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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 8 avril 2016

Diabète de type 2 Vaincre l’insulinorésistance psychologique

08.04.2016
Environ 20 % des diabétiques de type 2 sont sous insuline et ce nombre ne cesse d’augmenter. Cependant, franchir le pas de l’insulinothérapie reste difficile. Dans l’essai DAWN, 52 % des diabétiques de type 2, naïfs d’insuline ont exprimé de l’anxiété à cette idée.
« Des barrières psychologiques persistent chez les patients (peur des hypoglycémies, crainte de ne pas savoir gérer l’insulinothérapie, perte de liberté, sentiment que l’insuline est peu efficace, prise de poids, stigmatisation etc.) mais aussi chez les soignants (crainte d’éventuels problèmes d’observance, réticence chez le sujet âgé, etc.) », énumère le Pr Alfred Penfornis, chef de service endocrinologie-diabétologie (Centre Hospitalier Sud Francilien, Corbeil-Essonne).

Catherine Tourette-Turgis : « Le patient en tant qu’humain et cosoignant est complètement nié »


LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Pascale Santi

Catherine Tourette-Turgis, chercheuse au Conservatoire des arts et métiers, professeure des universités en science de l'éducation, fondatrice de l'université des patients à Paris-VI.
Catherine Tourette-Turgis, chercheuse au Conservatoire des arts et métiers, professeure des universités en science de l'éducation, fondatrice de l'université des patients à Paris-VI. Manuel Braun pour «Le Monde»
C’est un cours à deux voix que mènent, en ce jour de février, Catherine Tourette-Turgis, spécialiste de l’éducation thérapeutique, et Patrick Helle, porteur depuis trente-cinq ans d’une polyarthrite rhumatoïde. Dans cette salle de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC, Paris-VI), il est question de la préparation de la consultation médicale. Lorsqu’un patient pose une question au médecin, bien souvent, ce dernier ne l’entend pas… Un diabétique voit en moyenne son diabétologue trente minutes par an, apprend-on ; il est donc d’autant plus important de savoir ce qu’il veut lui demander.
Bienvenue à l’« université des patients », dans une formation pas tout à fait classique, et pas seulement sur l’estrade. Dans la salle, en effet, les étudiants sont constitués à parts égales de soignants et de patients. Ils sont inscrits au diplôme universitaire (DU) d’« éducation thérapeutique du patient » (ETP), un cursus de 120 heures qui peut accueillir 40 étudiants.

La psychologie est-elle en crise ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par David Larousserie
Souris de laboratoire.
Souris de laboratoire.
Dans les laboratoires de psychologie, on ne parle que de ça. Le « ça » désigne ce qu’on pourrait appeler « la crise de la reproductibilité », autrement dit les nombreux échecs à retrouver expérimentalement des effets publiés dans la littérature scientifique en psychologie sociale ou cognitive. Or c’est un peu le b.a.-ba de la ­recherche que de répliquer une expérience pour en valider les conclusions.
La polémique a enflé fin août 2015, lorsqu’un consortium de plus de 250 chercheurs, l’Open Science Collaboration (OSC), a tenté de reproduire 100 résultats publiés précé­demment. Les conclusions, présentées dans Science le 28 août 2015 (Le Monde du 2 septembre), ont fait du bruit : moins de la moitié des résultats originaux ont été retrouvés…

Lille : sur YouTube, deux psychiatres créent une chaîne sur les maladies mentales qui cartonne

PAR EMMANUEL CRAPET 06/04/2016

Psylab, c’est 800 000 vues sur YouTube et déjà 35 000 abonnés : à l’origine de cette chaîne pensée pour démystifier les maladies mentales, deux psychiatres, dont le Lillois Christophe Debien, (ancien chef) des urgences psy du CHRU.


