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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 21 septembre 2020

Comment ne pas devenir un cycliste toxique pour ses congénères et la planète

 
Par Julien Guillot — 



Certains pédaleurs font plus de mal que de bien à leur environnement. Apprenez à les reconnaître.

Chaque lundi, retrouvez notre chronique «Roues cool», qui aborde le vélo comme moyen de déplacement, sans lion en peluche ni maillot à pois.

En cette année particulière, la pratique du vélo connaît une envolée spectaculaire en France. Cette nouvelle population, qui n’était jusqu’alors que peu prise en compte dans l’espace public, montre parfois des signes de manque d’indulgence à l’égard des autres êtres humains qui se déplacent autour d'elle.

Depuis le début de la chronique «Roues cool» en septembre 2019, on donne le beau rôle au vélo, ce moyen de transport merveilleux, et aux cyclistes, ces citoyens généreux et pleins d’abnégation qui sauvent la planète à chaque coup de pédale, pendant que vous autres vous vautrez dans le stupre.

Mais ne nous leurrons pas, il y a aussi des brebis galeuses chez ces suceurs de roues. Les premiers témoins de ces mauvais comportements sont les piétons, l’espèce située juste en dessous dans la chaîne alimentaire de la voie publique.

Ainsi, le panneau M12 autorise les cyclistes à franchir les feux même quand ils sont rouges, ce dont ils ne se privent évidemment pas. Mais ce panneau ne leur donne jamais la priorité. Ils doivent d’abord laisser passer les bipèdes en marche.

Priorité au piéton

Certains cyclistes se permettent également de rouler sur le trottoir, sûrement mal inspirés par les scootéristes pressés. Si vous êtes obligés de passer par un trottoir à cause d’une infrastructure absente ou pour prendre un raccourci, descendez plutôt de votre vélo et marchez à côté. Vous ne perdrez que peu de temps et vous vous ferez moins d’ennemis.

ENTRETIEN Joseph Henrich : « C’est la culture qui nous rend intelligents »

 Books — Wikipédia

Publié dans le magazine Books n° 108, juin 2020. Par Baptiste Touverey.

Individuellement, l’humain n’est guère supérieur au chimpanzé. Il doit son succès à son cerveau collectif, au savoir cumulé des milliers de générations précédentes. Et on sous-estime à quel point cette accumulation a façonné nos gènes.


© Patrice Terraz / Divergence

Pour Joseph Henrich, les humains sont programmés pour avoir foi dans le savoir qu'on leur transmet. Ici, dans un lycée professionnel des Pyrénées-Orientales.

Joseph Henrich dirige depuis 2015 le département de biologie évolutive humaine de l’université Harvard. Son prochain livre, The WEIRDest People in the Word, suite et complément de L’Intelligence collective, paraîtra en septembre chez Penguin. Il traite de l’exception que constituent les sociétés occidentales, instruites, industrialisées, riches et démocratiques, au regard du reste de l’humanité.


Votre ouvrage s’ouvre sur une affirmation étonnante : la réussite de l’homme, ce qui a fait qu’il est devenu l’espèce ultradominante sur Terre, ne tient pas à son intelligence. En êtes-vous sûr ?

Oui, et j’espère en apporter suffisamment de preuves dans mon livre ! Je ne nie pas que l’homme soit intelligent, qu’il soit doté d’un très gros cerveau. Simplement, ce très gros cerveau, contrairement à une idée répandue, ne sert pas prioritairement à produire une intelligence brute innée. Nulle autre espèce n’est parvenue à s’adapter à des environnements aussi divers que nous, mais cette réussite ne doit rien à des facultés cognitives surpuissantes, acquises par une évolution purement génétique, qui nous permettraient de résoudre les problèmes complexes de façon créative. À en croire cette approche, qui est celle des plus grands psychologues évolutionnaires actuels mais que je ne partage pas, les humains auraient développé une « intelligence improvisationnelle » qui les rendrait capables de définir des modèles causaux décrivant la manière dont fonctionne le monde. Ces modèles nous permettraient d’inventer des outils, des tactiques et des stratagèmes ad hoc.

Dans cette perspective, un individu confronté à une difficulté liée à son environnement – la chasse aux oiseaux, par exemple – va mettre au travail son gros cerveau de primate, comprendre que le bois peut stocker de l’énergie élastique (modèle causal), puis fabriquer des arcs, des flèches et des pièges à ressort pour attraper les oiseaux. Or, selon moi, ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons.


