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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 10 mars 2023

"Women Talking" : les violences faites aux femmes dans un film écrit, adapté, réalisé, interprété et produit par des femmes


 



Jacky Bornet  Publié 

C'est l’actrice Frances McDormand qui a soufflé l'idée de ce film à la réalisatrice Sarah Polley. Toutes les deux se retrouvaient sur l'envie d’adapter le roman "Ce Qu’elles disent" de Miriam Toews, sans le savoir.

Michelle McLeod, Liv McNeil, Kate Hallett, Judith Ivey, Rooney Mara, Claire Foy, Sheila McCarthy, Jessie Buckley dans "Women Talking" de Sarah Polley (2023). (ORION RELEASING 2022 LLC. All Rights Reserved.)

La condition féminine dans une communauté américaine isolée est au cœur de Women Talking qui sort mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Le film est nommé aux Oscars dans les catégories de la meilleure image et du meilleur scénario adapté pour Sarah Polley.

Lectrice du roman de Miriam Toews Ce qu’elles disent (Ed. Buchet-Chastel), Frances McDormand a proposé la réalisation de son adaptation à Sarah Polley, qui avait également le livre en tête. Frances McDormand partage l'affiche avec notamment Rooney Mara et Claire Foy. 

Société figée


En 2010 aux Etats-Unis, dans une communauté religieuse vivant comme au XIXe siècle, un groupe de femmes de tous âges se réfugie en l'absence des hommes dans une grange après des viols à répétition. Comment conserver la foi devant de telles dérives ? Où est l'amour ? Faut-il pardonner ou partir ? Toutes ont un point de vue qui interroge une société devenue menaçante, violente et dangereuse pour leur vie.

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Bonnets anti-Trump, ateliers queers… Comment tricoter est devenu féministe




Par  Juliette Bénabent   Publié le 08 mars 2023

Pratique ancestrale, le tricot revient en force, sous les aiguilles d’une nouvelle génération. En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, rappelons que cette activité est plus politique qu’elle y paraît.


Tricoteuses de tous pays, unissez-vous !
Tricoteuses de tous pays, unissez-vous !  Photo et sculpture Chelsea Cardinal

Des doigts qui dansent autour de tiges de bois ou de métal, une pelote qui se déroule, et un ouvrage qui se forme au fil de gestes mécaniques. Savoir-faire ancestral, le bon vieux tricot de mamie prospère chez les jeunes (et moins jeunes) femmes du XXIe iècle. De la plus traditionnelle à la plus « hype », les merceries ont repris des couleurs, Internet déborde de boutiques en ligne, blogs, tutoriels. Quant aux apéros tricot, tricot-thés, clubs divers, ils rassemblent des tricoteuses qui, telles leurs ancêtres de la Révolution française, s’adonnent à leur passion hors de chez elles, souvent en groupe.

Tout comme la broderie, le crochet, et même la couture, le tricot bénéficie depuis une bonne décennie du retour du do it yourself (faites-le vous-même). Encore dopé par les confinements, il séduit des générations attirées par ce geste créatif qui permet à la fois de perpétuer et de réinventer un savoir-faire artisanal, de résister à la mode jetable et standardisée, de s’inscrire, souvent, dans une démarche écologique. Parfois aussi féministe. « De plus en plus de jeunes femmes tricotent pendant mes conférences, remarque l’historienne des révolutions et militante féministe Mathilde Larrère, autrice du récent Guns and Roses. Les objets des luttes féministes. Cela provoque des remarques, des discussions. Je m’aperçois qu’elles ignorent souvent que le mot « tricoteuses », à la Révolution, était péjoratif : il visait à rabaisser celles qui participaient aux assemblées, en les ramenant à leur condition de femme. »

Grève féministe : de la grève des ventres à l'égalité de salaire






Par    Publié le 

Depuis les années 2010, et ses succès en Espagne, en Argentine, ou en Suisse, la grève féministe est mieux connue. En France, jamais avant cette année une telle grève n'avait fait l'objet d'un appel aussi large, également relayé par les syndicats. Quelque chose a changé.


