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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 28 juin 2017

Lancement de Politika, nouvelle vitrine de la recherche française en sciences sociales

L’historienne Frédérique Matonti et le psychanalyste Richard Rechtman ont présenté Politika, une plate-forme qui offre une magnifique vitrine à la recherche française en sciences sociales.

LE MONDE  | Par 

« Quatorze laboratoires de l’EHESS, de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, de l’ENA et du Centre de formation des journalistes ont pu monter Politika, la dernière des grandes entreprises éditoriales et intellectuelles de l’EHESS » (Capture d’écran de la page d’accueil de Politika).
« Quatorze laboratoires de l’EHESS, de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, de l’ENA et du Centre de formation des journalistes ont pu monter Politika, la dernière des grandes entreprises éditoriales et intellectuelles de l’EHESS » (Capture d’écran de la page d’accueil de Politika).

Rencontrer des fonctionnaires, chercheurs en sciences sociales de surcroît, se féliciter publiquement des moyens mis à leur disposition pour mener à terme un projet ambitieux n’est pas chose extrêmement fréquente. La politiste Frédérique Matonti et le psychanalyste Richard Rechtman sont de ceux-là. Mi-juin, ceux-ci ont en effet pu présenter Politika, une plate-forme qui devrait rapidement devenir un site de référence dans l’univers des sciences sociales du politique.

Grâce à des financements publics obtenus en 2012, quatorze laboratoires de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, de l’ENA et du Centre de formation des journalistes – en tout 250 chercheurs (anthropologues, historiens, philosophes, politistes, sociologues) travaillant en France mais aussi à l’étranger – ont pu monter cette plate-forme, présentée comme la dernière en date des grandes entreprises éditoriales et intellectuelles de l’EHESS.

Gustavo Turecki, biologiste du suicide

Ce psychiatre canadien étudie comment des maltraitances précoces impriment leurs marques dans le cerveau humain, rendant plus vulnérable au stress et à la dépression.

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par 

Gustavo Turecki, le 3 juin, en France.
Gustavo Turecki, le 3 juin, en France. Antoine Doyen POUR LE MONDE

Affable, accessible, souriant, Gustavo Turecki, regard clair et ­déterminé derrière de fines ­lunettes, s’intéresse à des questions pourtant bien peu riantes. Le suicide, la dépression forment son quotidien. Celui du médecin psychiatre, et celui du chercheur en neurosciences.

A 52 ans, il est loin d’être un novice, malgré son air candide. Il dirige le département de psychiatrie de la prestigieuse université McGill, à Montréal. Il est aussi le directeur du groupe McGill d’études sur le suicide, qu’il a fondé ; et le chef du programme sur les troubles dépressifs de l’Institut Douglas, affilié à McGill.

Attiré dès l’enfance par la médecine – « j’ignore pourquoi, mes parents sont ingénieurs » –, le psychiatre canadien creuse deux sillons. Peut-on trouver des biomarqueurs ­capables de prédire la réponse aux traitements médicamenteux, chez les personnes souffrant de dépression ? Et comment les brutalités ou les carences subies par de jeunes ­enfants peuvent-elles, des années plus tard, les rendre si vulnérables et enclins au suicide ?

« Dans le monde de la psychiatrie, Gustavo est clairement identifié comme un des leaders mondiaux de l’étude du suicide », souligne le professeur Bruno Giros, neuroscientifique, qui se partage entre les universités McGill et Pierre-et-Marie-Curie, à Paris.

Trois déclics ont déclenché l’engagement de Gustavo Turecki sur ces questions. Le premier a eu lieu quand ilpréparait, jeune psychiatre, son doctorat de génétique et de neurosciences. « J’ai été très frappé par les histoires de vie des personnes mortes par suicide. En tant que psychiatre, on est rodé aux parcours difficiles. Mais là, il s’agissait de maltraitances incroyables, ­subies très tôt : abus sexuels, violences physiques, négligences. Elles donnaient vraiment envie de pleurer. » Quatre suicidés sur dix ont vécu de tels traumatismes. « Je me suis dit que l’impact de ces adversités précoces devait être crucial. »

« Au sujet des vaccins, l’obligation n’est pas la solution »

Dans sa tribune au « Monde », Luc Perino, médecin généraliste et écrivain, plaide pour une vaccination libre et responsable pour améliorer la couverture de la population.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