Christophe Debien et son ancien externe, Geoffrey Marcaggi. Photo Julie Scotto



jeudi 7 avril 2016

Taine, Gérard de Nerval, Hoffmann… quelques cas célèbres d’autoscopie

Alain Létot    07.04.2016

On sait ce qu’on entend par autoscopie : la vision de son « moi », le dédoublement de sa personnalité, une hallucination spéciale qui vous fait voir votre propre image surgissant tout à coup devant vous.
Michea a rapporté le cas d’un médecin aliéniste allemand, le docteur Brosius (de Bendorff) qui raconte avoir produit à volonté sa propre image. Cette image posait devant lui quelques secondes.
Taine a raconté, de son côté, qu’à la fin d’un rêve assez long sa propre figure lui apparut assise dans un fauteuil avec une robe de chambre à raies noires. « Elle s’est tournée vers moi, dit-il, et l’effroi a été si grand que je me suis réveillé en sursaut. » On retrouve des récits analogues dans la plupart des auteurs de contes fantastiques. Ainsi, dans le « Cœur de pierre » de Hoffmann, un grave conseiller aulique dit qu’en ouvrant la porte d’un pavillon, il y trouva son double… Tandis qu’il regardait et écoutait ce que faisait et disait son autre « moi », il vit entrer le double d’une de ses amies…

Les préjugés... Les préjugés ethniques ont la peau dure chez les Américains ... médecins compris !

07.04.2016

Les préjugés



Les Proceedings of National Academy of Science (PNAS) viennent de publier uneétude inhabituelle pour la ligne éditoriale de cette revue américaine hautement scientifique. Son titre : « les biais raciaux dans la prise en charge de la douleur et les fausses croyances sur les différences biologiques entre les Noirs et les Blancs ».

mercredi 6 avril 2016

Tous les infirmiers du bloc opératoire de l'hôpital de Périgueux en grève

Par Jeanne-Marie MarcoFrance Bleu Périgord   6 avril 2016
Les infirmiers manifestent devant l'hôpital de Périgueux
Les infirmiers manifestent devant l'hôpital de Périgueux © Radio France - Jeanne marie Marco
Les infirmiers du bloc opératoire de Périgueux dénoncent un manque criant d'effectif. Si des infirmiers ne sont pas rapidement recrutés, la sécurité des patients serait remise en cause selon les grévistes.
Si vous deviez vous faire opérer ce mercredi à l'hôpital de Périgueux l'intervention a certainement été reportée. Tous les infirmiers du bloc opératoire sont en grève (soit une vingtaine), seules les urgences sont assurées avec quatre infirmiers d'astreinte. Les patients qui devaient être opérés ont été prévenus la veille.


CHU de Nantes : mouvements sociaux à tous les étages

06/04/2016
CHU-NANTESNantes(Breizh-info.com) – Après plus d’un mois de grève, les personnels des urgences – infirmiers, aide-soignants, agents des services hospitaliers qualifiés (ASHQ), brancardiers – du CHU de Nantes viennent de suspendre leur mouvement après avoir obtenu satisfaction sur une partie de leurs revendications. Mais d’autres mouvements sociaux ont commencé dans d’autres services ou sont sur le point de l’être. Au CHU de Nantes, cela craque de partout. Sous-effectifs et profondes incertitudes minent le mastodonte hospitalier nantais. Les urgentistes demandaient un poste médico-psychologique supplémentaire afin qu’il y ait toujours deux infirmiers médico-psy par semaine afin d’assister les personnels médicaux. Ils souhaitaient aussi qu’il y ait de façon pérenne une infirmière pour gérer, la nuit, les patients en attente de soin. Enfin, ils voulaient voir porter l’indemnité d’insalubrité à son taux maximum. Celle-ci est accordée quand les conditions de travail sont difficiles – que les installations soient salubres ou non – et notamment lorsque les personnels font face à des violences. « Il s’agit de patients qui arrivent à l’hôpital sous l’emprise de drogues et d’alcool essentiellement », nous précise Olivier Terrien, délégué CGT du CHU. « Ils sont souvent violents envers ceux qui les soignent ; il y a aussi les familles de certains patients, ou ceux qui ont des atteintes psychologiques ou psychiatriques ». Pendant leur grève, les urgentistes continuaient à travailler : dans la fonction publique hospitalière, il y a une obligation de service minimum, et les personnels grévistes ou non sont assignés pour que l’activité continue.

XVèmes rencontre de la Criée, Le Collectif à venir, 10 et 11 juin 2016.

