blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 2 avril 2015

Andreas Lubitz aurait été traité par un neuroleptique atypique

30/03/2015

Les révélations ont continué à se multiplier sur Andreas Lubitz, responsable du crash de l’A320 de Germanwings mardi dernier. De nombreux journaux ont notamment souhaité en connaître plus sur le traitement que suivait le copilote. Selon le Parisien ce matin et plusieurs journaux allemands, Andreas Lubitz s’était vu prescrire de un antipsychotique atypique l'olanzapine (Zyprexa) et un antidépresseur l’agomélatine (Valdoxan). Aujourd’hui, les psychiatres observent que sans aucun doute un tel traitement est totalement incompatible avec le pilotage d’un avion (ces deux médicaments font d’ailleurs l’objet d’une contre-indication en ce qui concerne la conduite automobile). Par ailleurs, la prescription d' olanzapine (qui est indiquée dans le traitement de la schizophrénie, de certains épisodes maniaques et parfois en prévention des récidives d'épisode maniaque) confirme que le diagnostic porté par les prescripteurs n'était pas celui de simple dépression comme la presse le laissait entendre en fin de semaine.
Lire la suite ...

Germanwings : un survol du secret médical en Europe et dans le Monde

04/04/2015
C’est un cas d’école pour les juristes : lorsqu’un avion sous pavillon allemand, décolle de Barcelone pour s’écraser en France, avec à son bord des passagers européens, américains, argentins et vénézuéliens, sur la base de quelle loi les familles des victimes vont-elles pouvoir engager la responsabilité de ceux qui seraient considérés comme juridiquement responsables de la tragédie du vol 9525 de la Germanwings ?
La réponse est loin d’être évidente. Selon le standard du droit européen, est compétente la loi du pays « où est survenu le dommage ». Mais comment définir ce lieu avec exactitude ? Le dommage est-il survenu au moment où l’avion s’est écrasé dans les Alpes françaises ou doit-on considérer que le sort des passagers était scellé au moment où, dans un bureau en Allemagne, les responsables de la Lufthansa ont laissé un co-pilote dépressif et aux tendances suicidaires aux commandes d’un A320 ?
La question a une importance : les lois françaises, allemandes ou espagnoles peuvent apprécier différemment la gravité de la faute qui pourrait être retenue à l’encontre la Compagnie Lufthansa.
A ce jour, il est vrai que la Lufthansa est loin d’être la seule partie mise en cause par l’opinion publiquequi s’interroge sur les "responsables" du drame. Désormais, le secret médical est fortement contesté, pour ne pas dire mis en accusation.

Mais en réalité, qu’aurait pu faire le médecin traitant français ou étranger face au cas Andreas Lubitz ? La question diffère bien évidemment selon les pays…

En France, un secret médical absolu

Le Code de la Santé Publique est catégorique : le secret professionnel institué dans l'intérêt des patients s'impose à tout médecin (Article R.4127-4 du Code de la Santé Publique).
En France, le secret médical impose au médecin de ne jamais révéler ce qu’il a pu voir à l’occasion de son examen, mais également ce qui lui a été confié par le patient.
Ainsi, le médecin français qui aurait averti les autorités civiles ou la compagnie Lufthansa de la situation du co-pilote se serait exposé (tout au moins en théorie) à de lourdes sanctions. En effet, le Code pénal prévoit en cas de violation du secret médical une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Y avait-il un syndrome d’Érostrate dans l'avion ?

 04/04/2015




Beaucoup a été écrit ou dit depuis le 24 mars sur le crash de l'A320 de la Germanwings et sur ses implications aéronautiques, juridiques, financières et bien sûr médicales.  Au point que Google nous propose aujourd'hui des centaines de milliers de pages sur ce drame.
Mais ici, Alain Cohen, avec sa triple casquette de psychiatre, de spécialiste de médecine aéronautique et de féru d'histoire et de mythologie, a pris un peu plus  de hauteur pour tenter de mieux entrapercevoir les multiples facettes de cette histoire humaine (forcément humaine) . 
Par  le Dr Alain Cohen*
« –Je le connais votre type, me dit-il. Il s’appelle Érostrate. Il voulait devenir illustre et il n’a rien trouvé de mieux que de brûler le temple d’Éphèse, une des sept merveilles du monde.
– Et comment s’appelait l’architecte de ce temple ?
– Je ne me rappelle plus, confessa-t-il, je crois même qu’on ne sait pas son nom.
–Vraiment ? Et vous vous rappelez le nom d’Érostrate ? Vous voyez qu’il n’avait pas fait un si mauvais calcul. »
(Jean-Paul Sartre, Érostrate, in Le Mur) 