Il y a quelques années, alors que la grève féministe était encore méconnue, le rédacteur en chef d'un média réputé progressiste s’était étonné, goguenard : “C’est quand même aberrant de se punir soi-même en renonçant au sexe avec son mec.” Quelques femmes venaient de s’approprier à bas bruit l’idée de faire du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, un jour de grève du travail salarié et du travail reproductif. Et notamment du sexe. Ces femmes qui se sacrifiaient sans doute moins qu’il ne se le figurait étaient dans une dynamique encore confidentielle à l'époque. En France, il a fallu des années pour que la grève féministe s’installe comme un outil. Et c’est ce 8 mars 2023 que, pour la première fois, une dynamique d’ampleur se fait jour autour de la grève féministe, qui rassemble désormais collectifs féministes autonomes, organisations syndicales et de plus vastes coordinations et mouvements féministes à l’instar de #Noustoutes, qui lance cette année son tout premier appel à la grève féministe pour la journée internationale des droits des femmes.

23 Penseuses pour 2023


 

23 Penseuses pour 2023

Les meilleurs textes écrits par des femmes philosophes, sociologues, écrivaines… édition 2023

Rédigés uniquement par des femmes philosophes, écrivaines et des historiennes pour éclairer à chaque fois une question précise de notre temps, ces textes permettent de dresser un véritable panorama des idées contemporaines.

NAOMI KLEIN

Guerre et climat : le péril de la nostalgie toxique
« Nous ne vaincrons pas les forces de la nostalgie toxique avec ces faibles doses de nostalgie marginalement moins toxique. Il ne suffit pas d’être
“de retour” ; nous avons désespérément besoin de nouveauté. »

MANON GARCIA

Droit à l’avortement et misogynie dans la culture française
« Si le droit à l’avortement en France est indéniablement un acquis crucial de la lutte des féministes pour l’autonomie des femmes, cela ne signifie pas pour autant que le droit des Françaises à disposer de leur corps fasse pour autant l’unanimité. »

VÉRONIQUE NAHOUM-GRAPPE

Le lendemain de l’élection de Marine Le Pen
« Un changement d’atmosphère, au début insensible, mais plus sombre et plus tendue, modifiera nos démarches, nos échanges, la manière dont nos regards se croisent dans l’espace urbain. »

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L’avenir de la profession médicale est entre les mains des femmes.

Véronique Duqueroy | 7 mars 2023

L’avenir de la profession médicale est entre les mains des femmes. Celles-ci représentent désormais 65% des moins de 40 ans chez les médecins généralistes, 62% chez les spécialistes et 49% chez les chirurgiens, selon le CNOM. Depuis le 1er janvier 2022, la majorité des effectifs médicaux en activité régulière sont en effet féminins. Cela n’a pas toujours été le cas, il fût un temps où l’accès aux études et à la pratique médicale était difficilement envisageable, voire interdit pour les femmes... À l’occasion de ce 8 mars, nous avons souhaité rendre hommage à 10 praticiennes, des pionnières qui ont ouvert la voie à leurs consœurs, mais aussi à des femmes médecins d’aujourd’hui qui ont contribué à l’avancement de la médecine. Une liste bien entendue non exhaustive, mais qui, la féminisation du métier se poursuivant, à vocation à grandir.

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“Sois belle et tais-toi !” de Delphine Seyrig : pourquoi (re)voir ce film précurseur de #MeToo ?

Jeudi 16 février 2023

Provenant du podcast

Sans oser le demander

Photo du tournage de "Sois belle et tais-toi !" de Delphine Seyrig (à droite) et Candy Clarck - Archives Familles Seyrig et Roussopoulos / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir

Ce sont des vidéos qui ont cassé le silence du cinéma. En 1981, l’actrice Delphine Seyrig sort son documentaire “Sois belle et tais-toi !” : une série d’entretiens avec 23 actrices, de Jane Fonda à Maria Schneider, qui témoignent face caméra de leur rapport au cinéma. 


Avec

  • Hélène Fleckinger Maître de conférence en cinéma à Paris VIII

De 1976 à 1977, trois femmes, Delphine Seyrig, Carole Roussopoulos et Ioana Wieder, écrivent, produisent, tournent, réalisent et montent le film : Sois belle et tais toi !
Documentaire d'1h52, où l'on voit et écoute 23 actrices témoigner de leur métier : image figée, rôles stéréotypés, domination du metteur en scène… 
Un discours collectif émerge du montage et par la caméra, les femmes se réapproprient leur corps et leur parole. Et les interrogations sont encore d’actualité : pourquoi toujours les mêmes rôles pour les femmes ? l’actrice est-elle forcément soumise au réalisateur ?

