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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 17 juin 2021

Prison Après un suicide aux Baumettes, un père en lutte

par Samantha Rouchard, correspondance à Marseille et et photo Olivier Monge publié le 16 juin 2021 

La famille de Luc Viviani, enseignant qui s’est pendu en prison en août, manifeste chaque mois devant l’établissement pour alerter sur les dysfonctionnements au sein de l’institution carcérale. 

«Avant le suicide de mon fils, je n’avais aucune idée précise sur la prison. Aujourd’hui, je sais qu’on y fait preuve d’indifférence et de déshumanisation.» Jean Viviani a 80 ans. Cet ancien professeur de français a le pas alerte et l’esprit vif, seul un problème d’audition à l’oreille gauche trahit son âge. «Je le sens pourtant très fatigué. Et si le combat que l’on mène l’aide à tenir, il l’empêche aussi de faire son deuil», sourit tristement Nicole, sa compagne. Depuis dix mois, famille, amis mais aussi une centaine d’autres personnes ralliées à la cause, militent activement au sein du Collectif Luc Viviani : vérité et justice, créé après le suicide du fils unique de Jean, le 2 août 2020, alors en détention provisoire à la prison des Baumettes, à Marseille. Symboliquement, le 2 de chaque mois, ils manifestent devant l’établissement pénitentiaire. Leur objectif ? Mettre au jour les dysfonctionnements et les manquements des institutions qui ont conduit à «broyer moralement Luc et à l’amener à mettre fin à ses jours», précisent-ils.

Femmes au foyer, histoire d'un travail invisible

LE 17/06/2021

À retrouver dans l'émission

LE COURS DE L'HISTOIRE

par Xavier Mauduit

Agricultrice, artisane, employée de maison ou encore ouvrière, nombreuses cumulent les emplois et travaillent à la maison. Rares sont celles considérées comme "femme au foyer" : dans l'histoire du travail, quelle place pour ce statut exclusif qui émerge au XIXe siècle ?

Vers 1955, femme au foyer au téléphone
Vers 1955, femme au foyer au téléphone  Crédits :  Tom Kelley/Hulton Archive/Getty Images

De 1840 à 1842, l’éditeur Léon Curmer publie plusieurs volumes d’une Encyclopédie morale du XIXe siècle intitulée Les Français peints par eux-mêmes. Il y propose un large panorama de la société française : le médecin du village, le directeur d’un théâtre de province, le contrebandier, l’aubergiste, le Bourguignon, la Grisette… Tout un chapitre est consacré à l’ouvrier de Paris, un chapitre dans lequel il est question de la femme de l’ouvrier : « La jeune femme, au foyer de l’ouvrier, est une pensée de poésie, d’amour, de religion qui vient illuminer sa vie.

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Comment on a inventé le dessin d'enfant, de l'école aux avant-gardes

16/06/2021 

Par Pauline Petit

A la fin du XIXe siècle s'opère une heureuse conjoncture pour le dessin d'enfant, soudain porté à l'attention des grands. Son enseignement rendu obligatoire à l'école, les pédagogues louent son rôle formateur, tandis que les psychologues analysent les gribouillis et que les artistes s'en inspirent.

Une histoire du dessin d'enfant.
Une histoire du dessin d'enfant. Crédits :  Getty

"Un enfant pourrait faire la même chose", se dit le regardeur perplexe face aux Demoiselles d'Avignon. Cela aurait-il vexé son auteur ? Rien n'est moins sûr. On connaît l'anecdote : visitant une exposition de dessins d'enfant, Picasso confia : "Quand j'avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme eux." Aussi l'œuvre du maître de la peinture moderne a-t-elle pu être vue comme un long désapprentissage du trait académique, une quête pour atteindre la force expressive que manifestent les premières représentations enfantines...


“Misery”, chronique d’un écrivain séquestré

LE 17/06/2021

À retrouver dans l'émission

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE

par Adèle Van Reeth

Un écrivain populaire est séquestré et torturé par une infirmière retraitée, insatisfaite de la fin de la saga dont il est l'auteur. Stephen King, en 1987, nous offre un roman questionnant le rapport entre l’écrivain et l’écriture, comme la seule chose pour le sauver de la folie ?

"Misery", de Rob Reiner, 1990
"Misery", de Rob Reiner, 1990 Crédits :  Copyright Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc.

