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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 16 février 2018

Douleur chronique post-opératoire : le plus givré des traitements

Le Monde Blogs  , par Marc Gozlan


Nage en eau froide, par Luis Marina © Flickr
Et si une nage forcée en eau froide était un traitement efficace et définitif contre une douleur rebelle après chirurgie ? C’est la question que l’on est en droit de se poser à la lecture d’un cas clinique spectaculaire publié par des médecins britanniques le 12 février 2018dans la revue en ligne BMJ Case Reports.
Un homme de 28 ans souffre de violentes douleurs persistantes après avoir été opéré. Il a subi quelques jours plus tôt une sympathectomie thoracique endoscopique car il souffrait de rougissements sévères, incontrôlables et très invalidants du visage. Cette intervention a consisté à pratiquer de petites incisions dans l’espace situé entre les côtes et à sectionner le nerf sympathique au niveau des premières vertèbres thoraciques, après échec des traitements médicaux. Dans cette pathologie*, le système sympathique s’emballe et dilate les vaisseaux du visage, ce qui entraîne la rougeur.
La sympathectomie thoracique endoscopique peut endommager les nerfs intercostaux et entraîner après l’opération une douleur dite neuropathique siégeant au niveau de la poitrine. Ce type de douleur, provoquée par des lésions du système nerveux, n’est généralement pas facile à traiter et ne répond pas toujours aux médicaments analgésiques. Le patient opéré souffrait depuis son intervention de douleurs intenses et bilatérales au niveau de la 5e vertèbre thoracique. Il n’était pas soulagé par la kinésithérapie et les médicaments anti-douleur prescrits : paracétamol, anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) et analgésiques opiacés. Les sévères douleurs de la névralgie intercostale sont même accentuées par les mouvements lors de séances de physiothérapie. Dix semaines après l’intervention chirurgicale, le patient est dans une grande détresse. Son état douloureux l’empêche de pratiquer une activité sportive et altère sa qualité de vie. 

Nuit de maraude et d’errance en Ile-de-France

Par Pierre Carrey Paul Leboulanger et Nicolas Massol — 

Dans la station de métro Olympiades.
Dans la station de métro Olympiades. Photo Cyril Zannettacci pour Libération


Dehors ou en centre d’accueil, à Paris et dans le Val-de-Marne, «Libération» a rencontré des hommes et des femmes confrontés à la rue. Ils racontent les appels au 115, l’instabilité, préservant leur dignité entre retenue pudique et humour acide.

Le gouvernement a beaucoup cafouillé sur sa politique relative aux sans-abri, accumulant maladresses et déclarations approximatives sur le nombre de personnes dormant dans la rue. Par «choix», ont soutenu Christophe Castaner, délégué général de LREM, et le député marcheur de Paris Sylvain Maillard, suscitant une avalanche de réactions indignées. Le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a contribué à la confusion, en énonçant des chiffres contestés sur le nombre de SDF dormant dehors en Ile-de-France. Tout ça, alors que le candidat Macron avait promis qu’il n’y aurait plus personne à la rue avant la fin de 2017.

Le retour de l’asile à Québec ?

Hubert Wallot      16 février 2018


 
« Des infirmières laissées à elles-mêmes. » Et les patients ? Des indices laissent croire qu’on est en train de laisser renaître l’asile qu’on croyait être du passé.
 
En 1961, à cause des effets politiques d’un livre d’un ex-patient, le gouvernement crée la Commission d’étude des hôpitaux psychiatriques (commission Bédard). Son rapport, remis en 1962, analyse la situation de chaque hôpital psychiatrique de l’époque et se termine en évoquant, avant de faire les siennes, les principales recommandations des IIIe et Ve rapports de l’OMS, dont celles-ci : traiter les malades mentaux près de leur lieu de résidence, et des hôpitaux psychiatriques plutôt petits et rattachés à des hôpitaux généraux régionaux.
 
La commission elle-même recommandait l’interdiction de tout agrandissement des hôpitaux psychiatriques existants, et l’obligation de tout hôpital général d’au moins 200 lits de posséder son service de psychiatrie avec cliniques interne et externe.
 
