mardi 31 août 2010





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CHILI Mardi 24 août 2010

«Il est primordial que les mineurs gardent un espoir de sortie»
Margaux Fritschy


De l’avis des psychiatres, les mineurs emprisonnés dans la mine de San José doivent maintenir des repères temporels et des contacts avec leurs proches pour éviter de devenir fous


Le premier souci est de garder les mineurs en vie. Qu’ils puissent se nourrir. Ensuite vient la question de l’enfermement. Parviendront-ils à survivre à 700 m de profondeur pendant trois mois sans devenir fous? Pour le docteur Gerrit Weber, chef de clinique adjoint au centre de la psychiatrie de liaison du CHUV, à Lausanne, tout dépend de leur comportement. Le fait que les mineurs connaissent le terrain le rassure. «Mais il est primordial qu’ils gardent l’espoir quant à leur sortie, même si ce sera dans trois mois», insiste le psychiatre. Maintenir le flou sur la date de leur sauvetage serait trop épuisant pour eux, d’après le docteur Weber. Garder le contact avec les proches renforcera l’espoir des mineurs emprisonnés.

Fatigue et irritabilité


Le psychiatre note un autre risque: celui de perdre contact avec la réalité. Si les mineurs ne peuvent plus être conscients des moments du jour et de la nuit, ils risquent de devenir fous. Pour éviter un tel scénario, il faut s’assurer que les ouvriers aient une lampe qui reste allumée pour marquer le temps.

Selon Daniel Schechter, chercheur spécialiste dans les troubles post-traumatiques aux HUG, à Genève, l’espace dans lequel les mineurs sont confinés importe également. S’ils sont dans un endroit très exigu, ils peuvent développer le syndrome de l’enfermement. Fatigue et irritabilité sont certains des symptômes. «Dans une telle situation, il peut y avoir des risques de levée de violence», signale le psychiatre tout en rappelant que les ressources à disposition sont celles des hommes en présence. «L’idéal pour la sérénité dans la mine serait qu’un leader se dégage et structure le groupe.» D’après un mineur resté à l’extérieur, toutes ces questions auraient été prises en compte.

Quid des séquelles après la sortie? Les victimes pourraient développer un stress post-traumatique, c’est-à-dire flash-back de la catastrophe, une hyper-excitation, une peur constante ou encore un évitement du lieu du traumatisme. Se basant sur une étude menée en Chine à la suite d’un précédent similaire, le docteur Daniel Schechter estime que la moitié des victimes pourrait souffrir de ces troubles. A la différence qu’en Chine, les mineurs étaient restés enfermés plusieurs jours. Au Chili, ils devront patienter trois mois.

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