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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 8 juin 2020

"Ce sont comme des militaires qui reviennent d'Afghanistan" : comment les soignants tentent de surmonter le traumatisme de la crise du coronavirus

franceinfo:   Raphaël Godet   publié le 
Des soignants racontent à franceinfo leurs souffrances après avoir dû faire face à l\'épidémie de coronavirus. 
Des soignants racontent à franceinfo leurs souffrances après avoir dû faire face à l'épidémie de coronavirus.  (PIERRE-ALBERT JOSSERAND / FRANCEINFO)
Fabrice Viel a attendu que le petit groupe soit installé pour rappeler une règle d'or des groupes de parole qu'il anime. "Tout ce qui va se dire ici reste entre nous, insiste le psychologue. Aucun de vos propos ne finira dans un dossier ou dans un logiciel." Ce vendredi 29 mai, ce sont les brancardiers de l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis) que le psy s'apprête à écouter pendant une bonne heure. Ils sont sept, même tenue blanche sur le dos, à prendre place autour de la table. Pour pouvoir exprimer leur ressenti sur la crise du coronavirus qu'ils viennent de traverser, certains ont écourté leur pause déjeuner, d'autres se sont débrouillés pour s'absenter du service quelques instants.
Car cette épidémie, hors norme, a laissé des traces chez le personnel soignant. "Certains sont épuisés, ça se voit et ça s'entendobserve Fabrice Viel. C'est une expérience à laquelle ils n'étaient pas préparés." Ce jour-là, dans la bouche des brancardiers, ce n'est pas le fait de côtoyer la mort qui a marqué mais "la massivité". Quelque chose qui "n'arrêtait pas", des corps qu'il était "impossible" de déplacer "de manière discrète" comme cela se fait normalement. On évoque ce "planning qui change la veille pour le lendemain", cette chambre mortuaire "trop petite" et ces "espaces réfrigérés" qu'il a fallu réquisitionner. On rit aussi, parfois – les nerfs qui lâchent.
Le référent psy plan blanc GHU Paris-Seine-Saint-Denis distribue la parole, rebondit, mais ne prend pas de notes. Jamais. "Le but est que chacun puisse parler de la période Covid, comment il l'a vécue. Très bien, très mal, tout peut être dit, il n'y a pas de barrière, détaille-t-il à franceinfo. S'il y a de la colère contre l'administration, OK. Si c'est contre le manque de matériel, OK. S'il y a des mots un peu limites, pas grave. On accueille tout ce qui vient, il n'y a pas de tri."
Les gens que j'ai en face de moi ont mangé Covid, bu Covid pendant des semaines. Ils étaient dans un tunnel, en mode robot, ils faisaient les choses presque de manière systématique.
Fabrice Viel, psychologue
à franceinfo


Les ouvrières et ouvriers de la logistique ne sont pas des robots

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8 juin 2020


Photo Hortense Soichet / Worklog. Itinéraire avec Weheb, région orléanaise, 2018.
Le travail photographique présenté dans cette exposition repose sur une enquête qui a associé photographes et sociologues pendant trois ans, dans le cadre d’une commande contractualisée avec le laboratoire d’urbanisme de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
L’enquête a commencé sur quatre sites français et allemands, par la réalisation d’un observatoire photographique et d’une première campagne d’entretiens auprès des acteurs de la production urbaine des zones d’activités logistiques. Cette démarche s’est inspirée des observatoires photographiques mis en place à la fin des années 1990 dans plusieurs communes françaises par le Ministère de l’Environnement.

Les visites commentées autour de l’exposition On n’est pas des robots : Ouvrières et ouvriers de la logistique ont lieu tous les mercredis à 11h à partir du 17 juin jusqu’au 29 juillet inclus, les samedis 27 juin et 18 juillet à 11h. Réservation obligatoire. Au vu de la situation sanitaire actuelle, les visites seront limitées à 3 personnes et le port du masque obligatoire dans les salles d’exposition. Durée de la visite : 1h. Entrée gratuite.

« La belle indifférence »: les effets neuro-psychiatriques du Covid



Les électrochocs, ce n'est plus «Vol au-dessus d'un nid de coucou»

Fichier:Slate logo.png — Wikipédia

L'éléctroconvulsivothérapie est le traitement le plus performant contre certaines pathologies, bien qu'elle pâtisse toujours d'une image très négative.

