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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 29 novembre 2012

L'inconscient, en théorie et en pratique

 Le Lac inconnu. Entre Proust et Freud, Jean-Yves Tadié
Carlo Ginzburg rapprochait naguère le romancier Conan Doyle de Sigmund Freud, au nom d’un intérêt commun pour ces actes manqués que sont indices et lapsus. Voici à présent que Jean-Yves Tadié se livre à une comparaison serrée entre Freud et Proust. Il n’est évidemment pas le premier à risquer le parallèle, mais il choisit de s’y livrer de façon méthodique en partant de l’idée que, pensant et écrivant à la même époque, Sigmund et Marcel ont mené, sans se connaître et sans le savoir, un long dialogue autour des mêmes thèmes et comme pour tenter d’y voir clair dans ce que Proust, d’une belle image, nomme « le lac inconnu ». Soit cette zone de l’être qui échappe au contrôle et dont émanent tant de vérités cachées : l’inconscient.
Tadié connaît Proust comme personne (en 1971 déjà, il donnait un mémorableProust et le roman, devenu un classique) mais il a beaucoup pratiqué également l’œuvre freudienne depuis L’Interprétation des rêves (1900) jusqu’à Malaise dans la civilisation (1929). Dans Le Lac inconnu (car il reprend l’image en titre), il multiplie les comparaisons entre les deux auteurs en fin lecteur qu’il est de l’un et de l’autre. Loin des systèmes ou des vues d’ensemble, il va ainsi passer en revue une série de thèmes communs aux deux œuvres avec l’idée de faire en sorte que « l’on se souvienne de l’un quand l’autre parle ». Seront égrenés au fil des chapitres des motifs comme les rêves, la mémoire et l’enfance, les femmes, la jalousie et l’amour et, en triade finale, les actes manqués, l’humour, le deuil.

mercredi 28 novembre 2012

Diaporamas

Immersion au cœur du service "psychiatrie" de Sainte-Marie

Nice - mercredi 28 novembre 2012
Immersion au cœur du service "psychiatrie" du centre hospitalier Sainte-Marie (CHSM) de Nice. Alors que les troubles mentaux progressent et avec eux les besoins en soin, le mouvement de désinstitutionnalisation prôné par l’OMS depuis le début des années 1970 et soutenu par l’arrivée des premiers neuroleptiques, est bel et bien en marche partout en France. Sainte-Marie n'échappe donc pas à la règle.




 La Rochelle

La psychiatrie ne cesse de se remettre en cause

La 5e édition des Journées psychiatriques a réuni 275 professionnels de la santé pour des débats et des échanges sur l'anxiété, la gestion du stress ou encore l'hyperactivité.

Bilan, nouveautés et perspectives des indicateurs de qualité et de sécurité des soins

Pour une politique de transparence dans les établissements de santé

Dans le cadre de la deuxième édition de la semaine de la sécurité des patients, qui se tient du 26 au 30 novembre 2012, Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins et le professeur Jean-Luc Harousseau, président de la Haute Autorité de Santé (HAS), ont restitué ce jour les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins 2011.
Tous deux saluent l’action des établissements de santé : depuis près de six ans, ceux-ci se sont engagés dans cette démarche en participant au déploiement de ces indicateurs, véritable outil de pilotage de la qualité et de la sécurité des soins pour les établissements et de transparence à destination des usagers.
Les résultats sont d’ores et déjà accessibles sur le site de diffusion publique Platines :www.platines.sante.gouv.fr
A ce jour, 16 indicateurs existent : 7 pour la lutte contre les infections nosocomiales – généralisés par la DGOS – 9 pour la qualité et la sécurité de la prise en charge du patient – QUALHAS, généralisés par la HAS.