La Criée, Collectif de recherche sur l'institutionnel et l'éthique à Reims



Le Collectif à venir

Nous poursuivrons, sur les traces des années précédentes, les échanges sur les enjeux des pratiques de la Folie qui se posent aujourd’hui dans un contexte culturel et politique inédit. Le « moment St Albanais » avait suscité l’émergence de la Psychothérapie Institutionnelle et du désaliénisme s’appuyant sur quelques psychiatres d’avant-garde. Une période où la promotion de la politique de secteur, l’essor de la psychanalyse donnaient l’impression d’une ouverture de la Culture à l’inconscient freudien, mais aussi à une psychiatrie luttant contre sa fondation ségrégative et œuvrant à des « alternatives à l’Asile ». De multiples tentatives ont ainsi vu le jour théorisant leur expérience avec des idéaux humanistes, marxisants, libertaires qui n’avaient pas forcément de grande cohérence conceptuelle, mais qui traduisaient l’effervescence du « moment 68 » et de ses suites. Les années 80 auront été marquées par la reconnaissance légale du secteur, pour très vite aboutir, dans un mouvement de retournement pernicieux, à l’idée d’une évaluation généralisée des pratiques, afin de les rendre mesurables et « normalisées ».


Par cette lettre le collectif des 39 souhaite partager ses inquiétudes et ses actions avec vous.


La récente déclaration de Mme Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté dénonçant la situation de l'hôpital de Bourg en Bresse et les manquements des autorités ( ARS et HAS ), les réactions à minima du ministère et plusieurs articles de presse ont mis sur la place publique des faits que nous dénonçons depuis longtemps, notamment évoqués avec force lors du colloque au Sénat en septembre dernier. Faits qui ne peuvent que nous conforter dans nos prises de position et notre action que d’aucuns parfois trouvent exagérées ou déplacées. Nous avons écrit à quelques uns une tribune parue dans Libération, version électronique du jeudi 31/03 pour contribuer au débat et faire valoir la position des 39 au plus grand nombre.

Continuer à réagir et faire entendre d'autres voix sur l'actualité de la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) et poursuivre nos réflexions sur la contention et ses pratiques désormais trop banalisées et même référencées, sont plus que jamais d’importance.
Les journées de la « folie ordinaire» à Reims il y a plusieurs jours ont été un des lieux de ces expressions qui nous sont chères, tout comme à Avignon lors des journées du «Point de Capiton".

D’autres événements à venir, là où des actifs sont engagés dans le refus de cette imposition d'une psychiatrie oublieuse de son histoire sont des moments propices à des prises de parole dans ces événements programmés et inscrits dans les rendez-vous annuels ; nous pensons là l aux « XVèmes rencontres de la Criée de Reims » les 10 et 11 juin ou encore à l’évènement de St Alban les 17 et 18 juin. Peut-être aussi à Toulouse avec nos amis des « Psycausent » et encore ailleurs pourquoi pas ?
Tenir bon et ne rien lâcher ! »

mardi 5 avril 2016

Santé mentale et détention : Human rights dénonce la « double peine »

Coline Garré  05.04.2016



Prison

L'organisation non gouvernementale (ONG) Human rights watch (HRW) mêle sa voix auconcert d'accusations contre les conditions de détention en France, en consacrant unrapport à la « double peine » subie par les personnes présentant des troubles psychiatriques, rédigé à partir de la visite de huit prisons, de 50 entretiens réalisés avec des prisonniers, et de rencontres avec des membres du personnel pénitentiaire et des équipes médicales. 
La prison est intrinsèquement difficile (les détenus sont sept fois plus susceptibles de se suicider que le reste de population lit-on dans l'introduction). Son impact est encore plus délétère chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques, assure HRW, en raison de la stigmatisation dont elles sont l'objet de la part d'autres détenus, de l'angoisse causée par l'enfermement, de la surpopulation, ou encore de l'absence de prise en charge adéquate.

