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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 2 juillet 2015

Pour Marisol Touraine, le burn-out doit vraiment être reconnu maladie professionnelle

30.06.2015


Sur le burn-out, Marisol Touraine ne lâchera pas. La ministre de la santé, invitée de France Inter mardi matin, a expliqué qu’elle souhaitait que ce dernier soit "réintroduit" sur la liste des maladies professionnelles, à rebours du Sénat, qui, lors de la lecture du projet de loi sur le dialogue social le 24 juin dernier, avait retiré cette pathologie de la liste, revenant ainsi sur une initiative des députés. "Le burn-out, c’est un enjeu tout à fait important. L’inscrire dans la loi comme maladie professionnelle, cela supposera un travail, des modalités de reconnaissance… Moi, je souhaite que cette avancée soit réintroduite dans la loi" a expliqué la ministre. 

mercredi 1 juillet 2015

Si « Le Généraliste » était paru en juillet 1900 Pages humoristiques : excentriques et demi-fous

« La représentation du drame de M. L. Bruyerre a mis la folie à l’ordre du jour. Parisis (alias Émile Blavet) rappelle à cette occasion quelques cas d’aliénation mentale – ou, plutôt de demi-aliénation – qu’il a eus sous les yeux. Nous lui empruntons les deux observations qui suivent dont nous lui laissons l’entière responsabilité.

“ Je connaissais un jeune chirurgien à qui quelques opérations malheureuses avaient irrémédiablement détraqué le cerveau. Sa folie consistait à se promener tous les jours de une heure de l’après-midi à trois heures dans le cimetière Montmartre et à débiter sur les tombes toutes sortes de choses inarticulées. Je le surpris un jour qu’il voulait forcer la grille d’une concession perpétuelle.

– Que faites-vous ? lui demandai-je en cherchant à l’emmener.

– Laissez-moi, me répondit-il ; je vais faire des excuses à mon dernier malade !

– À quelque temps de là le pauvre diable mourut chez le docteur Blanche. Tous les pensionnaires de la maison suivirent le convoi et on put lire le lendemain, dans une feuille facétieuse : “ Hier ont eu lieu les obsèques du docteur X…, il y avait un monde fou ”.

Le visage de Dominique Cottrez, comme un paysage

Le Monde Blogs , par Pascale Robert-Diard

Le visage de Dominique Cottrez est comme un paysage un peu tremblé que l'on regarderait à travers la vitre d'un train filant dans la campagne. Il prend l'ombre des nuages, la lumière d'un rai de soleil, s'éteint, se voile, s'inonde, s'offre à crû.  Tout s'y reflète, tout s'y engouffre. A cette femme sans mots, à ce corps masse,  il donne un langage. Mardi 30 juin, pour la première fois depuis quatre jours d'audience, on l'a vu se lever sans honte, sans crainte, presque affamé.
A la barre se tient le docteur Roland Coutanceau, l'un des experts psychiatres qui a été chargé de l'examiner. Plus il parle d'elle, plus le visage de Dominique Cottrez s'ouvre et reçoit. La veille, l'accusée d'un octuple infanticide qui comparaît devant la cour d'assises du Nord à Douai, a pris tout le monde de court en affirmant que, contrairement à ce qu'elle soutenait encore quelques minutes plus tôt, elle n'a jamais été victime d'inceste enfant et n'a pas plus entretenu de relations sexuelles consenties, adulte, avec son père.  
Elle l'a confirmé mardi. Fermement, obstinément. La cour est encore dans ce moment là, dans la béance qu'il a ouverte en la privant d'une explication aussi terrifiante que rassurante à la mort donnée à huit nouveaux-nés. La cour aussi a faim, elle a besoin de remplacer, de substituer. C'est cette attente que les mots de Roland Coutanceau sont arrivés.
"On n' a pas besoin d'inceste pour comprendre" dit-il. Et il parle de l'accusée, de"sa pudeur au cube" qui lui fait refuser d'offrir la vue de son corps à un médecin. De sa passivité, de sa soumission au regard des autres - on le connaît ce regard, c'est le nôtre, celui que l'on porte sur les gens comme elle, que l'on traverse sans les voir, comme un objet inanimé. De sa "souffrance emmurée." 