Stress, souffrance, suicide, mieux comprendre, mieux agir

28 novembre 2012

La MSA du Limousin s’inquiète de la croissance constante du nombre de suicides en agriculture. Face à ce constat, des actions de prévention ont été mises en place sur les territoires et le comité local MSA des cantons d’Aubusson, Auzances et Bellegarde-en-Marche a organisé une réunion d’information sur ce thème. L’animation était assurée par le Dr Nubukbo, médecin psychiatre aux CHS de Saint-Vaury et d’Esquirol ainsi que par le Dr Dupont-Cuisinier, médecin du Travail, chef du service Santé au Travail de la MSA du Limousin.

La France 1er pays de l’UE pour les dépenses de protection sociale


La France est le pays de l'Union européenne qui dépense le plus pour la protection sociale par rapport à son PIB, devant des pays scandinaves et l'Allemagne, selon des statistiques publiées mardi par Eurostat. Les dépenses de protection sociale des 27 pays de l'UE sont passées de 26,1% du PIB en 2007 à 29,4% en 2010, «en grande partie en raison de la crise économique», indique l'office de statistiques européennes. De fortes disparités existent dans l’UE. Les dépenses sont supérieures à 30% du PIB dans sept pays, en particulier en France (33,8%), au Danemark (33,3%), aux Pays-Bas (32,1%), en Allemagne (30,7%) et en Finlande (30,6%). En revanche, elles sont inférieures à 20% essentiellement en Europe de l'est, notamment en Roumanie (17,6%), en Lettonie (17,8%), en Slovaquie (18,6%) et en Pologne (18,9%).

Contraception pour les mineures : les députés votent une garantie de secret

Lors du passage en deuxième lecture du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2013 devant l’assemblée nationale, les députés ont confirmé plusieurs mesures relatives à la contraceptionvotées en première lecture. L’interruption volontaire de grossesse (IVG) devrait ainsi être intégralement prise en charge par l’assurance-maladie pour toutes les femmes. Aujourd’hui, seules les mineures sont remboursées à 100 %, contre 70 % en ville, et 80 % en établissement de santé pour les majeures.
Les députés ont également voté, à nouveau, la prise en charge intégrale de la contraception pour les mineures. Un décret devrait définir les contraceptifs concernés, mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a d’ores et déjà indiqué qu’il s’agirait de ceux qui sont déjà remboursés, comme les pilules, les stérilets et les implants.

Bapaume: les surveillants pénitentiaires dénoncent un management par le stress


PUBLIÉ LE 27/11/2012
Par SAMUEL COGEZ
Cela faisait plusieurs semaines que le feu couvait au centre de détention de Bapaume. Mardi matin, l’incendie s’est propagé à l’ensemble des personnels de l’établissement pénitentiaire. Un débrayage d’un quart d’heure a eu lieu. Plus de cent personnes se sont rassemblées devant la grille pour dénoncer le management par le stress. Un mouvement de grogne sans revendication, c’est une première. C’est dire si le malaise est profond.


Les personnels pénitentiaires sont en colère contre leur direction.

PASCAL BONNIERE
À l’entrée du centre de détention de Bapaume, des palettes de bois se consument dans le brasier. Des drapeaux syndicaux ont fleuri, des banderoles aussi. Pour réclamer une augmentation, de meilleures conditions de travail, des recrutements? Même pas. « On a un problème avec l’adjointe du directeur. Partout où elle passe, elle fait trop de mal aux personnels » souffle ce manifestant, qui souhaite son départ.
Les messages sont clairs et lisibles sur les drapeaux: « Halte à la dictature et aux brimades», « deux tentatives de suicide, ça suffit! Le changement c’est maintenant », ou encore «Stop au harcèlement et au mépris ». Une centaine de personnels se sont ainsi rassemblés mardi matin, dès 6 h 30, parmi lesquels des employés de sociétés privées comme Sodexho, pourtant cantonnés à la cantine, à la maintenance ou aux ateliers. Sur cent quatre-vingts personnes, cela commence à faire beaucoup…



