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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 25 novembre 2015

Un meurtre sur cinq est le résultat de violences au sein du couple en France : loin d’être des « fait divers », c’est une question politique centrale.

23 novembre 2015


Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’encontre des femmes. Isabelle, Sylvie, Amina, Elisabeth, Géraldine, Samia, Martine, … depuis 2006, 1 259 femmes ont été assassinées partout en France par leur conjoint ou ex-conjoint (Ministère de l’Intérieur, Délégation aux victimes, 2006-2014 [1]). Les meurtres imputables aux violences au sein du couple représentent près d’1 meurtre sur 5 commis en France [2].
Ces meurtres résultent d’histoires toutes singulières. Mais ils sont tous liés par un même type de violence : des violences sexistes faites aux femmes parce qu’elles sont des femmes [3]. C’est cela que l’on nomme aussi « violences faites aux femmes », « violences de genre » ou « féminicides ». Ces violences s’inscrivent dans un système de domination qui fait des femmes des « êtres inférieurs » et non des égales. Ces violences génèrent et maintiennent des inégalités entre les femmes et les hommes dans tous les domaines.
Il ne pourra y avoir d’égalité entre les femmes et les hommes tant que les violences faites aux femmes continueront à faire système, tant que ces violences continueront à alimenter l’insécurité des femmes, entraver leur liberté, affecter leur santé. Mais également celles des enfants : 143 000 enfants vivent dans des ménages où des femmes adultes sont victimes de violences conjugales, physiques et/ou sexuelles [4]. 

mardi 24 novembre 2015

Frères et sœurs : les oubliés de la psychiatrie

 Médecin psychiatre, chef de service au Centre hospitalier Le Vinatier

Accueillir, rencontrer, travailler en partenariat avec les familles des patients souffrant de troubles mentaux est aujourd'hui une pratique recommandée dans l'exercice quotidien de tout psychiatre de service public. Or cela n'est pas toujours allé de soi.
La place des familles en santé mentale
En effet, les représentations autour de la place des familles en santé mentale se sont fondamentalement modifiées ces dernières décennies. Autrefois perçue comme cause des troubles la famille est devenue progressivement une ressource. Ce glissement est concomitant avec le mouvement de désinstitutionalisation, ou de sortie des patients de l'hôpital. Ce dernier est devenu un lieu de soins de la crise, les soins au long cours se poursuivant en ambulatoire à l'extérieur. Les patients retournent alors au domicile familial pour le plus grand nombre.
Les familles retrouvant leur place d'aidant naturel, leur implication redevient majeure tandis que leurs liens s'intensifient et se structurent avec le personnel soignant, notamment avec le soutien des associations de famille, acteurs incontournables dans les politiques de santé mentale. Mais que recouvre ce terme de famille, et par quels membres est-il incarné ?
Les troubles mentaux graves de l'adulte, telle la schizophrénie, émergent bien souvent à la fin de l'adolescence, à une période de vie où les sujets sont encore au domicile familial. Les parents sont naturellement les interlocuteurs privilégiés des soignants. Mais qu'en est-il de la prise en compte de la fratrie ?

Psychiatrie. Un témoignage en forme de thérapie

Le Télégramme 23 novembre 2015 / Propos recueillis par Jean Le Borgne

Propos recueillis par Jean Le Borgne Anorexique puis boulimique et enfin dépressive, elle témoigne, dans un livre, de ses années de douleur. Le récit d'une femme écorchée vive par la vie qui souhaitait partager sa victoire, face à la maladie. 


À travers son livre « Sur le fil du rasoir », Blanche de Parcou (son pseudonyme), 55 ans, témoigne de ses années noires ponctuées d'hospitalisations en psychiatrie et de tentatives de suicide. « Cinquante ans de ma vie de malade psychique passant de l'anorexie à la boulimie et à la dépression pour aboutir à un diagnostic final de borderline », résume l'auteur, qui consacre aujourd'hui beaucoup de temps aux malades, bénévolement. Désormais installée dans le Centre-Finistère, elle évoque dans son récit les obstacles qu'elle a pu rencontrer. À commencer par « l'enfermement sous camisole chimique, pendant près d'un an, dans un hôpital du centre de la France ».