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«Derrière la règle floue de la tenue normale, se cachent les discriminations»

 

Par Anastasia Vécrin — 
Devant un lycée de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le 17 septembre. 
Photo Emma BURLET

Jupe trop courte ou robe trop décolletée pour les filles, jogging, casquette, capuche pour les garçons : dans les écoles, les restrictions vestimentaires ciblent ceux qui ne sont pas dans la norme scolaire, observe la jeune chercheuse Camille Lavoipierre.

Rencontre avec le maître-d’oeuvre de la restauration de la Tour aux figures de Dubuffet d’Étrépagny

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PUBLIÉ LE 

Étrépagny. Le décorateur Richard Dhoedt avait participé à la réalisation de la Tour aux figures de Jean Dubuffet dans les années 1980. Il a dirigé la restauration de cette œuvre hors-normes. Rencontre.


La Tour aux figures de Dubuffet à Issy-les-Moulineaux | Oeuvre d'art, Art  moderne, Art

[...] De nouvelles couleurs

Née de l’imagination du plasticien et sculpteur Jean Dubuffet, l’œuvre a pu être construite grâce au savoir-faire du décorateur Richard Dhoedt. Ce professionnel originaire d’Étrépagny était encore aux commandes pour la restauration de ce monument : « J’ai commencé à ses côtés. C’est une chance, un privilège de côtoyer un tel artiste, cela vous forge. La Tour aux figures, cela a longtemps été un de ses projets. Jean Dubuffet l’avait imaginé à la fin des années 1960. Sa construction s’est achevée en 1985 très exactement, quelques semaines avant sa mort. J’étais devenu entrepreneur. Et la fondation Dubuffet m’a fait confiance pour cette œuvre si importante. »



Que veut dire "être normal"?

 

À retrouver dans l'émission

LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE

par Etienne Klein


"Le vrai pessimiste sait qu'il est trop tard pour l'être" Victor Miesel, L'anomalie.

Théâtre d'automates à Osaka, XVIIIème siècle.
Théâtre d'automates à Osaka, XVIIIème siècle.  Crédits : Takeda Oumi Karakuri

Un jour, un futur Président de la République a annoncé qu'il serait un président "normal", sans voir que cette posture anticipée était piégée. En temps de crise, il faut un président de crise et non un président normal, sauf si l’on considère que la crise est un régime permanent, auquel cas la crise n’est plus une crise mais la forme durable d’une certaine normalité. Au demeurant, en disant vouloir être un « président normal », que voulait-il dire au juste ? Qu’il voulait être comme la moyenne des présidents précédents ? Comme n’importe quel français ? Ou bien qu’il désirait être conforme aux règles de sa fonction ? Ou encore qu’il souhaitait lui-même « servir de règle », comme lorsqu’on parle d’« école normale » ? Je rappelle que l’école normale n’est pas l’opposé d’une école pathologique, mais celle qui transmet les méthodes et forme les enseignants, bref celle qui normalise l’enseignement… 

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dimanche 20 septembre 2020

Comment l’origine se raconte-t-elle ?

À retrouver dans l'émission
LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE
par Etienne Klein

La variété et la richesse des récits sur l’origine que les anthropologues ont rapportés des quatre coins de la planète sont impressionnantes. Dès lors, la question qui se pose est celle-ci : est-il possible de classer ces discours en un petit nombre de familles ?

La création des oiseaux et des poissons
La création des oiseaux et des poissons  Crédits : Isaac van Oosten

La notion d’origine mêle des considérations temporelles à des ambitions explicatives, trimbalant son ambiguïté entre deux idées par ailleurs limpides : d’une part, celle de commencement, qui répond à la question « quand ? » ; d’autre part, celle de cause,  qui répond à la question « pourquoi ? ».

Prenons l’origine du monde, qui est sans doute – et de loin - la plus délicate à saisir de toutes les origines. Elle demeure assurément un mystère, une question sans réponse connaissable, car sans point d’ancrage ferme. Pourtant, dès qu’un discours prétend nous éclairer sur elle, nous tendons l’oreille, avides d’entendre l’écho du tout premier signal. Car nous autres, les humains, nous sommes des « animaux métaphysiques », comme disait Schopenhauer, les seuls qui s’interrogent sur l’être en tant qu’être, les seuls pour qui l’être fasse question.

