intérieur dans les déviations pathologiques de la réalité objectale… »


Oui, je sais, c’est long et compliqué et il n’y a que quelques cerveaux hypercultivés qui sont capables de comprendre ce type de développement – mais c’est le cas de notre « Bling-bling » national !...

D’ailleurs, je lui en parlerai  lorsque « Fifi le Premier » m’aura nommé ministre de la Défense lors du remaniement ministériel d’octobre prochain.

Mais si les navigations de l’Hôpital Mazurelle sont destinées à une population réellement spécifique, celle des personnes en souffrance mentale, elles ont permis de définir une pratique et une théorie qui permettent d’extrapoler ce type d’action à d’autres publics comme les jeunes marginalisés et les toxicomanes.

Et il y a fort à faire, car les besoins, tant en psychiatrie qu’en action sociale, sont importants.

Car c’est l’une de mes ambitions : apporter de nouvelles solutions à la crise de la jeunesse, à l’augmentation de la délinquance, par le développement de la navigation océanique, en équipage, à bord de grands voiliers.

Oui, je sais.

Ce ne sera jamais aussi efficace que d’envoyer les parents des mineurs délinquants en prison...

Ce qu’il est génial mon « Bling-bling » !...

Et les navigations thérapeutiques à bord de grands voiliers seront développées après 2012 lorsque je serai « Le » Président.

D’ailleurs, lorsque ce projet sera lancé il faudra garder une place pour notre ex « Ô combien vénéré président ».

Je lui montrerai la cambuse où je cache mon meilleur whisky.

Car cette manie de ne boire que de l’eau, ce n’est tout de même pas très normal.

Jean-Charles DUBOC

Euroclippers

[1] l’expression « Ô combien vénéré président » est une expression déposée par l’ignoble infréquentable en personne.

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