Guyane : la tragédie du suicide chez les Amérindiens

  • Par Philippe Triay le 23/11/2015  





  • En Guyane, le taux de suicide chez les Amérindiens est dix fois plus élevé que dans l’Hexagone. Quelles sont les causes et les conséquences de ces actes ? Eléments de réponse avec Joëlle Tinaut, psychologue, auteur d’un doctorat sur les comportements suicidaires chez les Wayanas. 
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  • Amérindiens de Guyane lors d’une marche commémorant la Journée internationale des peuples autochtones, en août 2013. © AFP/JODY AMIET
    © AFP/JODY AMIET Amérindiens de Guyane lors d’une marche commémorant la Journée internationale des peuples autochtones, en août 2013.  

    En Guyane, la problématique du suicide chez les Amérindiens est une question tragique et récurrente, difficile à appréhender pour les services sociaux et de santé qui semblent démunis et incapables d’enrayer la situation. Selon l’association Ader (Actions pour le développement, l'éducation et la recherche), qui mène des actions de prévention et d’accès aux soins auprès des communautés amérindiennes, « depuis 1999, les comportements suicidaires ont augmenté de façon significative dans les villages amérindiens du Haut Maroni ». 


De la dimension culturelle de l’effet placebo

12/11/2015

Dinesh Bhugra (Professeur émérite de Psychiatrie au King’s College de Londres, au Royaume-Uni)  et Antonio Ventriglio (psychiatre à l’Université de Foggia, en Italie) s’interrogent sur la possible (voire très vraisemblable) « influence de la culture sur la réponse à un placebo. » En effet, l’appartenance du sujet à une culture donnée détermine en grande partie ses « schémas cognitifs et interprétatifs », de façon implicite ou inconsciente, en particulier pour la connaissance de ses troubles, du sens à leur donner, et du cadre nosographique et thérapeutique auquel se fier. Par exemple, expliquent les auteurs, les patients de Taïwan « attendent que des médecins allopathes leur prescrivent des injections, alors qu’en Chine (continentale), les préférences des malades vont à la phytothérapie. »

De la télémédecine pour prendre en charge les addictions

18/11/2015
L'utilisation de la télémédecine dans le traitement des addictions reste encore limitée. Pourtant, grâce à la suppression des barrières temporelles et géographiques, la télémédecine offre un grand potentiel dans l’amélioration des traitements et de l’accompagnement des personnes dépendantes. Elle offre aussi aux cliniciens les moyens d'accroître le contact avec les patients pendant et après le traitement.
Les auteurs se sont intéressés à un projet, mené de Février 2013 à Juin 2014, d’utilisation des services de télémédecine dans l’aide au traitement de l’addiction dans cinq états et un comté américains. L’objectif est d’évaluer de façon qualitative l’apport de plusieurs modalités de télémédecine : la prise en charge par téléphone, le dépistage et le traitement par internet, la vidéoconférence, les applications mobiles sur smartphones et le recours aux mondes virtuels.

Peut-on croire à la thérapie comportementale sur internet ?

 20/11/2015

Pour la prise en charge des dépressions, certains patients et certains praticiens préfèrent éviter les traitements anti-dépresseurs et se tournent vers les thérapies cognitivo-comportementales (TCC). Les professionnels la pratiquant sont toutefois peu nombreux et c’est peut-être pour cette raison que des programmes interactifs ont été développés sur internet, permettant aux patients de suivre leur thérapie par l’intermédiaire de leur ordinateur. Le National Institute of Health and Care Excellence (NICE) mentionne cette méthode dans le traitement de première ligne de la dépression. Certains programmes ont été développés par des sociétés commerciales et sont  payants, d’autres ont été mis en place par le secteur public ou des instituts de recherche et sont gratuits.

Toxicité rénale chronique du lithium : surtout les femmes jeunes

22/11/2015

Le lithium est le traitement le plus efficace du trouble bipolaire mais le risque de développer une insuffisance rénale chronique est un obstacle majeur à sa prescription. Dans une méta-analyse de 2012, le risque d’insuffisance rénale chronique terminale était cependant jugé faible (0,5 à 1 %), mais la plupart des études analysées évaluaient ce risque sur une durée courte. Les facteurs influençant ce risque demeurent peu connus.