Après l’émotion suscitée en France par les attentats de janvier, le crash de l’A320 de la Germanwings replonge à nouveau la société (en Europe et au-delà) dans une consternation affligée. D’autant plus que, cette fois-ci (bien qu’un scénario alternatif soit toujours possible, surtout pour les aficionados des théories du complot voyant des "mains invisibles" partout), il ne semble exister aucun arrière-plan idéologique ou terroriste à l’origine de cette catastrophe, mais la folie d’un seul homme… Ou surtout d’un homme seul ?

Décès de la doyenne des Français



Deux jours après le départ de la doyenne de l’humanité, celle des Français a à son tour tiré sa révérence. Marie Brudieux est décédée jeudi à Draveil (Essonne), à 114 ans. Cette ancienne femme de chambre, née le 26 mars 1901 à Saint-Salvadour (Corrèze), était entrée en mars 2004 en soins de longue durée à l'hôpital Joffre-Dupuytren de Draveil. Très affaiblie, elle venait de fêter son 114e anniversaire en présence de son neveu, la seule famille qui lui restait. Elle a été retrouvée morte à 6H00 du matin. C'est désormais, selon l'Inserm, Olympe Amaury, née le 19 juin 1901 à Tracy-sur-Loire (Nièvre) et qui réside dans une maison de retraite du Loiret, qui reprend le titre.
 

Loi de santé : des amendements pour la suppression de l’Ordre Infirmier

 | 

NEURONAUTE, LE POLO POUR ÉPILEPTIQUE

Neuronaute, le vêtement connecté conçu par Bioserenity pour analyser les crises d'épilepsie
L’épilepsie, c’est difficile à diagnostiquer. Les protocoles d’observation à l’hôpital coûtent cher, et puis il est rare d’observer une crise en direct. Or, sans diagnostic précis, pas de traitement adéquat. D’où des examens qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois. La startup française Bioserenity assure avoir résolu la question, avec un vêtement bardé de capteur. Le Neuronaute, constitué d’un t-shirt et d’un bonnet, suit en temps réel le patient et enregistre tous les paramètres physiologiques. Et permet, affirme l’entreprise, de réaliser en diagnostic en trois semaines.

mercredi 1 avril 2015

Aux Mozards, la psychiatrie désaccordée

Par Éric Favereau 30 MARS 2015

C’est un lieu historique de la psychiatrie publique de l’après-guerre : le secteur de Corbeil, au sud de Paris. Historique, car en 1971 Lucien Bonnafé a créé «les Mozards» dans le désert sanitaire de l’Essonne. A Corbeil-Essonnes, ce lieu ouvert a permis à ce psychiatre de mettre en pratique le désaliénisme, notion qu’il défendait entre toutes. Lucien Bonnafé, homme magnifique, était un militant communiste lié au milieu surréaliste. Pendant la guerre, il a dirigé l’hôpital Saint-Alban, établissement perdu en Haute-Loire où, avec un psychiatre espagnol anarchiste, François Tosquelles, il a jeté les bases de la psychothérapie institutionnelle, à l’origine du secteur. «Mais enfin qu’est-ce que c’est que la psychiatrie de secteur ? C’est essayer des pratiques faisant penser autrement», lâchait-il aux sceptiques.