Les études ont montré que l'ECT était efficace à 80-90% dans les épisodes dépressifs majeurs. | Israel palacio via Unsplash
Les études ont montré que l'ECT était efficace à 80-90% dans les épisodes dépressifs majeurs. | Israel palacio via Unsplash

C'est l'un des dommages collatéraux de la pandémie: en obligeant les hôpitaux à mobiliser tous leurs moyens, la crise du Covid-19 a désorganisé certains soins. Parmi eux, les services d'électroconvulsivothérapie (ECT) ou sismothérapie, ce qu'on appelait autrefois les électrochocs. En Flandres, 70% des unités ont interrompu ces soins pratiqués sous anesthésie générale, anesthésistes et produits anesthésiants ayant été réquisitionnés ailleurs.


Pourtant, l'ECT sauve des vies et peut être une urgence vitale. En témoigne le cas de ce patient dépressif chronique habituellement soigné par les ECT: faute d'avoir pu avoir accès à ces soins, il s'est suicidé. Un mort de plus, à comptabiliser parmi les victimes collatérales de la pandémie.


ALCOOL : 29 gènes expliquent une consommation problématique

Santé log – Applications sur Google Play
Publié le 7 juin 2020

Des problèmes avec l'alcool ? Si les facteurs génétiques ne sont pas seuls en cause, 29 variantes peuvent néanmoins contribuer à expliquer pourquoi, révèle cette équipe de Yale à l’issue de sa très large étude génomique : c’est en effet une analyse du génome de plus de 435.000 personnes qui vient de permettre d’identifier ces « prédispositions génétiques » à une consommation d’alcool problématique. Ces nouvelles données, présentées dans la revue Nature Neuroscience qui triplent le nombre de loci de risque connus pourront peut-être donner lieu à un futur test de prédiction du risque.

Dominique Costagliola : « Durant la crise du Covid-19, certains chercheurs choisissent de malmener la science »

L’épidémiologiste critique la gestion des essais cliniques et le mode de diffusion de certains résultats scientifiques depuis l’apparition de la pandémie due au SARS-CoV-2.
Propos recueillis par  Publié le 6 juin 2020

Dominique Costagliola, en 2018, à l’Académie des sciences.
Dominique Costagliola, en 2018, à l’Académie des sciences. JULIETTE AGNEL / ACADEMIE DES SCIENCES
Epidémiologiste et biostatisticienne, Dominique Costagliola est directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm). Spécialiste du VIH, elle est impliquée depuis janvier dans le suivi de la pandémie de Covid-19, notamment en tant que membre du comité scientifique de REACTing, le consortium de l’Inserm qui coordonne la recherche française pendant les épidémies.

Beaucoup d’essais cliniques ont été lancés pour tester des médicaments anti-Covid-19, souvent avec de faibles effectifs, parfois redondants, comme pour l’hydroxychloroquine, dans une vingtaine d’études rien qu’en France… Pourquoi cette dispersion ?

Cela a été le cas en Chine, et en France aussi, faute d’une autorité unique capable d’amener à des coopérations. Dans notre pays, n’importe quel hôpital peut être promoteur d’études, c’est totalement décentralisé. De plus, dans cette période d’urgence, il y a eu pléthore de financements.
L’Agence nationale de la recherche (ANR), qui, habituellement, ne finance pas d’études cliniques, a lancé un appel d’offres spécifique Covid pour lequel des études cliniques étaient éligibles, avec des montants qui ne couvrent pas totalement les frais d’un essai, mais sont suffisants pour l’amorcer. Des appels à projets « Flash Covid » ont aussi été créés pour des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC), au niveau national et régional. En tant que membre du jury de certains de ces PHRC, j’ai par exemple constaté que deux projets concurrents, dans la même région, avaient été retenus dans le cadre du PHRC régional. Il aurait été plus raisonnable que les deux équipes travaillent ensemble.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est, elle, chargée d’autoriser les essais cliniques, en vérifiant les prérequis scientifiques et les conditions de surveillance de ceux-ci, mais elle n’a pas le pouvoir de refuser des études parce qu’elles sont redondantes, ou celui de demander aux investigateurs de collaborer. Le problème se pose aussi pour les comités de protection des personnes (CPP), qui donnent leur avis sur les conditions, notamment éthiques, des projets cliniques. Choisis par tirage au sort, les CPP ont connaissance des projets qui leur sont soumis, mais n’ont pas forcément une vision globale à un moment donné. Pour cela, ils peuvent consulter la base européenne où sont enregistrés tous les essais cliniques, mais ils seraient à la limite de leur compétence s’ils refusaient d’autoriser un projet sous prétexte que c’est le douzième testant la même molécule…
Au sein de REACTing, nous avons essayé de jouer un rôle de coordination auprès d’équipes venant nous présenter leurs projets. Au total, nous en avons examiné plus de 80, mais nous n’avons pas de pouvoir décisionnaire car ce n’est pas nous qui accordons les financements. Et tous les projets ne nous sont pas soumis.