Procès Cottrez : «Face à cette femme, il faut faire attention à ne pas manquer d’humanité»

ONDINE MILLOT ENVOYÉE SPÉCIALE À DOUAI 



C’était il y a déjà trois-quarts d’heure ce lundi après-midi, cela semble encore irréel. A son avocat Frank Berton qui, comme les autres, tentait de percer la muraille de douleur de cette femme, Dominique Cottrez a murmuré trois lettres: «Non.» Non, elle n’a pas été victime d’inceste de la part de son père, ni enfant, ni adulte. Et la fragile «explication» à laquelle tout le monde s’accrochait pour essayer de comprendre l’insupportable s’est écroulée.

mardi 30 juin 2015

Seconde chance. La femme froissée

LE MONDE DES LIVRES |  | Par 

La chronique de Pierre Lemaitre, à propos de « Body blues. Un secret », d’Elsa Boublil.


Un curé pédophile, c’est extrêmement choquant mais, hélas, pas si exceptionnel. Un rabbin pédophile, en revanche, ne me demandez pas pourquoi, je n’y avais jamais songé. Pourquoi pas un imam, un pope, un maître tibétain ? Mon étonnement était purement sociologique, signe que, dans l’esprit des hommes, la représentation du viol n’est jamais qu’extérieure. Or, intérieur, extérieur, toute la différence est là. Car le violeur, lui, se saisit de l’intérieur. Il entre et quand il sort, il reste. Il peut disparaître, mourir même, l’empreinte de la douleur et de la terreur qu’il a provoquées va lui survivre et demeurer aussi longtemps que vivra sa victime. Suprême fantasme masculin : entrer, rester, et conquérir ainsi, sur la vie de l’autre, une once d’éternité.

Foucault et Beccaria font l’économie de la prison

LE MONDE DES LIVRES |  | Propos recueillis par 


Entretien croisé. François Ewald (à gauche), éditeur des cours de Michel Foucault au Collège de France, dont paraît l’ultime volume, et Xavier Tabet (à droite), traducteur de « Des délits et des peines », de Cesare Beccaria, évoquent l’actualité de ces deux philosophes.


Avec Théories et institutions pénales se clôt l’édition des cours donnés par le philosophe Michel Foucault (1926-1984) au Collège de France. François Ewald a codirigé cette entreprise avec le philosophe italien Alessandro Fontana. Concomitamment paraît une nouvelle traduction, par le même Alessandro Fontana et par Xavier Tabet, du traité Des délits et des peines, dont on sait que son auteur, Cesare Beccaria (1738-1794), avait beaucoup intéressé Michel Foucault. De là vient l’idée de ce dialogue entre le philosophe François Ewald et Xavier Tabet, professeur d’études italiennes.

Qu’apporte à la connaissance et à ­l’interprétation de l’œuvre de Michel Foucault la publication des treize ­volumes de ses cours au Collège de France ?

François Ewald Cette entreprise a profondément modifié la réception de Foucault. De plusieurs manières. Au début, on y a vu des premières versions de livres. Puis on a trouvé dans ces cours des thématiques sur lesquelles il n’y a pas de livres, par exemple les cours de 1978-1979 sur la gouvernementalité, qui font actuellement l’objet d’un débat intense : on s’interroge sur les rapports de Foucault avec le néolibéralisme. Et puis il y a un troisième niveau, pour moi le plus important : on découvre qu’il y a un projet spécifique de Foucault au Collège de France, le projet d’une histoire de la vérité. C’est un projet tout à fait original, qui explore ces expériences de la vérité qui ne se réduisent pas à celles qui sont canonisées par l’épistémologie classique. Foucault analyse les formes de véridictions, de dire-vrai, qu’il peut y avoir dans d’autres domaines que scientifiques : religieux, judiciaire, politique… Il s’est livré à une sorte d’inventaire du dire-vrai en 13 volumes, une entreprise unique dans l’histoire de la philosophie en Occident.

