blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 30 juin 2020

Isabelle Autissier

SÉRIE

5 ÉPISODES (10 DISPONIBLES)
55 ÉPISODES (10 DISPONIBLES) ÉPISODES (10 DISPONIBLES)
TOUS LES ÉPISODES
31 MIN
LE 04/06/2018
Quatre tours du monde en solitaire, au moins autant d'expéditions aux Kerguelen, au Groenland, en Géorgie du sud, ou en Antarctique : de ses balades sur...
31 MIN
LE 05/06/2018
Quatre tours du monde en solitaire, au moins autant d'expéditions aux Kerguelen, au Groenland, en Géorgie du sud, ou en Antarctique : de ses balades sur...

30 MIN
LE 06/06/2018
Quatre tours du monde en solitaire, au moins autant d'expéditions aux Kerguelen, au Groenland, en Géorgie du sud, ou en Antarctique : de ses balades sur...

Marie Garrau : «Le virus a opéré une universalisation brutale du sentiment de vulnérabilité»

Par Anastasia Vécrin — 
Marie Garrau : «Le virus a opéré une universalisation brutale du sentiment de vulnérabilité»
Marie Garrau : «Le virus a opéré une universalisation brutale du sentiment de vulnérabilité» Photo Felipe Camacho

Longtemps masquée derrière des amortisseurs sociaux et sanitaires, la sensation de vulnérabilité n’était plus éprouvée que par les classes les plus précaires de la société. La crise du coronavirus a fait resurgir cette angoisse chez tout le monde, explique la philosophe, en même temps qu’elle a exposé et exacerbé les inégalités.

Des pancartes de remerciements aux soignants aux mots doux laissés aux éboueurs sur les poubelles, l’épidémie de Covid-19 a permis une reconnaissance des métiers nécessaires au fonctionnement de notre société, faisant éclater une vérité sans doute trop oubliée : nous dépendons les uns des autres. Que peut-on attendre de cette prise de conscience ? Pour la philosophe Marie Garrau, auteure de Politiques de la vulnérabilité (CNRS éditions, 2018), cette reconnaissance de l’importance du care, pris au sens large du terme, pourrait ainsi avoir des conséquences réelles sur l’organisation du travail, et de nos existences en général. Une possibilité qui ne se fera pas sans résistances.

«Culture du viol» : ces mots ont-ils un sens ?

 
Venue des Etats-Unis, l’expression “rape culture” se banalise en France. Problème : cette expression utilisée à tort et à travers sert maintenant à légitimer des discours en parfaite contradiction avec le message initial que ces mots portaient.
Lorsqu’elle est née à la fin des années 2000, l’expression «culture du viol» avait une raison d’être. Il s’agissait de désigner, sous une forme synthétique, les différentes causes de l’injustice sexuelle. A la question «Pourquoi, dans certaines société, la majorité des agressions sexuelles sont-elles commises par des hommes sur des femmes ?», répondre en trois mots, c’était pratique. Pour ceux et celles qui disaient «culture du viol» l’expression avait un sens précis. Dans l’ouvrage Corps Accord, rédigé par les féministes, elle était ainsi définie : «ensemble de comportements qui banalisent ou qui encouragent les agressions sexuelles : on rend la victime responsable de l’agression (tenue vestimentaire, consommation d’alcool), on met en doute sa parole, on encourage les jeunes garçons à insister pour avoir des relations sexuelles et on juge négativement les femmes qui en ont (slut-shaming)».
Etre séductrice «sans passer pour une salope»

La culture du viol, pour donner un exemple précis, c’était le discours de la presse féminine, incitant la lectrice à «être attirante» mais «sans passer pour une allumeuse». La culture du viol, c’était ces juges reprochant aux victimes leurs tenues ou leurs dessous «affriolants». La culture du viol, c’était aussi ces mises en garde : «Si tu couches le premier soir, il te prendra pour une fille facile», «Si tu mets une jupe trop courte, il te traitera comme une pute», «Refuse-toi si tu veux être respectée». La culture du viol, pour résumer, c’était d’interdire aux femmes la libre disposition de leur corps, en les prenant au piège d’injonctions contradictoires –«être sexy mais pas salope», «s’amuser mais pas avec n’importe qui», «charmer sans aguicher»– toutes chargées du même message : le sexe est dégradant pour une femme. Si elle s’adonne au sexe, il est donc juste qu’elle soit punie, c’est-à-dire avilie.

