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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 30 août 2016

Suicides infirmiers… deux nouvelles victimes à Reims

 par .
Nous l'apprenions hier, lundi 29 août 2016, de nos confrères de France Bleu Champagne-Ardennes deux infirmières de santé au travail sur les cinq que compte le service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (SMIRR) se sont suicidées à moins de 3 semaines d'intervalle cet été. Les conditions de travail seraient, une fois encore, pointées du doigt, alors que la profession infirmière est durement touchée par une vague de suicides depuis le mois de juin. Pas moins de trois soignants s'étant déjà suicidés. Glaçant.
Le 13 juin à Toulouse un infirmier se suicide sur son lieu de travail. Le 24 juin, c'est uneinfirmière de nuit du Groupe hospitalier du Havre qui met fin à ses jours. Le 30 juin, un cadre de santé, tout juste diplômé, commettait également cet acte irréparable. Il voulait continuer à exercer en Ehpad, alors qu'on lui proposait un service à très fortes difficultés, celui des soins de suite longue durée.
Le 23 juillet l'une des cinq infirmières du service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (SMIRR) âgée de 51 ans, se donne la mort chez elle. Le 13 août une deuxième infirmière de ce service , 46 ans et mère de deux enfants, est retrouvée morte à son domicile… Ces deux nouveaux suicides viennent à nouveau questionner - dénoncer - des conditions de travail de plus en plus dégradées, des cadences et organisations en rupture avec les valeurs soignantes, des managements « sauvages »… Les tutelles restent sourdes à ces tragiques disparitions, la communauté infirmière s'en émeut et s'insurge alors que dans le même temps un rapport de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) publié le 5 août 2016 pointe ce chiffre tout aussi alarmant que révoltant : 5 703 infirmiers ont été victimes de violences en 2014, soit 15 par jour…  et l'on ne parle même pas du secteur libéral qui est loin d'être exempt en la matière !

« Dans notre hôpital, le refus du Groupement Hospitalier de Territoire était à tous les niveaux »

« Dans notre hôpital, le refus du Groupement Hospitalier de Territoire était à tous les niveaux »
L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise

Marguerite Jamgotchian, conseillère SUD Santé sociaux 13, membre du conseil fédéral du syndicat, est assistante sociale à l’hôpital psychiatrique Edouard-Toulouse à Marseille. Selon elle, « les GHT sont une manière de produire un changement d’échelle des décisions, au plus loin de la prise en charge clinique avec une perte de sens de la sectorisation »

Quel est le climat social actuel à Edouard-Toulouse ?

Comme dans beaucoup d’établissements, on est dans une période d’inquiétude et de pression avec notamment, depuis le 1er juillet, la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Le personnel, malgré les baisses budgétaires, les contrats de retour à l’équilibre financier, ne se mobilise pas trop, mais là, contre le GHT, il l’a fait. Tout le monde a compris que cela va remettre encore plus en question les conditions de travail. Et, en psychiatrie, il y a en plus le refus d’être dans un GHT généraliste couvrant 2 millions d’habitants et 20 000 personnels. Notre souci c’est de voir le groupement prendre la main sur le devenir de la psychiatrie à Marseille. Les GHT sont une manière de produire un changement d’échelle des décisions, au plus loin de la prise en charge clinique avec en psychiatrie, une perte de sens de la sectorisation.

A Moscou, une émission de radio par et pour des malades psychiatriques


Des animateurs d'une émission de radio atteints de troubles psychiques, le 20 août 2016 à Moscou
Des animateurs d'une émission de radio atteints de troubles psychiques, le 20 août 2016 à Moscou
L'émission doit commencer dans moins d'une minute. Dans le studio, le jingle retentit. Une radio comme une autre, sauf qu'elle émet d'un hôpital psychiatrique à Moscou et que ses présentateurs souffrent tous de schizophrénie.
Chaque samedi, une dizaine de personnes internées ou ayant été internées dans des hôpitaux psychiatriques se retrouvent à l'hôpital moscovite Alexeïev, plus connu sous son ancien nom, Kachtchenko, pour enregistrer cette émission d'une heure.
La plupart vivent chez eux, et pour participer à l'émission, certains n'hésitent pas à faire plus d'une heure trente de trajet.
Avant que ne débute l'émission, certains fument ou bavardent. Et regardent l'aiguille de l'horloge se rapprocher de 15H00, heure à laquelle commence l'émission.

