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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 5 avril 2021

Une partie de la communauté médicale prend ses distances avec les Cassandres

Paris, le mardi 30 mars 2021 – Plusieurs journaux se sont plu ces dernières semaines (et encore aujourd’hui Le Monde) à décrire le Président de la République en apprenti «épidémiologiste » ayant choisi depuis le début de l’année de décrypter lui-même les différents travaux publiés sur la Covid plutôt que se fier uniquement aux analyses du Conseil scientifique (après avoir notamment constaté, comme beaucoup d’autres, un écart important entre certaines projections qui ont pu lui être présentées et la réalité). Cette attitude forcerait l’admiration de ses apôtres de toujours et ne manquerait pas d’agacer a contrario un certain nombre de praticiens.

Une méthode contre-productive

Ce ne sont cependant pas les dissensions qui se font jour actuellement au sein de la communauté médicale (et qui sont le reflet de lignes divergentes depuis le début de l’épidémie) qui pourraient cependant le faire douter de la pertinence de ses velléités d’indépendance (si tenté qu’Emmanuel Macron soit adepte du doute). On observe en effet ces dernières heures une prise de distance certaine avec les discours catastrophistes qui ont été entendus ce week-end. Les mots des auteurs de la tribune publiée ce week-end dans le Monde (huit spécialistes d’anesthésie-réanimation) étaient sans nuance. « La situation actuelle tend vers une priorisation, autrement appelée « tri », qui consiste, lorsqu’il ne reste qu’un seul lit de réanimation disponible mais que deux patients peuvent en bénéficier, à décider lequel sera admis (et survivra peut-être) et lequel ne sera pas admis (et mourra assez probablement). C’est bien vers cela que nous nous dirigeons » écrivent-ils, en accusant tout aussi clairement le gouvernement d’être responsable de cet état de fait. Cette présentation a cependant été regrettée par la Fédération hospitalière de France (FHF). Si la FHF pourrait être en accord avec les signataires de ce texte quant à l’urgence d’adopter des mesures plus strictes (son président, Frédéric Valletoux s’est ainsi exprimé dans ce sens la semaine dernière), elle récuse « la véhémence » du propos qui « est de nature à inquiéter les malades et leurs familles ». Le responsable de la FHF Ile-de-France Serge Blisko déplore également une « tribune qui affole et n’est utile, ni pour les soignants et ne peut que nuire à la relation de confiance entre la population et les hôpitaux… ». Le président de la Société de réanimation de langue française à l’hôpital Saint-Antoine, Eric Maury, cité par le Parisien partage le même malaise face à la teneur du message : « Je ne crois pas que ce soit très judicieux », commente-t-il.


Statistiques et visualisations de données Covid19

 

CovidTracker

CovidTracker est un outil permettant de suivre l'évolution de l'épidémie à Coronavirus en France et dans le monde. Pour des analyses quotidiennes des chiffres, vous pouvez suivre @guillaumerozier sur Twitter, ainsi que @covidtracker_fr.

En un coup d'œil

Mise à jour : hier

409

TRÈS ÉLEVÉ ET STABLE

Taux d'incidence
Nombre de cas par semaine pour 100k habitants. Le seuil d'alerte est 50.

7.74%

MODÉRÉ ET STABLE

Taux de positivité
Proportion des tests qui sont positifs parmi l'ensemble des tests.

1.2

MODÉRÉ ET STABLE

Taux de reproduction R
Nombre de personnes contaminées par 1 malade. Au-dessus de R=1, l'épidémie progresse.

103.6%

TRÈS ÉLEVÉ ET STABLE

Tension hospitalière
Nombre de lits de réanimation occupés par les patients Covid19 par rapport au nombre de lits fin 2018.


Cas positifs

On prélève en moyenne 39 012 tests positifs au Covid19 chaque jour, en hausse (+ 11 %) par rapport à la semaine dernière (par date de prélèvement, J-3)

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dimanche 4 avril 2021

43ème Festival International "Films de Femmes" 2021 en ligne

DU 2 AVRIL AU 11 AVRIL

Le festival s’invite chez vous avec des films inédits de réalisatrices du monde entier et vous propose des rencontres avec toutes celles qui font un nouveau cinéma. 

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Le festival s’invite chez vous !