Au laboratoire Sanofi Pasteur à Marcy-l’Etoile, près de Lyon.
Au laboratoire Sanofi Pasteur à Marcy-l’Etoile, près de Lyon. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Par Luc Perino, médecin généraliste, écrivain

TRIBUNE. Ceci est une lettre à notre nouvelle ministre de la santé. La vaccination est la plus belle victoire de la médecine. La plupart des vaccins affichent un ratio bénéfices/risques largement supérieur à tous les autres médicaments et présentent un coût bien plus faible par année-qualité de vie gagnée. Vous affichez donc logiquement une volonté d’améliorer la couverture vaccinale dans notre pays. Quel professionnel de santé responsable pourrait penser autrement ?

Plus encore que les autres politiques, celle de la santé publique nécessite une adaptation aux subjectivités citoyennes. L’histoire nous montre que toute erreur dans une politique vaccinale se paie par un recul de la couverture vaccinale, non seulement pour le vaccin considéré, mais aussi pour d’autres.

L’hygiénisme social et les obligations vaccinales du XIXsiècle ont contribué à nos acquis sanitaires et sociaux. Il n’est pas question ici de dénigrer les politiques sanitaires de nos ancêtres, mais nous sommes très loin de cette époque et les temps ont beaucoup changé.

Quand le patient tombe de la table d’opération

Le Monde Blogs   Marc Gozlan  
© Pexels
Si vous devez bientôt subir une intervention chirurgicale et êtes d’un caractère particulièrement anxieux, peut-être ressentez-vous quelque appréhension à l’idée que le chirurgien puisse oublier dans votre corps une compresse (surtout si vous avez lu un précédent billet) ou carrément se tromper de côté. Il est cependant un risque auquel vous n’avez sans doute pas songé : celui de chuter de la table d’opération. Vous avez tort. Cela pourrait vous arriver.  
C’est sur ce sujet, peu traité dans la littérature médicale, qu’ont planché des anesthésiologistes américains. Leur étude est parue en ligne le 8 juin 2017 dans la revue Anesthesia & Analgesia.  
Le Dr Richard Prielipp et ses collègues de la Faculté de médecine de Minneapolis, en association avec un collègue de la Mayo Clinic de Rochester (Minnesota), ont utilisé deux registres pour leur enquête. Tout d’abord : la base de données Anesthesia Closed Claims Projectde l’Association américaine des anesthésiologistes (ASA) qui recense 10 546 sinistres. Parmi 21 chutes identifiées depuis l’an 2000 chez des patients hospitalisés ou traités en ambulatoire, 15 cas concernaient des patients opérés sous anesthésie générale, 4 sous anesthésie régionale et 2 ayant reçu un traitement sous anesthésie. Les accidents se sont produits lors d’une chirurgie orthopédique ou générale, d’une biopsie, d’une endoscopie, d’une procédure visant à soulager la douleur.
Les auteurs ont également consulté la base de données de Prefered Physicians Medical (PPM, Overland Park, Kansas), seule compagnie d’assurances américaine couvrant les professionnels de santé pour les risques liés à l’anesthésie. Parmi les 13 427 sinistres recensés par PPM depuis 1987, ils ont identifié 10 cas où le patient est tombé de la table d’opération ou de celle sur laquelle il se trouvait lors d’un soin réalisé sous anesthésie.


mardi 27 juin 2017

Le oui prudent du Comité d'éthique à l'élargissement de la PMA

27.06.2017



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C’est un « oui » pragmatique, mais pas un « oui » massif, et plutôt un « oui, mais »... L’avis du Comité National d’Ethique (CCNE) sur la PMA était attendu depuis plus de trois ans. Il intervient à point nommé, alors que le nouveau pouvoir a manifesté son intention de légiférer à ce propos et alors que la révision des lois de bioéthique est prévue pour l’an prochain. Dans ses recommandations rendues publiques mardi matin, le Comité, que préside le Pr Jean-François Delfraissy justifie d’abord l’ouverture de la PMA aux couples de femmes ou aux femmes seules par un élément presque factuel : « on ne peut ignorer la réalité de ces situations. » Un positionnement similaire à la prise de position de l'Académie de médecine il y a quelques années. Rappelant que 2 000 à 3 000 femmes y ont déjà recours chaque année, le CCNE se convertit à la PMA pour toutes, au nom de l’évolution rapide de la famille et du couple : « L’ouverture de l’IAD (Insémination Artificielle avec Donneur) à des personnes ne souffrant pas de pathologie responsable de stérilité se concevrait pour pallier une souffrance ressentie du fait d’une infécondité secondaire à des orientations personnelles. Cette souffrance doit être prise en compte », estime en effet cette instance.

