Leur mantra est gravé dans un manifeste. Ils se structurent en«cercles» pour répandre la bonne parole et aiment à penser que«partager rend plus heureux». Pas d’inquiétude, les Happy Men ne sont pas une secte, mais un réseau d’hommes engagés pour la parité en milieu professionnel. Lancé en 2013, le mouvement compte désormais 250 membres, répartis au sein d’une dizaine de grosses boîtes (dans les secteurs des télécoms, de l’énergie ou de la banque) à vouloir «faire bouger les lignes». «C’est une erreur de considérer que l’inégalité profiterait aux hommes. En réalité, tout le monde y perd : les hommes, les femmes et les entreprises», insiste Antoine de Gabrielli, chef d’entreprise de 56 ans, fondateur en 2012 de l’association Mercredi-c-papa, qui a donné naissance au mouvement Happy Men. Pour faire évoluer les mentalités, ce père de six enfants, également membre de la commission égalité professionnelle du Medef, mise tout sur son réseau d’hommes, basé sur le même modèle que leurs équivalents féminins. Objectif pour les membres : se réunir, échanger et surtout s’engager, chacun à son niveau. A prendre un temps partiel, à partir plus tôt pour aller chercher les enfants à l’école, à dénoncer les remarques sexistes… «Le fond du problème repose sur les pratiques implicites, les non-dits, les comportements en entreprise», juge Antoine de Gabrielli.