On peut dire que la grande question de Foucault, c’est l’étude de cette caractéristique anthropologique qui fait que la subjectivité humaine est liée au fait de dire vrai. Il n’y a pas de sujet humain sans cette contrainte de la vérité – laquelle prend des formes multiples. Son questionnement est nietzschéen : pour lui, les jeux mêmes d’opposition du vrai et du faux ne sont pas « vrais ». Il ne faut pas les prendre comme un donné. Ils sont eux-mêmes une construction qui relève d’une sorte d’arbitraire fondamental. Pour Foucault, la limite n’est pas une limite sceptique, c’est une limite nihiliste qu’il définit comme : « Comment vivre si rien n’est vrai ? »

Forte hausse des actes de violence signalés dans les établissements de santé

Coline Garré
| 30.06.2015


Quelque 12 432 signalements d’atteintes aux personnes et aux biens ont été remontés en 2013 à l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), selon un rapport rendu public par le ministère de la Santé. Les actes de violence signalés sont en nette augmentation (+12,8 %) puisque l’ONVS n’en avait recueilli que 11 021 pour un nombre quasi équivalent d’établissements (353 structures en 2013 contre 352 l’année précédente).

L’Ile-de-France concentre 31 % des déclarations (3 845 signalements) loin devant les autres régions – en partie parce que l’assistance-publique des hôpitaux de Paris a mis en place une politique de déclaration exhaustive des atteintes.

Les signalements proviennent à 29 % des hôpitaux publics, 6 % des établissements de santé privés d’intérêt collectif et 3 % des structures à but lucratif. En 2013, 12 % des établissements sanitaires ont saisi l’ONVS ; en revanche, seulement 2 structures médico-sociales se sont tournées vers l’observatoire, méconnu dans le secteur.

Les psychiatries et les urgences particulièrement concernées

Les atteintes aux personnes – les plus mal vécues par le personnel – représentent 72 % des déclarations, les atteintes aux biens, 28 %. Les services de psychiatrie recensent près d’un quart des faits de violence (24 %), devant les urgences (14 %), la médecine (9 %), et la gériatrie (9 %), des proportions relativement stables d’année en année. « Il est très difficile d’estimer les violences essentiellement verbales supportées par les agents d’accueil, notamment au niveau de la caisse/admission, en raison d’une sous-déclaration très importante. Elles apparaissent fréquentes dans de nombreux établissements », précise le rapport.

lundi 29 juin 2015

Benzodiazépines à visée anxiolytique : la HAS confirme leur intérêt thérapeutique ... mais l’ANSM pourrait réglementer les prescriptions

29.06.2015


En matière de benzodiazépines, les avis de la HAS se suivent et ne se ressemblent pas ! Alors que l’an dernier à la même époque, l’agence avait revu à la baisse l’intérêt thérapeutique (et donc le taux de remboursement) des benzodiazépines hypnotiques, les benzodiazépines utilisées à visée anxiolytique viennent de bénéficier d’un verdict plus clément. Mais en parallèle, l’ANSM pourrait bientôt réglementer les prescriptions en imposant notamment l’utilisation d’ordonnances sécurisées, comme l'indique l’Académie de médecine dans un communiqué.

Un intérêt thérapeutique "important" à court terme

Après réévaluation de l’ensemble de la classe des benzodiazépines à visée anxiolytique, la Commission de la Transparence de la HAS publie ce lundi un nouvel avis qui réattribue un SMR* important à ces produits avec un rapport efficacité/effets indésirables jugé « important à court terme » (en deçà de 8 à 12 semaines) pour le traitement des manifestations anxieuses sévères et/ou invalidantes. Cet avis « est une recommandation au maintien du taux de remboursement à 65 % » précise la HAS.