La fin des années 1970 amena une nouvelle vision de l’organisation des services de santé. En effet, la Commission d’enquête sur la santé et le bien-être social (commission Castonguay) promeut le concept d’intégration : « Quant aux établissements pour malades mentaux, ils ont à ce point subi les assauts de l’intégration que l’on ne peut douter de la nécessité de les intégrer au régime général des services de santé. En effet, on reconnaît de plus en plus que le traitement des malades mentaux s’effectue efficacement à l’intérieur d’un centre de santé mentale normal. » Dans cette foulée, la Loi sur la protection du malade mental en 1972 annonce qu’il n’y a plus de lieux spécifiques pour soigner la maladie mentale, mais seulement, pour une minorité d’usagers qui en ont besoin, un statut possible d’internement à être alors prononcé par la cour. La révision de la Loi sur la santé et les services sociaux adoptée à l’époque crée les CLSC afin de rapprocher les services des usagers et de leurs besoins spécifiques sous-régionaux.
 
En 1989, la Politique de santé mentale du Gouvernement du Québec insiste sur la nécessité de trouver des solutions dans le milieu de vie de la personne en partenariat avec les organismes communautaires.
 
Dans cette nouvelle vision, les CLSC, en collaboration avec les organismes communautaires, sont responsables d’offrir des services de proximité en première ligne.

Autisme et ISRS, une lecture critique

13/02/2018






Réalisée en collaboration par des chercheurs du Danemark et d’Iran, et consacrée aux risques d’autisme infantile liés à une exposition in utero à des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS) prescrits chez la femme enceinte, une méta-analyse indique une « association significative entre l’exposition prénatale aux ISRS et le risque d’autisme infantile » (Odds ratio OR = 1,82 ; intervalle de confiance à 95 % IC95 [1,59–2,10]. 


Réagissant à cette étude publiée dans European Psychiatry, des lecteurs de l’Université de Changsha (province du Hunan, en Chine) adressent à l’éditeur une lettre montrant à la fois l’intérêt des confrères chinois pour la littérature médicale internationale et l’acuité de leur perception épidémiologique. Sans contester la portée générale de cette étude (suggérant que le risque d’autisme est ainsi presque doublé), les lecteurs de Chine avancent trois arguments incitant à relativiser cette conclusion et à proposer d’autres recherches pour « mieux comprendre cette association. »

HUIT PROPOSITIONS POUR FAIRE ÉVOLUER LA PSYCHIATRIE

Cadre de Santé
15 février 2018

L’Inspection Générale des Affaires sociales (IGAS) a confié une mission Alain LOPEZ et Gaëlle TURAN-PELLETIER pour prendre la mesure de la situation actuelle de la psychiatrie en termes d’activité, de financement, d’organisation, afin d’envisager les réformes dans lesquelles il conviendrait de s’engager pour la faire évoluer.

Lire la suite et lire le rapport ...

La norme est-elle normale ?

Pour décider que quelque chose est « normal », nous prendrions en compte ce qui nous semble être le plus fréquent et idéal. Cette perception variant aussi en fonction du caractère extrême de ce à quoi nous avons été exposés auparavant...

Le Monde  Par 
Carte blanche. Un président se veut « normal », alors que l’autre pense être un « génie stable ». Est-ce normal ? Comment répondre à cette question ? On pourrait penser que ce qui nous paraît normal correspond à ce que l’on observe le plus fréquemment. Dans ce cas, quel que soit le domaine, il nous suffirait de faire un rapide calcul ­statistique pour savoir ce qui est normal. Mais Adam Bear et ses collaborateurs de l’université de Yale ont récemment démontré dans une série d’expériences que le jugement de normalité va au-delà d’un simple jugement de familiarité. Pour décider que quelque chose est normal, nous prendrions en compte non seulement ce qui nous semble être le plus fréquent, mais également ce qui nous semble être idéal.

Monsieur le Président, écoutez un pizzaiolo sans abri

Par Moncef , Travailleur sans abri, 49 ans — 


Moncef, rencontré au centre d’hébergement de la rue Saint-Paul, à Paris.
Moncef, rencontré au centre d’hébergement de la rue Saint-Paul, à Paris. Photo Livia Saavedra pour Libération


Ceux qui dorment dehors le font par «choix», avaient commenté des responsables LREM. Ils ne seraient qu’«une cinquantaine», avait estimé un secrétaire d’Etat. Un SDF, rencontré par «Libération», interpelle Emmanuel Macron.