"Bonjour tout le monde, ici +Radio à travers le miroir+. Et comme d'habitude le samedi, nous sommes en direct de Kachtchenko!", lance le présentateur Daniil.

Dépister plus largement la trisomie 21 par le test non invasif : possible économiquement ?

24/08/2016

Le test génétique non invasif de la trisomie 21 (TGNI), reposant sur le séquençage de l’ADN fœtal libre dans le sang maternel, a prouvé son efficacité, avec une sensibilité autour de 99 % et un taux de faux positifs inférieur à 0,1 %, à la fois dans la population générale et chez les femmes à risque. Il peut aussi dépister les trisomies 13 et 18, et les aneuploïdies, avec toutefois de moins bonnes performances. Aux Etats- Unis, la pratique à grande échelle de ce test a considérablement réduit le nombre de tests invasifs, amniocentèses et ponctions de trophoblaste. Ce test est disponible désormais dans de nombreux pays, mais le plus souvent non pris en charge par les assurances maladies.

Si " Le Généraliste " était paru en 1904 Les médecins doivent-ils avoir le droit de tuer leurs malades ?

Alain Létot
| 29.08.2016
Récemment, une grande Association américaine, la New York State medical association, a mis à son ordre du jour l'Assassinat médical,c'est-à-dire le droit pour les médecins de tuer leurs malades : autrement dit de hâter la mort des personnes incurables qui désireraient quitter la vie le plus tôt possible.
Actuellement, aucune nation du monde civilisé n'admet semblable manière de voir (hormis dans l'est de la Sibérie où certaines peuplades tuent encore leurs malades et leurs vieillards), tandis que la dite Association, qui comprend plus de 10 000 membres, la réclame comme un indiscutable droit !

La violence en établissement fait 50 victimes tous les jours

Anne Bayle-Iniguez    29.08.2016

L’Observatoire national des violences de milieu de santé (ONVS, ministère de la Santé) vient de publier son rapport annuel sur les faits de violence hospitalière déclarés pour l’année 2014.
337 établissements de santé ont fait remonter à l'organisme 14 502 signalements, dont les trois quarts (10 638 déclarations) concernent des atteintes aux personnes. Le nombre d'actes de violence signalés est en nette augmentation par rapport à 2013
CHU, centres hospitaliers et hôpitaux psychiatriques sont les plus prompts à jouer le jeu de la déclaration (94 % de l’ensemble). 68 cliniques ont également contacté l’ONVS.
Afin de développer la culture du signalement dans les hôpitaux, l’ONVS – associé à la Fédération hospitalière de France (FHF) – vient de publier une fiche réflexe sur les points clés d’une politique de sécurité en établissement de soins.

lundi 29 août 2016

Comment on fait les bébés ?

LE MONDE  | Par Maïa Mazaurette

Ce n’est pas parce que vous avez décidé de procréer qu’il faut perdre de la légèreté. Tomber enceinte, on le sait, n’est parfois pas si simple, mais les contraintes n’empêchent pas forcément une sexualité plaisante et divertissante.