lundi 29 juin 2020

COVID-19 ET PSYCHIATRIE : LE GOUVERNEMENT VEUT PERENNISER LES INITIATIVES INNOVANTES

Publié le 25 Juin 2020

Comment la psychiatrie s'est-elle mobilisée face au Covid-19 ? Dans ce premier bilan le ministère des Solidarités et de la Santé souligne la créativité du secteur et présente 6 organisations innovantes qui pourraient être pérennisées, en phase avec la feuille de route « santé mentale et psychiatrie ».
Le ministère des Solidarités et de la Santé présente dans ce dossier la façon dont la psychiatrie s'est montré réactif face à la crise sanitaire, à partir des remontées du terrain émanant de la cellule de crise « Covid-santé mentale » pilotée par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), en lien avec la Délégation ministérielle à la Santé mentale et à la Psychiatrie, ainsi qu'une série de « visites virtuelles » d'établissements, pour recueillir les témoignages d'équipes de terrain.
Côté bilan, le secteur a fait preuve d'une mobilisation forte et d'une réorganisation rapide. 89 unités « Covid-Psy » ont ainsi été créés pour les personnes avec un handicap psychique, en lien avec les services hospitaliers somatiques. 
Commentant ces données, le Pr Frank Bellivier, Délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, salue « des idées nouvelles développées pour s’adapter à la crise. Je pense notamment aux téléconsultations, très appréciées des patients, aux cellules d’écoutes mises en place à destination des soignants et des patients, à l’utilisation des outils numériques pour répondre aux besoins, notamment parmi les jeunes, aux équipes mobiles qui se sont déployées, aux coopérations public-privé. » Il appelle toutefois à la vigilance : « certains patients ont eu du mal à s’adapter à ces changements brutaux et n’ont pas adhéré aux consultations dématérialisées. Il y a eu des situations de renoncement aux soins et on estime qu’environ 10% des files actives ont été (momentanément) perdus de vue. »

Selon le ministère, le « défi post-crise » est désormis de « transformer l'essai et pérenniser certaines actions ». 

Le désespoir recule

Alternatives Economiques
XAVIER MOLÉNAT

Cet été, nous vous proposons de vous changer les idées, en essayant de voir le verre à moitié plein. Cette série est tirée du dernier numéro d’« Oblik, l’info graphique », une revue illustrée créée par Alternatives Economiques. 

Tout ne va pas si mal – Episode 5/35

Le taux de suicide baisse depuis quarante ans

Malgré un marasme économique persistant, le taux de suicide est en baisse plus ou moins régulière depuis quatre décennies, en France comme ailleurs.

Selon les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet, c’est avant tout la diffusion de la prévention et des soins psychiatriques, en particulier des médicaments antidépresseurs, qui a permis de maintenir certains mélancoliques au-dessus de la ligne d’espoir. Ces chercheurs font également l’hypothèse que, sur la période récente, les réseaux sociaux ont pu fournir une forme de sociabilité élémentaire suffisante pour détourner un certain nombre d’inconsolables de l’issue fatale.

Grand tournant pour la prise en charge psychiatrique en Valais

Résultat de recherche d'images pour "le nouvelliste logo"
PAR CHRISTINE SAVIOZ   30.06.2020

Cela fait plus de 100 ans que l'hôpital de Malévoz à Monthey soigne les patients atteints de maladie psychique pour le Valais romand.Cela fait plus de 100 ans que l'hôpital de Malévoz à Monthey soigne les patients atteints de maladie psychique pour le Valais romand.

D’ici 2030, la prise en charge ambulatoire prendra de plus en plus d’ampleur dans le canton au contraire du nombre de lits stationnaires qui diminuera. Cette nouvelle stratégie implique de gros changements pour l’hôpital de Malévoz qui perdra plus de 100 lits. Le président de Monthey se dit inquiet et s’insurge de la manière de l’Etat de communiquer.

Moins de lits stationnaires et davantage de prises en charges ambulatoires, c’est l’objectif du Valais quant à l’organisation hospitalière de la psychiatrie dans le canton d’ici 2030. Concrètement, aujourd’hui, 202 lits sont à disposition des patients, dont 128 se trouvent à l’hôpital de Malévoz. La nouvelle planification prévoit une diminution d’une cinquantaine de lits. 
En 2030, le Valais disposerait ainsi de 155 lits répartis dans chaque région du canton, dont 117 dans le Valais romand – dans les hôpitaux de Sion, Sierre, Martigny, à Saint-Amé à Saint-Maurice et à Malévoz. «Mais pour ce faire, nous devons évidemment accroître la prise en charge ambulatoire. L’un ne va pas sans l’autre», explique Esther Waeber-Kalbermatten, cheffe du Département de la santé.