Depuis 43 ans, Le Festival International de Films de Femmes accueille et révèle au public, à travers une programmation exigeante, des réalisatrices du monde entier afin de mettre en lumière les femmes de la  profession et de promouvoir l’égalité et les droits de tous les individus. Attentif à leurs engagements artistiques, politiques et sociaux, le Festival découvre de nouveaux talents venus des quatre coins du monde. En mettant leurs œuvres à l’honneur, il soutient celles qui défendent, parfois dans des conditions difficiles, la liberté d’expression et de création. En 2021, dans une actualité sanitaire difficile, le Festival se mobilise pour donner une chance au public de croiser ces regardsde femmes sur la société. 

Face aux incertitudes du moment et à l’impossibilité de se retrouver en salle, l’équipe invite cette année le public à découvrir une édition en ligne avec des films inédits, des rencontres, des débats. 

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Le mystère des enregistrements de voix humaines réalisés trois décennies avant ceux de Thomas Edison







  • Par Dalia Ventura
  • BBC News Mundo 
  • 3 avril 2021

Thomas Alva Edison

CRÉDIT PHOTO, GETTY IMAGES

Légende image, 

Pendant 120 ans, on a cru qu'Edison avait été le premier à enregistrer la voix humaine.

Pendant 120 ans, une vérité peu controversée s'est imposée : Thomas Alva Edison avait été la première personne à enregistrer la voix humaine.

Inventeur, entre autres, de l'ampoule électrique et de la caméra cinématographique, il était parvenu en 1888 à faire ces enregistrements avec une autre de ses créations, le phonographe à cylindre de cire, et les témoins de l'exploit étaient nombreux, y compris ceux qui assistaient à un concert qu'il avait enregistré au Festival de Haendel au Crystal Palace, à Londres. 

Cependant, plus d'un siècle plus tard, deux membres de la First Sounds Initiative - un collectif qui "s'efforce de mettre les premiers enregistrements sonores de l'humanité à la disposition de toutes les personnes de tous les temps" - ont commencé à soupçonner l'existence d'une autre réalité.

Leurs découvertes surprenantes ont permis de réécrire l'histoire... deux fois en 2008.

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samedi 3 avril 2021

Des médecins-experts condamnés à indemniser les parents de Louna qu'ils avaient accusés à tort de maltraitance

Par  France Bleu IsèreFrance Bleu Sud Lorraine

Samedi 3 avril 2021

Soulagement pour les parents de Louna. Le tribunal civil de Nancy vient de condamner les deux médecins-experts, qui les avaient accusés de maltraitance, à leur verser des dommages et intérêts. Leur fille, qui souffre de la même maladie orpheline que sa mère, leur avait été retirée plus de trois ans.

Sabrina et Yoan Bombarde ont obtenu la condamnation des deux médecins-experts qui les accusaient de maltraitance sur leur fille Louna
Sabrina et Yoan Bombarde ont obtenu la condamnation des deux médecins-experts qui les accusaient de maltraitance sur leur fille Louna © Radio France - Véronique Pueyo

C'est une première victoire pour les parents de Louna qui se battent sur le plan judiciaire pour faire reconnaître l'injustice dont ils ont été victimes en 2012. Ils viennent d'obtenir la condamnation, au civil, par le tribunal de Nancy des deux médecins-experts qui avaient conclu que leur fille était victime de maltraitance.

Une maladie orpheline, dont les experts n'avaient pas tenu compte

En fait Louna souffre de la même maladie orpheline que sa mère, qui provoque des œdèmes et des plaques rouges sur le corps. Sabrina et Yoan, les parents de Louna, l'avaient tout de suite signalé quand ils étaient arrivés aux Urgences du CHU de Nancy -la région où ils habitaient alors- car leur enfant avait du mal à respirer. Mais, on ne les avait pas écoutés et les médecins-experts n'avaient jamais testé la fillette.

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Thrombose, zona, hypertension : vaccin par vaccin, que disent les derniers chiffres des effets secondaires ?

Publié le 3 avril 2021

VACCINATION - L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié ce vendredi les résultats de son enquête sur les effets indésirables de la vaccination. Sur les 9 millions de doses injectées, environ 2900 effets indésirables graves ont été recensés, des thromboses au zona en passant par de l'hypertension artérielle.