Corbas : la prison-modèle a le plus fort taux de suicide en France

Par Fabien Fournier
Posté le 27/11/2012
Ces statistiques sont tirées du rapport 2012 de l'observatoire national de la délinquance. La "déshumanisation" de l'établissement, couplée à son faible taux d'encadrement, est une fois de plus pointée. Les personnels évoquent cependant des conditions de travail en cours d'amélioration. 
Avec 8 disparitions volontaires, Corbas est l'établissement pénitentiaire qui a connu le plus de suicides en France en 2011, devant Fleury Mérogis (6), Fresnes, les Baumettes, Toulouse Seyses et Val-de-Reuil dans l'Eure (4). Ramenée au nombre de détenus, la comparaison est encore pire pour la prison rhodanienne. Elle accuse un taux de 89 suicides pour 10 000, très loin devant Val-de-Reuil (58) et Rennes-Vezin (54). Ces chiffres émanent du rapport 2012 "La criminalité en France" de l'observatoire national de la délinquance, communiqué la semaine dernière. Au total, 116 détenus ont mis fin à leurs jours en France au cours de l'année dernière. 

Un sentiment de déshumanisation et de solitude

La direction de l'établissement n'a pas souhaité réagir à ces statistiques. Depuis son ouverture en 2009, Corbas n'a cessé d'être décriée. Et justement à cause de sa modernité. Les prisonniers y sont davantage isolés qu'ailleurs et le taux de surveillants y est moins nombreux, grâce à des caméras et autres dispositifs mécanisés. "A St-Paul St-Joseph, pour chaque porte franchie par un détenu, c'était un surveillant qui l'ouvrait. Aujourd'hui tout est automatisé", explique Emmanuel Chambaud, délégué syndical Unsa. S'en suit un sentiment de déshumanisation et de solitude. Certains drames se produisent lorsque le passage à l'acte est surtout vécu comme un appel au secours, par exemple avant une ronde. Mais le surveillant attendu ne vient pas et le geste irrémédiable est accompli. Bourg en Bresse ou Nancy, ouverts récemment, ont accusé 3 suicides l'an dernier. 
Coursive_Corbas ()

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Qui peut se passer des directeurs de prison  ?

27 novembre 2012

Dialogue social inexistant, absence de vision stratégique et politique, méconnaissance de nos conditions de travail : notre rôle, primordial pour la société, n'est pas reconnu...

Nous, directeurs des services pénitentiaires, sommes, au sein de notre administration, à peine 500 sur 34  147 personnes dont 25  387 affectées à la surveillance. Si nous ne sommes pas parmi ceux amenés à être le plus souvent au contact des détenus, nous vivons et pensons la prison à temps plein. Notre métier est difficile mais extraordinairement humain et passionnant. Nous l’aimons parce qu’il nous conduit à affronter un environnement complexe auquel nous cherchons à donner du sens ; une quête de sens liée à la place de la peine et de la prison dans notre société. Quelle est donc la colère de ces si discrets serviteurs de l’Etat que nous sommes  ?
Dialogue social inexistant, absence de vision sur les missions qui nous sont confiées, méconnaissance de nos conditions de travail, dénigrement de notre place au sein de l’institution, absence de visibilité sur le chantier de notre réforme statutaire et politique absurde sur nos logements de fonctions… Chaque année compte davantage de départs de collègues directeurs vers d’autres administrations que la précédente.
A qualification équivalente, les hommes et les femmes qui ont choisi cette voie n’ont pourtant opté ni pour la facilité ni pour la reconnaissance sociale ou le prestige que leur aurait offert une mission au sein de la police, de la magistrature ou du corps préfectoral. Dans un contexte de surpopulation pénale et de diminution des crédits, c’est pourtant nous qui organisons la vie de la prison, qui tentons de la rendre plus humaine, sûre et utile, non seulement pour les personnes dont nous avons la charge mais aussi pour la société.