[...] Invité : Pascal Nouvel, docteur en biologie et en philosophie, professeur de philosophie à l’université de Tours, auteur de « Avant toutes choses, enquête sur les discours d’origine » (CNRS/Editions)  

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ARTPRESS

 MIAM - Musée International des Arts Modestes

Edito par Catherine Millet

C’était au tout début du millénaire. S’ouvrait, dans un ancien chai de la ville de Sète réaménagé par Patrick Bouchain, le Musée international des arts modestes. Artpress accompagnait cet événement à travers une longue interview de l’écrivain Frédéric Roux, ex-membre du groupe Présence Panchounette et premier directeur artistique du musée, et du philosophe Jacques Soulillou, théoricien du « décoratif » (1). Nous soulignions alors l’importance de ce parrainage pour un musée dont les créateurs étaient précisément deux artistes, Hervé Di Rosa et Bernard Belluc. Dans le domaine de l’art, y a-t-il initiative plus crédible que celle qui vient des artistes eux-mêmes ?

Aussi sommes-nous particulièrement heureux de retrouver aujourd’hui le MIAM, dans ce nouveau moment de son histoire, quand la Maison rouge à Paris accueille une exposition où s’entremêlent l’œuvre de DRosa et une partie de ses fabuleuses collections qui constituent, avec celles de Bernard Belluc, le fonds du musée – Plus jamais seul –, tandis que le musée lui-même permet de parcourir rien moins que l’Archipel Di Rosa.

Les arts modestes, ce concept souple et vagabondant imaginé par Di Rosa, qui touche à l’art naïf, à l’art brut, aux arts populaires comme à l’art dit « d’aéroport » et à bien d’autres formes encore comme on va le voir dans les pages qui suivent, sans jamais s’y réduire, marque une étape importante de l’histoire de l’art moderne et contemporain. Un peu plus de dix ans après l’exposition des Magiciens de la Terre, qui nous avait fait découvrir des traditions, savantes ou non, rituelles ou profanes, venues des cinq continents, les arts modestes permettaient l’extension du domaine de l’art à l’intérieur de notre propre culture.

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Jusqu’au 15 novembre au Centre abbé Pierre-Emmaüs d’Esteville, découvrez l’exposition le génie des modestes

 actu.fr

Publié le 18 Sep 2020

Jusqu'au 15 novembre, le Centre Emmaüs présente Le génie des modestes. Conçue en partenariat avec la Halle Saint-Pierre, à Paris, l'exposition plonge le visiteur dans l'art brut.

Pour la 7 année consécutive, l'art brut est exposé au centre Emmaüs abbé Pierre à Esteville.
Pour la 7e année consécutive, l’art brut est exposé au centre Emmaüs abbé Pierre à Esteville. (©Le Réveil de Neufchâtel)

« Martine Lusardy est le commissaire de l‘exposition. Elle est la plus grand spécialiste de l’art brut », explique Philippe Dupont, directeur lieu de mémoire de l’abbé Pierre à Esteville, à 30 km Rouen (Seine-Maritime).

L’exposition s’inscrit dans la mouvance de Jean Dubuffet, créateur de l’art brut au milieu du 20e siècle.

« Quelque chose qui arrive à nous toucher »

Les sculptures sont réalisées à partir de matériaux simples et récupérés.


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Pour que la peur ne devienne pas l’arme de la division et de la mort

 




Paris, le samedi 12 septembre 2020 - Longtemps étudiants, psychologues et même philosophes se sont appesantis pour déterminer si la peur est d’abord un moteur, forçant les hommes à se dépasser, ou au contraire un obstacle qui mine nos ambitions. Intimement chacun d’entre nous s’est déjà interrogé pour déterminer comment nos peurs ont façonné nos existences et dessiné leurs trajectoires singulières. La peur des virus et des épidémies a été présente tout au long de l’histoire de nos civilisations, conduisant nos dirigeants à composer avec elle et contre elle pour protéger les populations.

Mais là encore, comment la peur doit-elle armer les décisionnaires : doivent-ils la mépriser, l’apprivoiser ou se laisser guider par elle ? Pour certains, face à l’épidémie de Covid-19, les dirigeants français ont laissé la crainte prendre le pas sur toute autre considération, empêchant l’analyse pondérée et rationnelle. Ainsi, dans une tribune publiée hier dans Le Parisien, trente-cinq scientifiques, universitaires et professionnels de santé, emmenés par le professeur Jean-François Toussaint (directeur de l’IRMES) et le chercheur en sociologie Laurent Mucchielli (CNRS) lancent un appel afin d’en finir avec une politique gouvernée par la peur. « Nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d'insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes » débutent-ils.