L’enfant et le vapotage passif

 25/03/2016

L. RÉFABERT,
Allergo-pneumo-pédiatre, Paris
La forte progression des ventes de cigarettes électroniques pose de nombreuses questions qui interrogent toute la population, mais nécessitent des réponses d’autant plus urgentes qu’elles concernent également les enfants et les adolescents. On connaît bien la réalité et la nocivité du tabagisme passif. Qu’en est-il du vapotage passif  ? 

Le sentiment de honte entretient la dépression

31/03/2016

Le sentiment de honte joue un rôle significatif sans l’apparition et le maintien des symptômes dépressifs. Une équipe portugaise a étudié l’association de la honte et de la dépression chez plus de 350 adultes.

Des conséquences sociales du recours croissant aux neuroleptiques

24/03/2016

Partout en Europe, rappelle European Psychiatry, le recours aux « traitements antipsychotiques » (autrement dit aux neuroleptiques) augmente, et cette inflation thérapeutique est d’autant plus marquée que ces produits sont de plus en plus utilisés sur un mode « off-label », c’est-à-dire en dehors de leurs indications officielles, stipulées dans leurs autorisations de mise sur le marché (AMM), lesquelles concernent principalement les psychoses et certains cas de troubles bipolaires.
Une recherche effectuée au Royaume-Uni[1] avait ainsi montré que, pour la plupart des neuroleptiques, seule « moins de la moitié » des patients reçoit ce type de médicaments pour une indication approuvée par leur AMM, et ces prescriptions de « première ligne » (primary care) interviennent sans preuve d’une efficacité hors de l’AMM, et malgré l’absence d’un rapport bénéfices/risques favorable.

Le projet de décret GHT est encore modifié pour rendre obligatoire le projet de soins partagé

Onze jours après avoir déjà coupé dans le vif pour réécrire son projet de décret GHT, le ministère de la Santé en propose encore une nouvelle version. La quatrième du nom. Le texte inscrit dans le marbre le projet de soins partagé et scelle l'existence d'un comité territorial des élus. Quant au SIH convergent, son déploiement devient progressif.
Ce 5 avril, le ministère des Affaires sociales et de la Santé a proposé une quatrième version de son projet de décret relatif aux groupements hospitaliers de territoire (GHT). Par rapport au précédent texte présenté le 24 mars dernier comportant des modifications rédactionnelles majeures, le nouvel opus — dontHospimedia a obtenu copie (à télécharger ci-contre, avec également la troisième version) — contient nettement moins de corrections. Il confirme toutefois le travail de simplification d'ores et déjà enclenché dans la troisième version. De même que les six mois supplémentaires accordés pour finaliser le projet médical partagé, la systématisation d'un collège médical ou d'une commission médicale d'établissement (CME) de groupement ainsi que d'une représentation des usagers de territoire, l'exclusion de l'approvisionnement des produits pharmaceutiques des achats, etc. Où sont donc alors les nouveautés ?

La psychiatrie fait son apparition

D'une part, le projet de soins partagé n'est plus une possibilité, il devient pleinement obligatoire. Ce qui ne sera pas pour déplaire aux directeurs des soins, qui plaidaient instamment en ce sens. D'autre part, le système d'information hospitalier (SIH) convergent du GHT est désormais "progressivement" déployé jusqu'au 31 décembre 2020. La précédente formulation le rendait à cette même date "opérationnel". Au passage, ce SIH convergent "se compose d'applications identiques pour chacun des domaines fonctionnels" et non plus d'"une application identique pour chacun des domaines fonctionnels". La quatrième version du projet de décret fait également mention de la psychiatrie, jusqu'alors totalement laissée de côté dans l'écriture : "La mise en œuvre du projet médical partagé s'appuie, le cas échéant, sur les communautés psychiatriques de territoire afin d'associer les établissements publics de santé autorisés en psychiatrie qui ne sont pas parties au groupement".

Quelle est la meilleure réponse à l’ubérisation ? Les collectifs !

