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samedi 8 décembre 2018

Psychiatrie à domicile : faire de l'hospitalisation l'exception

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QUEBEC 

Le reportage de Davide Gentile 5 décembre 2018

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Des psychiatres qui se déplacent directement chez leurs patients : c'est ce que proposent des professionnels de la santé pour leur éviter une visite en milieu hospitalier. Une façon de faire qui permettrait un service mieux adapté et plus efficace, selon des spécialistes du réseau de la santé.

La serrure de sa petite chambre est défectueuse, comme plusieurs des appareils qui devraient lui être fournis. Mais Mathieu Gallant est heureux d'avoir son chez-soi dans un quartier de l'est de Montréal. « Je déteste les hôpitaux », dit le jeune homme qui garde un mauvais souvenir de ses séjours en établissement.
C'est chose du passé, puisque c'est plutôt le personnel du réseau qui lui rend désormais visite.
« Ici, est-ce que tu arrives à te faire à manger », lui demande la psychiatre Karine Giasson-Gariépy, accompagnée de Sabrina Parisien, chef d'équipe du suivi intensif dans le milieu.
Cette équipe s’occupe de dizaines de patients dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. C'est l'une des trois équipes du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS).
Le but est de maintenir [les patients] dans leur appartement. De faire en sorte qu'ils vont aller moins souvent et moins longtemps à l'hôpital.

Karine Giasson-Gariépy, psychiatre


La CGT de l’hôpital inquiète pour l’avenir

Publié le 




Ils sont pour le moins réservés, les militants de la CGT de l’hôpital Vendôme-Montoire quand il s’agit d’envisager les prochains mois. Pour Joëlle Lathière, secrétaire du syndicat CGT de l’établissement depuis vingt ans, les interrogations sont multiples.

Bipolaire, schizophrène, pervers narcissique… C’est vite dit !

Le vocabulaire de la psychiatrie a envahi le langage courant. On accuse facilement nos contemporains de toutes sortes de maux. Qu’en disent les médecins ?
Par Lorraine de Foucher Publié le 7 décembre 2018

Temps de
Lecture 5 min.
   Kanye West, Mariah Carey et Britney Spears seraient-ils tous bipolaires, comme ils le prétendent ?

Kanye West, Mariah Carey et Britney Spears seraient-ils tous bipolaires, comme ils le prétendent ? KEVIN WINTER/Getty Images/AFP
Pour Constance, cela a commencé il y a six ans, au moment de la diffusion de la série d’espionnage Homeland en France. Alors que la blonde Carrie Mathison enchaînait médicaments, verres de vin blanc et enquêtes pour la CIA à l’écran, cette professeure d’anglais de 29 ans alternait immense tristesse, phases euphoriques, internements à l’hôpital, cabinets de psychiatres et cachets de toutes les couleurs.
« Il y a eu d’un coup une grande mode de la bipolarité », avec des « unes » de magazines, des films sur le sujet, explique la jeune femme. « J’ai commencé à en entendre parler trois fois par semaine. N’importe quelle personne qui souriait, puis ne souriait plus se disait bipolaire. Pendant ce temps-là, j’ai vraiment été diagnostiquée bipolaire. De type 1. Et je peux vous dire que les conversations aux tables de café à entendre gloser des copines sur untel qui est bipolaire ou pas parce qu’il n’a pas répondu à un texto, c’est dur. »

Toutes « borderline » ?



Danièle Laufer      le 05/12/2018

Ce terme est utilisé à tort et à travers. Car ce n’est pas parce qu’on a un jour « pété les plombs » qu'on souffre de ce trouble psychiatrique. On fait le point.

Toutes « borderline » ?
Getty Images
Autrefois, on aurait dit : « Elle est complètement hystérique. » Désormais, « borderline » est le mot fourre-tout pour qualifier les personnalités hyperémotives, impulsives, impétueuses et archisensibles. Celles qui sont capables de fondre en larmes, de pousser un hurlement ou de s’engueuler avec vous pour une raison qui vous semble anecdotique, mais qui déclenche en elles une violence ou une passion qui vous sidère. Ces femmes volcaniques effraient un peu, car elles sont imprévisibles et déstabilisantes. « Elle est malade ! » Quand il s’agit d’un homme, on considère ça comme plus « normal ». L’agressivité et une certaine dose de violence dérangent plus chez les femmes.

