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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 7 novembre 2017

Mineurs isolés étrangers : l’accueil en famille, une solution qui ne va pas de soi

Seule une faible part des mineurs étrangers qui arrivent seuls sur le territoire français bénéficient d’un accueil en famille.
LE MONDE | Par 

Selon un rapport du Sénat, le nombre de mineurs isolés pourrait atteindre « 25 000 d’ici à la fin de l’année, soit une multiplication par deux en un an ».
Selon un rapport du Sénat, le nombre de mineurs isolés pourrait atteindre « 25 000 d’ici à la fin de l’année, soit une multiplication par deux en un an ». MEHDI FEDOUACH / AFP


Assise dans la véranda de la longère où elle habite depuis deux ans, Maya feuillette l’album photo réalisé par sa famille d’accueil. On la voit ici devant la mer, là souffler les bougies de son gâteau d’anniversaire… « Au début, le plus dur, c’était de ne pas du tout comprendre le français », se souvient l’adolescente.

Elle fait partie des « mineurs isolés étrangers », désormais appelés « mineurs non accompagnés », ces migrants de moins de 18 ans entrés ou laissés seuls en France, sans leur famille. Majoritairement originaires d’Afrique, ils sont nombreux à venir y chercher refuge. Selon un rapport du Sénat de juin, leur nombre pourrait atteindre « 25 000 d’ici à la fin de l’année, soit une multiplication par deux en un an ». Une hausse que les départements ont des difficultés à prendre en charge. A l’occasion du congrès annuel de l’Assemblée des départements de France, fin octobre, plusieurs présidents de département ont exprimé leur inquiétude face au manque de moyens et de places dont ils disposent pour accueillir ces jeunes.


Manque de places


Arrivée de Mongolie avec une cousine éloignée en 2015, Maya (le prénom par lequel elle se fait appeler en France) vit chez Céline Lauer, une assistante familiale professionnelle qui habite près de Caen et qui accueille depuis quatre ans des mineurs aux situations familiales compliquées.


«Les femmes sans abri ont peur des viols, elles se cachent»

Par Mélissa Kalaydjian — 

En 2006, à Paris.
En 2006, à Paris. Photo Laurent Troude

Après avoir passé dix-sept ans dans la rue, Anne, 48 ans, est aujourd’hui bénévole au sein d’une association qui vient en aide aux SDF. Elle raconte à «Libération» ses années d’errance, décrit la vulnérabilité des femmes sans domicile fixe. Et comment elle s’en est sortie.


lundi 6 novembre 2017

La médecine à s’en rendre malade

Interview du Dr Leslie Grichy, psychiatre, vice-présidente chargée des questions sociales, InterSyndicat National des Internes (ISNI)



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Pour les futurs soignants, l’éthique n’est plus une option

 Par Loup Besmond de Senneville, le 6/11/2017

Longtemps tenue loin des bancs de l’université, l’éthique médicale a désormais sa place dans les formations des futurs soignants, en particulier des médecins. 

Enseigner l’éthique médicale est devenu obligatoire dans beaucoup de facultés de médecine.

L’éthique médicale doit-elle s’enseigner à l’université ? C’est une question presque aussi vieille que le monde. Au Ve siècle avant notre ère, Socrate se la posait déjà : la vertu peut-elle s’enseigner ? Peut-on transmettre la morale ou relève-t-elle du cheminement intime et des valeurs de chacun ? Les 1 / 3 facultés de médecine et autres écoles de professionnels de la santé ont longtemps penché, en France, pour la deuxième option. L’éthique ne pouvait s’apprendre que sur le terrain, en particulier durant les stages. Mais depuis le début des années 2000, cette idée est de plus en plus battue en brèche. En atteste cet avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), publié en 2004, qui interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité de privilégier chez les futurs professionnels de santé la réflexion et le recul critique plutôt que l’accumulation de concepts : « Former à l’éthique, n’est-ce pas “allumer des feux” plutôt que de “remplir des vases”, pour paraphraser Montaigne ? » L’équipe de rapporteurs, dirigée à l’époque par le philosophe Pierre Le Coz plaide avec force pour « une plage de cours centrés sur l’éveil des dispositions au questionnement devant les cas particuliers à la lumière de la pluralité des situations, des contextes ». Une option déjà défendue quelques mois plus tôt par Alain Cordier, ancien directeur de l’AP-HP et alors président du directoire de Bayard (éditeur de La Croix) dans un rapport qui a fait date : « Éthique et professions de santé ». 