L'invitée du jour :

Mélanie Fazi, autrice (notamment de nouvelles fantastiques) et traductrice (dans le domaine des littératures de genre)
autrice d’articles sur Stephen King dans la revue Bifrost la revue des mondes imaginLiaires n°80 : Stephen King ou la part des ténèbres (2015)

Ecrire pour lutter contre ses démons

Quand on lit tout le corpus de King sur les écrivains, puisque c'est un thème qu'il a abordé dans énormément de livre, il y a un thème qui revient de manière obsessionnelle, c'est que l'écrivain utilise l'écriture pour lutter contre ses démons. C'est un acte vraiment intime de rendez vous avec lui-même, de lutte contre lui-même. Et pour moi, Misery pose cette question : quel est le rôle de l'écriture pour l'écrivain? C'est celle de le sauver de quelque chose. Et là, c'est vraiment la bouée. Ce livre que Paul Sheldon va devoir écrire en captivité, qu'il écrit au départ sous la contrainte pour sauver sa peau, il va l'écrire pour sauver sa peau d'une autre manière, c'est à dire se sauver lui-même de la folie.
Mélanie Fazi

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Santé mentale : l’institut de Klecany devenu un centre collaborateur de l’OMS

16/06/2021

Le chercheur Petr Winkler a été nommé, mardi, directeur de l’Institut national de santé mentale (NÚDZ). Il succède au psychiatre Cyril Höschl qui a dirigé ce centre de recherche depuis sa fondation en 2015. Basé à Klecany, au nord de Prague, l’Institut national de santé mentale avait alors remplacé l’ancien Institut de psychiatrie créé il y a 60 ans en Tchécoslovaquie.

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Des organismes de psychothérapie crient à l’aide

LEDEVOIR


Le Regroupement québécois des organismes communautaires de psychothérapie (RQOCP) réclame une aide financière récurrente de la part de Québec. Ses membres accueillent de plus en plus de patients adressés par le réseau de la santé, affirme-t-il, sans pour autant bénéficier de soutien financier supplémentaire.


« Non seulement nos listes d’attente sont pleines, mais la majorité des clients qui sont sur nos listes d’attente sont des clients qui sont adressés par le réseau public, soutient Richard Lavoie, secrétaire au RQOCP. On se ramasse avec une clientèle que le public ne veut pas prendre, mais on n’a pas de financement pour augmenter cette desserte. »

Les dix organismes communautaires du RQOCP, situés dans les régions de Montréal, de Laval, des Basses-Laurentides et de l’Outaouais, estiment être les grands oubliés du programme de rattrapage de Québec pour améliorer l’accès aux services en santé mentale. Selon le regroupement, une minorité de ses membres a reçu une aide d’urgence du gouvernement pour rehausser leurs services durant la pandémie.


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Quelle famille de psy pour quelle aide dans les Pyrénées-Orientales ?

Replay du mercredi 16 juin 2021

Pourquoi aller voir un psy ? Les hospitalisations, ça peut faire peur, ça se passe comment ?

Notre invité : la Clinique du Roussillon, Françoise Grau-Espel, psychiatre.

Psychiatre et psychologue

Un psychiatre a fait des études de médecines et ensuite a fait une spécialité et là actuellement avec la réforme, les psychiatres ont passé un concours d’internat qualifiant et ils ont choisi la psychiatrie comme spécialité.

Le psychiatre donne-t-il systématiquement tout de suite des médicaments ?

Bien sûr que non, un psychiatre ne donne pas systématiquement des médicaments, il évalue l’état dans lequel sont les patients, un état dépressif léger, moyen ou sévère et en fonction de l’état du patient, bien sûr que peut-être il ne donnera pas de médicaments, il peut peut-être s’il ne fait pas lui-même de psychothérapie, adresser le patient par exemple à un psychologue pour une psychothérapie. Et ensuite si ça ne marche pas, on peut passer à une étape suivante qui est l’étape du médicament.

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6 trucs à savoir pour trouver un·e bon·ne psy

 TERRAFEMINA

Par Louise Col le 16 juin 2021

6 trucs à savoir pour trouver un·e bon·ne psy

Parfois, ce n'est pas l'envie de se confier auprès d'un·e professionnel·le qui manque, mais le mode d'emploi pour identifier la bonne personne à qui parler. On vous liste quelques conseils d'expert·e·s pour trouver celle qui correspondra le plus à votre état d'esprit.