L’art et "les femmes névrosées"

Guy Duplat
Mis en ligne le 28/11/2012
Les artistes ont montré et montrent encore ces préjugés sur les femmes "névrosées".
Le musée du Docteur Guislain à Gand est un lieu unique et très particulier. Certains n’aiment guère se retrouver dans un véritable hôpital psychiatrique, toujours en activité et aux locaux vieillis. Mais pour d’autres, dont nous sommes, cela fait justement partie de l’intérêt et de la singularité de ce musée, surtout quand il présente une exposition aussi remarquable et stimulante que celle qui s’est ouverte sur "Femmes névrosées, deux siècles d’histoire entre femmes et leurs psychiatres ".
L’exposition est certes d’abord remarquable par le choix des œuvres proposées, mais elle l’est aussi pour son propos. La psychiatrie a longtemps été une affaire d’hommes, omniprésents chez les psychiatres, et qui ont amené leurs préjugés sexistes. Les choses devraient changer avec la féminisation rapide de la profession. Les artistes ont montré et montrent encore ces préjugés sur les femmes"névrosées".
Jadis, on qualifiait vite les femmes de folles ou de névrosées si elles résistaient au manque de liberté que la société leur laissait. Aujourd’hui encore, on qualifie rapidement de mal psychologique les difficultés à assumer les multiples rôles qu’elles doivent remplir. La dépression, l’angoisse, les états borderline, les troubles alimentaires surviennent de manière plus fréquente chez les femmes. Quand on identifie un trouble chez elles, l’interprétation est vite d’ordre psychologique alors que pour un homme, on cherchera une cause physiologique. Aujourd’hui, les femmes consomment 75 % des psychotropes vendus.
L’expo montre que les préjugés sexistes influencent le diagnostic et le traitement. L’agressivité est qualifiée d’"anormale" chez une femme mais "normale" chez un homme. Les psychiatres prescriraient plus vite des sédatifs et antidépresseurs aux femmes alors qu’ils proposeraient davantage d’interventions thérapeutiques actives aux hommes.

Il et elle, troisième personne singulière

PAR QUENTIN GIRARD ENVOYÉ SPÉCIAL À LYON
Qui dit «je». Le festival des idées Mode d’emploi à Lyon propose débats, lectures, performances... sur des questions d’identité et de sexualité.

Jeanne Mordoj dans son spectacle "Eloge du poil" le 27 novembre 2007 à Bordeaux. - AFP

Serge était cadre dans une grande entreprise. Il a mené un plan de licenciement, puis un deuxième. Au troisième, il s’est mis en premier sur la liste. Il s’est autolicencié.
Depuis, Serge a un peu plus de temps, il participe désormais aux tâches ménagères. Mais, pour arriver à s’y mettre, Serge a créé Momo. Ce n’est pas lui qui fait la vaisselle, la cuisine, passe le balai, c’est Momo. Il l’aime beaucoup, parfois il a l’impression de ne plus tout à fait le contrôler. Une expérience excitante. Serge témoigne dans Identité(e)s. Ce documentaire réalisé par Olivier Meyrou était diffusé dans le cadre des journées consacrées aux genres et à la sexualité au festival des idées Mode d’emploi, à Lyon (1). Des débats, courts-métrages, installations artistiques, lectures, performances pour s’interroger sur le «Qui dit "je" ?». Mais c’est aussi Lisa, 20 ans, si gracieuse quand elle danse, qui se renferme sur elle-même, persuadée qu’elle est laide et que tous les autres sont beaux. Ou Mathis, 16 ans, homosexuel, qui depuis tout petit se sent différent et a décidé d’assumer. «L’identité de genre se définit à plusieurs niveaux», estime Marie-Edith Cypris, aide-soignante et auteure de Mémoire d’une transsexuelle (PUF), qui participait vendredi soir au débat «Masculin, féminin, faut-il se définir ?». «Certains parlent de la différence corporelle, d’autres de la différence sexuelle, chacun ressent son identité de genre par rapport à des niveaux différents», explique-t-elle. Dans cette affaire, «la pression sociale est considérable», note Christian Flavigny, pédopsychiatre. Auteur de la Querelle du genre. Faut-il enseigner le gender au lycée ? (PUF), cet opposant à l’adoption par les homosexuels est très circonspect sur cette question.«Quelle est cette injonction à se définir ?» s’interroge-t-il, pas certain qu’il existe une conciliation possible entre la pression sociale et la liberté de se définir soi-même.

