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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 27 mai 2019

Le sens des mots

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S’il y a un sujet avec lequel Daniel Gamper, professeur de philosophie à l’Université autonome de Barcelone (UAB), ne badine pas, c’est le langage. En témoigne l’ouvrage qu’il vient de consacrer à l’art presque perdu de bien choisir ses mots. Et son initiative suscite l’adhésion, puisque Las mejores palabras a été récompensé du prix Anagrama de l'essai.
 
Cet ouvrage est né d’un double constat : d’un côté, nous assistons à une « dévaluation de la parole », et de l’autre, à une « revendication accrue de la liberté d’expression ». C’est ce qu’a exposé Daniel Gamper le 6 mai dernier, au cours d’une conférence de presse dont le quotidien catalan El Periódico fait le compte rendu.
 
En 22 chapitres thématiques, le philosophe barcelonais interroge la manière dont nous choisissons nos mots à l’école, en famille ou dans la sphère publique. Il aborde notamment la question des fake news, de l’autocensure, du bilinguisme, du politiquement correct et de l’impact des réseaux sociaux sur notre façon de nous exprimer.

Theranexus révolutionne les traitements contre les troubles neurologiques

26.05.2019

La société biopharmaceutique est propriétaire d’une plateforme technologique qui apporte une innovation thérapeutique de rupture aux patients atteints de troubles neurologiques comme les maladies de Parkinson, d’Alzheimer ou les douleurs.
Ils affectent près d’un milliard de personnes dans le monde, une proportion qui ne cesse de croître avec le vieillissement de la population. Les troubles neurologiques sont l’une des premières causes d’invalidité et leurs coûts globaux (estimés à plus de 2 000 milliards d’euros par an) correspondent à plus d’un tiers des dépenses mondiales de santé.
[...] C’est lors de leurs travaux au CEA que Franck Mouthon et Mathieu Charvériat ont pu identifier le rôle important que jouent les cellules gliales dans la réponse des neurones aux médicaments psychotropes. « Le rôle des cellules gliales ou non-neuronales avait jusqu’à récemment été sous-estimé par l’industrie pharmaceutique», explique Franck Mouthon. « Nos travaux nous ont permis de découvrir et de protéger le fait qu’en modulant l’organisation des réseaux des cellules gliales, il était possible d’améliorer la réponse neuronale et ainsi d’accroître l’efficacité des médicaments psychotropes. »

Régis Aubry, André Comte-Sponville. Euthanasie, une question de vie ou de mort

Mis en ligne le 23/01/2014

La légalisation de l’euthanasie divise. Si Régis Aubry et André Comte-Sponville défendent le droit de mourir dans la dignité, ces deux membres du Comité consultatif national d’éthique – récemment saisi de cette question par François Hollande – ont des positions diamétralement opposées. Pour le médecin, l’interdiction de donner la mort à un tiers doit être maintenue, pour le philosophe, la liberté de décider de sa propre mort doit l’emporter.

ANDRÉ COMTE-SPONVILLE

Né en 1952, philosophe, maître de conférences à la Sorbonne jusqu’en 1998, il anotamment  publié Le Sexe ni la mort. Trois essais sur l’amour et la sexualité (Albin Michel, 2012). Il a contribué à élargir l’audience de la philosophie avec des livres comme Le Petit Traité des grandes vertus (PUF, 1995) ou le Dictionnaire philosophique (PUF, 2013). Fin lecteur d’Épicure et de Montaigne, il inscrit sa réflexion dans le courant du matérialisme philosophique, qu’il cherche à réconcilier avec la quête d’une vie spirituelle (mais sans Dieu). Il siège au Comité consultatif national d'éthiqu et il a fait paraître récemment C’est chose tendre que la vie (avec François L’Yvonnet, Albin Michel, 2015), un recueil d’entretiens qui retrace sa biographie intellectuelle.

RÉGIS AUBRY

Ce médecin et chef du département regroupant les soins palliatifs, le centre d’évaluation et de traitement de la douleur du centre hospitalier universitaire de Besançon est aussi diplômé de Sciences-Po et titulaire d’une maîtrise de philosophie. Il est membre du Comité consultatif national d’éthique, préside l’Observatoire national de la fin de vie et a participé à l’élaboration de la loi Leonetti en 2005.