Le Danemark entre prévention et réhabilitation de ses jihadistes

Par  — 
Devant la mosquée de Grimhojvej, à Aarhus, en décembre 2014.
Devant la mosquée de Grimhojvej, à Aarhus, en décembre 2014. Photo Jan Grarup. Laif. Rea

A Aarhus, foyer danois d’aspirants extrémistes, les pouvoirs publics tentent d’accompagner les jeunes radicalisés. Un programme de supervision qui pourrait inspirer à l’étranger.


lundi 23 novembre 2015

DPC spécifique, prescriptions de psychotropes : MG France tire déjà les leçons des attentats

23.11.2015

Après les attentats parisiens, MG France souhaite que les pouvoirs publics facilitent l’organisation des formations continues nécessaires pour accompagner les médecins dans la prise en charge des événements « post-traumatiques ». « Tous les jours je reçois des patients qui parlent des attentats », souligne le Dr Claude Leicher, président de MG France.
Une opération de sensibilisation à l’état de stress et à la prise en charge spécifique des patients (diagnostic, repérage etc.) a été lancée par le syndicat la semaine dernière.

Attentats : réduire les séquelles psychiques

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Pascale Santi et Sandrine Cabut
CAROLINE GAMON
Comment prendre en charge les blessures psychiques des milliers de personnes endeuillées, blessées, ou témoins des attentats du vendredi 13 novembre, à Saint-Denis et à Paris  ? Les mairies, associations de victimes d’attentats, services de santé mentale… se sont mis en ordre de marche pour assurer un soutien psychologique en urgence. Des numéros de crise ont été ouverts, notamment le 0 800 40 60 05.
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) a ainsi déployé un triple dispositif d’une ampleur inédite pour assurer une aide psychologique à son personnel, tandis que des entreprises et leurs mutuelles proposaient aussi une assistance. Objectif de cette mobilisation générale  : apaiser le choc et si possible prévenir les séquelles psychiques, dont l’état de stress post-traumatique (ESPT) est le plus emblématique.

Attentats : quel suivi psychologique pour les victimes de janvier ?

LE MONDE| Par Sandrine Cabut et Pascale Santi
Janvier 2015, à Paris. Le rédacteur en chef de « Charlie Hebdo » Gérard Briard soutient le dessinateur Luz à l'issue d'une conférence de presse.
Janvier 2015, à Paris. Le rédacteur en chef de « Charlie Hebdo » Gérard Briard soutient le dessinateur Luz à l'issue d'une conférence de presse. MARTIN BUREAU/AFP
Comment vont les victimes des attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, des attaques de Montrouge et de Dammartin-en-Goële  ? Comment sont-elles prises en charge  ? Pour évaluer l’impact de ces drames, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a lancé une enquête auprès de 400 personnes présentes sur les quatre lieux  : victimes directes ou endeuillées, témoins et intervenants (secouristes, forces de l’ordre). Pour cette étude, appelée « Investigation des manifestations traumatiques post-attentats et de la prise en charge thérapeutique et de soutien  » (Impact), une vingtaine de psychologues spécialisés se sont entretenus avec les participants durant une ou deux heures, entre le 1er juin et le 30 octobre.

Psychiatrie 3.0

e-alsace.net 23 novembre 2015 |

Brumath : psychiatrie 3.0


Lors d'un colloque consacré à la psychiatrie qui se déroulait à Brumath (67), les intervenants se sont intéressés à l'apport des nouvelles technologies dans leur domaine.

Le "Colloque soignant 2015" avait choisi le thème "Qu'est-ce qui bouge en psychiatrie. Innovation, évolution, révolution". Les organisateurs auraient même voulu le nommer "Psychiatre 3.0", pour inviter à imaginer la psychiatrie de demain.

Psyche : un tee-shirt connecté

Hervé Javelot, référent recherche pour l’EPSAN (Etablissement public de santé Alsace Nord), pharmacien et docteur en neurosciences, a parlé d'un projet européen baptisé "Psyche" auquel il participe. Le projet européen Psyche a pour objet l’évaluation de la capacité d’un système de monitoring à détecter et à prédire les changements d’humeur chez des patients cyclothymiques ou présentant un trouble bipolaire à cycles rapides.

Handicap et protection de l’enfance : des droits pour des enfants invisibles

20 Novembre 2015


A l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre, le Défenseur des droits et la Défenseure des enfants, son adjointe,  rendent public leur rapport annuel sur les droits de l’enfant.

Saisi de multiples réclamations provenant de parents, d’associations ou de professionnels, le Défenseur des droits a voulu consacrer son rapport sur un sujet peu connu et peu traité : les enfants en situation de handicap et pris en charge par les services de la protection de l’enfance.


L’absence de droits nuit gravement à la santé mentale des personnes étrangères

Le 12 octobre 2015, l'Observatoire de l'enfermement des étrangers lance un débat sur la santé mentale des personnes étrangères, avec la participation d'Antoine Lazarus, vice-président du Centre Primo Levi.