Psychiatrie 2.0

parPatrice Huerre  et Cécile Hanon



L'information psychiatrique 2017/8

Évoquer la e-psychiatrie il y a quelques années encore serait apparu comme étranger aux pratiques psychiatriques, voire contradictoires avec les références humanistes qui les fondent



BD : un enfant face à la maladie

"Le perroquet" est un récit autobiographique racontant la maladie mentale de la mère de l'auteur. Une réussite poignante

Le Perroquet
Le Perroquet, une BD signée Espé et publiée par Glénat.
© GLÉNAT/ ESPÉ

Bastien a 8 ans et sa maman est malade. “Troubles bipolaires à tendance schizophrénique" disent les médecins. Souvent, la maman de Bastien est conduite à l'hôpital. Quand elle en revient, abrutie par tous les traitements, elle ne réagit plus, n'a plus d'envie et semble totalement perdue dans sa tête. Alors, Bastien attend que sa mère sorte de son apathie pour passer de nouveau du temps avec elle. Jusqu'à la prochaine crise.

Récit autobiographique, Le perroquet est d'une force peu commune. Avec son trait précis autant que torturé et ses teintes monochromes, Espé nous plonge en plein dans le quotidien d'une famille vivant au rythme de la maladie de l'un de ses membres. D'ailleurs l'auteur dit avoir mis trente ans à raconter cette histoire, qu'il a eu un mal fou à le faire et que l'effort l'a rendu "malade physiquement et mentalement".

Caen. Un schizophrène face aux juges pour meurtre : un procès rare

Benoît LASCOUX    01/11/2017

Un homme, malade mental, a comparu ce mardi 24 octobre 2017 devant la cour d’appel de Caen pour le meurtre et le viol de sa grand-mère à Athis-de-l’Orne, en mai 2015. Elle doit statuer sur la responsabilité pénale de ce trentenaire. Décision le 28 novembre.
« Quand je pense que mamie le protégeait tout le temps, qu’elle l’appelait son pauvre petit Juju… On savait qu’il était dangereux, mais à ce point-là… Aujourd’hui, on pense à notre grand-mère. On vit aussi dans la peur. Ce que l’on veut, c’est qu’il ne ressorte jamais. Qu’il soit enfermé. » Il est près de midi et demi, mardi 24 octobre 2017, à la cour d’appel de Caen. Cette femme est une des vingt personnes à s’être constituées partie civile après le meurtre et le viol dont a été victime sa grand-mère, âgée de 93 ans, à Athis-de-l’Orne, près de Flers, en mai 2015. La petite-fille de la défunte oscille entre colère et incompréhension.

dimanche 5 novembre 2017

La téléconsultation avec un psychiatre, comment ça marche?

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Oihana Gabrie  05/11/17

PSY Un nouveau service proposera à partir du 6 novembre des consultations en visioconférence avec des psychiatres. Une solution intéressante pour les déserts médicaux…

La téléconsultation dans certaines spécialités, notamment la psychiatrie devraient se développer dans les prochaines années.
La téléconsultation dans certaines spécialités, notamment la psychiatrie devraient se développer dans les prochaines années. — Pixabay
  • La ministre de la Santé veut miser sur la télémédecine dans certaines spécialités, notamment la psychiatrie.
  • La première plateforme à proposer des visioconsultation dans ce domaine ouvre ce lundi.
  • Comment ça se passe une séance chez le psy devant l’écran ? « 20 Minutes » a posé la question à la psychiatre à l’origine du site et à une patiente qui l’a testé.
Vous avez rendez-vous avec votre psychiatre… et votre écran. A partir du 6 novembre, la plateforme Doctoconsult, qui propose des téléconsultations en psychiatrie, sera accessible à tous.