Prix « plancher pour l’alcool », une mesure de santé publique ?
Publié le 16/11/2012
Faut-il payer plus pour boire moins ? Confirmant ainsi les rapports étroits que la médecine présente avec d’autres domaines comme l’économétrie[1], les éditorialistes du British Journal of Psychiatry évoquent l’incidence du prix de l’alcool sur la problématique médicale et sociétale imputable aux « ravages de l’alcoolisme » (comme disaient les hygiénistes du XIXème siècle).
Le Royaume-Uni a connu en effet, durant ces trente dernières années, une « augmentation spectaculaire » de la consommation d’alcool (illustrée notamment par le phénomène de « binge drinking »[2] chez les jeunes) et, parallèlement, des méfaits liés à l’intempérance. Face à ce grave problème de société, les autorités ont longtemps considéré la taxation de l’alcool comme une clef du contrôle des méfaits liés à l’alcoolisme. Mais pour freiner la consommation des plus gros buveurs, on estime désormais qu’il serait préférable de cibler surtout le prix des boissons alcoolisées les moins chères.

mardi 27 novembre 2012

Vers un médicament contre la délinquance ?
Publié le 26/11/2012 
Le diagnostic de « troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité » (TDAH) est contesté par certains : ils y voient une situation exemplaire de « disease mongering » [1] ou/et une «tentative de contrôle du comportement » des masses à l’aide de médicaments. Un peu à l’instar du Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley où une « pilule du bonheur » et un conditionnement pendant le sommeil préviennent troubles du comportement et marginalité, en incitant les individus à se satisfaire de leur statut social.
Quelle que soit sa nature (réelle ou « préfabriquée » par le corps médical), cette problématique intéresse toutefois les chercheurs, comme le montre une étude suédoise et britannique (sur plus de 25 000 sujets de 15 ans à plus de 40 ans, étiquetés « avec TDAH ») visant à évaluer l’incidence de ces TDAH sur « le risque de criminalité », et celle de leur traitement sur la modulation de ce risque d’évolution vers la délinquance.
Guide de survie en psychiatrie
Publié le 20/11/2012
« Comment se faire des amis », « Comment aménager son jardin », « Comment éduquer ses enfants »… Le filon des « guides pratiques » semble inépuisable, au point que le ténor de l’École de Palo Alto, Paul Watzlawick[1] (1921-2007) a pastiché ce type d’ouvrages dans Faites vous-même votre malheur.
Acta Psychiatrica Scandinavica analyse un livre de langue anglaise « rédigé par des jeunes psychiatres exerçant dans le monde entier », “How to succeed in psychiatry” (Comment réussir en psychiatrie), qualifié par ses propres auteurs de « Guide de survie en psychiatrie. »

Harcèlement au travail : « J’ai pensé au suicide »

Salariés, fonctionnaires ou même patrons, ils ont connu le harcèlement au travail et reviennent sur ce long « cauchemar ».


Quand on vous répète à longueur de journée que vous êtes une merde, vous finissez par le croire. » Quand Sylvie*, évoque son quotidien professionnel les mots sortent douloureusement : « Ce genre d’histoire, ça peut détruire une vie. J’ai fait un début de dépression. Je pleurais devant les enfants. J’avais envie de me tirer une balle », raconte cette trentenaire occupée à constituer avec son avocat un dossier de plainte pour harcèlement. Sylvie n’est pas salariée, elle gère une boutique franchisée mais décrit le cauchemar que semble lui faire vivre la propriétaire de son magasin : « Je travaillais plus de cent heures par semaine, je ne tenais plus et quand j’ai voulu prendre quelques jours, c’est devenu terrible. On m’a dit de démissionner puisque je n’étais pas capable d’assumer mon travail. » La jeune femme parle de la pression constante, des insultes, des larmes… Elle évoque aussi ces « griffes » dont elle se sent encore prisonnière. Aujourd’hui, Sylvie va mieux, elle a décidé de se battre et rassemble scrupuleusement mails et documents pouvant démontrer le harcèlement dont elle a été victime.