Par  le 04/04/16 

On peut s’en prendre aux algorithmes ou aux limites de l’économie collaborative (voire notre dossier). Mais sont-ils les seuls en cause ? Aux récents Etats généraux de la révolution numérique, Noémie de Grenier, de la coopérative d’activité Coopaname, rappelait que pour répondre à l’individualisation de la société que nous proposent les entreprises algorithmiques – les entreprises du travail à la demande comme Uber ou Take eat easy, ces entreprises de la Gig Economy, cette économie des petits boulots -, il existe déjà des réponses basées sur la solidarité.
L’économie sociale a donné naissance aux syndicats, aux associations et aux formes coopératives. Se rassembler pour se protéger les uns les autres est depuis longtemps une aspiration de la société. En Belgique, où le statut d’autoentrepreneur n’existe pas, expliquait-elle, les aspirants coursiers de Take eat Easy ont du s’inscrire chez SMart, une coopérative pour obtenir un statut leur permettant de travailler d’une manière indépendante. Face à ce soudain afflux de nouveaux indépendants, SMart a pu plus facilement les identifier et leur permettre de se coordonner les uns avec les autres, explique également le journal belge Le Vif dans le dossier qu’il consacre au problème. Après avoir aidé les coopérateurs à prendre la mesure des mauvaises conditions de rémunération qu’offrait Take eat Easy, la coopérative a lancé une convention-cadre pour aider les coopérateurs souhaitant travailler avec ce type de plateformes, visant à imposer des conditions de travail décentes (salaire horaire minimum avec un montant de base garantie par soirées, comprenant les temps d’attente, ainsi que des obligations en matière d’assurance ou d’équipement…).
En fait, rappellait Noémie de Grenier, pour se prémunir des risques d’auto-exploitation, l’organisation collective reste la meilleure réponse. Si la coopérative se défend d’être l’unique solution à l’ubérisation, Noémie de Grenier souligne que “l’individualisation induit toujours de la précarité”. Le travail isolé et précaire n’est jamais émancipateur. Bien des auto-entrepreneurs travaillent en-deçà du Smic, même après plusieurs années sous ce régime.

lundi 4 avril 2016

Des rats dépressifs guéris grâce à des parcs d'attraction


Des rats dépressifs guéris grâce à des parcs d'attraction
Un rat étudié en laboratoire (illustration) ((ADRIEN BARBIER / AFP))

On peut soigner des rats même prédisposés à ce mal du siècle grâce à une simple "psychothérapie" ludique. Et pourquoi pas nous ?

Tout rongeur plongé dans un bain de rigolade en ressort guéri de la dépression, selon une étude publiée ce 29 mars. C’est grosso modo ce qu’une chercheuse américaine vient de démontrer. Une cure de quelques semaines dans un environnement stimulant et ludique a ainsi arraché à la déprime des rongeurs pourtant spécialement prédisposés à cette maladie.

Une personne sur cinq

Tristesse, perte du goût de la vie, de l’appétit, fatigue, nuits blanches et idées noires, mémoire qui flanche... la dépression touche, selon l’Inserm, un Français sur cinq au cours de sa vie, avec des épisodes plus ou moins longs et récidivants. Pour ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, Eva Redei, chercheuse en psychiatrie à l’université de médecine de Northwestern, près de Chicago aux Etats-Unis, a spécialement élevé des rats afin de les rendre potentiellement dépressifs. Sur une trentaine de générations, elle a sélectionné et fait se reproduire des animaux porteurs d’un maximum de gènes y prédisposant. Jusqu'à donner naissance à une lignée quasi prédestinée.

Cannabis légal ? Un tabou mortel

Par Jonathan Bouchet-Petersen — 4 avril 2016
Au fil des années, c’est devenu un impensé à gauche et même un tabou. Au début du quinquennat, le simple fait pour l’alors ministre de l’Education, Vincent Peillon, de juger publiquement qu’un débat sur la dépénalisation du cannabis était légitime lui avait valu un rappel à l’ordre de Matignon. Durant la campagne de la primaire, en 2011, François Hollande n’avait-il pas été le candidat en lice le plus fermé sur le sujet ? «Cessons de penser qu’on va régler les problèmes de trafic dans les quartiers car on l’aurait légalisé», avait-il lancé en juin 2011, lors d’un débat organisé par le Collectif du 21 avril. A l’opposé du PRG Jean-Michel Baylet, qui avait défendu la légalisation dans les débats de la primaire, mais qui a remisé ce combat depuis qu’il est entré au gouvernement.
Si la gauche au pouvoir est complexée sur le sujet, au mépris du pragmatisme qu’elle se plaît à revendiquer dans bien des domaines, c’est bien sûr par peur du procès en laxisme que ne manqueraient pas de lui intenter la droite (qui prône en Ile-de-France un dépistage des lycéens) et l’extrême droite. Durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, le 26 avril 2012 sur France 2, François Hollande avait lancé cette mise en garde à ceux dans son camp qui préconisaient un assouplissement de la réglementation : «Tout message envoyé [dans ce sens] serait regardé comme un signal de faiblesse.»
Inflammable, ce débat est souvent mal posé.