Le principe de la psychiatrie de secteur, c’est le refus de la ségrégation du malade mental. Cela nécessite de la part de l’équipe soignante un travail d’intégration, de maintien ou de réintégration du patient dans son milieu familial social. A Corbeil, puis partout en France, c’est devenu la règle. Mais «aujourd’hui, ce secteur historique est menacé», alerte le psychiatre Paul Bretécher, une des figures du secteur de Corbeil. «Attendez, rétorque Jean-Michel Toulouse, le directeur de l’hôpital Sud-Francilien, dont il dépend, ce n’est pas la fin d’un CDD qui vous met en péril.» Ce directeur n’a pas tout à fait tort, ni tout à fait raison. A l’heure de la rigueur, le monde de la psychiatrie publique subit un durcissement budgétaire bien réel.

mardi 31 mars 2015

Détenus de scène à l’Odéon

ANNE DIATKINE

Ils sont dehors. Onze détenus de Fleury, 20 ans et des poussières, sur la terrasse du théâtre de l’Odéon. Ils sont dehors, et des cris s’échappent lorsqu’ils découvrent le ciel dégagé, la vue sur les toits, l’air «qui caresse le visage, ce n’est pas le même air qu’on a en promenade, c’est un air qui étouffe, celui-là !» Walid (1) fait mine qu’une main invisible s’approche de lui. «Quelle douceur !» Les garçons hèlent un groupe de jeunes filles en foulard sur le parterre du théâtre. Des passantes. Elles rient avec ces acteurs inconnus qui les encouragent à monter. Impossible, l’entrée est réservée aux professionnels ! Pas de surveillants ici, encore moins de «pinces», mais cinq conseillères pénitentiaires d’insertion et de probation, qui entourent la sortie. Ils sont dehors, donc, dans ce haut lieu de la culture qui n’était, il y a peu, qu’«une station de métro sur la ligne 4» pour la plupart. Aucun ne risquerait le moindre geste qui mettrait en péril cette sortie. Car que fait-on dans un théâtre, lorsqu’on y a pénétré par l’entrée des artistes ? Eh bien, on y joue !

Andreas Lubitz, enfermé dans le cockpit et en lui-même

CORINE PELLUCHON
Le geste d’Andreas Lubitz qui, le 24 mars, a volontairement précipité l’Airbus A320 de la Germanwings sur une montagne, provoquant la mort de tous les passagers et de l’équipage, pourrait donner raison à Kant qui rapprochait le suicide du meurtre. Celui qui est prêt à se donner la mort, parce que la vie ne lui apporte pas ce qu’il désire, se traite comme un moyen en vue d’une fin et serait également prêt à faire la même chose avec la personne d’autrui.
Cette manière de mettre sur le même plan les devoirs envers soi-même et les devoirs envers autrui présente des inconvénients, parce qu’elle ne tolère aucun vice privé et aboutit, selon la formule de Ruwen Ogien, à «criminaliser les crimes sans victimes», comme la gourmandise, l’onanisme, l’indécence.
De même, le fait qu’il n’y a pas, chez Kant, de différence de nature entre les devoirs envers soi-même et les devoirs envers autrui ne permet pas de comprendre l’essence du meurtre. On ne peut pas estimer que l’individu suicidaire est un meurtrier en puissance ni supposer que tous les meurtriers sont également désireux de se tuer. Le meurtre est le fait de mettre fin à la vie de quelqu’un d’autre sans le consentement de ce dernier. Il est, comme dit Levinas, la volonté d’exercer son pouvoir sur ce qui échappe à son pouvoir.
Il y a bien une violence dans le suicide qui est, comme le meurtre, un acte définitif et irréversible. Ce geste peut être aussi une manière d’accuser la société qui n’a pas été capable d’offrir à la personne ce à quoi elle pensait avoir droit. L’individu ne parvient pas à imaginer que la vie pourrait être autre chose que la répétition du même. Ce manque de possible souligne aussi la difficulté qu’il éprouve à se défaire de la logique de la puissance pour lâcher prise, et être disponible à ce que Henri Maldiney appelait la transpassibilité, le fait d’espérer l’inespérable, au-delà de toute attente. Le meurtre partage avec le suicide cette obsession de la maîtrise, mais c’est le sentiment d’impuissance qui conduit une personne à se tuer.

Délégation des actes de soins infirmiers : les syndicats s'insurgent

31.03.15

Plusieurs syndicats d'infirmiers libéraux, notamment Convergence infirmière et la Fédération nationale des infirmiers (FNI), s'insurgent contre l'article 30 du projet de loi de santé qui prévoit que des actes de soins infirmiers pourront être délégués à des professionnels des établissements et services médico-sociaux.