[...] Afin de se faciliter la tâche, on a listé ce qui peut être utile de connaître avant, comme pendant la première séance. Voici donc 6 trucs à garder en tête.

Psychologue, psychanalyste ou psychiatre ?

Avant toute chose, il est important de savoir ce qu'on veut, ou plutôt ce qui nous convient. Car "psy" regroupe plusieurs métiers distincts. "Si la démarche est intellectuelle, avec l'envie de mieux se connaître, l'approche psychanalytique est adaptée", explique le neuropsychologue-psychologue clinicien Jean Petrucci dans les colonnes de Madame Figaro.


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L'œil dans le compas Théorème un peu, beaucoup, à la folie...

par Erwan Cario  publié le 17 juin 2021

Dans son essai «Géométrix», le mathématicien britannique David Acheson réussit à nous réconcilier avec les triangles, les droites et les cercles et à nous faire comprendre les merveilles que recèlent toutes ces figures mathématiques.

Il y a ceux qui adorent la géométrie, et ceux qui ne le savent pas encore, même s’ils peuvent avoir tendance à prendre la tangente dès qu’ils entendent parler de Pythagore ou de Thalès. C’est le point de départ de David Acheson, professeur émérite à Oxford et vulgarisateur talentueux de la discipline, dans la construction de son dernier essai Géométrix (Flammarion). On passera pudiquement sur ce titre de l’édition française, façon village gaulois, qui ne rend pas justice à l’original The Wonder Book of Geometry, car ce qui se dégage des premières pages, c’est d’abord un sentiment de merveilleux. Celui-là même qui nous avait très probablement échappé à l’époque où il fallait bien vérifier la présence de notre compas et de notre équerre dans notre sac avant de se rendre en classe.

mercredi 16 juin 2021

Assises de la psychiatrie couchée. Episode 3 - Démophobie et cérébrologues

Engagées depuis plus d’une décennie, les contre-réformes en psychiatrie poursuivent leur marche. D’ici quelques semaines, les Assises de la psychiatrie et de la santé mentale décidées par le gouvernement seront l’occasion d’entériner la disparition de la psychiatrie au profit de la cérébrologie. Là, nous en sommes à l’heure de la consultation par internet pour préparer ces Assises.

En psychiatrie comme ailleurs, la destruction a son scénario. Cette transformation se fait suivant une stratégie désormais bien rodée dans d’autres services publics. A force d’être utilisé depuis vingt ans, son script se déroule maintenant sans trop d’anicroches. Retrouvé dans les tiroirs d’une obscure fondation grâce aux bons soins de l’Institut LaTeigne, nous publions ce scénario.

Serfs et vices dans le public

1) Créez une pénurie au sein du service public souhaité. Pour cela, faites vous passer pour un « pragmatique », figure légitime du XXI siècle. Consultez vos précis de management, voire de neuro-management.

2) Réorganisez. Rendez les lieux invivables tout en demandant aux usagers de s’adapter à cette pénurie construite de toute pièce. Les usagers étant celles et ceux qui ont l’usage du service (professionnels et citoyens). Tout le monde doit s’y mettre. Présentez cette pénurie sous les auspices de la modernité et de la fatalité. N’abordez jamais la réalité du définancement de la solidarité nationale au profit des intérêts privés.

D’un côté, n’hésitez pas à employer des phrases comme : « les progrès, les innovations permettent d’instaurer des dynamiques et des synergies nouvelles ». D’un autre côté, avec un air contrit et une parole d’autorité énoncez d’une voix calme et lisse : « nous n’avons plus les moyens de... », « la fête est finie », « la gabegie », « les dysfonctionnements », « le pognon de dingue »…

3) Désormais pris en étau entre progrès et régression, la problématique du service public en question s’imposera à l’aune de ce clivage. Surtout, ne vous emportez pas, le calme est votre meilleur allié pour paraître crédible. Vous pourrez d’autant mieux ridiculiser vos adversaires qu’ils s’énerveront. Plus ils seront affectés par ce qui leur arrive, mieux ce sera. Supprimer les affects de votre répertoire existentiel. Sauf dans une occasion. 