Depuis le lancement de la vaccination le 27 décembre 2020, plus de 9.815.000 injections ont été réalisées. Sur ces 9 millions d'injections, 12.249 cas d’effets indésirables ont été analysés, soit 0,2%. Parmi les effets indésirables identifiés, 24% sont graves, soit environ 2939 cas. C'est ce que révèle l'étude publiée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). 

Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'AstraZeneca n'est pas le vaccin qui a causé le plus d'effets indésirables. 

En valeur absolue comme relative, c'est bien chez Pfizer qu'on trouve le plus d'effets indésirables. On en recense ainsi 12.249 chez le laboratoire germano-américain, qui a injecté plus de 7 millions de doses en dose, soit 0,6%, 7439 chez AstraZeneca sur 1,9 millions d'injections soit 0,38% et 577 chez Moderna pour 600.000 injections soit 0,09%. Parmi ces effets indésirables, 0,138% sont des formes graves pour Pfizer, 0,098% pour AstraZeneca,  0,0153 pour Moderna. 

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Décryptage AstraZeneca : le point sur les effets secondaires du vaccin




par Camille Gévaudan  publié le 3 avril 2021 

Des rares cas de thromboses (obstruction de veine causée par un caillot sanguin) sont observés parmi les personnes ayant reçu le vaccin. Le lien de cause à effet est possible même s’il n’a pas été prouvé, mais la balance bénéfice-risque reste positive.

Melun. Hôpital : décès de Jacky Morvan, figure emblématique de la lutte syndicale

Publié le 

Militant cégétiste et infirmier spécialisé en psychiatrie, à Melun, Jacky Morvan est décédé. Il a lutté toute sa vie pour un hôpital humain.

Jacky Morvan et son épouse, Agnès Claude
Jacky Morvan et son épouse, Agnès Claude (©DR)
C’est une personnalité de l’hôpital de Melun qui est décédée à l’âge de 73 ans, le dimanche 21 mars dernier, des suites de la Covid-19.

Infirmier et syndicaliste

Jacky Morvan avait commencé sa carrière en 1969, en tant qu’élève infirmier spécialisé dans la psychiatrie à l’hôpital Marc-Jacquet, où il exerça toute sa carrière. Il y fut notamment cadre de santé et était membre de la direction des services de soins psychiatriques jusqu’en 2007.

Figure emblématique de la lutte syndicale dans l’établissement, il a toujours combattu pour l’amélioration des conditions de travail du personnel, de la qualité des soins et la défense du service public de santé.

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"La morphine j'ai testé, j'ai tout tenté" : le cannabis thérapeutique est la "dernière chance" de Mylène, atteinte d'une malformation cérébrale

Solenne Le Hen  Publié 

Cette étudiante de 23 ans se bat depuis sept ans contre des maux de tête incessants qui lui font parfois perdre connaissance et qu'aucun médicament ne calme. Elle fait partie des 3 000 patients choisis pour expérimenter le cannabis médical.


Mylène, 23 ans, étudiante francilienne, fait partie des 3 000 patients qui vont tester le cannabis thérapeutique en France. L'expérimentation a démarré le 1er avril 2021. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

L’expérimentation française sur le cannabis à usage médical a officiellement démarré jeudi 1er avril. Pendant deux ans, 3 000 patients vont tester l’effet du chanvre sur leurs douleurs, sous l'encadrement de médecins. Il s’agit de malades du cancer, souffrant de sclérose en plaques ou encore de patients en fin de vie. Franceinfo a rencontré l’un d’entre eux : une étudiante de région parisienne qui entre dans la catégorie des "malades souffrant de douleurs neuropathiques".

Sept ans de douleurs

À 23 ans, Mylène souffre d’une maladie appelée malformation de Chiari, une malformation du cervelet. La conséquence principale, ce sont des maux de tête incessants : "Sur une échelle de douleur de un à dix, je suis à sept en permence avec des crises qui durent de plusieurs heures à plusieurs jours". La jeune femme a aussi des pertes de connaissance. "Je m'effondre de douleur. C'est très difficile de vivre avec".

Sept ans de douleurs, de perte de connaissance. Avec Mylène, les médecins ont tenté presque tous les médicaments anti-douleur existants. "Il y a les traitements de premier palier, de deuxième palier, les opioïdes etc. La morphine j'ai testé, j'ai tout tenté avec des doses très fortes et sans résultat à chaque fois. Le cannabis, c'est la dernière chance pour moi".