Des professionnels de santé lancent une "charte de la santé solidaire"

31.03.2015

Alors que l’examen du projet de loi santé débute aujourd’hui à l’Assemblée nationale, des professionnels de santé libéraux, salariés ou hospitaliers, des responsables d’associations de patients, des responsables administratifs et des universitaires ont profité de cette journée pour dévoiler une « Charte pour une santé solidaire ». Parmi la centaine de signataires on retrouve notamment le patron de Sciences Po santé, Didier Tabuteau (photo), le diabétologue André Grimaldi,l’hématologue Jean-Paul Vernant ou le psychiatre Bernard Granger, mais- aussi une douzaine de généralistes : Théo Combes, président du SNJMG, Didier Ménard, président du Syndicat de la médecine générale, Mady Denantes, Emilie Frelat, Jean-Jacques Boucart, Christian Bensimpon, Maud Gelly, Yves Gervais, Gladys Ibanez, Dora Lévy, Alain Beaupin et Anne-Marie Magnier.
D’après des propos rapportés par Le Monde, l’objectif de cette charte est d’énoncer "les fondements du système de santé de demain " et que "le débat public s’engage " en défendant un système de santé " fondé sur la solidarité ". Les signataires précisent en introduction de la charte "La santé est notre bien le plus précieux (…) Elle impose une politique de prévention et de réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. Elle suppose également de garantir l’égalité d’accès aux soins quand survient la maladie. C’est pourquoi la protection sociale de la santé doit être financée par la solidarité " ajoutant qu’il faut toutefois distinguer "ce qui relève de la solidarité, et, à ce titre, devrait être entièrement financé par la collectivité, et ce qui relève de choix personnels".

Le gouvernement veut en finir avec les remises à la rue à la fin de l’hiver

LE MONDE |  | Par 


« Nous prenons acte de la volonté de sortir de la gestion au thermomètre et de l’urgence et nous jugerons aux résultats », souligne Christophe Robert, le délégué de la fondation Abbé-Pierre (photo d'illustration).


L’approche du 31 mars fait monter l’angoisse des 8 000 personnes hébergées dans les centres d’accueil d’hiver, dont les fermetures s’échelonneront du 1er avril au 30 juin. La ministre du logement, Sylvia Pinel, a assuré, le 24 mars, que 2 000 de ces places seront pérennisées à l’année, qu’il y aura des solutions pour les autres. « Personne ne sera à la rue », a-t-elle promis.

Mais pour Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), qui gère des centres d’hébergement, « le compte n’y est pas : beaucoup de personnes restent dehors car le 115, numéro d’urgence départemental pour les sans-abri, ne trouve pas de solution dans un cas sur deux ». M. Gueguen égrène la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, où l’Armée du salut, qui le gère, a été prévenue à la dernière minute, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… »

Mme Pinel a aussi annoncé un plan sur trois ans pour réduire le recours aux hôtels, qui, en 2014, a représenté 40 000 nuitées pour un coût de 170 millions d’euros. Pour cela, le gouvernement ouvrira, en trois ans, 9 000 logements loués dans le parc privé. Des associations joueront les intermédiaires : ce sont elles qui sous-loueront les logements aux bénéficiaires en garantissant leur accompagnement social et le paiement des loyers aux propriétaires.

Seront aussi créées, dans ce but, 1 500 places en résidences sociales et 2 500 en centres d’hébergement, notamment pour les familles. « Il faut vraiment changer de logique, arrêter le gaspillage financier et surtout humain, plaide Sylvain Mathieu, chargé par le ministère du logement de piloter ce chantier. Il s’agit de réduire les nuitées hôtelières de 40 000 à 30 000. La ville de Londres a réussi à le faire », argumente-t-il.