Pour la moitié des salariés, problème au bercail égal stress au travail

25 novembre 2012

«Le stress au travail a-t-il bon dos?» C’est la question posée dans une étude (1) par les éditions Tissot, spécialistes en droit du travail, et le cabinet Sysman, habitué des questions de bien-être au travail et de risques psycho-sociaux. Le résultat, rendu public aujourd’hui, est inédit : 50% des salariés considèrent que des événements de leur vie privée influent sur leur stress au travail.
Parmi eux, 46% estiment que les difficultés financières dans la gestion du foyer sont en cause. En clair, ces personnes n’ont pas de quoi boucler leurs fins de mois (ce qui les angoisse) ou elles ne sont pas suffisamment rémunérées (ce qui les énerve). La seconde cause de stress vient des complications liées aux transports en commun (35%) ou des relations avec le conjoint (22%). «Dans l’opinion, le stress est le reflet pathologique du monde du travail. L’importation du stress privé constitue une nouveauté, commente le sociologue Ronan Chastellier. Jusque-là, ces facteurs étaient invisibles. A présent, il n’y a plus d’étanchéité, de disjonction radicale entre les deux sphères, privée et professionnelle.»

Hôpital Trousseau : grève à la maternité contre le sous-effectif

Deux syndicats de personnel non médical, FO et CGT, ont lancé un appel à la grève au sein de l’hôpital Trousseau (AP-HP), dans le12e arrondissement parisien. Le mouvement a débuté ce lundi matin, pour une durée illimitée. Sont concernées la salle des urgences et les urgences gynécologiques. D’autres services pourraient bientôt rejoindre le mouvement.

Espagne : les hôpitaux de Madrid en grève contre la privatisation

lequotidiendumedecin.fr 26/11/2012



Crédit photo : AFP
Le système public de santé de la région espagnole de Madrid, soit près de 75 000 professionnels, est en émoi depuis que le gouvernement régional a annoncé le 31 octobre la privatisation prochaine de 6 hôpitaux publics, construits et mis en service il y a 4 ans et situés tout autour de Madrid. Cette opération, qui vise à« assurer la sauvegarde du système public en période de crise », aura des conséquences sur les médecins qui travaillent dans ces hôpitaux. Aujourd’hui fonctionnaires de l’administration régionale, ils deviendront salariés du secteur privé à des conditions inconnues.

Pourquoi est-on hospitalisé en France


En dix ans, les patients de nos hôpitaux ont vieilli et les motifs d’hospitalisation ont changé. Une récente étude du ministère de la Santé montre que si le nombre des hospitalisations a globalement augmenté, les jeunes sont moins hospitalisés qu’auparavant. Dans le tiercé de tête des causes d’hospitalisation : gastroentérologie, appareil circulatoire et tumeurs.