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Article rédigé par 

« Mes relations sont comme suspendues » : au temps du Covid-19, des amitiés s’étiolent

Par   Publié le 2 avril 2021

En raison du coronavirus, les relations amicales sont celles qui se sont le plus dégradées depuis un an. Les sujets de tension qui se multiplient et la lassitude des apéros en visio mettent à mal jusqu’aux liens les plus forts.

L’amitié depuis un an ? Julie a d’abord commencé par parler des conflits. Le premier a failli lui coûter son amitié vieille de vingt ans avec Sofia. Elle aussi est âgée de 37 ans, mais elle a des enfants et une maison au bord de la mer. En mars 2020, effrayée, comme beaucoup, par la perspective d’être enfermée à Paris, Sofia est partie en Normandie. Les premiers jours, elles se sont beaucoup écrit. Des dizaines de SMS pour commenter l’actualité, se donner des nouvelles des autres copains du groupe et se raconter ces journées qui n’en finissaient pas. Pendant qu’à Paris Julie passait ses journées à rafraîchir les sites d’actualité dans son appartement exigu, Sofia faisait l’école à la maison dans son jardin et améliorait sa recette de gâteau aux pommes.

Des violences à l’hôpital notamment en psychiatrie, aux urgences et en gériatrie

Publié le 2 avril 2021

451 établissements de santé ont signalé 23 780 événements violents en 2019. Les personnels, les patients et le fonctionnement des services pâtissent de cette violence. L’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) recense les atteintes aux personnes et aux biens en dehors des pratiques médicales.

Hôpital de la Pitié salpetrière à Paris : entrées aux services des Urgences.
Les violences verbales et physiques progressent, notamment en psychiatrie, aux urgences et en gériatrie. © sebastien rabany - stock-adobe.com

Le rapport 2020 de l’ONVS répertorie et analyse les incivilités, les violences et les actes de malveillance commis en 2019 dans les établissements médicaux afin de les aider à mettre en place une politique adaptée de prévention et de lutte contre ces phénomènes.


Les violences signalées en 2019

L’ONVS recueille les faits violents grâce à une plateforme intégrant une fiche de signalement
(nouvelle fenêtre)
. Ils sont hiérarchisés selon une échelle de gravité calquée sur celle du code pénal. Les patients, les accompagnants et les personnels des établissements peuvent effectuer un signalement. Celui-ci n’est pas obligatoire et n’a aucune valeur juridique, il repose sur le ressenti d’un individu.

7,8% des établissements ont déclaré des violences en 2019. Les signalements émanent :

  • d’établissements publics pour 72% ;
  • d’établissements de santé privés d’intérêt collectif pour 12% ;
  • d’établissements de santé privés à but lucratif pour 16%.

L’Île-de-France est la région la plus touchée (5 845 déclarations, soit 21,19% du total).

L’ONVS a distingué :

  • 81% d’atteintes aux personnes, dont 21% sont liées à un trouble psychique ou neuropsychique (TPN) altérant en partie ou en totalité le discernement de l’auteur. Ces violences verbales et physiques progressent, notamment en psychiatrie, aux urgences et en gériatrie. La consommation excessive d’alcool ou la prise de stupéfiants majore le risque de passage à l’acte ;
  • 19% d’atteintes aux biens (dont 3% liées à un TPN). Les dégradations légères et les vols sans effraction prédominent. Les vols avec effraction représentent 3% du total, et les actes les plus graves (dégradation de matériel de valeur, incendie volontaire, vol à main armée ou en réunion) 4%.

Pascal Plantard, anthropologue : « A la faveur de la crise, parents et enseignants ont connu un rapprochement inédit »

Propos recueillis par   Publié le 2 avril 2021

La bascule dans l’enseignement à distance, pour freiner l’épidémie, a modifié les pratiques et les relations entre enseignants, parents et élèves, estime l’anthropologue. Des changements à avoir en tête, à la veille d’un reconfinement scolaire.

Une lycéenne passe un test en ligne à son domicile de Chisseaux près de Tours (Indre-et-Loire), le 27 mars 2020, au onzième jour du premier confinement.