4Si un fait divers survient, remerciez les auteurs (en secret) et les victimes (en public), ils sont vos meilleurs alliés. Cette fois, mettez-vous en colère (tout en la contrôlant bien sûr) et adressez-vous à la population victime de ces services dysfonctionnels. (Souriez en secret, vous êtes en train de réussir votre coup). N’hésitez pas, utilisez cette aubaine pour cimenter le clivage innovation / régression que vous étiez en train de construire. Ce fait divers est lerévélateur d’un dysfonctionnement et d’une désorganisation. Appelez à "des changements", à "une réforme". Créez une commission, faites faire des rapports. Prenez avis auprès des think tanks et de « plateformes » d’experts que vous aurez pris soin de sélectionner auparavant. Faites une grande enquête nationale, par internet. C’est plus moderne et ça vous permet de construire le cadre de toute pièce, de mettre en avant les réponses que vous attendiez au préalable. Souriez et pensez aux serpents qui, secrètement, adorent voire jouissent de se mordre la queue.

5Créer des documents officiels, des éléments de langage. Des rapports en cascade de fondations privées reprises par les institutions publiques martèleront ce créneau porteur : place à l’innovation, halte à la régression. Ne vous inquiétez pas, les médias colporteront ces éléments de langage sans mettre en question le fond depuis lequel ils émergent. Gardez pour vous la transformation des services publics au service d’intérêts privés. Transformez les institutions publiques pour qu’elles deviennent des « plateformes » idéologiques. Faites passer la platitude des idées pour du révolutionnaire et du radical. Si vous avez le temps, publiez un livre avec le mot « révolution » dans le titre ou tout autre de type « état d’urgence ». Regardez la tête que feront vos adversaires, réjouissez-vous (Vous êtes bientôt prêt pour le passeport PN).

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"Être là, la moindre des choses" au menu des 36èmes Rencontres

Publié le 

Saint-Alban-sur-Limagnole

Le château et les structures communales accueilleront, les 18 et 19 juin, les 36es Rencontres de Saint-Alban, concoctées par le comité d’organisation de l’Association culturelle du personnel, Collectif rencontres, Association nationale des Cemea et Cemea Occitanie, et avec le concours du Centre hospitalier François-Tosquelles (CHFT), de la Scapi et de la SLASM. Malgré la crise sanitaire, qui les a privés de l’édition 2020, l’engouement pour ces journées attire un public fidèle et nombreux, car lié au site Saint-Alban lieu de résistance n’est pas un vain mot et au Collectif rencontres qui effectue un travail remarquable avec un programme de haute tenue qui attire la réflexion du monde psy.

Les Assises de la psychiatrie reportées à septembre

15.06.21

La nouvelle a été annoncée par communiqué le 15 juin : le ministère de la Santé reporte la tenue des Assises de la psychiatrie, initialement prévues avant l'été, au mois de septembre. Il a toutefois tenu à faire un point sur l’état d’avancement de l'événement, précisant en premier lieu que les travaux préparatoires à l’organisation de cet événement se développent activement. Le traitement et l’analyse des 15 000 réponses receuillies à l'issue de la consultation lancée auprès de professionels du social et du médico-social et des usagers pour connaître leurs propositions d'amélioration pour le secteur seraient ainsi en voie d’achèvement, indique-t-il. Une première réunion du Comité des Assises, qui réunit 15 personnalités chargées d’accompagner la préparation de l’événement, s’est tenue le 2 avril et a permis d’identifier un certain nombre de thématiques prioritaires : la santé mentale des enfants et des jeunes, des personnes âgées et des populations spécifiques (handicap, précarité), la prévention et la prise en charge du suicide, la santé mentale et les maladies somatiques, la psychiatrie et la psychologie face à la crise sanitaire et économique, la recherche en psychiatrie et en santé mentale, les nouvelles souffrances et maladies, et les addictions. Ce Comité se réunira de nouveau le 17 juin prochain pour acter la finalisation du programme et faire le point sur l’état d’avancement des différents travaux destinés à nourrir les débats qui se tiendront lors des Assises.



Préliminaires

64 min
Disponible du 04/06/2021 au 12/12/2021







À l’ère des réseaux sociaux, le premier baiser a laissé place à des pratiques plus crues, véritables rites de passage vers l’âge adulte. Des ados et des jeunes témoignent de leurs premières expériences sexuelles. Instructif et poignant. 