Suicide chez les soignants : le ras-le-bol à l’hôpital

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Après l’énième suicide d’une infirmière exerçant à l'hôpital Saint-Louis le week-end du 10 juin, la -USAP sonne le signal d’alerte, exigeant une vraie réponse de la part de l’

« A l’hôpital, ça craque de partout. On en a marre de subir, fuir, et mourir. » Par ces mots, Yann Flecher, infirmier, et en charge de la communication de la CGT-USAP, exprimait vendredi matin, la colère de ses pairs face aux suicides qui touchent la profession. « Nous avons une pensée pour nos collègues qui ont mis fin à leurs jour », a-t-il ajouté dans son microphone. En face du siège de l’AP-HP, le syndicat et ses membres avait en effet bien l’intention de demander des comptes à la direction de l’institution, dont les méthodes de management sont vivement contestées. 


Les jumeaux : une histoire double

La Méthode scientifique par Nicolas Martin
26.06.2017

Comment définit-on la gémellité ? Pourquoi la recherche s’intéresse-t-elle aux jumeaux ? Y’a-t-il une psychologie des jumeaux ? Comment expliquer la recrudescence de grossesses multiples ?
Les twins
Les twins Crédits : Public Domain
Depuis les années 70, la fréquence de leur naissance a doublé dans les pays occidentaux. Retard de l’âge du premier enfant, recours de plus en plus courant à l’assistance médicale à la procréation. Les naissances multiples, au premier rang desquelles la gémellité, sont beaucoup plus courantes aujourd’hui qu’hier ; une recrudescence qui fait le bonheur des scientifiques, puisque comme nous l’avons évoqué ici même à de nombreuses reprises au cours de l’année, les jumeaux et les jumelles nous permettent d’apprendre énormément de chose dans le domaine de la génétique, de l’expression des gènes et surtout de l’épigénétique.
Jumeaux, une histoire double : c’est le sujet qui va occuper La méthode scientifique dans l’heure qui vient.

Retard du langage à 4 ans : quand adresser à l’orthophoniste ?

23/06/2017

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Les troubles du développement du langage affectent 3,5 % à 5 % des enfants de 4 ans sans qu’aucune cause connue, atteinte cérébrale, intellectuelle, cranio-faciale, génétique, surdité, n’explique cette situation. Celle-ci peut être source de difficultés psycho-sociales, pour la lecture et les apprentissages. Les études sur les facteurs prédictifs à 4 ans de guérison ou de persistance du trouble à 7-8 ans manquent sont l’identification permettrait de donner une éventuelle indication pour une prise en charge orthophonique. L’influence du sexe, du statut socioéconomique, du niveau d’éducation maternelle, du développement des premiers stades du langage, de l’intelligence et de l’histoire familiale sont communément évoqués. En clinique, on peut qualifier le langage de « retardé » si son développement présente un délai par comparaison avec 90 % des enfants du même âge, ou qualifié de « désorganisé » avec confusion de consonnes (ex bu pour bleu) ou formation des sons avec la langue en position postérieure (k pout t) ou manque de la consonne initiale du mot (en pour dent).

Enchevêtrements magiques à La Maison Rouge

  • 26 JUIN 2017
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  • PAR JEAN-JACQUES BIRGÉ
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    La Maison Rouge inaugure deux expositions très différentes à l'orée de l'été. Si Inextricabilia rassemble des œuvres bien ficelées, enchevêtrements magiques de tissus et de cordelettes, d'époques et de lieux variés, Hélène Delprat, qui a conçu sur mesures pour la galerie I Did It My Way, mélange toutes sortes de techniques pour créer un monde fantasmagorique dont elle est l'héroïne...