Publié dans

Philosophie magazine #76 février 2014
76
Février 2014


C’était l’un des soixante engagements de campagne du candidat François Hollande : ouvrir pour « toute personne majeure en phase avancée d’une maladie incurable » un droit à « bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Autrement dit : légaliser l’euthanasie. Saisi par le président de la République au début de l’année 2013, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a récemment rendu son avis – consultable en ligne sur ccne-ethique.fr. Sans surprise, sa réponse est sur l’essentiel négative : le CCNE préconise le maintien de l’interdiction de « provoquer délibérément la mort » en laissant seulement la possibilité d’endormir ou de laisser mourir le patient. Mais, signe d’une inédite intensité des discussions, l’avis officiel – corédigé par le médecin Régis Aubry – est cette fois-ci suivi de deux contre-avis appelant à une claire dépénalisation et signés par huit des quarante membres du Comité, dont le philosophe André Comte-Sponville. Les deux hommes ont accepté de rejouer pour nous ce débat crucial, urgent, et qui cependant ne supporte que le sens de la nuance.
André Comte-Sponville : Le débat sur l’euthanasie est très différent des questions bioéthiques qui nous ont été posées ces dernières années. Avec les tests génétiques prénataux, la recherche sur les embryons, les mères porteuses, le CCNE était confronté à des questions neuves, techniquement compliquées, sur lesquelles la plupart d’entre nous n’avions aucun avis préconçu. Nous nous informions longuement avant de délibérer et parvenions en général à un consensus. Mais s’agissant du débat sur la fin de vie, ce n’est pas un problème nouveau, il est techniquement relativement simple, et nous savions dès le début que nous ne parviendrions pas à nous mettre d’accord. Ceci explique que le CCNE ait décidé de publier deux avis divergents. Or, dès lors qu’il n’y a pas de consensus éthique entre personnes honnêtes, informées et de bonne foi, c’est au politique de trancher. Le bon modèle, c’est la loi Veil sur l’avortement. Cette loi n’a pas résolu le problème éthique : l’avortement est-il moralement acceptable et dans quelles conditions ? Elle n’a pas dit le bien et le mal, mais le légal et l’illégal : l’avortement est autorisé dans les douze premières semaines de grossesse. Si le CCNE avait existé alors et avait dû se prononcer, je crains que, pour les mêmes raisons que sur la fin de vie – la forte représentation des courants religieux et du monde médical –, il eût répondu par la négative.
Régis Aubry : Je suis d’accord. In fine, en démocratie, c’est au Parlement de trancher sur ces questions. Il reste que la mission du CCNE n’est pas seulement de donner son avis mais d’éclairer la complexité des questions posées. Montrer que l’essentiel est dans la nuance et la subtilité. Éviter cette tendance un peu populiste à vouloir des réponses simples à des problèmes complexes. Bref, sortir le débat public des affrontements entre « pour » et « contre ».
A. C.-S. : Ce n’est pas tant un conflit de valeurs qui nous oppose, qu’un conflit entre deux hiérarchies de valeurs. Tout le monde considère que la vie est une valeur, comme tout le monde considère que la liberté est une valeur. Mais certains mettent le respect de la vie encore plus haut que la liberté, et donc sont amenés à s’opposer à l’interruption volontaire de grossesse hier ou à l’euthanasie aujourd’hui. Et d’autres, au contraire, mettent le respect de la liberté au sommet. Ce qui est mon cas : je suis un libéral, de gauche certes, mais libéral. De quel droit l’État prétend-il m’interdire de décider de ma propre vie ?

L’OMS se prononce pour la transparence sur les prix des médicaments

Malgré les réticences de certains Etats membres, l’organisation réunie en session annuelle s’est prononcée pour une meilleure information sur les prix, déterminants pour l’accès à de nombreux traitements.
Par   Publié le 28 mai 2019
La bataille est longtemps restée indécise, mais, après plusieurs jours de tractations, la soixante-douzième assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ouverte le 20 mai, s’est achevée, mardi 28 mai à Genève, par l’adoption d’une résolution sur le sujet le plus épineux de son ordre du jour : l’amélioration de la transparence des marchés de médicaments, de vaccins et d’autres produits sanitaires.