«Monsieur le Président, écoutez un pizzaïolo sans abri. Je m’appelle Moncef, je suis né en Tunisie. Je suis arrivé l’été dernier de Pise, où j’ai passé plusieurs années. J’ai laissé mon fils de 20 ans en Italie pour travailler à Paris, chez Pizza Burger. Il y a deux semaines, vous êtes allé dans mon pays, en Tunisie, pour y faire vos beaux discours. Vous avez déclaré que nos deux peuples étaient frères. Monsieur Macron, regardez : je suis en France, je travaille et je n’ai pas de toit. Je ne demande pas la bella vita, juste une petite chambre et la dignité. Regardez, là, mon portefeuille : j’ai une carte bleue, un permis de conduire, tous les papiers qu’on puisse imaginer. Pourtant, tous les soirs, j’appelle le 115. Tenez, monsieur Macron, essayez une fois. Composez le 115. Vous allez patienter deux, trois heures, avant de décliner votre vie de A à Z. Chaque jour, c’est le même cirque. Avec un peu de chance, ils vous trouveront une place dans un centre d’accueil.

Folie à deux parasitaire


24/10/2017





Ce cas clinique vient d’Inde mais les auteurs utilisent le terme français de Folie à deux pour décrire le délire d’illusion parasitaire d’un couple de parents convaincus que la peau de leur fille de 18 mois était infestée de parasites. Pour mieux les voir, ils enduisaient la peau de la petite fille d’une pâte à base de cachou de leur composition, et ce qu’ils pensaient être des parasites était simplement des fragments de cette pâte.

Infirmier Expert Clinique en Psychiatrie pour une meilleure transmission des savoirs

16.02.18


Une aide à la transmission des savoirs en psychiatrie, telle est la volonté de la Direction des Soins du Centre hospitalier Sainte-Marie, à Nice, établissement de santé privé à but non lucratif assurant la prise en charge des affections mentales. Frédéric Henry, directeur des soins, nous explique en quoi l'arrivée d'un Infirmier Expert Clinique en Psychiatrie, poste nouvellement créé, est indispensable afin « d'armer » au mieux la nouvelle génération d'infirmiers en psychiatrie pour qui l'exercice est souvent complexe dans un premier temps.

ampoule en ligne
Par la mise en place d’un « compagnonnage », sous la forme d’un nouveau profil professionnel infirmier : l’Infirmier Expert Clinique en Psychiatrie (IDECP), l’objectif est clair : développer les compétences cliniques en psychiatrie.


Rappel du contexte historique

Rappelons que depuis la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique (DISP) par arrêté du 23 mars 1992, le temps consacré à cette spécialité sur les trois années de formation s’est trouvé fortement réduit. Le  Diplôme d’Etat Polyvalent ou diplôme « unique » créé a sonné la fin de la formation spécifique des infirmiers de secteur psychiatrique et du salariat des élèves infirmiers.

3 heures aux urgences : "C'est pas pour rien qu'on est barricadé"




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Notre journaliste Anne Crignon a accompagné un proche aux urgences d'un hôpital parisien. Elle raconte la souffrance physique des patients, éthique du personnel.

Une journaliste débarquée par hasard aux Urgences pour accompagner quelqu’un ne peut que sortir son carnet et son stylo tant le constat affole. D’emblée, deux formes de souffrance sautent aux yeux. Il y a la souffrance morale de l’infirmière d’expérience, sur les nerfs et la défensive, chargée tout à la fois d’accueillir, informer, enregistrer les patients, les appeler et faire la première visite médicale . "Souffrance éthique", diraient les sociologues du travail, car il lui est impossible de bien faire - la contrainte à mal travailler s’observe ici crûment. Et il y a la souffrance physique des gens qui viennent chercher du secours, souvent lorsqu’ils sont déjà à bout, et attendront pourtant des heures.