De nombreuses personnes exilées souffrent d'altération de leur santé mentale (troubles mentaux, troubles du comportement, troubles psychiatriques, détresse psychologiques…) notamment en raison du parcours migratoire, des violences et persécutions parfois subies dans le pays d'origine ou au long du chemin vers l'exil, de la séparation familiale, de la perte des repères culturels et linguistiques… 

Ces souffrances sont souvent aggravées par un contexte de précarité, d'incertitude dans la pérennité de leur séjour en France et dans l’avenir en général. A ce contexte s’ajoutent la menace voire l’expérience d’un enfermement administratif ou carcéral, et le risque permanent d’un éloignement forcé.


Pénurie de psychiatres et pédopsychiatres

QUEBEC  VALÉRIE BIDÉGARÉ 22 novembre 2015

L’AMPQ ne « fait que combler les départs à la retraite » et reste craintive face à l’avenir


Amorcée depuis un moment déjà, la pénurie de main-d’œuvre en psychiatrie et pédopsychiatrie est loin de s’apaiser, mettant en situation de crainte l’Association des médecins psychiatres du Québec, qui parvient tout juste à combler les départs à la retraite.
La présidente de l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ) parle d’une pénurie «relative» de psychiatres puisque leur nombre devrait s’élever à 15 par 100 000 de population alors que le ratio est de 14 pour 100 000.
«Le nombre de psychiatres au Québec depuis 10 ans a augmenté de 1 % ou 2 %, mais pas de façon significative. On a peut-être 50 psychiatres de plus à travers la province qu’il y a 10 ans. [...] On ne fait que combler les départs à la retraite», a déploré Karine Iguartua.

dimanche 22 novembre 2015

La psychothérapie offerte à distance dans le cadre d'un projet universitaire

RADIO-CANADA  21 novembre 2015
Daniella DaPonteDaniella DaPonte, doctorante en psychologie à l'Université de Moncton  Photo :  ICI Radio-Canada/Pierre
Daniella DaPonte, doctorante à l'Université de Moncton, travaille sur un projet dont le but est de tenter de combler le manque de ressources par endroits au pays pour les personnes atteintes de troubles d'anxiété ou de dépression.
De nombreux Canadiens vivent en milieu rural loin des grands centres urbains. Au Nouveau-Brunswick par exemple, l'accès à des psychothérapeutes est souvent plus difficile en milieu rural qu'urbain.

Rapports sexuels : il en faut peu pour être heureux dans un couple...

22.11.2015

Un rapport sexuel par semaine est suffisant pour faire le bonheur des couples hétérosexuels, selon une étude américaine publiée dans la revue Social Psychological and Personality Science. Pour arriver à ce résultat étonnant, les scientifiques se sont appuyés sur des études réalisées auprès de 30.000 Américains au cours des quarante dernières années.

Le café associé à une baisse de la mortalité cardiovasculaire

18.11.2015


Une consommation régulière de café pourrait bien devenir un geste de bonne santé selon une étude qui vient de paraître dans Circulation. Ce travail sur 208 501 patients suivis pendant 30 ans a montré que la consommation de 3 à 5 tasses de café par jour était associé à une réduction du risque de mortalité par maladie cardiovasculaire, neurologique et par suicide.

Méditation pleine conscience et relaxation sont utiles contre la dépression dans la psychose

05/11/2015


Bien que les interventions s’apparentant à la « méditation pleine conscience » [1] ne relèvent pas des stratégies thérapeutiques de première intention dans la psychose, cette approche semble suffisamment prometteuse pour avoir été essayée aussi dans cette problématique particulière. Une étude réalisée en Allemagne a comparé ainsi, dans un groupe de 90 sujets avec une psychose (authentifiée parfois comme une schizophrénie) l’intérêt de la méditation pleine conscience (mindfulness) et de la relaxation musculaire progressive (Progressive Muscle Relaxation) [2] pour réduire une symptomatologie dépressive au décours d’une psychose.