Près de 600 patients en attente en psychiatrie

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ÉLISABETH FLEURY   29 mai 2019

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Un suicide et une tentative de suicide sont survenus au cours du dernier mois chez des patients de la clinique externe de psychiatrie de l’Institut universitaire de santé mentale de Québec (IUSMQ). Bien qu’aucun lien ne puisse être établi, les deux désespérés étaient orphelins de psychiatre traitant, à l’instar de près de 600 autres patients de la clinique, a appris Le Soleil.
L
e psychiatre Roch-Hugo Bouchard n’a «jamais vu ça» en 30 ans de pratique. Quelque 580 patients sans psychiatre traitant, c’est «un fond jamais atteint», «un non-sens», dit-il. «Ce sont des patients qui sont sous traitement, qui reçoivent des médicaments, mais qui n’ont pas de psychiatre attitré pour les suivre», explique le médecin en entrevue. 

Parmi ces patients en attente d’attribution d’un psychiatre : des personnes atteintes de schizophrénie, de dépression sévère ou encore de maniaco-dépression. Certains sont sous clozapine, un médicament qu’on prescrit en dernier recours pour traiter notamment la schizophrénie résistante, et qui peut avoir des effets secondaires sérieux sur le système immunitaire des patients. Ceux-là sont actuellement suivis par une infirmière chargée de vérifier leurs formules sanguines. D’autres patients ont des contraintes légales qui concernent spécifiquement leur suivi en externe, mentionne le psychiatre. 

Évreux : une formation pour les proches de personnes atteintes de schizophrénie



26 mai 2019

Le Nouvel Hôpital de Navarre propose, pour la cinquième année consécutive, une formation gratuite pour aider les proches de personnes souffrant de troubles schizophréniques.

Pour la 5e année consécutive, à la rentrée 2019, le Nouvel Hôpital de Navarreen partenariat avec l’association Unafam relance son programme d’accompagnement psycho-éducatif.
Sur les quatre dernières années, il a déjà accompagné 35 familles : le programme Profamille s’adresse aux aidants, et plus généralement aux proches des personnes atteintes de troubles schizophréniques.

Schizophrénie : un extrait de pousse de brocoli pourrait aider à réduire les symptômes



Par Charlotte Arce     Publié 20.05.2019

De nouvelles recherches ont montré qu'un composé dérivé des pousses de brocoli et appelé sulforaphane pourrait réduire et même prévenir les symptômes de la schizophrénie.

Schizophrénie : un extrait de pousse de brocoli pourrait aider à réduire les symptômes
DARIAREN/ISTOCK
Survenant habituellement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, la schizophrénie est une maladie mentale due à des perturbations qui affectent certaines fonctions du cerveau, notamment la pensée, les émotions et le comportement des personnes qui en sont atteintes. Les symptômes incluent des hallucinations, des délires, des troubles de la pensée, des sentiments, du comportement, de la perception et de la parole. Ils ont un impact important sur la vie sociale et quotidienne des personnes qui en sont atteintes.

Plus de 21 millions de personnes schizophrènes dans le monde

Pourtant, nombreux sont ceux à rencontrer des difficultés à se soigner. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la schizophrénie affecte plus de 21 millions de personnes dans le monde, mais plus de la moitié de ces personnes ne reçoivent pas de soins appropriés. En cause : les médicaments communément utilisés pour traiter les symptômes de la schizophrénie qui ne conviennent pas à tous les patients et causent de nombreux effets secondaires indésirables tels que les problèmes cardiovasculaires, mais aussi des mouvements involontaires, de l'agitation, de la raideur et "des tremblements".
La découverte de chercheurs de la Johns Hopkins University School of Medicine de Baltimore pourrait révolutionner le traitement de la schizophrénie. Ils expliquent dans la revue JAMA Psychiatry avoir découvert qu’un déséquilibre chimique dans le cerveau pourrait être responsable de la schizophrénie. Mieux, ce déséquilibre pourrait être traité grâce à un composé dérivé des pousses de brocoli : le sulforaphane, qui pourrait permettre de réduire les doses de médicaments antipsychotiques traditionnels nécessaires pour traiter les symptômes de la schizophrénie et donc, réduire les effets secondaires indésirables de ces médicaments.

dimanche 26 mai 2019

Idiocratie : la défaite de l’intelligence ?