L’avenir de la psychiatrie en Algérie compromis par des luttes de clans

El Watan.com 04.04.16

 
	Hôpital psychiatrique à Alger


Jusque-là, les luttes pour le pouvoir dans le monde de la psychiatrie dans notre pays étaient feutrées. Tous les coups étaient permis, mais il y avait encore un peu d’élégance, un peu de classe, les apparences étaient en quelque sorte sauves. Une gué-guerre qui n’avait pas encore envahi l’espace public, une partie d’escrime à fleurets mouchetés. La psychiatrie ne faisait pas exception aux autres disciplines médicales. Aujourd’hui, l’affrontement est acharné. Il a atteint les limites de l’insoutenable, de l’inacceptable. Il est féroce, il n’y a plus de place à la hauteur d’esprit, au raffinement, à la majesté. Il n’y a aucun état d’âme.
Le 5 mai prochain, deux rencontres de psychiatrie seront organisées à Alger. L’une à l’hôtel Aurassi, à l’initiative de la Société algérienne de psychiatrie (SAPsy), qui organise ses «19es journées nationales de psychiatrie», l’autre — la «première Journée internationale de psychiatrie universitaire» — se déroulera à l’hôtel Hilton et a été initiée par un ensemble de psychiatres, chefs de service.
Comme d’autres confrères sans doute, j’ai reçu les deux appels à communication. La question qui se pose à moi — si l’envie me prenait de proposer une communication à l’une et à l’autre rencontre —  est de savoir comment je dois faire pour être présent en même temps à ces deux endroits ? Mission impossible, à moins d’avoir des dons d’ubiquité. L’autre question est de savoir comment feront les psychiatres (et les autres médecins) qui voudront participer aux deux manifestations ? Chose ardue, chacun en conviendra. Que cache cette situation ? La réponse est évidente et — de mon point de vue — ne souffre aucune équivoque.


Si « Le Généraliste » était paru en avril 1917 La presse et le cinéma, instigateurs de la criminalité précoce

04.04.2016

La criminalité précoce a quadruplé en quelques années. Un des facteurs les plus importants de la mise en action des instincts criminels est, sans contredit, la presse ; un autre facteur, non moins important, est le cinéma. Le danger de ces deux facteurs est considérable, par la publicité donnée aux actes de violence avec le récit et l’image. Le journal, le journal illustré surtout, le roman cinématographique aux drames sensationnels, sont les principaux agents de la contagion et de la propagation du crime.
Aubry, dans son étude d’anthropologie criminelle sur la « Contagion du meurtre », cite un grand nombre de faits démonstratifs.
Le nombre des meurtres ou des tentatives de meurtre commis par des enfants à la suite d’un récit, d’une lecture ou d’un spectacle, est inconcevable.
« Un de mes amis, raconte Marc, dans son livre De la folie, faillit, dans son enfance, succomber au jeu du pendu. Une exécution capitale ayant eu lieu dans la ville de Metz, lui et plusieurs de ses camarades crurent devoir imiter ce triste exemple, qui avait produit sur eux une vive impression. Il fut choisi pour le patient, un second pour confesseur, et deux autres se chargèrent du rôle d’exécuteurs. Ils le pendirent à la rampe d’un escalier et, ayant été troublés dans leur jeu, ils se sauvèrent en oubliant le pauvre pendu, que des personnes, survenues heureusement à temps, détachèrent et rappelèrent à la vie déjà prêt de s’éteindre. »