Une petite révolution pour toutes les personnes qui sont freinées dans leur démarche d’aller consulter à cause de déplacements réguliers, de handicap, de délais interminables ou d’éloignement. Justement, selon une interview au Figaro la ministre de la Santé veut miser que la télémédecine en psychiatrie pour lutter contre les déserts médicaux.

Hubert, 80 ans : « J’ai tué maman, j’en peux plus »

Après 54 ans de mariage, Hubert O. a tué en l’étouffant son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, avant de tenter de se suicider. La cour d’assises de l’Isère l’a condamné, vendredi, à cinq ans de prison avec sursis.

LE MONDE  | Par 

OLIVIER BONHOMME

Quand Hubert est rentré à la maison, le 28 octobre 2015, Nicole était hors d’elle. Il lui a expliqué doucement que s’il était en retard, c’était à cause du rendez-vous chez l’assistante sociale, qui avait pris plus de temps que prévu. Mais il avait quand même une bonne nouvelle, lui a-t-il annoncé. Bientôt, ils auraient de l’aide à domicile. Pour le ménage, pour la toilette et même pour les repas. Nicole lui a crié : « T’es un bon à rien ! Tu peux même pas faire le repas ! » Hubert n’a rien dit. Il a préparé le dîner, aidé sa femme à marcher du fauteuil du salon à la chaise de la cuisine et lui a donné à manger. Puis il l’a raccompagnée de la chaise de la cuisine au fauteuil du salon.

Elle a répété, comme chaque jour à la même heure : « Il y a le petit chat qui passe. » Il a rangé, fait la vaisselle, et il a rejoint Nicole devant la télé. A un moment, il lui a dit : « Qu’est-ce que tu m’as encore passé tout à l’heure ! Tu n’as pas été gentille… » Nicole s’est étonnée, elle ne voyait pas du tout de quoi il parlait. Elle avait déjà tout oublié.

Françoise Héritier : « Il faut anéantir l’idée d’un désir masculin irrépressible »

L’ethnologue et anthropologue n’a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin.

LE MONDE  | Propos recueillis par 

Françoise Héritier, à Paris, en mars 2013.
Françoise Héritier, à Paris, en mars 2013. ERIC FEFERBERG / AFP

Je ne serais pas arrivée là si…

Si je n’avais pas éprouvé une curiosité intense en entendant des camarades étudiants en philosophie me parler d’un séminaire absolument « exceptionnel » fait par un professeur dont je n’avais jamais entendu le nom et qui s’appelait Claude Lévi-Strauss. J’avais 20 ans, j’étudiais l’histoire-géographie, et leur enthousiasme était tel qu’il fallait que j’entende, de mes propres oreilles, ce qui se passait dans ce cours de l’Ecole pratique donné à la Sorbonne. Ce fut une révélation.

De quoi traitait donc ce séminaire ?

De la « parenté à plaisanterie » à Fidji. Et je vous assure que, pour une jeune fille qui sortait de sa province et qui faisait alors des études très classiques, c’était stupéfiant. Découvrir qu’il existait des sociétés où des beaux-frères pouvaient se saluer différemment et utiliser tel ou tel type de plaisanteries selon qu’ils avaient épousé la sœur aînée ou la sœur cadette de l’autre ouvrait des perspectives sur des mondes, des idées, des usages que je n’avais jamais soupçonnés. C’était d’une ouverture et d’une fraîcheur fabuleuses !

J’ai suivi la première année de cours avec passion. Totalement conquise. L’année suivante, c’était encore plus fort ! Le séminaire portait sur la chasse rituelle aux aigles chez les Hidatsas, des Indiens d’Amérique du Nord. Vous n’imaginez pas combien, dans une époque sans télévision, ce sujet pouvait se révéler fascinant. C’était tellement mieux que mes cours d’histoire !