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE par Nicolas Martin
16/05/2019
58 MIN

Qu’est-ce que l’intelligence ? Comment la mesure-t-on ? Est-ce que l’intelligence est uniquement reliée aux capacités de mémorisation ? Quels sont les apports des sciences cognitives, des neurosciences et de la didactique dans la compréhension de l’apprentissage ?
Intelligence
Intelligence Crédits : RichVintage - Getty
Un bref aperçu par certains programmes télévisuels, qui mettent en valeur de jeunes gens peu portés sur la chose intellectuelle, ou des animateurs pour qui démontrer du recul ou de l’analyse est socialement risible voire certaines élites politiques qui ne tutoient manifestement plus les grands philosophes. Il serait aisé de penser que plus le temps passe, plus l’intelligence régresse. Et certaines études tendent à confirmer qu’après des années de progression, le QI aurait amorcé une décroissance dans plusieurs pays, dont la France. Ajoutez à cela une dégringolade dans les classements internationaux d’enseignement : sommes-nous, depuis quelques années, entrés dans une nouvelle forme de société : l’idiocratie ?
Idiocratie : la défaite de l’intelligence ? C’est le programme pas très malin qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.
Et pour évaluer nos capacités intellectuelles collectives et estimer si elles sont comme il le semblerait en chute libre, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Olivier Houdé, professeur de psychologie à l’Université de Paris, et directeur honoraire du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Education de l’Enfant, auteur de « L’intelligence humaine n’est pas un algorithme » aux éditions Odile Jacob et Nicolas Gauvrit, chercheur en psychologie cognitive au laboratoire CHART à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, il a dirigé l’ouvrage collectif : « Des têtes bien faites : défense de l’esprit critique » aux éditions PUF.
La diffusion de l'information est devenue triomphante. Les gens expriment donc de plus en plus leur pensée. Aristote avait bien pensé les sophismes et les paralogismes. Platon avait compris que l'intelligence était l'ardeur pour lutter contre les sophismes. Olivier Houdé

Julia Kristeva : « La culture européenne peut être la voie cardinale pour conduire les nations à une Europe plus solide »

Dans une tribune au « Monde », l’écrivaine et psychanalyste estime que l’espace culturel européen, par son identité plurielle, son multilinguisme, sa culture du droit des femmes et de l’individu, pourrait être une réponse aux crispations identitaires, au déclinisme et à la crise environnementale.

Publié le 24 mai 2019

YANN LEGENDRE
Tribune. Citoyenne européenne, de nationalité française, d’origine bulgare et d’adoption américaine, je ne suis pas insensible aux amères critiques, mais j’entends aussi le désir de l’Europe et de sa culture. Déçus du politique et abstentionnistes réfractaires, les Italiens, les Grecs, les Polonais, et même les Français n’ont pas remis en cause leur appartenance à la culture européenne, ils se « sentent » européens. Que veut dire ce sentiment, si évident que la culture n’est même pas évoquée dans le traité de Rome ? Or la culture européenne peut être la voie cardinale pour conduire les nations à une Europe plus solide.

PMA NÉS EN FRANCE, MADE IN EUROPE

Textes Marie-Joëlle Gros
Illustrations Bérénice Milon

Article publié le vendredi 24 mai 2019.

Insatisfaits des conditions de la procréation médicalement assistée dans l'Hexagone, de nombreux Français traversent les frontières pour faire un enfant.

