Le prix Nobel de médecine ou de physiologie, décerné le 5 octobre à William Campbell, Satoshi Omura et Youyou Tu, à l’origine de deux médicaments contre des maladies parasitaires tropicales, a été unanimement salué. D’autant qu’il récompense des découvertes concrètes, qui ont sauvé la vie de millions de personnes. Ce n’est pas toujours le cas. Ce prix couronne souvent des travaux fondamentaux, en génétique, immunologie…
Mais qu’il s’agisse de thérapeutiques ou de percées dans la compréhension des maladies, certaines spécialités n’ont guère la cote auprès du jury suédois.
Ainsi la psychiatrie ne compte que trois Nobel de médecine sur les 106 décernés depuis 1901. Et si l’on excepte le Suédois Arvid Carlsson (corécipiendaire en 2000 pour ses travaux sur la dopamine, neurotransmetteur impliqué dans le Parkinson, la dépression et la schizophrénie), ces lauréats ne reflètent guère les progrès dans la discipline.
L’Autrichien Julius Wagner-Jauregg a reçu le prix en 1927 pour la malariathérapie, consistant à inoculer le paludisme pour déclencher une fièvre et soigner les formes cérébrales de syphilis. Quant au Portugais Egas Moniz, Nobel 1949 pour la leucotomie (section chirurgicale de connexions au niveau des lobes frontaux) dans le traitement des psychoses, c’est l’un des Nobel les plus controversés de l’histoire.