Les jeux sexuels précoces ont toujours existé. Aujourd’hui, les ados les baptisent "prélis", une abréviation de "préliminaires". Attouchements, fellations, cunnilingus... : à l’ère des réseaux sociaux, des "sextos" et de la "pornculture", ces pratiques remplacent souvent le premier baiser. Les passages à l’acte s’opèrent dès l’entrée au collège. Règles et codes de conduite pour ne pas être considéré comme "un dégonflé" ou une fille "qui n’ose pas" sont extrêmement bien établis : y déroger, c’est être mis au ban du groupe. Mais ces premières fois d’un genre nouveau sont souvent nimbées de peur, de honte, de culpabilité et de mensonge. Une perte d’innocence au goût amer...  

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Dépression, scarification, tentative de suicide... La jeunesse face à l'impression de "ne plus servir à rien"

Publié le 16/06/2021

Confinements, écoles et universités fermées, cours en visio, incertitudes quant à la valeur du diplôme... Les adolescents et étudiants ont vécu une année difficile. Quelques mois après le pic de la crise du Covid-19, le mal-être demeure. Illustration en Bourgogne.

En janvier 2021, 80% des étudiants disaient avoir peur de rencontrer des difficultés pour mener à bien leurs études.

En janvier 2021, 80% des étudiants disaient avoir peur de rencontrer des difficultés pour mener à bien leurs études. • © maxPPP

Rien ne prédisposait Marie, étudiante de 21 ans en première année de master, à tomber en dépression. Bonne élève, avec une situation financière plutôt stable et le soutien de sa famille, elle avait bien vécu le confinement de mars 2020. Pourtant, suite au reconfinement d'octobre 2020, c'est tout son monde qui s'écroule progressivement.

La jeune femme pense alors rentrer une semaine chez ses parents en Saône-et-Loire, pour les congés universitaires d'automne. "Le reconfinement m'a beaucoup angoissée. J'ai été coupée de mes amis, mon copain... Les cours et les projets à la fac qui me motivaient ont été mis en pause. Tout s'est arrêté d'un coup." De peur de s'ennuyer, elle se plonge dans le travail. Cela devient également un moyen pour ne pas affronter son mal-être.

J'avais l'impression de ne servir à rien. C'est là que les pensées suicidaires sont arrivées.

Marie, étudiante

"J'ai pris un job étudiant dans la grande surface où je travaillais l'été", raconte-t-elle. "A côté de ça j'avais mon poste de correspondante de presse pour un journal local et le travail pour la fac."

Le cumul de deux jobs étudiants et de cours parfois mal organisés devient vite chaotique. Le rythme est trop soutenu. Marie ne renouvelle pas son contrat au supermarché. Elle perd progressivement tout intérêt pour ses études. "Malgré tout ce que j'ai pu faire à ce moment, j'avais l'impression de ne servir à rien. C'est là que les pensées suicidaires sont arrivées."

La jeune femme tente alors de consulter un psychologue, mais elle ne parvient pas à obtenir suffisamment de rendez-vous. Très rapidement, son état se dégrade. Elle consulte une psychiatre aux urgences de Mâcon le 4 décembre. Celle-ci lui conseille une hospitalisation, ce que la jeune femme accepte. Elle est alors emmenée au Centre Hospitalier La Chartreuse à Dijon (CHLC).

"Au début, j'avais beaucoup d'idées préconçues sur les hôpitaux psychiatriques", avoue-t-elle. "Ça a été un grand soulagement de pouvoir tout couper, même si l'hospitalisation était loin d'être parfaite." Ses journées au service psychiatrie se résument à attendre la prise de médicaments et les repas.

"Heureusement que je recevais souvent des visites, car je n'avais rien d'autre à faire. Les patients et les soignants sont vraiment impactés par le manque de moyens."  

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Chez les étudiants en médecine, la psychiatrie plus délaissée que jamais

Par   Publié le 16 juin 2021

Desservie par de multiples préjugés et sous-dotée, la spécialité est de moins en moins attractive pour les futurs internes, qui passent leurs épreuves classantes depuis lundi 14 juin.

Parmi les étudiants en médecine, la psychiatrie n’a jamais attiré les foules. Mais depuis quelques années, et malgré des besoins en hausse dans la population, la crise des vocations s’aggrave. Cette année, les postes d’internes seront-ils pourvus ? Les acteurs de terrain ont les yeux rivés sur les Epreuves nationales classantes (ECN), dites de « l’internat », qui ont commencé lundi 14 juin. C’est à l’issue de celles-ci que les étudiants en sixième année de médecine formuleront leurs choix de spécialisation.