    La Maison Rouge inaugure deux expositions très différentes à l'orée de l'été. Si Inextricabilia rassemble des œuvres bien ficelées, enchevêtrements magiques de tissus et de cordelettes, d'époques et de lieux variés, Hélène Delprat, qui a conçu sur mesures pour la galerie I Did It My Way, mélange toutes sortes de techniques pour créer un monde fantasmagorique dont elle est l'héroïne. Avant de découvrir les gris-gris torturés de toutes tailles qui aident probablement leurs créatrices à supporter les pressions sociales (les noueuses sont nettement plus nombreuses que les hommes), nous traversons les pièces de Delprat, d'un couloir de boîte de nuit à la grille de La Belle et la Bête de Cocteau, devant un miroir déformant, un mur de strass ou des toiles peintes comme usées par le temps, croisant un mannequin de cire à son effigie (effet troublant de rencontrer l'artiste à deux pas de sa reproduction, de dos en short sur la photo) ou reconnaissant parmi le bric-à-brac des réminiscences d'une Inde imaginaire, contes de fée menaçants, cinéphilie des maîtres du mystère, nouvelles technologies au service de la métamorphose...

    Le passage secret vers l'art brut d'Inextricabilia est caché derrière une porte en fourrure rose où ses fausses confidences sont projetées devant la collection de coiffes ethniques d'Antoine de Galbert inaugurée en 2010 lors de Voyage dans ma tête. Hélène Delprat est une autre collectionneuse encyclopédique, mais de ses propres fantasmes.

    fetiche-benin
    inextricabilia

La prévention des risques psychosociaux dans le secteur public

FIRPS (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux)

La FIRPS (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux) est depuis l’année dernière le partenaire officiel du Salon Préventica, le rendez-vous incontournable pour les acteurs de la prévention des risques.
Surexposés à la souffrance des usagers, souvent peu soutenus ni écoutés, les fonctionnaires sont en danger. La prévention des RPS démarre à peine.
La FIRPS, au travers de son président, François Cochet, fait ses propositions lors de son atelier organisé au salon le mercredi 21 juin de 11h45 à 12h15, intitulé « La prévention des RPS dans le secteur public ».

Une ONG guatémaltèque reçoit le Prix de Genève

26.06.2017

Psychiatrie La récompense de 20'000 francs a été attribuée à l'ONG ALAS Salud Mental, active dans les milieux pauvres et ruraux au Guatemala.


Cette ONG s'occupe notamment d'indigènes pauvres en milieu rural et leur permet d'accéder aux soins psychiatriques.
Cette ONG s'occupe notamment d'indigènes pauvres 
en milieu rural et leur permet d'accéder aux soins 
psychiatriques.Image: AFP
Le jury du Prix de Genève a retenu l'organisation non gouvernementale ALAS Salud Mental parmi quinze candidatures, individuelles ou institutionnelles. Fondée en 2013, l'ONG guatémaltèque a été récompensée pour ses interventions dans une région du monde particulièrement défavorisée, où règne la violence et qui a été ravagée par une longue guerre civile.
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Mieux accueillir les femmes dans l’espace public : le casse-tête des urbanistes et des chercheurs

Des événements récents dans certains quartiers de Paris et de sa banlieue ont mis en lumière un problème étudié depuis déjà des années, non sans difficultés.

LE MONDE  | Par 

Un groupe de jeunes filles utilise les reflets des vitres de la Bibliothèque nationale de France, à Partis, pour répéter des pas de danse.
Un groupe de jeunes filles utilise les reflets des vitres de la Bibliothèque nationale de France, à Partis, pour répéter des pas de danse. Antonin Sabot pour Le Monde

Des détritus qui jonchent le sol, des traces d’un liquide suspect qui colle à la semelle, des squares cadenassés, des terrains de basket verrouillés et une forte odeur d’urine qui s’immisce dans les narines. Un air de lendemain de fête plane place de la Chapelle à Paris en ce jour de juin. Pourtant, c’est une journée tout à fait ordinaire.

Saleté, pauvreté et promiscuité constituent dans ce quartier de la capitale un cocktail explosif, auquel s’ajoute une occupation des lieux très masculine, jugée par certaines femmes écrasante. 