La vidéo légère : "ne me libère pas, je m'en charge !"

“La fin des années 1960 marque l’apparition d’un nouveau médium : la vidéo légère. Il s’agit d’un matériel portable, facilement déplaçable, permettant d'enregistrer image et son de manière synchrone et sur des temps longs. C’est une nouvelle technique, un nouvel outil d’auto-représentation qui permet de répondre à l’exigence d’émancipation prônée par le mouvement de libération des femmes. C’est dire : ne me libère pas, je m’en charge et je m’en charge aussi au niveau de l’image et du son grâce à la caméra. Se saisir de la caméra devient aussi un moyen de se réapproprier son corps, son image et sa parole.” Hélène Fleckinger

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Gisèle Halimi, la cause des femmes

© Radio France

À propos de la série


Avocate engagée, Gisèle Halimi est morte le 28 juillet 2020 à l'âge de 93 ans. Elle défendit toute sa vie les droits des femmes, en particulier l'accès à l'avortement, et revenait sur tous ces combats en 2011.


Née en Tunisie française en 1927, dans une famille pauvre, juive, dominée par l’ordre patriarcal, Gisèle Halimi a très tôt fait le nécessaire pour s’affranchir de plusieurs dominations : celle de sa famille, de la religion, des hommes. Adolescente, elle gagne de quoi quitter sa terre natale pour rejoindre Paris en 1945 et y étudier le droit. Jeune avocate, elle défend les indépendantistes tunisiens et algériens, puis défend des femmes auxquelles l’on reproche d’avoir avorté. Pour atténuer leur peine, il faut plaider les circonstances atténuantes, ce qui revient à demander pardon… Mais lors du procès de Bobigny, en 1971, Gisèle Halimi refuse de demander pardon au nom de sa cliente en invoquant les circonstances atténuantes et fait le procès de cette loi liberticide. Marie-Claire Chevalier, qui a avorté après avoir été violée, est acquittée.


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jeudi 9 mars 2023

La Nuit des féminismes 1/2 : Quelques pionnières...

La Nuit des féminismes 1/2 : Quelques pionnières...

À propos de la série


La lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes ne date pas d'hier ! Une nuit à l'écoute de quelques grandes pionnières en la matière... Par Mathilde Wagman.


Le féminisme, ou plutôt les féminismes, dans toute leur diversité, connaissent ces dernières années une forme de renouveau, en particulier depuis l’avènement du mouvement "Me Too".  Les combats contre les violences faites aux femmes et les combats pour l’égalité des droits en général sont remis sur le devant de la scène médiatique, et sont, comme hier, l’objet de polémiques. Ils s’inscrivent cependant dans une longue histoire qu’il est intéressant d’explorer, parce qu’elle éclaire et nourrit les luttes présentes.

Pour le premier temps de ce parcours, nous nous intéressons à toutes ces pionnières qui ont œuvré et agi en France pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et ce depuis plus de deux siècles : des femmes sous la Révolution française à Simone de Beauvoir, en passant par Flora TristanJeanne DeroinEugénie NiboyetDésirée GayLouise MichelMadeleine PelletierLouise Weiss ou encore Djamila Debèche... Longtemps restées dans l’ombre, souvent oubliées des manuels d’Histoire, certaines sont heureusement redécouvertes depuis quelques années – comme en témoignent les archives qui, cette nuit, les mettront en lumière.

Encore trop de prescriptions inappropriées chez les sujets âgés

Agnès Lara     7 mars 2023

À retenir

  • Menée par le groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE à partir des bases de données de l’Assurance Maladie, cette étude a évalué la prévalence des médicaments potentiellement inappropriés (MPI) et le niveau de polymédication chez les sujets de plus de 75 ans.
  • Les résultats montrent qu’en 2019 près de 40% des sujets étaient exposés à un MPI (un psychotrope le plus souvent) et, près des trois quart à une polymédication (au moins 5 médicaments).
  • L’exposition aux MPI augmentait avec le degré de polymédication et variait selon les régions.
  • Selon les auteurs, « ces résultats confirment que les personnes âgées françaises sont particulièrement exposées aux MPI et à la polymédication, et soutiennent la nécessité d’optimiser les prescriptions dans cette population ».