TUER LE PÈRE – La psychanalyse à la rescousse pour analyser la crise à l’UMP


François Fillon et Jean-François Copé le 25 octobre 2012. AP Photo/Christophe Ena
Dix jours plus tard, rien n'a changé. Chaque rebondissement confirme un peu plus que la crise qui déchire l'UMP sera sans doute irréversible. Nouveauté dans le traitement de cette crise, en revanche, depuis ce week-end, les médias font passer François Fillon et Jean-François Copé sur le divan pour tenter de comprendre, à travers la psychanalyse, comment le parti qui était au pouvoir hier peut se fracturer aussi profondément aujourd'hui.
"Au dixième jour les médias dégainent les médecins", constate Daniel Schneidermann dans son édito du jour. Et le rédacteur en chef d'Arrêt sur images de rappeler que son site avait la semaine dernière déjà, relevé "le côté médical de l'affaire".
Ce matin sur France Inter, c'est Bernard Accoyer, qu'Hélène Jouan a invité à donner son diagnostic sur la guerre des chefs, en sa qualité d'ancien ORL... L'ex-président de l'Assemblée nationale a fait allusion au secret médical pour se défiler.
Hier soir, Michel Denisot invitait Serge Hefez au Grand Journal après que le JDD lui a donné la parole dimanche dernier. Le psychanalyste a déclaré sur le plateau de Michel Denisot que "dans toutes les cultures il y a tout le temps un meurtre fratricide qui est au fondement du lien social", et comparé dans le JDD la situation critique à l'UMP, au "mythe fondateur de la culture judéo-chrétienne : la rivalité entre Abel et Caïn". M. Hefez voyait d'autre part dans l'intervention d'Alain Juppé un espoir d'apaisement : "Comme dans une famille, seule l’intervention des parents, d’un tiers qui incarne l’autorité, permettra d’en sortir. Alain Juppé a le profil idéal pour prendre ces deux grands gamins par la main et faire cesser leur dispute", estimait-il.

lundi 26 novembre 2012

Danser pour être en bonne santé

Les jeunes danseuses ont un très bon mental et sont peu sujettes au stress, à la dépression, à la fatigue et aux maux de tête, conclut une étude originale, coordonnée par le Dr Anna Duberg de l’Université Örebro (Suède) publiée dans « Archives Of Pediatrics Adolescent Medicine ».
La « dance study » s’est intéressée à l’impact de la danse sur la santé mentale des adolescentes qui ont tendance à intérioriser leurs problèmes et à exprimer leur mal-être par différentes souffrances plus ou moins organiques.

Souffrance psychique des sans-abri : vivre ou survivre


Qui n’a jamais ressenti une gêne devant un SDF allongé sur le trottoir ? Pourtant, chaque jour ce sont des histoires de vie
et de survie qui se jouent dans la rue. Qui sont ceux qui en arrivent là ? Quels sont leurs parcours ? Quels sont les facteurs de risque qui peuvent conduire à l’exclusion ? Comment soigner la souffrance psychique dans de telles situations ?
Alain Mercuel, médecin, psychiatre engagé sur le terrain auprès des SDF, nous emmène à la rencontre de ces « habitants de nulle part », près de ceux qu’on ne veut pas voir. Un témoignage salutaire pour changer le regard, comprendre les enjeux du soin psychique dans la rue et repenser un lien qu’on peut tisser même avec les plus cassés, les plus exclus, les plus fragilisés par leurs troubles.
Alain Mercuel est psychiatre, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Il dirige une unité d’accès aux soins psychiatriques pour les plus exclus : le SMES (santé mentale et exclusion sociale).

Les 24 Permanences d’Accès aux soins (Pass)

Les Permanences d’Accès aux Soins (Pass) sont des dispositifs médico-sociaux hospitaliers. Ils permettent un accès à des soins de qualité aux patients en situation de vulnérabilité.
24 permanences d’accès aux soins de santé (Pass) ont été constituées dans les groupes hospitaliers de l’AP-HP afin de faciliter l’ouverture du dispositif ordinaire de soins à la population qui demeure exclue.
L’AP-HP a également mis en place des Pass spécialisées : bucco-dentaires au sein du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, dermatologie à l’hôpital Saint-Louis.
  Liste des Permanence d’Accès aux Soins (Pass) de l’AP-HP