11 molécules sont concernées : l’alprazolam (XANAX), le bromazépam (LEXOMIL), le clobazam (URBANYL), le clorazépate (TRANXENE), le clotiazépam (VERATRAN), le diazépam (VALIUM), le loflazépate (VICTAN), lorazépam (TEMESTA), le nordazépam (NORDAZ), l’oxazépam (SERESTA), et enfin le prazépam (LYSANXIA) ainsi que leurs génériques.

Urgences psychiatriques biennoises problématiques

SUISSE 29.06.2015

Le Conseil-exécutif reconnaît que l’organisation des urgences psychiatriques biennoises est insatisfaisante. Il répond ainsi à une interpellation déposée par deux élus Verts bernois. Les députés relèvent que la cité seelandaise ne dispose pas d’urgences psychiatriques le soir à partir de 17 h 30 et en fin de semaine.


De trompeuses cartes du cerveau ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par 

C’est un monstre étrange, à la grosse tête dotée de lèvres charnues, pourvu d’une langue pendante, de mains immenses, d’un tronc rabougri et de jambes grêles. Cet être improbable est l’homoncule de Wilder Penfield (1891-1976), une représentation déformée du corps humain que le neurologue américain a mise au point dans les années 1930-1950, en mesurant chez des ­patients opérés du cerveau, mais ­conscients, quels mouvements étaient induits par la stimulation électrique de points précis de leur cortex.


Le cas étrange des aveugles de l’imagination

Le Monde Blogs 28 juin 2015, par Pierre Barthélémi
Je vais vous demander de fermer les yeux et de visualiser mentalement le visage d'un parent, la maison ou l'appartement où vous avez grandi, un caniche ou une personnalité publique (ne mélangez pas les deux...). Allez-y et rouvrez les yeux sur ce texte quand ce sera fait.
A priori, l'exercice ne devrait pas vous avoir posé de problème particulier. Vous avez, comme le suggère l'illustration de ce billet, allumé votre projecteur interne et le diaporama s'est lancé, faisant apparaître des images mentales plus ou moins détaillées, plus ou moins nettes. Seulement voilà, ce que vous avez réussi très naturellement se révèle impossible pour certains, incapables de visualiser ce qui n'est pas sous leurs yeux. Aussi étrange que cela puisse sembler, tant on a l'habitude de recourir à cette capacité pour se remémorer des souvenirs, rêvasser ou faire preuve de créativité, le projecteur interne de ces personnes, leur œil intérieur, est hors service. Ainsi que l'explique une étude britannique parue début juin dans la revue Cortexon peut littéralement considérer ces individus comme des aveugles de l'imagination.
Cette cécité mentale n'est pas à proprement parler une découverte. On peut par exemple citer une publication de 1883 de Jean-Martin Charcot, intitulée « Un cas de suppression brusque et isolée de la vision mentale des signes et des objets (formes et couleurs) » où le célèbre neurologue français évoque un patient fascinant, un certain Monsieur X..., négociant doté à l'origine d'une impressionnante mémoire visuelle et qui en est subitement privé. La description de son cas précise : « On lui demande la description de la place principale d'A...(la ville où il vit et travaille, NDLR), de ses arcades, de sa statue :  Je sais, dit-il, que cela existe, mais je ne m'en puis rien figurer et je ne vous en pourrai rien dire ". » Plus loin, le texte ajoute : « Un informe griffonnage représente l'arbre qu'on l'a prié de tracer :  Je ne sais pas, je ne sais pas du tout comment cela est fait ". »

Vaccins : « Nous payons la note du paternalisme »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  | Propos recueillis par 

Anthropologue de formation, Heidi Larson est maître de conférences à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, où elle dirige des travaux sur les questions de confiance envers les vaccins et les implications de ces attitudes dans les programmes vaccinaux. Elle a rédigé le rapport « The State of Vaccine Confidence 2015 » (« L’état de la confiance dans les vaccins »), qui analyse le sujet à l’échelle mondiale.