USA. New York City. 1942. Salvador Dali, Prenatal Memory.
ussi curieux que cela puisse paraître, tant on l’oublie, la plupart d’entre nous connaîtront au moins une période pendant laquelle ils ne feront pas l’amour pour le plaisir. Ou pas seulement pour le plaisir… ni par ennui, par obligation sociale, pour consoler quelqu’un, pour se consoler soi-même, pour soulager une douleur, par validation narcissique (bref, la myriade de raisons pour laquelle nous faisons l’amour).
Les candidats se rappelleront durant cet épisode que le sexe sert à faire des bébés. Ils retourneront leur échelle de priorités pour revenir à la biologie pure et dure : un rapport sexuel réussi, si vous voulez bien ranger un instant votre matériel en latex, c’est aussi un rapport sexuel fructueux – porteur de fruit.
C’est même pour cela que nos gesticulations font du bien. C’est pour motiver la création de progéniture que nous avons des orgasmes (et que nous portons du latex). J’ai bien conscience d’enfoncer des portes ouvertes, mais cette réalité de la vie de nos grands-parents est aujourd’hui complètement occultée.
Passage du spontané au planifié
Comment faire l’amour pour procréer ? Je laisse les questions de timing aux scientifiques (vous n’avez pas besoin d’un cours sur l’ovulation). Attachons-nous plutôt, non pas au radiateur, mais à des facteurs plus immédiatement humains.

Des ONG pour intégrer des maladies mentales dans les programmes électoraux

H24info.ma - Le portail d'information Marocain
Des ONG pour intégrer des maladies mentales dans les programmes électoraux
A la veille des préparatifs électoraux, les demandes se font nombreuses. Parmi elles, la prise en compte des personnes mentalement atteintes.
Les élections ne sont plus très loin et les associations et personnes engagées tout au long de l’année dans des causes profitent de cette période pour pousser les politiciens à prendre en considération certains sujets dans leurs programmes électoraux. 
C’est le cas d’un collectif d’associations prenant en charge les personnes atteintes d’une maladie mentale. Ils enverront dès demain, mercredi 24 août, une note aux différents partis qui comptent se présenter. Ils espèrent ainsi intégrer la santé mentale aux programmes. Il faut dire que l’heure est grave. Selon le ministère de la Santé, la moitié des Marocains de plus de 15 ans a fait, fait ou fera l’objet d’un trouble mental, qu’il s’agisse d’insomnie ou de psychose. Si un projet de loi se fait toujours attendre, le collectif rassemblant 8 associations réagit à sa manière. 

CE QUE VOS PHOTOS INSTAGRAM DISENT DE VOTRE SANTÉ MENTALE

PAR PAULINE LAFORGUE

Des chercheurs de Harvard et de l’université du Vermont ont découvert que nos photos Instagram pouvaient diagnostiquer une dépression.

Ce que vos photos Instagram disent sur votre santé mentale

©Instagram


La technologie pour déceler les problèmes de santé mentale

Lorsqu’on jette un regard sur l’état du système de santé public, les risques de santé des employés et les programmes offerts dans le cadre des régimes d’avantages sociaux, force est de constater qu’il y a place à l’amélioration. Or, ces dernières années, plusieurs études et sondages ont fait état du manque de ciblage des programmes de santé offerts aux employés, de l’absence de communication et de leurs coûts élevés.
Selon un sondage de GoodLife Fitness publié en janvier 2016, 62 % des employeurs sont d’avis que les programmes de santé et mieux-être ne sont pas adaptés aux besoins des employés. Un pourcentage comparable de ces derniers (61 %) envisagerait une meilleure participation aux programmes si ceux-ci leur convenaient mieux. La question se pose : comment jumeler accessibilité, communication et adaptation à des prix convenables?
La technologie au secours
L’utilisation de la technologie facilite certes l’accessibilité à l’information sur la santé, en plus d’offrir une solution à moindre coût. Les plateformes de « navigation santé » favorisent un modèle de prévention en jumelant la technologie et l’intégration des programmes de santé en un guichet unique. Divers degrés de soutien et d’intervention se retrouvent alors à la portée des employés et de leurs personnes à charge. On parle, entre autres, du contenu statique, des vidéos en ligne, des références vers les services de santé publics ou privés, des demandes de soutien par courriel ou de l’assistance téléphonique, et ce, dans l’objectif d’offrir le degré de soutien nécessaire au moment opportun.