PROPOSITION GROUPE DE TRAVAIL : Psychiatrie et Epilepsie

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Coordonné par les Dr Aileen McGonigal et Coraline Hingray


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Quel intérêt ?
L’intrication entre comorbidités psychiatriques et épilepsie représente une cause majeure de perte de qualité de vie et de moins bonne réponse au traitement chez nos patients. La prévalence des comorbidités psychiatriques (tout type confondu) est globalement environ deux fois plus importante que chez les sujets non-épileptiques. Les comorbidités les plus souvent associés à l’épilepsie sont la dépression et l’anxiété, avec une prévalence élevée de 20-50% chez les personnes épileptiques (étant probablement sous-estimé dans certaines populations selon la méthode diagnostique employée). 

La présence d’une dépression majeure et/ou un trouble anxieux généralisé sont parmi des facteurs principaux qui déterminent la qualité de vie dans l’épilepsie. Il existe également d’autres troubles d’humeur associés à l’épilepsie qui sont plus difficile à caractériser (e.g. dysthymie intercritique). En terme d’autres comorbidités psychiatriques, les troubles de type psychose (interictal ou post-ictal) sont moins prévalent mais souvent très handicapant et posent des problèmes spécifiques pour le diagnostic et traitement. Il existe aussi une association entre crises épileptiques et crises non-épileptiques psychogènes (CNEP) chez certains patients, nécessitant une démarche diagnostique et prise en charge spécialisée.  Ces différentes comorbidités psychiatriques sont mieux étudiés chez l’adulte mais existe également chez l’enfant et l’adolescent, avec besoin de prise en charge adaptée. 


Le Rotary Club Cotonou Plage offre des vivres et des médicaments aux pensionnaires de Jacquot





Après les personnes âgées de la maison des Petites Sœurs des Pauvres de Tokan dans la commune d’Abomey-Calavi, et des écoliers des groupes A et B de l’Ecole Primaire Publique de Lalo ainsi que les apprenants de l’Epp de Sohounouhoué dans le Couffo, les membres du Rotary Club Cotonou Plage ont orienté leurs actions humanitaires vers les pensionnaires du Centre National Hospitalier Universitaire de Psychiatrie de Cotonou (CNHUPC) ex Jacquot.
 
Ce samedi 17 février 2018, les membres du Rotary Club Cotonou Plage ont fait don d’un important lot de vivres et de médicaments. D’une valeur de plus d’un million de francs Cfa, ce geste a été possible, grâce à l’appui de certains partenaires et à la cotisation des membres du club. Au nombre de ces partenaires, figurent le Port Autonome de Cotonou, Promopharma, BenAfrique et Matanti, affirme Jocelyn Agbandé, président en exercice du club.
Pour le Docteur Magloire Gansou, directeur du centre, ce don de médicament spécialisé dans le traitement des maladies mentales permettra de soulager la peine des pensionnaires. « Je tiens à vous remercier pour cette œuvre d’amour et de charité » a-t-il exprimé. 

jeudi 15 février 2018

Non, les enfants ne sont pas que des machines cérébrales

Par Emile Rafowicz , Psychanalyste, Médecin directeurs de CMPP, Membre de l’APLP et Louis Sciara, Psychanalyste, Médecin directeurs de CMPP, Membre de l’APLP — 

Image d'un cerveau réalisée à partir d'un système d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.
Image d'un cerveau réalisée à partir d'un système d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Photo Reuters


Si l'on doit tenir compte des avancées produites par les neurosciences, il est tout aussi capital de redonner tout son crédit à la parole et au langage.

Le moins que l’on puisse dire est que les gouvernements se succèdent en affichant la volonté politique de donner la priorité au savoir attaché aux neurosciences. Déjà, en février 2006, Gilles de Robien, alors ministre de l’Education nationale, formulait le vœu de développer les sciences expérimentales cognitives. Pas seulement aux fins de trouver les meilleurs outils pour apprendre, mais surtout avec la croyance très particulière de pouvoir enfin résoudre l’énigme de la fabrication de nos pensées. En nommant Stanislas Dehaene, psychologue neurocognitiviste, professeur au Collège de France, à la présidence du Conseil scientifique de l’Education nationale, le ministre Jean-Michel Blanquer institue ouvertement leur influence majeure dans le champ de la pédagogie.