Les hésitations ou la défiance à l’égard des vaccins semblent s’accroître. Qu’en est-il réellement  ?

Il existe un problème croissant de confiance envers les vaccins dans les couches les plus aisées de la population. On le constate aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, au Japon. Mais ces doutes ou réticences se rencontrent aussi parmi les couches les plus défavorisées. Ainsi, le phénomène prend l’allure d’une courbe en U, où les populations des tranches les plus extrêmes de revenu montrent une défiance plus importante que celles aux revenus moyens. Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans la diffusion de messages de la part de groupes hostiles en tout ou partie aux vaccins. Néanmoins, là où un travail important a été accompli par les autorités sanitaires pour convaincre de l’utilité de certains vaccins, comme au Royaume-Uni avec celui contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, l’acceptation de la vaccination a progressé.

A Bobigny, les délinquants toxicomanes n’iront plus forcément en prison

LE MONDE  | Par 


Cette expérimentation est une petite révolution pour la justice française. Pendant deux ans, le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) va proposer à plus d’une quarantaine de délinquants toxicomanes ou alcooliques récidivistes de suivre un programme thérapeutique intensif au lieu de purger une peine de prison. Soit cinq heures d’activités et de soins par jour, cinq jours par semaine, pendant une année, afin de prendre en charge de façon approfondie l’addiction qui leur a valu de retourner une nouvelle fois devant la justice.

Discrètement mis en route depuis le mois de mai, avec déjà six bénéficiaires à l’issue de deux audiences, ce dispositif va être officiellement dévoilé mardi 30 juin par la garde des sceaux, Christiane Taubira. Plus de deux ans après la conférence de consensus sur la prévention de la récidive qui en avait établi le principe – via la création de la contrainte pénale –, le lancement de ce projet pilote devenait urgent pour ses promoteurs. A l’approche de l’élection présidentielle de 2017, il serait sans doute devenu compliqué de sereinement mettre en place une telle initiative, au vu des vifs débats suscités par la contrainte pénale.

La souffrance psychique au travail, un tabou qui se lève

23/6/15 

D’après une étude de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) publiée mardi 23 juin, la proportion de salariés qui disent souffrir de troubles psychiques a augmenté depuis 2007.

Outre la dégradation des conditions de travail, cette hausse peut aussi s’expliquer par une plus forte sensibilisation à ce phénomène.
L’expression d’une souffrance au travail connaît une nette progression. En 2012, 3,1 % des femmes et 1,4 % des hommes salariés ont affirmé lors d’une visite médicale souffrir de troubles psychiques. Cinq ans auparavant, cette proportion était respectivement de 2,3 % et 1,1 %. C’est ce qui ressort d’une étude sur la souffrance psychique en lien avec le travail, publiée mardi 23 juin par l’Institut national de veille sanitaire (INVS).

Bientôt une loi pour protéger les personnes souffrant de troubles mentaux

logo aujourd'hui le Maroc  MAROC
Par ALM 26-06-2015

Le projet de loi n°71-13 relatif à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes de ces troubles vient d’être soumis aux membres du gouvernement en vue de son approbation.

Après l’évacuation de Bouya Omar, nouvelle avancée sur la question de la santé mentale. Le projet de loi n°71-13 relatif à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes de ces troubles vient d’être soumis aux membres du gouvernement en vue de son approbation. 
Il s’agit d’un texte très attendu visant à protéger les droits fondamentaux et les libertés des personnes souffrant de troubles mentaux.

Projet de loi sur la santé mentale : La protection juridique des droits personnels et patrimoniaux des malades est-elle suffisante


 






Après l’opération « coup de poing » effectuée par le ministère de la santé dans le sanctuaire de Bouya Omar où étaient retenus des centaines de personnes atteintes de troubles mentaux, voici que ce même ministère présente un projet de loi relatif à la santé mentale, dont la version date d’avant cette opération, mais qui remet cette problématique au centre de l’actualité.