Malaise à la médecine du travail de Reims après deux suicides

Par Sophie ConstanzerFrance Bleu Champagne-Ardenne 29 août 2016 

Deux infirmières santé au travail de Reims se sont suicidées à 3 semaines d'intervalle seulement. Les suicides ont eu lieu au domicile des deux femmes, mais des salariés de la médecine du travail de Reims dénoncent un malaise dans la structure.
"Ca m'a troublé, ça m'a ému, j'étais en colère...", souligne d'emblée l'une des salariées de la médecine du travail à Reims qui a accepté de témoigner, anonymement. Voilà ce qu'elle a ressenti quand elle a appris le suicide de deux de ses collègues du service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (SMIRR). Deux infirmières santé travail -sur les 5 que compte le service- se sont suicidées à moins de 3 semaines d'intervalle cet été. La première âgée de 51 ans s'est donné la mort le 23 juillet, et la seconde âgée de 46 ans a été retrouvée morte le 13 août dernier.

Une étude sur les rentes AI octroyées aux jeunes atteints de troubles psychiques identifie des pistes d’action

SUISSE 

Berne, 25.02.2016 - Il existe plusieurs pistes pour éviter plus souvent une invalidité précoce chez les jeunes. C’est la conclusion à laquelle parvient une étude de l’OFAS publiée aujourd’hui, qui analyse le parcours de jeunes malades psychiques entre 18 et 29 ans. L’étude recommande d’encourager la détection précoce et d’accorder plus souvent des mesures d’ordre professionnel, afin que les jeunes puissent acquérir une qualification professionnelle. Le nombre de jeunes bénéficiant d’une rente AI en raison de maladies psychiques est préoccupant ; c’est d’ailleurs l’un des principaux facteurs à l’origine de la réforme « Développement continu de l’AI », actuellement en consultation.

560 000 curistes en 2015 : le succès du thermalisme malgré les polémiques

22.01.2016


Rhumatismes, asthme, eczéma ou même troubles du sommeil et dépression  : pour soigner les affections chroniques, les cures thermales ont le vent en poupe, dopées par le vieillissement et la défiance grandissante vis-à-vis des médicaments, même si leur efficacité reste discutée.

Souffrir ou laisser mourir

LE MONDE ECONOMIE| Par Paul Seabright (Institut d'études avancées de Toulouse)

Pour la seule tranche d’âge de 45 à 54 ans, l’augmentation de la mortalité depuis 1999 a donné quelque 96 000 décès supplémentaires au total jusqu’à la fin 2013. Un chiffre pas très éloigné des 140 000 décès dus au terrorisme dans le monde entier de 2000 à 2014, selon le rapport « Global Terrorism Index 2015 » de l’ONG Institute for Economics and Peace.
Pour la seule tranche d’âge de 45 à 54 ans, l’augmentation de la mortalité depuis 1999 a donné quelque 96 000 décès supplémentaires au total jusqu’à la fin 2013. Un chiffre pas très éloigné des 140 000 décès dus au terrorisme dans le monde entier de 2000 à 2014, selon le rapport « Global Terrorism Index 2015 » de l’ONG Institute for Economics and Peace. JOE RAEDLE/AFP

En ce début d’année 2016, l’humeur est sombre, et l’attention du monde est tournée vers les risques du terrorisme. Si l’économiste vous livre quelques chiffres montrant que d’autres risques de mortalité sont actuellement bien plus graves, passera-t-il pour un optimiste ou un pessimiste ? Je ne fais pas ici référence aux chiffres bien connus des accidents de voiture, qui font tous les dix jours en France autant de victimes que les auteurs des attentats du 13 novembre.
Ce qui me vient à l’esprit est une étude publiée le 8 décembre 2015 par deux économistes de l’université de Princeton (New Jersey), Anne Case et le Prix Nobel 2015 Angus Deaton :« Rising morbidity and mortality in midlife among white non-Hispanic Americans in the 21st century » (Proceedings of the National Academy of Sciences, novembre 2015).
Dans cette étude, les auteurs montrent que la baisse de la mortalité, historiquement connue dans toutes les tranches d’âge dans les pays industrialisés, s’est inversée aux Etats-Unis depuis 1999, et de manière très importante, pour les personnes blanches et non hispaniques âgées de 45 à 54 ans. La cause est une augmentation des suicides, des décès pour cause d’empoisonnement par les drogues ou par l’alcool, ou pour cause de maladie hépatique. Le phénomène est concentré chez les personnes de faible niveau d’éducation.