Ils construisent l’Europe jusque dans l’ADN de leurs enfants. Chaque année, plusieurs milliers de Français vont chercher dans un autre pays européen les gamètes qui leur manquent pour fonder leur famille. Ce sont, on le sait, des couples de femmes qui partent prioritairement en Belgique ou au Danemark – deux pays qui leur autorisent l’accès à la PMA, ainsi qu’à des informations sur les donneurs. Ce sont surtout, et on le sait beaucoup moins, des couples hétérosexuels (plus de 80% de la clientèle des cliniques) et des femmes célibataires. Pourquoi partent-ils ? Parce que leurs gamètes sont défaillants. Et pas seulement à cause de l’horloge biologique : on peut avoir 25 ans et des ovaires de femme ménopausée ; être un jeune homme vigoureux et n’avoir aucun spermatozoïde dans son sperme. En France, la pénurie de gamètes est telle (entre douze et dix-huit mois de délai d’attente pour les spermatozoïdes ; trois ans pour les ovocytes) que la solution, pour tous ceux-là, passe par l’Europe.


On peut aussi être hétérosexuel et mal s’accommoder du cadre législatif français qui impose l’anonymat des dons : des couples demandent plus de transparence pour l’enfant à naître. Où vont-ils ? En Angleterre, en Belgique, au Danemark pour connaître l’identité des donneurs. Cette question prend de plus en plus d’importance. Le Conseil de l’Europe a voté en avril une recommandation qui appelle les Etats membres à repenser la logique de l’anonymat.


Suicides à France Télécom : les techniques des managers pour faire craquer les salariés


Un nouveau suicide s'est produit au sein de France Télécom. Le corps d'un technicien d'intervention a été retrouvé mercredi 5 juin à Roubaix.


AFP/Thomas Samson


Jusqu'en 2008, les managers de l'entreprise étaient formés au sein d'une école à forcer ou faciliter les départs des salariés.

Elle n'a pas de visage, mais elle serait l'une des principales responsables du "climat anxiogène" dans l'entreprise. Ce vendredi, le tribunal correctionnel Paris s'est attardé sur la fameuse école de management de France Télécom. Véritable laboratoire, selon l'accusation, d'un "management de la terreur" par lequel se serait effectuée la restructuration profonde du fleuron du CAC 40 à la fin des années 2000.  


Affaire Vincent Lambert : le débat impossible ?

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner
21/05/2019
45 MIN

Alors que le processus d'arrêt des soins avait été enclenché par les médecins, la cour d'appel de Paris a ordonné hier soir la reprise du traitement de Vincent Lambert.
Des membres du comité de soutien de Vincent Lambert, jeudi devant le CHU de Reims.
Des membres du comité de soutien de Vincent Lambert, jeudi devant le CHU de Reims.  Crédits : FRANCOIS NASCIMBENI - AFP
Après plusieurs années de polémiques, le processus d’interruption des soins de Vincent Lambert a débuté cette semaine, avant d'être annulé hier soir par une décision de la cour d'appel de Paris. 

Quand s'autoriser l'émotion améliore la décision médicale

Sabrina Moreau
| 25.05.2019



  • Emois

    Quand s'autoriser l'émotion améliore la décision médicale

Alex_Po / Adobe stock
Dans « L’éthique médicale »*, le philosophe Pierre le Coz invite les médecins à ne pas lutter contre leurs émotions lorsqu'ils doivent prendre une décision.

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2009. Gary Reinbach, 22 ans, alcoolodépendant, est atteint d'une grave cirrhose. Les médecins londoniens sont confrontés à un dilemme éthique : réserver un greffon de foie à ce jeune homme qui ne doit pas avoir bu depuis six mois, ou l'attribuer à un autre patient. Faute de pouvoir garantir son sevrage, ils estiment qu'il n’y est pas éligible. Gary finit par mourir : l’équipe médicale a opté pour la décision « la moins pire ». « Le sens de l’hospitalité inclinait à lui accorder sa chance et à le greffer en urgence. En même temps, le greffon aurait pu servir à d’autres patients, dont les chances de survies étaient plus élevées », expose Pierre le Coz, professeur de philosophie à la faculté de médecine de Marseille. L'épisode avait largement ému la Grande-Bretagne. Il illustre l'impossibilité, dans certaines situations, de répondre à deux exigences contradictoires, ici la compassion et l'intérêt collectif.