A voir ici

dimanche 25 novembre 2012


Psychiatrie : Des lobbys et des hommes


C’est à Coaraze, une fois n’est pas coutume, que le syndicat CGT réunissait récemment les membres de la Commission nationale de psychiatrie. Trois jours de travail autour d’un objectif central : que les actions de défense des patients,  des personnels et de l’outil de travail soient mieux coordonnées.
En région Paca, par exemple et ainsi que le regrettait Ghislaine Raouafi responsable fédérale et coordinatrice départementale, « les personnels sont trop tournées vers leur établissement, et chaque action est menée en aparté, sans coordination. Au niveau régional, nous avons un travail à faire en ce sens. » C’est ainsi que, pour amorcer les choses en quelque sorte, la Commission nationale s’est, de manière plutôt improbable, décentralisée de Montreuil à Coaraze. Le constat dressé n’est pas nouveau. Il est alarmant et la situation, sensiblement similaire à l’échelle du territoire tout entier, ne va pas en s’arrangeant. 

L’idée de ces journées de travail qui ont réuni une petite quarantaine de personnes, c’était d’ouvrir les débats à d’autres composantes civiles que celles de la psychiatrie. Monique Giraud-Lazzari, maire de Coaraze, s’est prêtée au jeu et a représenté le lien établit avec la cité. Le secteur médico-social était également figuré par le truchement de l’assistante sociale Colette Mô et de la psychologue Françoise Gasq pour illustrer les rapports étroits qu’entretiennent les deux disciplines. « Seuls, regrette Jocelyne Mangione, co-animatrice de la commission régionale, les mondes de la police et de la justice n’étaient pas incarnés », bien que des invitations fussent lancées. « Il faut que les rapports soient entretenus entre ces différents secteurs, insiste l’animatrice, car, dans le contexte de rupture de soins que l’on subit, ces rapports risquent d’être de plus en plus fréquents. » Alors qu’au fil du temps et fort des acquis de l’expérience, c’est le système de l’extra-hospitalier qui était privilégié, introduisant le principe de la sectorisation considéré par les professionnels comme le meilleur, c’est de plus en plus aujourd’hui remis en question, et les structures de proximité ferment à tours de bras. A Cagnes-sur-Mer par exemple, le centre médico-psychologique (CMP) va fermer prochainement ses portes. Le syndicat entend bien lutter pour le maintien du site mais la partie n’est pas gagnée. 
Délégation. C’est une précarisation des victimes qui est ainsi en route, avec cet affaiblissement de l’offre de soins. Ou alors, une sorte de délégation au privé. Pour ceux qui le peuvent. 
« Quand une personne, analyse Jocelyne Mangione, se rend compte que dans l’établissement qu’il fréquente, le docteur qui le reçoit n’est jamais le même, que les horaires sont de plus en plus restreints et que la structure ferme en été, le réflexe logique est de chercher un peu plus de stabilité. Où çà ? Chez un psychiatre privé, bien sûr. » 
Un autre des constats inquiétants dressés, qui découle également de l’appauvrissement de l’offre de soins, est celui de la médicalisation croissante présentée comme une solution. « Il existe un lobby pharmaceutique gigantesque, s’énerve le syndicat, que cette situation satisfait pleinement ». Les enfants sont de plus en plus médicalisés : « il arrive que des médecins proposent des anti-psychotiques à des enfants de 9 ans ! » explique Jocelyne Mangione. La surmédicalisation aujourd’hui remplace les barreaux d’hier et les électrochocs. 
Stéphane Barbas, pédopsychiatre à l’hôpital de Poissy St Germain revenait sur les préconisations, et revendications, de la CGT. La remise à plat de la loi sur la psychiatrie, l’arrêt de l’expérimentation des médiateurs de santé pairs-aidants (patients en rémission qui accompagnent les malades dans des démarches et dans des soins, moyennant une formation minimaliste, et qui ne se réduit pour la CGT qu’à de la démagogie pure), l’abolition des lois sur l’hospitalisation sans consentement et HPST. 
Le tout ramenant à une question fondamentale. Que veut-on pour nos malades ? Les abrutir médicalement et les punir pénalement ? Ou bien avons-nous une ambition un peu supérieure ? Question qui requiert de rapides réponses sous peine d’être confisquée, tant la première voie susdite prend de l’avance.
R.F.