Vaccination : « Le consentement des adolescents doit être véritablement éclairé »

Propos recueillis par   Publié le 15 juin 2021

La professeure Alexandra Benachi, membre du Comité consultatif national d’éthique, juge « choquant que l’on soit contraint de vacciner des enfants parce que des adultes refusent de le faire ». Elle plaide pour la délivrance d’une notice d’information aux adolescents, même « si cela doit ralentir un peu le processus ».

Alexandra Benachi, chef du service de gynécologie obstétrique à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine).

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu, mercredi 9 juin, un avis favorable à la vaccination des adolescents de plus de 12 ans contre le Covid-19, assorti toutefois de précautions et de réserves. Sa conclusion indique que, pour le CCNE, « il semble souhaitable (…) d’accepter de vacciner contre [le] Covid-19 les adolescents qui le demandent, mais après avoir reçu une information claire et adaptée à cette tranche d’âge sur les incertitudes liées à la maladie, au vaccin lui-même et à son efficacité à moyen et long terme, ainsi que sur les alternatives ouvrant sur la préventaion de la maladie ». Rapporteuse de l’avis, la professeure Alexandra Benachi, chef du service de gynécologie obstétrique à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), en détaille les motivations.

« Partir en vacances et arrêter le virus » : des ados plébiscitent la vaccination

Par   ,   et    Publié le 16 juin 2021




A Paris, à Marseille et à Lyon, on a fait l’école buissonnière, mardi 15 juin, pour recevoir sa première dose de Pfizer-BioNTech. La journée marquait, partout en France, l’ouverture de la vaccination aux mineurs de 12 ans et plus, soit une cible potentielle de 3,5 millions d’adolescents qu’espère toucher le gouvernement pour atteindre l’immunité collective.

Constance Neltner, 14 ans, collégienne dans un établissement du 6e arrondissement, à Paris, a « séché les cours » pour se rendre au vaccinodrome installé au Parc des expositions de la porte de Versailles, là où défilent habituellement les vaches du Salon de l’agriculture ou les limousines du Mondial de l’automobile. « Mais c’est pour la bonne cause, s’empresse de préciser Caroline, sa maman. On fait partie des pionnières ! »

Vaccination des 12-18 ans : «Le plus important, c’est le temps de la réflexion et de la discussion»

par Cassandre Leray   publié le 14 juin 2021

Interview

Les mineurs de plus de 12 ans seront éligibles à la vaccination dès ce mardi. Daniel Marcelli, pédopsychiatre, revient sur la façon dont le sujet peut être abordé en famille.

Plus que quelques heures. La vaccination contre le Covid s’ouvre mardi à tous les jeunes de 12 à 18 ans. Pour recevoir une dose de vaccin, l’accord oral de l’adolescent et l’autorisation des deux parents (ainsi que la présence de l’un d’eux) sont nécessaires. Ce qui veut dire que le sujet va être abordé au sein des familles dans les jours et les semaines qui viennent. Daniel Marcelli, ancien président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, évoque les points essentiels pour ouvrir le dialogue avec les jeunes.

L'EXPÉRIENCE, LE PODCAST ORIGINAL

LE 14/06/2021

À retrouver dans l'émission

L'EXPÉRIENCE, LE PODCAST ORIGINAL

Des expériences de corps transformés en force de travail ; de corps qui arpentent, souvent empêchés, l’espace social ; de corps isolés, assignés “vulnérables”, à l’heure de la pandémie. Des corps qui racontent des histoires intimes et collectives. Des récits recueillis par Clémence Allezard, qui dessinent les contours de structures d’oppressions, de dispositifs sociaux et politiques, qui fabriquent et contraignent les corps.

Ouvrières du textile pendant la première guerre mondiale, Touraine. Elles furent à l'initiative d'importantes grèves en 1917-18.
Ouvrières du textile pendant la première guerre mondiale, Touraine. Elles furent à l'initiative d'importantes grèves en 1917-18. Crédits :  Archives de l'Atelier -creative commons-

Un podcast original en 3 épisodes et un bonus, pour une Expérience signée Clémence Allezard, réalisée par Nathalie Salles

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