Le psychiatre, la mère infanticide et le choix des mots

Le psychiatre, la mère infanticide et le choix des mots
Comme expert judiciaire, le médecin-psychiatre Daniel Zagury a fait face à plusieurs tueurs en série comme Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret. (Bruno Coutier pour )

SERIE. L'affaire qui m'empêche de dormir (5/5).Insomnies, réveils en sueur, angoisses… Cet été, "l'Obs" parcourt les nuits de gens de justice tourmentés par une affaire qu'ils racontent, parfois pour la première fois. Cette semaine, le Docteur Zagury et sa "blessure professionnelle".

Appelé devant une cour d’assises, l’expert-psychiatre qui a examiné les plus grands criminels français, devait livrer ses conclusions sur le cas d’une femme accusée. Il ne s’attendait pas à la suite.
Les psychiatres font parfois preuve d’un humour curieux pour masquer leurs propres émotions. Ainsi, une étrange anecdote circule dans l’entourage du docteur Zagury. Presque une histoire drôle ou un gag, dont lui-même ne souhaite pas parler.  
Nous sommes dans les années 2000. Comme expert, ce médecin-psychiatre vient de rencontrer le tueur en série Michel Fourniret, accusé d'avoir avec la complicité de sa femme Monique Olivier, pourchassé, violé et tué au moins 7 jeunes filles. Fourniret est "l'ogre des Ardennes". Il se décrit lui-même comme "un être mauvais et dénué de tout sentiment humain." Le dossier est épouvantable. La France entière frissonnera quelques mois plus tard en découvrant le terrifiant personnage devant une cour d'assises mais pour l’heure, la justice n’en est qu’à l’instruction.

samedi 27 août 2016

Le CHU de Toulouse endeuillé par plusieurs suicides

27/08/2016


Un infirmier s'est donné la mort à l'hôpital Rangueil en juin./DDM
Un infirmier s'est donné la mort à l'hôpital Rangueil en juin./DDM
La souffrance au travail sera certainement un des sujets de cette rentrée, notamment dans le milieu hospitalier. À Toulouse, où un infirmier s'est suicidé sur son lieu de travail (hôpital Rangueil) le 13 juin dernier, le CHSCT (comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail) demande une expertise réalisée par un tiers extérieur au CHU de Toulouse ainsi qu'un moratoire sur les restructurations. Le CHSCT s'appuie notamment sur le chiffre de 4 suicides d'agents hospitaliers survenus en juin 2016 selon le syndicat CGT.

« Diplôme délivré », enfin un film sur la réalité de la profession ?

 par Aurélie TRENTESSE


Les séries, films, voire documentaires sur le monde médical et la profession infirmière sont souvent critiqués par les professionnels de santé car ils sont généralement bien loin de la réalité du terrain. Raphaëlle Jean-Louis, infirmière diplômée d'État, souhaite changer la donne au travers de son premier long-métrage « Diplôme délivré(e) », en cours d'écriture, qui suivra les (més)aventures d'une étudiante en soins infirmiers. Rencontre.
Peu de films abordent la réalité du quotidien des infirmiers. C'est pourtant le défi que va tenter de relever Raphaëlle Jean-Louis, IDE âgée de 28 ans et passionnée de cinéma. La jeune infirmière enchaîne actuellement les contrats à durée déterminée et profite de son temps libre pour s'atteler à l'écriture du scénario de son premier long-métrage « Diplôme Délivré(e) » qui mettra en scène une étudiante en soins infirmiers.