Une maladie des émotions

C’est d’abord et avant tout un diagnostic psychiatrique. Une maladie mentale répertoriée par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), l’ouvrage américain de référence en la matière. Un trouble pathologique de la personnalité que l’on appelle également « état limite ». « C’est une maladie des émotions », explique la psychologue clinicienne Laurie Hawkes, qui a consacré plusieurs livres aux hypersensibles et aux borderline dont Une danse borderline(Eyrolles). Elle se caractérise par une grande instabilité émotionnelle. Les véritables borderline sont des écorchés vifs, toujours à fleur de peau, surtout avec les gens auxquels ils tiennent le plus. Comme s’ils voulaient tester l’amour qu’on leur porte et s’assurer qu’on ne les abandonnera pas, car c’est peut-être ce qu’ils redoutent le plus. Ils ont du mal à vivre parce qu’ils prennent tout en plein cœur et en souffrent au point de perdre parfois les pédales et de se faire peur. Justine, 40 ans, est un exemple représentatif de ces personnalités au parcours sensible en dents de scie. Elle a eu plusieurs grandes histoires d’amour dans sa vie, mais elle est toujours célibataire. Elle a changé plusieurs fois d’orientation professionnelle et même de pays. Elle a besoin de donner un sens à son existence, elle voudrait un amour absolu. Consciente que ses exigences tiennent peut-être à son histoire familiale, elle est en thérapie depuis quinze ans. Ça l’aide à vivre, à donner du sens à ses crises d’angoisse et à ses débordements, et à ne pas se laisser engloutir. Est-elle borderline pour autant ? Elle-même ne se considère pas comme une malade, juste comme une personne fragile. Au fil des années, elle a appris à se mettre sous autosurveillance : « Je me connais mieux. Je suis toujours guidée par ma sensibilité, mais je m’expose moins. J’arrive à rationaliser ce que j’éprouve, à repérer l’émotion quand elle va me tomber dessus et à chercher à comprendre d’où elle vient. J’ai appris à accepter ce que je suis et à trouver la distance pour que mon hyperémotivité ne me pose pas trop de difficultés dans ma vie professionnelle, amoureuse ou familiale. » Lorsque le psychiatre qui la suivait lui a annoncé qu’elle était sans doute borderline, elle s’est effondrée. Et puis, elle a relevé la tête et continué à avancer.

jeudi 6 décembre 2018

Quand les jeunes n’achètent plus Enquête sur l’access story


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Cédric Enjalbert
Cédric Enjalbert
Après un Master de philosophie politique et une maîtrise de lettres, diplômé du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes, il a pris en charge le site Web et les pages culture de Philosophie magazine.
Photo : © Nikolaï Saoulski
La révolution numérique a provoqué la dématérialisation de nos biens. Les jeunes générations aspirent moins à posséder un bien qu’à accéder à une expérience. Avec quelles conséquences ?
“Jadis, ils avaient eu au moins la frénésie d’avoir. Cette exigence, souvent, leur avait tenu lieu d’existence”

Le poids des mots Maîtriser la performativité du langage avec John Austin



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Au travail comme à la maison, les mots ont une action bien concrète. Comment leur choix peut-il changer une situation sans y paraître ? Comment maîtriser la puissance de la parole ? Et que faire pour se libérer des sous-entendus qui blessent au quotidien ? Le philosophe John Austin nous offre une perspective nouvelle sur le langage… et révèle le pouvoir inégalé de nos actes de parole.
« Je dis ça, je dis rien », concluait votre collègue lors de la dernière réunion. Qu’entend-il au juste par cette phrase irritante ? À première vue, on pourrait croire que la parole est neutre. Mais à y regarder de près, votre collègue n’a pas « rien » fait. Avec un don inné pour le mauvais esprit, ce professionnel de la communication passive-agressive vous a encore démontré la force du langage, en modifiant la situation par le fait même de parler. La preuve : la tension a immédiatement monté. Comment est-ce possible ? Un philosophe, John Austin, l’a expliqué dans un texte célèbre : le langage a une action sur le réel. Chacun de nous le ressent au quotidien : il y les mots qui blessent, les mots qui changent la donne pour toujours… Le langage fait plus qu’il ne dit, mais comment en maîtriser les effets ?

Deep Work Pas de vrai travail sans concentration



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Paloma Soria Brown
Paloma Soria Brown
Diplômée de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), elle étudie le journalisme à Sciences-Po et la philosophie à l’université de Nanterre. Elle écrit pour Philonomist.

Temps de lecture : 3 minutes

EN BREF

Le Deep Work (en français, travail en profondeur) désigne toute activité intellectuelle nécessitant une concentration totale et donc l’exercice le plus poussé de nos capacités cognitives.

D’OÙ ÇA VIENT ?