Si l’opération menée à Bouya Omar était fondée et se justifiait par la situation dramatique des personnes retenues dans ces lieux, enchainées et objetde commerce de la part de leurs hôtes et gardiens, elle n’en demeure pas moins source d’interrogations graves sur ce qui fut un véritable déplacement forcé de populations, sans planification et observation des dispositions nécessaires en pareil cas, rarissime et appelant à un traitement adapté, portées au préalable à la connaissance de l’opinion publique et informant celle-ci sur les interventions des parties concernées et juridiquement habilité à cet effet et donnant des assurances sur le sort des personnes déplacées.



DES OUTILS MOBILES POUR LES SOINS PSYCHIATRIQUES, L’EXEMPLE DE L’ÉCHELLE D’ÉVALUATION DE L’EXPÉRIENCE PSYCHOTIQUE

L’introduction de l’informatique, à la fin des années 90’ dans les services de psychiatrie, a surtout répondu à des questions de gestion hospitalière ou à la tenue du dossier plutôt qu’elle n’a servi l’activité clinique directe.

Dans certains milieux, elle a même probablement réduit le contact face à face entre le soignant1 et le patient. Le projet Back to the patient2 vise à développer des outils informatiques sur tablette utilisable directement dans le soin au patient. Ces outils sont conçus dans une perspective de rétablissement: ils visent à augmenter le pouvoir du patient dans la gestion de sa santé, à développer une identité différenciée de la maladie et à développer un rôle social actif. Ils peuvent servir à l’évaluation des difficultés et des besoins, à l’évaluation clinique ou à l’intervention thérapeutique. Le but premier de cette série d’outils est de donner la parole au patient et d’évaluer son point de vue afin de l’intégrer dans le plan thérapeutique.

L’échelle d’évaluation de l’expérience psychotique (EEEP) a été développée en collaboration étroite entre l’équipe du pôle de recherche en psychiatrie et santé mentale de l’Institut et la Haute École de la Santé, La Source et l’équipe d’HorizonSud3 . Cette échelle a pour objectif d’identifier la façon dont la personne conçoit son trouble psychotique, notamment les causes explicatives du trouble, le pronostic fonctionnel perçu, les symptômes psychotiques expérimentés et leurs conséquences fonctionnelles. Il s’agit d’un questionnaire structuré présenté à l’aide de cartes imprimées que le patient doit trier et classer en interaction avec le praticien. Le format ludique et interactif de l’évaluation permet de mieux comprendre le point de vue du patient. Ce questionnaire est inspiré de plusieurs questionnaires existants, notamment du Illness perception questionnaire4 (Questionnaire de la perception de la maladie), du Peters et al. Delusions Inventory (Inventaire des idées de Peters et collaborateurs), du Psychotic Ratings Scales [PSYRATS] (Les échelles d’évaluation de la psychose) et du Safety Behaviour Questionnaire [SBQ] (Questionnaire des comportements de recherche de sécurité).


Sexus nullus, ou l'égalité de Thierry Hoquet

Sexus nullus, ou l'égalité par Hoquet 

Résumé :
« De la maternelle au baccalauréat, l’école est mixte, les enfants sont élevés ensemble, sur des programmes communs, avec des examens communs. Il est révolu le temps où, pour obtenir le certificat d’études, les filles devaient subir une épreuve de couture et les garçons de travaux manuels. À la majorité, qui est la même pour tout le monde, il n’y a plus en France de service militaire. Tous les citoyens de plus de dix-huit ans ont le droit de vote et paient leurs impôts de la même manière. L’instauration, en 2013, du mariage pour toustes a supprimé le dernier bastion où la différence des sexes pouvait faire sens : aujourd’hui, nos concitoyens et concitoyennes se marient avec la personne de leur choix, à l’exception de leurs consanguins. Ainsi, dans de multiples composantes de la vie publique la République se passe très bien de connaître le sexe des individus. Pourtant, on le fait toujours figurer à l’état civil. Au nom de quoi ? »