Au cinquième étage du centre Pompidou, à Paris, on peut voir, chaque jour ou presque, accrochés à touche-touche comme ils l’étaient autrefois, le fatras d’objets - toiles de Picabia et Miró, boucliers de Papouasie, boîtes de papillons, os de baleine gravé - qui occupèrent pendant deux décennies après guerre un mur du bureau d’André Breton, au 42 de la rue Fontaine, à Paris (IXe). Installés au musée après la fameuse vente Breton, en 2003, ils constituent ensemble une forme de manifeste et d’autoportrait fourmillant de l’écrivain, dont les goûts en matière esthétique allaient des objets trouvés à l’art du Pacifique, en passant par la peinture de médiums. Lors de cette même vente, le LaM de Villeneuve-d’Ascq (Nord) se porta acquéreur d’un certain nombre d’objets qui correspondaient parfaitement à l’intersection à laquelle se situe ce musée au statut particulier, collectionnant à la fois de l’art brut, moderne et contemporain.