Le Japon, pays de l’enfant proie

Par Arnaud Vaulerin, Envoyé spécial à Osaka et à Kyoto — 


Un garçon devant une station de métro à Tokyo, en 2015.
Un garçon devant une station de métro à Tokyo, 
en 2015. Photo Thomas Peter. Reuters

Dans l’archipel, les maltraitances envers les plus jeunes atteignent des proportions record : 103 260 cas de violences verbales, physiques ou sexuelles en 2015. En cause, l’augmentation de la pauvreté et des méthodes d’éducation parfois archaïques.


lundi 26 juin 2017

L’activité sexuelle améliore certaines fonctions cognitives des seniors

Roxane Curtet
| 25.06.2017

Quand activité sexuelle et capacité cognitive vont de pair... Une activité sexuelle régulière serait en effet associée à de meilleures fonctions cérébrales chez les personnes âgées, d’après une étude menée conjointement par les universités de Coventry et d’Oxford, qui est parue dans the Journal of Gerontology, Series B : Psychological and Social Sciences.

Alerte aux écrans pour les enfants

Des professionnels de la petite enfance s’alarment  : des enfants présentent des symptômes évoquant un syndrome autistique, attribués à leur surexposition et à celle de leurs parents aux écrans. Hypothèse très débattue parmi les chercheurs et cliniciens.

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par 

Smartphone ou tablette font aujourd’hui bien souvent fonction de tétine.
Smartphone ou tablette font aujourd’hui bien souvent fonction de tétine. Thomas LOUAPRE / Divergence

Une exposition massive aux écrans chez les tout-petits induirait-elle des troubles de type autistique ? L’hypothèse, formulée par des professionnels de terrain, fait le buzz sur les réseaux sociaux et suscite des réactions contrastées dans la communauté médicale.

C’est une évidence, les écrans prennent de plus en plus de place dans la vie familiale. Smartphone ou tablette font aujourd’hui bien souvent fonction de tétine, permettant d’occuper voire de calmer les bébés. Des modèles spécifiques de ­tablettes sont même en vente pour les moins de 4 ans. Sans compter les expositions indirectes, à tout âge : télévision allumée en permanence, ­parents moins présents pour l’enfant, car focalisés sur leur propre écran.

Dans une tribune publiée dans Le Monde (cahier « Science & Médecine » du 31 mai), une dizaine de soignants, médecins de la protection maternelle et infantile (PMI), pédiatres, psychologues ou ­encore orthophonistes, alertaient sur « les graves effets d’une exposition massive et précoce des ­bébés et des jeunes enfants à tous types d’écrans ». Dès mars, l’une des signataires de ce texte, le docteur Anne-Lise Ducanda, médecin de PMI dans l’Essonne, avait posté une vidéo sur YouTube où elle faisait le lien entre des troubles du spectre autistique et l’exposition numérique. « Les enfants en grande difficulté sont très souvent exposés massivement aux écrans, de six heures à douze heures par jour », soulignait Anne-Lise Ducanda, tout en décrivant des améliorations spectaculaires avec un sevrage des écrans. Elle soulignait aussi les risques de diagnostic erroné d’autisme posé sur ces enfants. Après cette vidéo, vue près de 100 000 fois, et la tribune, les réactions ont afflué, de la part de parents, de professionnels …

Le nombre d’IVG continue de baisser, légèrement, en France

Fabienne Rigal
| 26.06.2017


Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) s’élevait à 211 900 en France en 2016, en légère baisse pour la troisième année de suite (il était de 229 000 en 2013), d’après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
Le taux de recours est de 13,9 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en métropole, mais de 25,2 IVG pour 1 000 femmes dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Ces écarts s’observent aussi sur le territoire métropolitain puisque le taux de recours varie de 10,3 IVG pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 20,11 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, avec, de façon plus générale, un recours plus fréquent en Ile-de-France et dans le Sud.

LE SOIGNANT FACE AU SUJET BORDERLINE

DOSSIER THÉMATIQUE EN UNE

Sur fond d’insécurité intérieure quasi permanente, d’une grande fragilité narcissique, les personnalités borderline souffrent d’une instabilité identitaire responsable de perturbations relationnelles, d’une dysrégulation des affects et de comportements impulsifs. Face à ces patients tout à la fois fascinants et désespérants, chez qui chaque frustration, chaque déception, provoque des effets cataclysmiques, les soignants sont en perpétuel déséquilibre. Le point sur une clinique hétérogène, où l’enjeu reste le maintien du lien.
Sommaire du N°219
N° 219 - Juin 2017