Une fiction pour montrer le quotidien des soignants

remise de prix court-métrage "le dernier arrêt"

Le court-métrage « Le dernier arrêt », de Raphaëlle Jean-Louis, 
a été primé au festival TurboFilm à Reims en 2014.

Raphaëlle a préféré le long-métrage au documentaire car elle souhaitait écrire son scénario en toute liberté. J'ai envie de mettre des touches d'humour, de l'amour, de la sensibilité, de la sincérité… De plus, il existe déjà pas mal de documentaires sur le sujet, et peu, voire pas de fictions, constate-t-elle. Cette fiction n'en sera pas moins réaliste, garantit Raphaëlle.
Au travers de « Diplôme Délivré(e) », Raphaëlle souhaite montrer le beau métier des soignants (aides-soignants, infirmiers), des agents hospitaliers, des cadres de services et l'évolution d'un étudiant dans cet univers car tous ont un rôle indispensable. Comme elle le souligne : toute l'équipe fait tout pour assurer le fonctionnement d'un service, la prise en charge du patient pour son bien-être total, la formation des étudiants sur le terrain, tout cela souvent dans l'urgence due aux conditions de travail de plus en plus déplorables. Pour couronner le tout, la reconnaissance n'est pas souvent de mise. Pas question donc pour Raphaëlle de prendre des pincettes pour raconter le quotidien des soignants et les conditions de travail délétères que va découvrir une étudiante jeune et sans expérience. C'est ce qui fait la force de ce film, assure Raphaëlle. Un regard jeune et neuf, avec des idées et concepts sur le métier d'infirmier, va être confronté à la dure réalité du terrain.

Un stage comme élément déclencheur

Raphaëlle Jean-Louis pense à la réalisation de ce film depuis plusieurs années déjà, mais c'est une expérience de stage qui a été l'élément déclencheur. J'ai passé d'excellents stages, indique-t-elle, mais qu'on le veuille ou non, chaque étudiant a forcément croisé des services et soignants qui les ont laissés perplexes. Le film n'a pas pour objectif de pointer du doigt tel ou tel service, mais simplement de ne pas passer sous silence certains faits. Je ne veux pas rester silencieuse, je veux que l'on nous écoute. Et d'ajouter :  il ne faut pas oublier que les soignants d'aujourd'hui ont été les étudiants d'hier et les étudiants d'aujourd'hui sont les soignants de demain. Si ceux qui ont souffert restent dans le silence, nous ne pourrons jamais régler certains problèmes qui persistent dans les services. L'organisation et les moyens financiers sont les premières causes du mal-être des soignants. Un mal-être qui se reporte parfois sur les étudiants et patients. Ce n'est la faute de personne, mais si nos conditions s'amélioraient, nous pourrions assurer le bien-être du cadre de service, du soignant, des étudiants et de celui qui nous réunit, le patient. Ministère des Affaires sociales et de la Santé si tu nous entends…

illustration Diplôme Délivré


Crédit – Adrien Lecoq


L’art-thérapie : quand créer peut soigner

Les inRocKs   27/08/2016

Loin de la psychanalyse, des thérapies cognitivo-comportementales et des approches psychothérapeutiques où la relation patient-praticien est souvent décrite comme neutre et aseptisée, l’art-thérapie apparaît comme une perspective de soin originale qui utilise le processus de création artistique. Enquête sur une thérapeutique en vogue.


Faut-il ficher les patients ?

Bruxelles, le samedi 27 août 2016 – La trêve estivale nous avait laissé sur une question à certains égards difficilement soluble : faut-il ficher les médecins ? Nous étions revenus sur la tentation de certains groupes de patients d’épingler des praticiens dont les comportements et les déclarations paraissaient faire le lit d’une certaine malveillance voire maltraitance. Tout en remarquant combien ces pratiques mettaient en évidence le désarroi de nombreux malades, nous avions souligné les nombreux écueils d’une telle méthode.