UNE CONVERSATION EN YIDDISH DANS LA PSYCHANALYSE

18 novembre 2015 
La psychanalyse est une conversation, Max Kohn de livre en livre, n’en démord pas. C’est une conversation entre les vivants et les morts, une conversation des langues entre elles. Max Kohn n’hésite pas à penser même qu’il y a dans tout cela du vampirique. Et le yiddish, le jargon comme disaient Freud et la plupart des assimilés, est cette langue créolisée qui fut une des langues qui entoura Freud et qui, s’il devait parfois se la faire traduire en allemand, l’imprégna évidement. Le Mot d’esprit, le Witz, en yiddish, le vits, n’est pas qu’une bonne blague, qui peut être un moment un peu convenu de la conversation entre juifs, il est une des chevilles ouvrières du yiddish. Il fait d’un coup éclater l’habitude en aval et en amont, levant d’un coup la solitude du locuteur. Tout un peuple se masse autour du vrai bon mot, qui est ce petit câlin symbolique que par une langue on peut se donner à soi-même quand, pour se consoler de l’inconsolable, seul un sourire peut d’un coup arracher l’être au tragique. Max Kohn dans ce livre évoque du reste plusieurs théories du mot d’esprit, celle de quelques autres et la sienne.



C'est arrivé le 21 novembre 1914 Naissance d'Henri Laborit

Alain Létot
| 21.11.2015     




































































Le neurobiologiste et chirurgien qui découvrit la chlorpromazine, la première molécule antipsychotique, utilisée notamment pour soigner la schizophrénie, est né à Hanoï le 21 novembre 1914 où son père était officier médecin des troupes coloniales. De retour en France après le décès de son père frappé par le tétanos alors qu'il avait cinq ans, Laborit et sa famille rentrèrent en France. Malgré une tuberculose contractée alors qu'il avait douze ans, le jeune Henri poursuivit ses études au Lycée Carnot, à Paris. Après avoir décroché son bac et obtenu un certificat de sciences physiques, chimiques et naturelles de la Faculté des sciences, Laborit s'inscrivit à l'École principale du service de santé de la Marine, à Bordeaux et fit donc ses premiers pas de médecin dans la Marine nationale. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il servit ainsi sur plusieurs bâtiments dont le " Sirocco " qui fut coulé le 31 mai 1940 lors de l’évacuation de Dunkerque, ainsi que sur l’" Emile-Bertin " lors du débarquement d’Anzio en janvier 1944, ainsi que lors du débarquement en Provence.

Le découvreur de la chlorpromazine et de l’hibernation artificielle

La guerre finit, Laborit exerça dans les hôpitaux de Lorient et Bizerte (Tunisie) avant d'être muté en 1949 au laboratoire de physiologie de l'hôpital du Val-de-Grâce où son activité s’orienta vers la recherche. C'est là, en collaboration avec les psychiatres de l'hôpital Sainte-Anne qu'il étudia les phénothiazines avant de découvrir en 1951 la 4 560 RP chlorpromazine, connue aussi sous le nom de Largactil, premier médicament antipsychotique utilisé notamment pour soigner la schizophrénie. Laborit profita aussi de son passage au Val-de-Grâce pour mettre au point la technique de l'hibernation artificielle, qui allait révolutionner la chirurgie.

La face cachée de l’art contemporain ?

 
Avec un parti-pris de distanciation assumé et farouche à l’égard d’un art contemporain jugé trop marchand et impersonnel, la Halle St Pierre semble une forteresse heureusement pleine de surprises et d’initiatives culturelles. Une citadelle de l'art insolite à défendre en ces temps de repli.
«La bête est morte» de Calvo, bande-dessinée mondialement connue sur la seconde guerre mondiale est présentée à l’exposition HEY! modern art & pop culture - ACT III
En 1995, l’exposition Art Brut et Compagnie, la face cachée de l’art contemporain, réunissant les cinq collections francophones majeures d’art brut et singulier, a inauguré le projet culturel de la Halle Saint Pierre. Depuis, plus d’une cinquantaine d’expositions ont poursuivi la recherche et la réflexion sur les formes insolites et hors normes de la création contemporaine.

Ce parti-pris de distanciation à l’égard de l’art contemporain est âprement défendue par sa directrice Martine Lusardy qui cherche à préserver la spécificité de l’art brut. Aussi juge-t-elle toutes tentatives de rapprochements avec l’art contemporain comme autant de compromissions risquant d’indifférencier cette création dans le tout-venant de la communication culturelle. Son respect indéfectible à l’égard des écrits fondateurs de Jean Dubuffet est d’ailleurs à contre courant d’une tendance actuelle au « révisionnisme » généralisé vis-à-vis du concepteur de la notion même d’art brut. Non seulement elle assume avec force l’idée que les créateurs d’art brut sont « indemnes de Culture », mais que ces derniers s’abreuvent, en revanche, à un bouillon de cultures populaires et foutraques comme en témoigne l’exposition actuelle HEY! modern art & pop culture - ACT III.