Johns Hopkins University, vigie mondiale de l’épidémie due au coronavirus

Par    Publié le 6 juin 2020






PABLO DELCAN POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »
L’abréviation « JHU » a fait irruption dans tous les ­journaux (dont Le Monde) et les parents d’apprentis scientifiques se sont mis à lorgner Baltimore, ville côtière du Maryland, qui abrite cet établissement à l’orthographe inhabituelle : Johns – avec un « s » – Hopkins University.
Depuis le début de la pandémie due au SARS-CoV-2, cette institution tentaculaire – à la fois hôpital réputé, école de médecine reconnue, centre de recherche international et université pluridisciplinaire – est devenue la vigie incontournable de la maladie et de son avancée sur la planète.
Depuis, ses experts se succèdent sur toutes les chaînes de télévision américaines, y compris la très conservatrice Fox News, dont nombre d’animateurs affichent pourtant un rapport assez distancié avec la science.
Plusieurs des responsables de JHU ont aussi été auditionnés par les élus du Congrès américain, ­ désireux de mieux comprendre la propagation et l’étendue du Covid-19. D’autres enfin ont rejoint les équipes de gouverneurs ou de maires chargées de la politique de lutte contre la pandémie.

Marie Garrau : «Le virus a opéré une universalisation brutale du sentiment de vulnérabilité»

Par Anastasia Vécrin — 
Marie Garrau : «Le virus a opéré une universalisation brutale du sentiment de vulnérabilité»
Marie Garrau : «Le virus a opéré une universalisation brutale du sentiment de vulnérabilité» Photo Felipe Camacho

Longtemps masquée derrière des amortisseurs sociaux et sanitaires, la sensation de vulnérabilité n’était plus éprouvée que par les classes les plus précaires de la société. La crise du coronavirus a fait resurgir cette angoisse chez tout le monde, explique la philosophe, en même temps qu’elle a exposé et exacerbé les inégalités.

Un lien existerait entre les pensées négatives récurrentes et le risque de maladie d’Alzheimer

Institut national de la santé et de la recherche médicale — Wikipédia

COMMUNIQUÉ | 09 JUIN 2020 - 11H15 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)
Selon une étude récente menée par des chercheurs de l’université UCL à Londres et de l’Inserm, s’enfermer dans un schéma continu de pensées négatives pourrait augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Au cours de cette étude réalisée auprès de personnes âgées de plus de 55 ans et publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, les chercheurs ont découvert que les pensées négatives récurrentes (PNR) sont associées à un déclin cognitif subséquent, ainsi qu’à une accumulation de protéines néfastes dans le cerveau qui jouent un rôle dans la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs expliquent que les PNR devraient faire l’objet d’évaluations supplémentaires pour déterminer s’il s’agit d’un facteur de risque de démence, tandis que les outils psychologiques (la pleine conscience ou la méditation) devraient être étudiés pour voir s’ils contribueraient éventuellement à réduire le risque de démence.

dimanche 7 juin 2020

Médecin est le job de rêve des enfants français, selon un sondage

| 06.06.2020




enfant médecin
SPL/PHANIE

« Quand je serai grand(e), je serai docteur(e) ! ». Cette phrase, beaucoup de jeunes français l'ont prononcée pendant l'enfance. Un sondage réalisé auprès de 2 000 Français par le site spécialisé dans l’aide à la recherche d’emploi Zety, révèle que le métier de médecin est même le job de rêve numéro 1 des Français. L'envie de devenir médecin arrive devant celle de professeur, de vétérinaire ou encore de musicien ou star de cinéma. En tout, six Français sur dix souhaitaient être médecin lorsqu'ils étaient petits.