Liste noire

S’il n’existe pas de symétrie parfaite entre les obligations et devoirs d’un médecin et ceux d’un patient, certains manquements des patients pourraient inciter les praticiens à établir eux aussi des "listes". En Belgique, la tentation est franche. L’été a été marqué par la violente agression d’un médecin généraliste, laissé dans un état critique après avoir subi plusieurs coups de couteau de la part d’un patient. Cette attaque a rappelé l'exposition fréquente des praticiens belges à la violence : un récent sondage a ainsi mis en évidence que 63 % ont déjà eu à essuyer les affronts de leurs patients, verbaux mais aussi physiques. Les récits de vols, coups voire même assassinats frappant des praticiens sont ainsi régulièrement relayés. Aussi, les associations de médecins généralistes ont-elles exigé un plan d’action. Le Conseil de l’Ordre des médecins a promis une réaction rapide et notamment l’établissement d’une « liste noire » des patients considérés comme dangereux.
L’idée de ce recensement n’est pas neuve, mais était demeurée inaperçue : seuls douze patients le plus souvent pour des agressions verbales ont été pour l’heure signalés à l’Ordre. Aujourd’hui, l’instance souhaite compléter ces données.

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Yann Algan : « Rien ne peut expliquer que l’école amplifie les inégalités »

LE MONDE IDEES | Propos recueillis par Aurélie Collas et Mattea Battaglia

Dans une école du 19e arrondissement de Paris, en avril 2007.
Dans une école du 19e arrondissement de Paris, en avril 2007. MYR MURATET

L’économiste Yann Algan est professeur à Sciences Po. Spécialiste des politiques publiques et de l’éducation, il est notamment l’auteur de La ­Fabrique de la défiance, coécrit avec Pierre ­Cahuc et André Zylberberg (Albin ­Michel, 2012).
Pour cette rentrée des classes, nous avons eu grand plaisir à faire revivre ­les souvenirs d’école de personnalités du monde politique, artistique, économique… Et si l’on vous demandait, à vous, ce que l’école vous a apporté, que répondriez-vous ?
Je fais partie des personnes qui gardent un souvenir douloureux de l’école. J’étais un élève extrêmement dissipé et clairement en échec scolaire. Que ce soit durant ma scolarité à l’école primaire, à Tahiti, ou celle au collège et au lycée, à Paris, je passais toujours de justesse d’un niveau à l’autre et j’ai même redoublé. « J’espère que vous n’en avez qu’un comme ça ! », ne cessaient de dire les enseignants à ma mère. Cette période restera un trou noir dans ma vie : je me rappelle seulement de quelques phrases stigmatisantes.
Les seuls souvenirs positifs que je conserve sont liés à quelques-uns de mes camarades – c’est à l’école que j’ai construit les plus belles amitiés – et quelques professeurs. Ainsi, cet enseignant de français, en classe de troisième, qui m’a appris l’exigence, la motivation et la persévérance. « Yann, ne t’intéresse pas aux résultats, ce serait à désespérer dans ton cas. Mais il y a une chose que tu dois garder précieusement, c’est ton opiniâtreté. » Son conseil m’a un peu libéré, et peut-être guidé vers mes recherches actuelles sur le rôle des compétences non cognitives, dont la ténacité, l’audace et l’empathie sont la colonne vertébrale.
Ce n’est qu’en terminale que j’ai découvert le plaisir d’apprendre et que je me suis mis à travailler d’arrache-pied. Là encore, grâce à un enseignant : mon professeur de philosophie, M. Cabasso, que je salue.

vendredi 26 août 2016

Au Centre Pénitentiaire de Beauvais: on mise sur le Respect

26.08.2016

Direction le centre pénitentiaire de Beauvais, première maison d'arrêt en France où est expérimenté le module "respect", un programme dans lequel, entre autres choses, les détenus volontaires et admis, ont les clés de leur cellule.

Centre Pénitentiaire de Beauvais
Centre Pénitentiaire de Beauvais Crédits : Clémence AllezardRadio France

Le programme Respect est testé depuis 2014 dans le centre de détention Pémégnan, à Mont de Marsan.