PSYCHOSE DÉBUTANTE : 10 PROPOSITIONS POUR L’INTERVENTION PRÉCOCE

Publié le 23 Juin 2017

En France, comment booster l’intervention précoce dans la psychose ? Des experts formulent 10 propositions, tandis que la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, en fait par ailleurs une de ses priorités en évoquant la nécessité de centres de références.
Marie-Odile Krebs, Professeur à l’Université Paris-Descartes, Institut de Psychiatrie, fait le point.
La psychiatrie est aujourd’hui dans la situation de l’oncologie il y a 20 ans. Les programmes internationaux ont démontré qu’une prise en charge précoce améliore la qualité de la rémission et pourrait prévenir les formes chroniques de schizophrénie. Mais actuellement en France, le retard de prise en charge est considérable : il faut en effet attendre 1 à 2 ans après le déclenchement des troubles, auxquels il faut ajouter 5 ans pendant lesquels les symptômes sont présents sous une forme atténuée (prodromes).
Rattraper le retard français
Depuis 2007, le réseau Transition, créé autour de l’expérience pilote du Centre d’évaluation pour jeunes adultes et adolescents (C’JAAD) (1) du CH Sainte-Anne à Paris, a permis d’initier les échanges d’expériences entre professionnels, la validation d’outils d’évaluation et de prise en charge ainsi que la formation et l’information sur l’intervention précoce dans la psychose. La 10e édition des Journées internationales sur les pathologies émergentes des jeunes adultes et adolescents (JIPEJAAD) a été l’occasion de faire la synthèse des avancées internationales et d’établir une feuille de route pour rattraper le retard français, basée sur 10 propositions :

Précarité, pauvreté et santé

Académie nationale de médecine
Alfred SPIRA *
Résumé
La précarité est l’incapacité des individus à jouir de leurs droits fondamentaux, en particulier dans le domaine de la santé. Pauvreté et précarité sont intimement liées.
Il y a en France environ 9 millions de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté, dont 3 millions d’enfants, 140 000 personnes vivant à la rue (les « SDF »). La France accueille chaque année 200 000 migrants, en Ile de France 35 000 personnes sont hébergées chaque nuit dans des hôtels ou des dispositifs dédiés.
Parmi les plus précaires, la mortalité et la morbidité sont augmentées. Le taux de couverture vaccinale est inférieur parmi les enfants issus de familles pauvres, la participation aux dépistages des cancers dépend de facteurs socio-économiques, les campagnes de prévention sont d’autant moins efficaces que le niveau de revenus est bas. L’accès aux soins et à la prévention de certains sous-groupes de la population est particulièrement difficile : personnes vivant à la rue ou en grande précarité, personnes hébergées à l’hôtel par le Samu social (115), prisonniers, gens du voyage, migrants…



Que nous montrent les monstres ?

La Conversation scientifique par Etienne Klein
17.06.2017

Entretien avec Laurent Lemire, journaliste scientifique, auteur de "Monstres et monstruosités" (Perrin, 2017)

Crime de Whitechapel à Londres en 1888, affaire Jack l'Eventreur ( Jack the ripper) : découverte d'une victime par deux policiers a Whitechapel, illustration de Clair Guyot dans le "Le Petit Parisien" de 1891
Crime de Whitechapel à Londres en 1888, affaire Jack l'Eventreur ( Jack the ripper) : découverte d'une victime par deux policiers a Whitechapel, illustration de Clair Guyot dans le "Le Petit Parisien" de 1891 Crédits :©Bianchetti/Leemage - AFP

C’est un monstre ! Qui n’a jamais entendu cette phrase ? Au cours d’un procès d’assises ou lors d’un fait divers ou même au tribunal de l’Histoire. Souvent, c’est une manière d’évacuer le sujet, de le classer dans l’inclassable. Il y a là comme une commodité pour ne pas voir ce que le monstre nous montre. 

 Laurent LEMIRE, Monstres et Monstruosités (Perrin, 2017)


« Que se passe-t-il ? », selon Jérôme Ferrari

15.04.2017

La Conversation scientifique par Etienne Klein

Entretien avec Jérôme Ferrari qui publie un recueil de chroniques intitulé « Il se passe quelque chose » (Flammarion)
Jérôme Ferrari est professeur de philosophie et romancier, il a obtenu le Prix Goncourt en 2012 pour le Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud), et il publiait en mars dernier un recueil de ses chroniques hebdomadaires publiées dans le journal La Croix tout au long de l'année 2016 et réunies sous le titre : « Il se passe quelque chose » (Flammarion).