Depuis les propos de la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, sur l’épisiotomie, la parole des femmes se libère sur les pratiques des maternités. La polémique ébranle sages-femmes et médecins.
LE MONDE | | Par Gaëlle Dupont
Six ans ont passé depuis que Magali a donné naissance à son premier enfant. « Je n’ai rien oublié, c’est un tel traumatisme », relate la jeune femme, qui a requis l’anonymat. Dès son arrivée à la maternité ce jour-là, on la prévient : il y a beaucoup d’accouchements en même temps. Seule dans une chambre, elle souffre au point de perdre connaissance deux fois. « On m’a dit : “Taisez-vous madame, vous ne pouvez pas avoir aussi mal.” Je n’ai eu aucune prise en charge, aucune surveillance. »
Quand elle sort dans le couloir pour réclamer d’aller en salle de prétravail, l’accouchement est en fait imminent. Elle est auscultée : il est trop tard pour une anesthésie péridurale. Elle enfantera dans la douleur, avec forceps et épisiotomie (incision du périnée censée prévenir une déchirure plus grave). « Un des pires jours de ma vie », souffle-t-elle.