A Beauvais est expérimenté pour la première fois en France en Maison d’arrêt un régime de détention « plus souple », inspiré du modèle du centre de détention de Mont de Marsan, inspiré lui-même du « MODULO RESPETO » espagnol, deux programmes mis en place pour lutter contre les suicides et la violence carcérale qui ont rencontré de vifs succès… Désormais, au « MH3 » de Beauvais, l’un des bâtiments de la prison, les détenus ont les clés de leur cellule…
Passés les moult portiques de sécurité, passé le MH1 : le quartier au régime de détention « classique » donc fermé, passés les cris des détenus cloitrés qui s’apostrophent d’une fenêtre à l’autre, passées aussi les façades colorées et le mur végétal qui les sépare… on arrive au bâtiment MH3 : au régime RESPECT. Respect envers les surveillants, ses codétenus, les locaux communs, sa cellule, soi-même aussi, respect surtout envers les termes du contrat dont le détenu est signataire : tout le monde est volontaire (personnel et détenus) mais ces derniers ont une sorte de permis à point, on part de zéro et on est évalué quotidiennement par les surveillants : une bonne action spontanée (nettoyer la coursive de son étage par exemple) vaut un point, se balader en short dans la même coursive en fait perdre un. Moins 10 points et l’on risque l’exclusion.

5 703 infirmiers victimes de violences en 2014 selon un rapport de l'ONVS

 par .

18 143 personnes ont été victimes d'atteintes en établissement de santé en 2014, dont 5 703 infirmiers, selon le rapport annuel de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) publié le 5 août 2016.
85% des victimes d'atteintes aux personnes sont les personnels des établissements.
En 2014, 14 502 signalements d'atteintes aux personnes (agressions physiques et/ou verbales...) et aux biens (vols, dégradations...), contre 12 432 en 2013, ont été recensés auprès de 337 établissements de santé par l'Observatoire national des violences en milieu de santé qui a publié son rapport le 5 août 2016. En tout, 18 143 victimes ont été touchées par ces atteintes, dont 85% de personnels.

Les infirmiers particulièrement violentés

Dans 85% des cas, les victimes d'atteintes aux personnes sont les personnels des établissements. Le personnel de santé représente à lui seul 94% de la catégorie "personnel victime" et les infirmiers sont touchés dans près de la moitié des cas (45%). 5 703 infirmiers ont ainsi été victimes de violences en 2014, soit 15 par jour. Les autres personnels soignants et les médecins constituent quant à eux respectivement 46% et 9% des victimes.
Tous les services sont concernés par les atteintes aux biens et aux personnes, mais les elles ont principalement lieu en psychiatrie (21%), aux urgences (15%), en médecine (9%), en USLD/Ehpad (9%). Parmi les 10 638 signalements d'atteintes aux personnes recensés, 36,7% sont des injures et insultes, 33.2% sont des violences volontaies, 15,2% sont des menaces physiques, 4,1% sont des menaces de mort. Comme en témoignent les soignants, les agressions peuvent être particulièrement violentes. En psychiatrie par exemple, une  infirmière  s'est fait  agresser (poussée  et  poignets  tordus)  en  voulant  s'interposer  pour  protéger  une  collègue. Lors  de  l'arrivée  des  renforts  hommes,  le  patient  s'est  exécuté  tout  en continuant à insulter et à proférer des menaces sur l'ensemble du personnel. En USLD/Ehpad, une personne âgée était couchée sur le sol, mes collègues et moi même l'avons remis debout  pour m'asseoir et à ce moment la il est devenu agressif et il m’a tordu le poignet droit, témoigne un soignant. Aux urgences, un  adolescent  de  15  ans  est  arrivé  aux  Urgences,  amené  par  les  pompiers. Il était  alcoolisé. Le père a demandé une recherche de stupéfiant dans les urines. Au moment de poser le pénilex, il a commencé à se débattre, à donner des coups de pied, coup de poing dans le visage de l'aide-soignante, indique un infirmier.