Qu’ont en commun Carl Gustav Jung, pionnier de la psychanalyse, Mark Twain, auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages dont les célèbres Aventures de Tom Sawyer (1876), Bill Gates, cofondateur de Microsoft, et la plupart des chercheurs, intellectuels et inventeurs les plus productifs ? Ni une intelligence hors du commun, ni une créativité débordante, mais une méthode de travail bannissant tout accès à la communication au profit d’un silence et d’un isolement absolus, affirme Cal Newport, professeur d’informatique à l’université de Georgetown, aux États-Unis. 

“Notre attention est devenue une ressource rare et chère”



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Yves Citton retrace une crise cognitive… vieille comme le capitalisme
Yves Citton
est professeur de littérature à l’université de Grenoble et codirecteur de la revue Multitudes. Il a récemment dirigé un ouvrage collectif L’Économie de l’attention (La Découverte, 2014) et signé Pour une écologie de l’attention (Seuil, 2014). Il a également fait paraître en 2017 Médiarchie aux éditions du Seuil.
Temps de lecture : 5 minutes
En exploitant notre attention comme une marchandise, le monde numérique nous laisse hébétés. Yves Citton, qui a contribué à introduire en France la notion d’« économie de l’attention », souhaite passer désormais à une écologie de l’attention.
À vous lire, on découvre que la crise de l’attention ne date pas de l’essor des technologies de l’information.
Yves Citton : Oui, déjà à la Renaissance, la profusion de livres suscite des dispositifs nouveaux – sommaire, titres de marge – pour parer à une menace de dispersion. Mais, comme l’a montré Jonathan Crary, dans Suspensions of Perception [MIT Press, 2001, non traduit], la véritable rupture survient avec l’essor du capitalisme industriel, dans les années 1880. D’abord, on travaille à contrôler l’attention du producteur confronté sur la chaîne de montage à des tâches monotones et répétitives. Ensuite apparaissent de nouveaux médias, tels la presse à grand tirage, le cinéma, puis la radio, la télévision, capables de capter l’attention des masses à distance. Et à travers eux, on cherche à contrôler l’attention des consommateurs afin d’écouler la surproduction de marchandises. C’est donc une circularité du contrôle de l’attention qui, dès le début, se met place et qui ne fait que s’accroître avec les innovations successives. Le capitalisme est donc l’histoire d’une crise permanente de l’attention.

Dégradation des conditions de travail, patients violents... les étudiants en santé ont le moral dans les chaussettes

| 05.12.2018


Quotidien lourd, rythme infernal... La dégradation du moral des étudiants en santé s'accentue fortement en 2018. Selon le baromètre* annuel réalisé par 360 medics, 64 % des étudiants se déclarent aujourd'hui insatisfaits de leurs conditions de travail (contre 31 % en 2017). 
Plusieurs facteurs « stresseurs » plombent le moral des jeunes. Sept étudiants sur dix ont déjà fait face au moins une fois à un comportement violent de la part d'un patient (65 % en 2017).

mercredi 5 décembre 2018

“En entreprise, chacun veut être traité en adulte”



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Entretien avec Pierre-Henri Tavoillot

Pierre-Henri Tavoillot
Pierre-Henri Tavoillot
est maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne et président du Collège de Philosophie. Son essai La Guerre des générations aura-t-elle lieu ?, écrit avec le sociologue Serge Guérin, est paru en 2017 chez Calmann-Lévy.
Photo : © DRFP/Leemage
Temps de lecture : 7 minutes
Pour le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, il n’existe ni disparition des âges, ni conflit entre les générations. Au contraire, le lien intergénérationnel peut se renforcer en entreprise. À condition de traiter les individus… en adultes !
« Génération Y », « management intergénérationnel »… Pourquoi la question des âges de la vie est-elle si présente aujourd’hui ?
Pierre-Henri Tavoillot : Parce qu’elle s’est complexifiée ! Il y a encore un siècle, une vie humaine comportait trois temps bien délimités : l’enfance, l’âge adulte et la vieillesse. On quittait une période en prenant un travail, en fondant une famille, ou en devenant retraité… Et si l’on remonte encore plus loin, à « l’état de nature », il n’y en avait que deux : nous étions soit des enfants incapables de procréer, soit des adultes en âge de le faire – les individus trop âgés ne survivaient pas. Au XVIIIe siècle, l’État moderne a inventé deux nouveaux âges : la jeunesse, durant laquelle on est en capacité de faire des enfants sans en avoir le droit, et la vieillesse, où l’on bénéficie de soutien sans obligation de travailler. Or ces périodes se sont allongées, et les frontières brouillées : les seniors rechignent à être considérés comme vieux ! Les entreprises doivent dès lors faire face à de nouvelles problématiques en termes de gestion de carrière, d’où l’émergence de discours – trop souvent simplistes – sur le management générationnel.