Nolwenn Febvre : l’hôpital, même pas peur

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  | Par 

L’enfant flotte dans son lit d’hôpital comme un naufragé sur son radeau, au milieu de l’océan. Recroquevillé, minuscule, cramponné à la main de sa mère qui, elle, semble sereine. Federica a vu son fils de 5 ans qui, quelques jours plus tôt, avait pourtant pleuré durant l’intégralité de la consultation d’anesthésie, partir vaillamment au bloc opératoire et en revenir sans davantage de sanglots. « Accompagné », apprécie-t-elle, par un jeu vidéo.


Nolwenn Febvre, fin mars 2015.


Ce tour de passe-passe anti-angoisse, elle le doit à Nolwenn Febvre, une infirmière anesthésiste qui a transformé le service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital Sud, à Rennes, en vaste jeu pour enfants, les patients en héros, les médecins en bonshommes numériques. Et a ainsi arrêté les pleurs.

Trop souvent, le soir, dans sa tête, résonnaient les hurlements entendus dans l’antichambre de la salle d’opération. Petits terrorisés malgré les calmants, adultes pas loin de l’être autant au moment de s’éclipser. En 2011, usée par dix années de bloc, la jeune quadragénaire rêve de missions moins rudes. Mais envoie, sait-on jamais, un courriel au fabricant de jouets nantais Moulin Roty : n’aurait-il pas quelques doudous à offrir pour rassurer les enfants opérés en urgence ? Une centaine d’entre eux, arrivés en renfort, apaisent patients et soignants, moins impuissant face à la tristesse.


L’argent viendra du ferrailleur


Comment en financer d’autres ? Nolwenn Febvre embringue infirmiers et médecins anesthésistes dans un même élan et dans une association (Les P’tits Doudous de l’hôpital Sud) qui n’envisage pas de solliciter la direction financière. Trop de restrictions budgétaires. L’argent viendra du ferrailleur du coin : les 40 blocs opératoires du CHU se mettent à collecter les fils des bistouris électriques et les lames des laryngoscopes pour intubation, auparavant jetés après usage. Du cuivre et de l’Inox pour 200 euros par mois. Et 4 500 doudous à prix d’ami.

Le lapin a du bon mais n’empêche pas les hurlements quand les parents s’éloignent. C’est à la maison qu’un beau jour la solution saute aux yeux de l’infirmière, épouse d’informaticien et mère de deux enfants, tous scotchés à leur tablette. Un jeu vidéo qui reproduirait l’univers hospitalier avec des étapes à franchir jusqu’à l’opération, dès lors dédramatisée. Elle cherche l’application adaptée. 
Vainement. Même les Canadiens, si pionniers, n’y ont pas pensé. « Alors, on va la créer », dit-elle aux membres de l’association. Ils rient de bon cœur avant de comprendre que la présidente ne plaisante pas.


Un enfant hospitalisé se concentre sur le jeu vidéo « Le héros c’est toi ! ».


La loi Touraine aux bons soins des députés

ERIC FAVEREAU

C’est l’histoire de l’arbre qui cache la forêt. En l’espèce, d’une mesure - le tiers payant - qui monopolise les débats autour du projet de loi santé et masque toutes les autres mesures qu’il contient. Pourtant ce texte qui commence à être débattu ce mardi au Parlement, est bourré d’autres choses et rempli de dizaines de petits articles qui peuvent transformer à terme nos rapports avec la santé. Au tout début, avant que n’éclate la controverse sur le tiers payant, la principale critique adressée au projet de loi de Marisol Touraine était son côté fourre-tout et le manque de visibilité de l’ensemble. Avec un texte de 57 articles (et près de 2 000 amendements déposés), il y a de quoi, c’est vrai, perdre la tête. Revue de quelques mesures phares.

Les syndicats s'invitent à l'inauguration du SIRA

Agen (47) - Candélie

Inauguration en demi-teinte hier. Les syndicats étaient dans la salle. / Photo M.Cherchari
Inauguration en demi-teinte hier. Les syndicats étaient dans la salle. / Photo M.Cherchari
Mobilisation hier des syndicats FO et CGT (la première intersyndicale depuis 2007) et de leurs sympathisants qui ont joué les trouble-fête au moment de l'inauguration du SIRA, une unité intersectorielle d'accueil des admissions à la Candélie. Sa mission est de réguler le flux d'entrants, de réaliser une observation et une première prise en charge avant une éventuelle mutation dans l'un des trois secteurs de psychiatrie adulte.