Ce changement de cap s’impose face notamment à la réalité épidémique : « Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n'est donc plus du tout la même qu'il y a 5 mois » insistent-ils. Mais il doit également être guidé par la fidélité à des valeurs qui ne peuvent que supplanter l’inquiétude suscitée par la contamination. « Les impératifs de protection contre la contagion ne doivent pas conduire à trahir l'éthique médicale et les principes humanistes fondamentaux. Isoler les malades et protéger les personnes à risque ne veut pas dire les priver de tous droits et de toute vie sociale. Trop de personnes âgées sont décédées et se dégradent encore actuellement dans un abandon motivé par des motifs sanitaires non justifiés. Trop de familles souffrent de ne pouvoir leur apporter l'affection indispensable à leur bonheur et à leur santé » martèlent les auteurs.




Pénalisation des médecins délivrant des certificats de virginité : le débat n’est pas tranché

 




Paris, le samedi 19 septembre 2020 – « Dans la République (…), on ne peut pas exiger des certificats pour se marier » énonçait le 18 février dernier, le Président de la République à l’occasion d’une visite à Mulhouse. Ainsi, le chef de l’Etat incitait clairement son gouvernement à agir pour dénoncer ces pratiques ancestrales, qui perdurent de façon marginale dans certaines communautés, et qui sont un signe clair de la négation du droit des femmes à disposer de leur corps. La traduction de ce rappel sans nuance d’Emmanuel Macron a été la décision du ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin de s’engager vers une pénalisation des médecins qui délivrent des certificats de virginité. Il ne s’agit donc pas directement d’agir contre ceux qui exigent des certificats pour se marier, mais contre ceux qui les fournissent.

Des sollicitations rares mais régulières et persistantes

Dans les faits, il est difficile de mesurer combien de jeunes femmes sont chaque année concernées par la nécessité impérieuse d’obtenir un certificat de virginité en raison des demandes insistantes de leur famille. Ni les instances ordinales, ni les ministres concernés ne peuvent facilement établir un recensement de ces situations. Les témoignages des associations et de médecins (notamment ceux qui exercent dans des territoires où les demandes peuvent être plus nombreuses) évoquent des situations très rares, mais néanmoins régulières ; ce qui conforte la nécessité d’une prise de conscience et au-delà d’une action.

Distinction entre le test de virginité et le certificat

Le Conseil de l’Ordre des médecins s’était déjà prononcé en 2003 sur la question non pas seulement des certificats, mais également des tests de virginité. Il rappelait que « n’ayant aucune justification médicale et constituant une violation du respect de la personnalité et de l’intimité de la jeune femme (notamment mineure) contrainte par son entourage de s’y soumettre, un tel examen ne relève pas du rôle du médecin ». Il notait donc que les médecins étaient « invités à refuser l’examen et la rédaction d’un tel certificat ». Une distinction doit peut-être en effet être faite entre le test de virginité et le certificat. Dans sa communication, le ministre de l’Intérieur s’est concentré sur la question du certificat, de la même manière que les médecins qui ont évoqué le sujet. Cela semble sous-entendre, ce qui est certainement le cas, qu’en France, les médecins se refusent toujours à réaliser des "examens" pour "vérifier" la virginité d’une jeune fille. Cependant, au-delà de ce test indigne, certains médecins acceptent, comme ils en ont témoigné ces derniers jours, de délivrer des attestations de virginité. « Dans certains cas, pour les très jeunes femmes notamment, ma priorité est d’abord de les protéger et si la délivrance d’un certificat de virginité est le seul moyen, je le fais et je l’assume », a par exemple expliqué la gynécologue obstétricienne Ghada Hatem, fondatrice de la Maison des femmes. Les praticiens qui ont indiqué comme le docteur Hatem accepter dans certains cas limite la rédaction d’un tel certificat répondent à un contexte de détresse particulier, mais n’omettent jamais de rappeler ses droits à la jeune femme, de déconstruire les idées préconçues sur la rupture de l’hymen et le saignement censé systématiquement l’accompagner (et qui est recherché dans les coutumes comme la preuve de la virginité de la mariée), voire de l’aiguiller vers des structures d’aide.

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