samedi 20 février 2010





Guide de PSYCHIATRIE MONDIALE : Les principales nouveautés 2010

DSM5









Depuis plusieurs années maintenant, la psychiatrie américaine, via l’édition régulière de son DSM - Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux) – publié par l’Association américaine de psychiatrie (APA), fournit à la psychiatrie mondiale un manuel de référence. L’APA vient d’indiquer les principaux changements que l’on devrait trouver dans le DSM 5… dont on ne connaît pas encore la date de sortie, car les nouveaux critères retenus dans cette cinquième édition sont encore en discussion.




Les 13 groupes de travail de l’APA, représentant les différents diagnostics psychiatriques, restent ouverts aux suggestions que ne vont pas manquer de susciter le communiqué dans lequel sont exposées les modifications proposées. Les principales sont les suivantes.

-Nouvelle catégorie de troubles de l’apprentissage et une seule catégorie diagnostique : troubles du champ de l’autisme (autism spectrum disorders), incorporant les diagnostics actuels des troubles autistiques, la maladie d’Asperger et le trouble désintégrant (disintegrative) et le trouble profond (pervasive) de l’enfance.

-Recommandation : le terme diagnostique de retard mental (mental retardation) doit être changé pour «handicap intellectuel » (intellectual disability).

-Supprimer abus et dépendance à des substances, les remplacer par une nouvelle catégorie : addiction et troubles associés (addiction and related disorders), comprenant les troubles par usage de substances, avec identification de chaque drogue. Eliminer le terme de dépendance permettra de mieux différencier entre le comportement compulsif de recherche de drogue de l’addiction et la réponse normale en terme de syndrome de manque que connaissent certains patients qui utilisent des médicaments prescrits affectant le système nerveux central.

-Création d’une nouvelle catégorie d’addictions comportementales, dans laquelle on trouve seulement l’addiction au jeu (gambling). L’addiction à Internet a été envisagée ici, mais les membres du groupe de travail ont finalement conclu qu’ils n’avaient pas assez de données. Cette addiction sera donc mentionnée en annexe du volume, mais avec l’incitation à davantage de recherches.

-Nouvelles échelles comportementales sur les suicides d’adolescents et d’adultes pour aider les cliniciens à identifier les sujets les plus à risque, dans le but d’améliorer les interventions face à un large spectre de troubles mentaux. Ces échelles incluent la recherche de critères tels le comportement impulsif ou la forte alcoolisation (heavy drinking) des adolescents (teens : 13 à 19 ans).

-Prise en considération d’une nouvelle catégorie de syndromes de risque apportant des informations pour aider les cliniciens à identifier à un stade plus précoce certains troubles mentaux sévères, tels un trouble neurocognitif (démence) ou une psychose.

-Nouvelle catégorie diagnostique proposée : dysrégulation de l’humeur avec dysphorie (temper dysregulation with dysphoria/TDD) dans la section Troubles de l’humeur du manuel. Les nouveaux critères sont basés sur une décennie de recherche sur les fluctuations sévères de l’humeur et peuvent aider les cliniciens à mieux différencier les enfants symptomatiques de ceux ayant notamment un trouble bipolaire.

-Reconnaissance de la boulimie (binge eating disorder) et amélioration des critères pour l’anorexie mentale (anorexia nervosa) et la boulimie mentale (bulimia nervosa), et changement recommandé dans la définition de certains troubles du comportement alimentaires, actuellement décrits dès la petite et moyenne enfance (infancy and childhood), pour rappeler qu’ils peuvent aussi se développer chez des sujets plus âgés.

Source : Communiqué de presse de l’APA. Traduction, adaptation, mise en ligne Alexis Yapnine, Santé

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