Le plus philosophe des médecins est né en Limousin, au château de Salagnac, à Cosnac, le 5 juin 1757. Après avoir été pensionnaire au collège de Brive-la-Gaillarde où il se révéla un élève difficile, Cabanis fut envoyé à Paris par son père, avocat de formation reconverti dans l’agriculture, pour y poursuivre ses études sous la protection de Turgot. Là, il se forge un copieux bagage philosophique en dévorant Cicéron, Platon, Saint-Augustin, Montaigne, Montesquieu, Buffon et Bossuet. Il se pique aussi de poésie et, jeune homme velléitaire, entame aussi une traduction de L’Iliade.
Après avoir accompagné comme secrétaire à Varsovie un noble polonais, Cabanis doit, rentré à Paris, se choisir, sur l’instance de son père, une vraie profession. Sur les conseils du Docteur Dubreuil, il se décide pour la médecine et, après sept ans d’études, prête serment à Reims en 1784.
Parallèlement, après avoir rencontré Madame Helvetius à Auteuil, Cabanis devient un habitué des salons parisiens et il y rencontre notamment Turgot et Condorcet.
En 1785, poussé par Madame Helvetius, il commence à rédiger un ouvrage sur le « Degré de certitude de la médecine » où il affirme que « la médecine, base de la connaissance de l’homme, est une science morale ». Il prétend aussi que « l'influence du moral sur le physique n'est que l'influence du système cérébral sur les autres organes ».