De nature à vous faire changer d’orientation ?

Oh oui ! D’un coup, j’avais la tête ailleurs, alors qu’il fallait que je termine mon diplôme en histoire du Moyen Age. Lorsque Claude Lévi-Strauss a annoncé un jour qu’un nouvel institut de sciences humaines appliquées recherchait pour partir en mission en Afrique un ethnologue et un géographe, j’ai tout de suite postulé au poste de géographe.

Mais on n’a pas voulu de moi parce que j’étais une fille. Entendez : trop fragile, incapable de survivre à la chaleur, à l’eau sale, aux moustiques, aux serpents, aux scorpions, aux animaux féroces… Bref, le poste est resté vacant quelques mois. Et ce n’est que faute de candidature masculine qu’on a fini par agréer la mienne. Il fallait bien faire contre mauvaise fortune bon cœur ! En 1957, je suis donc partie en mission en Haute-Volta. Et ma vie s’en est trouvée bouleversée.

« Je n’imaginais pas que c’était aussi dur, au quotidien, d’être une femme »

Avec l’affaire Weinstein et le phénomène #balancetonporc, des garçons de 25 ans confient avoir pris conscience de l’ampleur du problème sexiste et s’interrogent sur leur propre conduite.

LE MONDE  | Par 


Ils ont d’abord agité nerveusement la carte du restaurant. Hésité trois fois entre la pizza et les pâtes – « les pâtes, c’est facile à faire à la maison » balancé une blague sur la serveuse – « attention, ça peut être du harcèlement, ça ». Une autre vanne encore, et Amine, Fabrice, Ghislain, Jules et Valentin se sont lancés. Ils ont raconté ce que pensent des hommes de 25 ans, ni trop pauvres ni trop riches, ni trop à gauche ni trop à droite, ni mâles alpha ni queer, plutôt garçons ordinaires et ouverts sur le monde, du phénomène #balancetonporc.


Ghislain, c’est mon petit frère, biberonné par ses deux sœurs à nos prises de conscience féministes successives, à ma révolte de l’avoir vu se faire offrir par mon père un canif à l’âge de 6 ans alors que j’en avais été interdite jusqu’à 10. Des années qu’il m’entend me plaindre des mecs qui se collent à moi dans les transports en commun, de cette sensation d’être un grand gâteau très appétissant à la station de métro Barbès, de l’injustice qui veut qu’une fille qui se fâche a toujours l’air d’une mégère, et celle qui couche, d’une salope.

Un homme peut-il être féministe ?

L’affaire Harvey Weinstein a contribué à libérer la parole des femmes victimes de violences sexistes. Va-t-elle encourager les hommes à s’emparer réellement de la question de l’égalité ?


LE MONDE IDEES  | Par 

« Le linge est un excellent indicateur de la répartition des tâches », estime Thomas Lancelot, cofondateur de l’association féministe Mix-Cité.
« Le linge est un excellent indicateur de la répartition des tâches », estime Thomas Lancelot, cofondateur de l’association féministe Mix-Cité. ALINE BUREAU

« Tout ce que je peux dire maintenant pour me justifier ressemble à une excuse pourrie. » Le réalisateur Quentin Tarantino, ami et collaborateur de longue date d’Harvey Weinstein, a admis, dans leNew York Times, qu’il avait connaissance de certaines des agressions commises par le producteur américain – y compris contre la comédienne Mira Sorvino, son ex-compagne. « J’aimerais avoir pris mes responsabilités à l’époque », explique le réalisateur de Pulp Fiction, qui reconnaît avoir « minimisé ces incidents ». « J’ai mis ça sur le compte d’une vision des années 1950, celle du patron qui poursuit sa secrétaire autour du bureau. Comme si c’était OK. C’est dire si je me sens honteux aujourd’hui. »