Santé mentale: la police est à la recherche d’une nouvelle approche

L’actualité

«Au tour des infirmières de compter sur les politiques»

Fichier:Luxemburger Wort (logo).svg — Wikipédia

Patrick JACQUEMOT   29 juin 2020

LUXEMBOURG

Si, comme ici à l'hôpital Kirchberg, le Premier ministre a souvent eu l'occasion de saluer le rôle des infirmières, Xavier Bettel devrait maintenant écouter leurs doléances
Si, comme ici à l'hôpital Kirchberg, le Premier ministre a souvent eu l'occasion de saluer le rôle des infirmières, Xavier Bettel devrait maintenant écouter leurs doléances

 Portées au rang d'héroïnes dans la gestion des malades du covid-19, les infirmières espèrent désormais l'écoute des gouvernants. Petite piqûre de rappel des revendications (effectif, formation, déroulement de carrière), avec Anne-Marie Hanff, présidente de l'ANIL.



Willy, infirmier dans une maison de repos: "Des résidents pensent qu’on a inventé le Covid pour les garder enfermés"

DH Les Sports+

Adrien de Marneffe   Publié le 


Wiilly Mboyo, 58 ans, infirmier en chef aux Hauts Prés, une maison de repos située à Uccle : "la période du covid a été éprouvante"

Les maisons de repos de ce pays ont payé un lourd tribut au coronavirus. Dans ces établissements, des milliers de soignants ont agi en première ligne. Willy Mboyo, 58 ans, exerce la profession d’infirmier depuis 18 ans. Il est actuellement chef du personnel infirmier à la maison de repos des Hauts Prés, à Uccle. "Le début de l’épidémie a été assez brutal. On n’y était pas préparés. Heureusement, on disposait de quelques blouses, masques pour un usage réduit, lorsque des patients étaient atteints d’autres maladies contagieuses que le Covid. On a surtout eu la chance d’avoir une équipe soudée, et nous avons de ce fait eu peu d’absentéisme parmi le personnel" , nous explique-t-il.

Déficit de l’attention–hyperactivité : les adultes aussi sont concernés !

Info Chrétienne

30 juin 2020



Inattention, impulsivité, hyperactivité… Ces trois symptômes peuvent être signe d’un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, ou TDAH. En partie héréditaire, il est lié à plusieurs gènes de susceptibilité qui se combinent et interagissent avec différents facteurs environnementaux (prématurité, tabagisme maternel, etc.). À l’échelle du globe, il touche environ 5 % des enfants et 2,5 % des adultes.



Le bonheur, une affaire de riches ?

Books — Wikipédia

Publié dans le magazine Books n° 108, juin 2020. Par John Lanchester.

Nos aïeux préhistoriques ne se demandaient sans doute pas s’ils étaient heureux ou non. Ils étaient déjà assez occupés à assurer leur survie. Mais être dégagé des soucis matériels ne suffit pas à faire le bonheur. Tout tient, à en croire les tenants de la psychologie positive, à notre « point d’équilibre ».

© Mohammed Salem / Reuters
Bande de Gaza, 2015. Les femmes éprouvent moins de plaisir que les hommes à passer du temps avec les enfants, mais elles y trouvent plus de sens.

Nous sommes en l’an 100 000 avant notre ère : deux chas­seurs-­cueilleurs sont partis se ravitailler. Appelons-­les Ig et Og. Ig tombe sur un buisson inconnu, aux baies rouge vif. Il a faim, comme la plupart des chasseurs-­cueilleurs de l’époque, et les baies ont l’air appétis­santes. Il en porte une poignée à sa bouche. Og se contente d’en mettre quelques-­unes dans sa besace en peau de chèvre. Peu après, ils arrivent devant une grotte. Son aspect sinistre dissuade Og d’entrer, mais Ig y pénètre et jette un coup d’œil à l’intérieur. Il n’y a rien d’autre que quelques os. Sur le chemin du retour, un bruissement étrange dans les broussailles effraie Og, qui se fige ; Ig se dit que le bruit n’émane sans doute pas d’une créature plus imposante et plus affreuse que lui : il continue d’avancer, et la chose file entre les broussailles. Le lendemain matin, Og goûte enfin aux baies, qui sont en effet plutôt bonnes. Il décide de retourner en chercher.

À l’évidence, Ig est de bien meilleure compagnie qu’Og. Mais Og a bien plus de chances de transmettre ses gènes à la génération suivante. Le revers de l’intrépidité d’Ig est qu’il risque la mort à tout instant. Un jour, les baies seront vénéneuses, l’ours qui a élu domicile dans la grotte sera dans sa tanière, le bruissement sera celui d’un serpent, d’un tigre ou d’un autre vertébré dont la morsure peut être fatale. Il suffit à Ig d’une seule erreur : d’un point de vue darwinien, c’est sur Og qu’il faut parier. Il est prudent et anxieux, deux traits favorables à la survie.