« J’étais l’Arabe qui venait de loin » : la diaspora maghrébine se raconte sur le divan

La psychiatre Fatma Bouvet de la Maisonneuve reçoit des patients qui livrent des vies empoisonnées par les discriminations et les préjugés.
Par  Publié le 07 octobre 2019
Cartes d'identité nationales vierges.
Cartes d'identité nationales vierges. JEAN-PIERRE MULLER / AFP
Ils sentent « quelque chose » en eux qui leur tord le bide. Un « truc » qui vient gifler leur âme et abîmer leur corps. Une douleur les tourmente, les enlace si fort qu’ils en suffoquent. Un mal-être ? Une dépression ? Une crise d’angoisse ? Un peu des trois. Quelle est la cause de cette mauvaise sensation ? Leur gueule de « métèque ». De par leur apparence et leur origine nord-africaine, ils ont l’impression de se sentir en France comme l’éternel étranger ; de n’être jamais à leur place ; ou de voir leur carrière professionnelle patiner. Quoi qu’ils fassent. Le malaise est profond, au point parfois de ne plus en dormir la nuit. Ce désarroi les a obligés à consulter un thérapeute pour ne pas perdre la tête.
Chaque jour, dans un cabinet médical exigu de Montrouge (Hauts-de-Seine), la psychiatre Fatma Bouvet de la Maisonneuve reçoit, entre autres, des patients issus de la diaspora maghrébine pour parler de leur souffrance. Et le mot est faible… Tunisiens, Marocains, Franco-Algériens, de tout âge et de toute catégorie sociale, ils vivent très mal les préjugés contre les Nords-Africains qu’ils disent subir au quotidien. Des petites remarques anodines aux discriminations les plus crasses, ces femmes et ces hommes n’arrivent plus à faire face aux humiliations. Pour comprendre leur souffrance qui heurte leur identité, il faut s’asseoir près d’eux sur l’une des deux chaises en osier du bureau, garantir leur anonymat et les écouter sur plusieurs séances de trente minutes chacune. Comme ce récent jeudi de septembre.

« Le Dérangeur », un lexique impertinent qui veut décoloniser la langue française

Le Collectif Piment publie un glossaire protéiforme et poétique qui se propose d’aller voir au-delà des définitions classiques. Drôle, instructif et irrévérencieux.
Par  Publié le 6 juin 2020
Illustration de la couverture du livre « Le Dérangeur, petit lexique en voie de décolonisation », du Collectif Piment, aux éditions Hors d’Atteinte (2020).
Illustration de la couverture du livre « Le Dérangeur, petit lexique en voie de décolonisation », du Collectif Piment, aux éditions Hors d’Atteinte (2020). Collectif Piment/Hors d'Atteinte
« Ami noir, loc. Généralement utilisé comme gilet pare-balles dans une conversation stérile. Exemple : “Je ne peux pas être raciste, j’ai un ami noir”. » Si vous voulez comprendre les ressorts de cette expression tout sauf banale, Le Dérangeur, petit lexique en voie de décolonisation, est fait pour vous. En quarante mots et expressions, les auteurs du Collectif Piment débusquent ce que la langue française cache encore d’histoire coloniale non digérée. Des mots qui restent en travers de la gorge.
Dédié « aux personnes noires, à celles qui aiment l’être, qui le sont par défaut ou par choix politique. A celles qui ne le sont pas encore et le deviendront, peut-être », le livre donne le ton d’emblée : impertinent, poétique et piquant. Ecrit « à huit mains »Le Dérangeur va fouiller sous la croûte des mots les plaies qui continuent de démanger. Abolitions, colère, diversité, émeute, exotique, racisé, réparations, victimisation, world music, sont quelques-unes de ces entrées conçues tantôt comme des définitions de dictionnaire, tantôt comme des articles, des poèmes, des fables, des dialogues, des clins d’œil typographiques, des jeux ou des devinettes destinées avant tout à faire réfléchir.
« Notre volonté n’est pas de donner de leçons de morale ou d’expliquer ce qu’est le racisme, explique Binetou Sylla, l’une des quatre auteurs. Nous voulons partager nos expériences, mises en perspective par la matière scientifique, la littérature, la pensée philosophique et l’histoire de ceux qui nous ont précédés. Nos aînés et nos contemporains ont donné corps et rationalité à ce que nous vivons aujourd’hui. C’est aussi le fruit d’un dialogue entre nous. »

Des enfants « malades de l’école »