Crash A 320 Outre-Rhin, médecins et politiques s’interrogent sur le secret médical

30.03.2015

Les responsables politiques allemands s'interrogent sur un assouplissement du secret médical pour les métiers dits à risque après les révélations sur l'état de santé du copilote de Germanwings, Andreas Lubitz. Plusieurs responsables politiques, comme Dirk Fischer, expert des questions de transport au sein du parti conservateur d'Angela Merkel (CDU), ont réclamé que les pilotes, au même titre que d'autres professions sensibles, "consultent seulement des médecins qui leur sont désignés par leurs employeurs". Ces praticiens "devraient être libérés de leur obligation au secret dans le cadre des communications avec l'employeur et les autorités de l'aviation civile". Le député Thomas Jarzombek, également issu des rangs de la CDU, a demandé la création d'une commission d'experts pour étudier comment doivent être pris en charge la maladie de ces personnes qui, dans leur travail, engagent la santé ou la vie des autres. Pour le député social-démocrate (SPD), Karl Lauterbach, un professeur de médecine, il est clair qu'un médecin "a le devoir d'informer un employeur sur l'incapacité d'un collaborateur à travailler" dans le cas où celui-ci est responsable de la vie d'autrui. "Et cela vaut particulièrement en cas de maladies psychiques et d'un risque de suicide potentiel", a-t-il insisté.

lundi 30 mars 2015

John Nash et Louis Nirenberg au panthéon des maths

Yann Verdo / Journaliste | 



Génial et schizophrène, John Nash (ici à gauche) a été incarné à l’écran par Russell Crowe dans le film « A beautiful mind ». - © Peter Badge/Typos 1 in coop. with the HLF - all rights reserved 2015

Les deux Américains se partagent le prix Abel 2015, équivalent du Nobel pour les mathématiques

Schizophrène... et deux fois nobélisé ! Vingt ans après son prix Nobel d’économie pour son rôle dans l’élaboration de la théorie des jeux, le mathématicien américain John F. Nash Jr s’est vu décerner mercredi à Oslo, par l’Académie norvégienne des sciences et des lettres, le prix Abel 2015, qui plus que la médaille Fields peut être qualifié de prix Nobel des mathématiques. John Nash partage ce prix avec son compatriote Louis Nirenberg, moins connu que lui mais dont l’apport aux mathématiques a été tout aussi décisif. En accordant ce prix à ces deux géants, respectivement âgés de 86 et 90 ans, les cinq membres du jury du Comité Abel 2015, parmi lesquels figure le Français Cédric Villani, ont voulu mettre en lumière leurs « contributions fondamentales et absolument remarquables à la théorie des équations aux dérivées partielles non-linéaires et à ses applications à l’analyse géométrique ».
Hospitalisé une première fois à la fin des années 1950 pour une schizophrénie paranoïde, John Nash, dont le nom est devenu indissociable de l’université de Princeton et du MIT, est entré en 2001 dans la légende hollywoodienne avec le film de Ron Howard « A beautiful mind » (« Un homme d’exception » en français), où son personnage, incarné par Russell Crowe, mettait son génie du décryptage au service d’un prétendu agent du FBI qui n’était autre que le fruit de ses propres délires.





Festival HALLUCINATIONS COLLECTIVES

Du 31 mars au 6 avril au cinema Comoedia, osez vous affranchir des images du quotidien et rejoignez-nous pour sept jours d'hallucinations filmiques. Ne craignez rien, vous pourrez toujours vous dire que tout ceci n'était qu'un rêve.

Photo 1 pour HALLUCINATIONS COLLECTIVES





Conférence à Château-Gontier. Un débat pour parler de la schizophrénie

 2015

  • Florent Babillote a été diagnostiqué schizophrène il y a dix ans. Il vient en parler vendredi soir à Château-Gontier.
    Florent Babillote a été diagnostiqué schizophrène il y a dix ans. Il vient en parler vendredi soir à Château-Gontier. | Archives Ouest-France

Florent Babillote a été diagnostiqué schizophrène il y a dix ans. Stabilisé, il a écrit un livre sur son parcours. Il vient en parler vendredi soir, à Château-Gontier.