Anthropologue, professeur des usages numériques à l’université Rennes-II, Pascal Plantard dirige M@rsouin, le plus important réseau de recherches francophone sur les usages des technologies.

Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des écoles, collèges et lycées, cette fois-ci pour une durée déterminée. Mais comme lors du premier confinement, enseignants, parents et élèves se retrouvent face à un défi : étudier à distance. Cette « nation apprenante », que le gouvernement appelait à construire en mars 2020, existe-t-elle aujourd’hui ?

Il me semble qu’elle avance. La notion de « nation apprenante » est en train de s’installer dans la société. D’une part, on a pris conscience que notre forme scolaire joue comme un dispositif de reproduction des inégalités ; d’autre part, on est sorti de l’invocation du « miracle numérique » et de la « start-up nation » pour se rendre compte des différences d’usage. Ces deux prises de conscience sont un progrès.

Plus de libertés pour les vaccinés ? Pour le moment, le Conseil d’Etat dit non !

Paris, le samedi 3 avril 2021 - Cela aurait pu être une promotion fantastique en faveur de la vaccination : et si l’injection devenait un passeport pour la liberté et le retour des jours heureux ?

La requête déposée par un retraité de 83 ans était pourtant une perche tendue à la plus haute juridiction administrative. Le requérant, qui réside dans l’un des départements (à l’époque !) concerné par les mesures de « freinage renforcés » dénonçait dans un recours une atteinte à la liberté d’aller et venir.

Plus précisément, il demandait « la suspension de l’exécution du décret du 19 mars 2021 (…) en tant qu’il s’applique aux personnes vaccinées, celles-ci n’entrant pas dans la liste des exceptions permettant de déroger à l’obligation de rester chez soi ».

Quelques semaines après avoir conduit le gouvernement à assouplir les conditions de vie au sein des maisons de retraite, le Conseil d’État rejette la demande formulée.

Précaution excessive pour les vaccinés ?

Pour la plus haute juridiction administrative, les mesures mises en place par le gouvernement sont dictées par « la nécessité de freiner la diffusion du virus » par les personnes, en limitant les interactions sociales le plus possible et de protéger la population « notamment les personnes les plus vulnérables à raison de leur âge aussi longtemps que des mesures de prévention ou de soin ne sont pas disponibles ».

Les débats ont été l’occasion aux parties d’exposer leurs arguments scientifiques sur cette question fondamentale. Ainsi, dans le cadre d’une note en délibéré, le requérant a produit une étude semblant indiquer que la possibilité pour les personnes vaccinées de transmettre le virus serait faible. Toutefois, malgré cette étude (et d’autres allant dans le même sens), la juridiction estime que cet élément « ne suffit pas à ce stade à démontrer, au regard de l’accélération de l’épidémie, que seul le respect des gestes barrières par les personnes concernées suffirait à limiter suffisamment la participation à la circulation du virus de celles qui en serait porteuses ».


Droits des femmes IVG : cinquante ans après le Manifeste des 343, un droit encore fragile

par Cassandre Leray et Elsa Maudet  publié le 2 avril 2021

En 1971, 343 Françaises osaient révéler dans un texte révolutionnaire qu’elles avaient avorté. Aujourd’hui, le droit à l’IVG est bien installé mais reste précaire, compliqué notamment par le délai de 12 semaines et la double clause de conscience des médecins.

Un coup d’œil dans le rétro permet de réaliser le chemin parcouru. Il y a cinquante ans paraissait dans le Nouvel Observateur un texte sous forme de big bang : le célèbre Manifeste des 343, ces 343 Françaises qui osaient clamer qu’elles avaient eu recours à l’avortement. Des célébrités – Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Marguerite Duras – et des anonymes réunies dans un même combat, celui pour la légalisation de cet acte alors passible de prison. Un acte qui, parce qu’il était interdit, était pratiqué sous le manteau, à coups de cintres et d’aiguilles à tricoter, rythmé par les septicémies, les hospitalisations et, dans le pire des cas, les décès.

Cette réalité, fort heureusement, appartient au passé. On dénombre chaque année plus de 200 000 avortements en France et une femme sur trois y a recours dans sa vie. Reste que le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), «n’est pas tranquille, il faut constamment le défendre», alerte Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.