Anne Mourgues a suivi pendant plusieurs mois des jeunes qui souffrent de phobie scolaire.
Par  Publié le 6 juin 2020

Lisa, 17 ans, souffre de phobie scolaire depuis huit mois.
Lisa, 17 ans, souffre de phobie scolaire depuis huit mois. PUBLIC SÉNAT
PUBLIC SÉNAT - SAMEDI 6 JUIN À 21 H 00 - DOCUMENTAIRE
Impossible pour eux d’aller en cours. Trop d’angoisses. Souffrant de phobie scolaire, une pathologie non reconnue en tant que telle, ces enfants et adolescents éprouvent une peur irrationnelle, non liée à un événement particulier (harcèlement, mauvais résultats…), qui bouleverse leur vie et celle de leurs proches. Anne Mourgues a suivi, durant des mois, les parcours de cinq jeunes atteints de phobie scolaire pour ce documentaire tourné dans plusieurs villes normandes.

Des "vacances apprenantes" pour un million d'élèves, Jean-Michel Blanquer détaille le dispositif

franceinfo:   publié le 
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer,a détaillé samedi 6 juin les modalités du dispositif "vacances apprenantes" qui permettra à un million d'enfants d'avoir des vacances plus studieuses cet été, pour rattraper une partie du retard accumulé pendant la période de confinement.
Parmi les dispositifs, il y aura des "écoles ouvertes", avec du renforcement scolaire le matin, des activités l'après-midi. 400 000 élèves en bénéficieront contre 70 000 aujourd'hui. Il y aura également les écoles ouvertes buissonnières, pour 50 000 jeunes qui pourront quitter leur établissement pour une école à la mer ou à la campagne. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, insiste sur l'importance d'un "rattrapage scolaire".
On développe des modules de soutien scolaire gratuits, notamment la dernière semaine d'août pour les élèves puissent se roder avant la rentrée scolaire et rattraper éventuellement des choses.
Jean-Michel Blanquer
à franceinfo

Les Grands Voisins se réinventent pour être toujours plus solidaires

  • Emmanuelle Chaudieu
  • Publié le 05/06/2020.
    Six cents repas sont préparés à partir de dons et d’invendus, par le restaurant L’Oratoire installé sur le site des Grands Voisins.
    Six cents repas sont préparés à partir de dons et d’invendus, par le restaurant L’Oratoire installé sur le site des Grands Voisins.
    Photo: Pablo Porlan/Hans Lucas

    Distribution de paniers repas, épicerie à petits prix, confection de masques… Malgré la crise, le tiers-lieu culturel du 14e arrondissement s’est une nouvelle fois distingué par sa réactivité.

    Au pied de l’estrade de la salle de la Pouponnière, aux Grands Voisins (14e), une dizaine de tables accueillent machines à coudre, bobines de fil et bacs débordant de chutes de tissu. Cet après-midi de mai, alors que Paris, tout juste déconfiné, vit encore au ralenti, on y croise Josiane et Nicoletta. L’une est architecte-designer, l’autre anime des ateliers artistiques. Chacune dispose d’un espace de travail aux Grands Voisins, mais, comme beaucoup leur activité a été mise entre parenthèses à la mi-mars. Alors, depuis qu’un atelier de couture a été installé dans ce qui était encore il y a quelques semaines une salle de conférences, elles viennent régulièrement, comme d’autres occupants et des résidents des centres d’hébergement du site, confectionner des masques en tissu.
    Toujours plus d’idées
    Leur production, estampillée « 100 % récup » grâce à du matériel fourni par la Ressourcerie créative des Grands Voisins, est ensuite distribuée aux résidents ainsi qu’aux organisateurs et bénéficiaires des distributions quotidiennes de paniers repas assurées par l’association Aurore, l’un des trois coordinateurs du lieu, aux côtés de Yes We Camp et de Plateau urbain. Mises en place avec le soutien de la Ville de Paris et de la DRIHL (Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement), ces distributions ont été lancées dès la deuxième semaine de confinement pour les personnes en situation de précarité (elles devaient se poursuivre au moins jusqu’au 31 mai). « Au début, il n’y avait que des SDF, puis on a vu d’autres publics arriver, des gens qui, en raison de la crise, avaient des difficultés à se nourrir », témoigne Adrien Baloche, de l’association Aurore.
    “Le site s’est complètement reconverti en matière d’usages et cela dans un temps très court”