Trois questions à… 
Florent Babillote, auteur d’Obscure Clarté (éditions Laius).
Quel est votre parcours ?
À 23-24 ans, je m’étais inventé un univers, ça ne tournait pas rond dans ma tête. Je gérais mes crises, mais après m’être énervé contre mon père, j’ai été interné à Rennes, pendant un mois, et diagnostiqué schizophrène. Six mois après, j’ai passé le concours pour aide-soignant. C’était dur, j’avais des difficultés de concentration, mais je me suis accroché. Je travaille maintenant comme aide-soignant à Rennes. Je suis stabilisé, j’ai un traitement que je prends et je ne crains pas de faire une rechute.

La schizophrénie racontée de l’intérieur

Rinny Gremaud 25 mars 2015



Pour Patricia, «la schizophrénie, c’est surtout le doute, le manque de confiance et d’estime de soi». (Illustration originale de Corinna Staffe)
Chaque année depuis douze ans, les Journées de la schizophrénie informent pour lutter contre la stigmatisation des personnes souffrant de cette maladie. Voici le témoignage de l’une d’elles
Patricia se présente souriante et jolie, un brin nerveuse derrière un maquillage discret, sa coupe au carré blonde lui fait comme une auréole au soleil. Patricia a 38 ans, elle est schizophrène. Nous irons marcher au bord du lac. Le regard sur l’horizon, elle nous parlera de sa vie, et de ce qu’elle nomme aussi sa folie. On ne saura pas si les rares larmes qui font couler son mascara sont le fait du printemps et de sa lumière stridente, ou si ce sont les souvenirs difficiles qu’elle évoque, d’une voix constante entrecoupée de silences parfois longs...
«La schizophrénie s’est déclarée il y a une dizaine d’années. J’ai été internée quatre fois en l’espace de deux ans. De force. Les crises, ça met dans un état second, on n’est pas très conscient de ce qui nous arrive. Depuis, je n’ai plus été internée, mais les crises, j’en ai encore, disons, chaque année. Mais elles sont moins… denses. Et j’apprends à les gérer. J’apprends à rester chez moi, à rester tranquille.
J’ai toujours refusé la médication, parce que je pense qu’on est doté d’une intelligence, et qu’on doit bien pintouvoir s’en servir pour maîtriser la schizophrénie. Je suis partie sur des thérapies naturelles. Ayurveda, fleurs de Bach, méditation, beaucoup de méditation. Et un changement de vie, j’ai arrêté de boire et de fumer, j’ai changé mon cercle d’amis.
«Il y a beaucoup de dépression, de douleur profondes que l’on n’arrive pas à colmater»
l y a eu, aussi, un retour à la foi, que j’avais perdue pendant dix ans. J’aime bien aller à l’office du matin, c’est une chouette manière de faire démarrer la journée. La foi m’apporte de la satisfaction, de l’autosatisfaction. Elle m’aide à ne pas baisser les bras, et à voir les choses un peu en rose. La schizophrénie, pour une grande partie, c’est être très négatif sur soi-même et ce que l’on fait. Il y a beaucoup de dépression, de douleur profondes que l’on n’arrive pas à colmater.

« LA SANTÉ MENTALE DES JEUNES, UNE PRIORITÉ DE SANTÉ PUBLIQUE »

VESOUL HAUTE-SAÔNE 25/03/2015

Lors des semaines d’information sur la santé mentale (SISM) du 16 au 29 mars, l’AHFC organise des actions de promotion de la santé mentale. Mercredi 25 mars à 17 h au PHAJ de Frotey-lès-Vesoul, vous invitez le public le plus large à venir assister à une soirée débat sur le thème « Être adolescent aujourd’hui ».
Tout d’abord les SISM qu’est-ce que c’est ?
Les semaines d’information sur la santé mentale ont pour principal objectif de sensibiliser le grand public à la santé mentale afin de déstigmatiser les troubles psychiques et les personnes qui en souffrent.
Cette manifestation annuelle est coordonnée par un collectif national réunissant une vingtaine de partenaires, notamment l’UNAFAM.