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dimanche 8 avril 2012


La parentalité, nouvel horizon de la parité

Dossier | LE MONDE ECONOMIE | 05.03.12

Régulièrement mis en avant comme un atout du modèle économique français, le taux de fécondité de l'Hexagone - 2,01 enfants par femme - est le plus élevé de l'Union européenne après l'Irlande.

Non seulement les Françaises font beaucoup d'enfants, mais la plupart continuent de travailler. Près de 80 % des femmes en couple avec un ou deux enfants sont en activité.
La grossesse, événement incontournable de la vie d'une femme en entreprise, devrait donc être un processus entièrement banalisé. Et pourtant, d'une société à l'autre, les facilités accordées aux mères sont loin d'être les mêmes.
Sylvie (les prénoms ont été modifiés), 27 ans, travaille chez BNP Paribas et s'est arrêtée six mois à la naissance de son premier enfant. Sa convention collective lui permet d'allonger le congé maternité de quarante-cinq jours à plein salaire, ou quatre-vingt-dix jours à demi-salaire. "C'est un des critères qui m'a décidée àrester dans ce secteur", reconnaît la jeune femme, actuellement enceinte du deuxième et qui compte bien renouveler l'expérience.
"LA LOI EST RESPECTÉE, NI PLUS NI MOINS"
Un monde la sépare de Sabine, trois enfants, cadre marketing du laboratoire pharmaceutique GSK. "Chez nous, la loi est respectée, ni plus ni moins. Et pour ce qui est des informations légales, il faut aller les chercher", explique-t-elle. Encore n'a-t-elle pas à se plaindre comparée à Maud, salariée d'une petite entreprise de quatre personnes et enceinte d'un premier enfant, actuellement en procès aux prud'hommes pour se faire verser les primes qu'elle a arrêté detoucher "à cause" de sa grossesse.
Le contraste de ces situations, alors que le socle de prestations prévues par le code du travail est partout le même - seize semaines de congé de maternité, trois jours de congé en cas d'enfant malade, possibilité de congé parental à temps plein ou partiel jusqu'aux 3 ans de l'enfant... -, montre bien l'inégalité de fait entre les femmes à ce sujet.
Ces disparités débouchent-elles sur des taux de fécondité différents suivant les entreprises ? Les plus généreuses seraient-elles des "boîtes à bébés" ?
Difficile de le savoir, car si les employeurs communiquent volontiers sur la proportion de femmes dans l'entreprise ou dans les instances de direction, elles deviennent soudain muettes quand il s'agit du nombre de grossesses ou d'enfants par femme dans l'entreprise.
"Même si les mentalités évoluent, il ne faut pas rêver", s'amuse Pascale Coton, secrétaire générale adjointe de la centrale syndicale chrétienne, la CFTC. Les entreprises sont prêtes à agir pour faciliter la grossesse en entreprise. De là àcrier sur tous les toits "Venez chez nous c'est "open bébé"", il y a visiblement un pas.
Sans aller jusqu'à inviter les salariées à avoir des enfants, les entreprises sont néanmoins de plus en plus conscientes de la nécessité d'aider leur personnel àpasser le cap de l'arrivée de bébé avec sérénité.
FACILITER LA RÉINTÉGRATION
Au sein du cabinet d'audit Ernst & Young, c'est le turnover féminin important au moment de la maternité qui a poussé à réagir. Comme chez Areva, on y organise désormais des entretiens avant et après le congé maternité en présence d'un membre de la direction des ressources humaines et d'un manager opérationnel."C'est une très bonne initiative. L'entretien au retour de congé maternité ou de congé parental peut être l'occasion de faire le point sur les envies du salarié, mais aussi sur d'éventuels besoins de formation spécifiques après une période d'absence", estime Mme Coton.
D'autres entreprises proposent un parrainage en leur au sein pour garder le contact et faciliter la réintégration des salariées. Chez le cabinet de conseil Accenture, la future maman peut, si elle le souhaite, être tenue au courant de l'actualité de l'entreprise, voire rester en lien avec son équipe. Au risque de sesentir forcée à ne pas décrocher ? "Tant que ce n'est pas une obligation, ce peutêtre un signe positif indiquant qu'elle reste une salariée à part entière", estime Mme Coton.
De retour de congé, les aides peuvent prendre la forme d'avantages financiers comme une prime de naissance, d'avantages en nature comme une crèche d'entreprise ou des aménagements du temps de travail. L'Oréal propose ainsi aux parents de s'absenter un à quatre mercredis par mois jusqu'aux 12 ans de l'enfant.
Ces arrangements ne se font-ils pas aux dépens de l'évolution professionnelle ? Catherine, une cadre des ressources humaines de la SNCF, ravie d'avoir"déroulé (sa carrière) comme un homme" malgré ses quatre enfants raconteavoir eu du mal, à son grand étonnement, à faire promouvoir une femme de son équipe soupçonnée de tirer au flanc pour avoir bénéficié... d'un congé parental.
Briser le "plafond de mère" - une jolie expression pour désigner l'inflexion négative que prend la carrière d'une femme après l'arrivée d'un enfant - est un défi qui nécessite bien plus que des aides ponctuelles aux futures mamans, aussi généreuses soient-elles.
Il faut que le sacrifice à la famille devienne autant le fait du père que de la mère. Et, plus largement, que les parents cessent d'être montrés du doigt en raison des avantages qui leur sont accordés. Pour Catherine, ça ne fait pas un pli : "A la SNCF, même certains cadres travaillent de 8 h 30 à 17 heures. Le fait que ce ne soit pas le monopole des mamans facilite beaucoup les choses."
Sébastien Dumoulin

Etre salarié et parent reste un défi


A l'approche de chaque échéance politique majeure, il est devenu banal de s'interroger sur "le modèle social français", pour en vanter les mérites ou pour endénoncer les impasses.

Mais s'il est une "exception française" vis-à-vis des principaux concurrents économiques du pays, c'est bien l'existence d'un taux de natalité plus élevé que ces derniers - 12,8 pour mille en 2010, contre 8,3 pour mille en Allemagne, 12,5 pour mille au Royaume-Uni, 9,3 pour mille en Italie - et d'un taux d'activité des femmes de 25 à 64 ans aussi important - 73%, contre 75% en Allemagne, 72% au Royaume-Uni, 56% en Italie -, y compris pour les femmes ayant des enfants - 67%, comme en Allemagne, 69% au Royaume-Uni, 49% en Italie.
RETARD PRIS PAR LES ENTREPRISES
La Journée des femmes, le 8 mars, va attirer à nouveau l'attention sur le retard pris par les entreprises en matière de parité dans les rémunérations et la gestion des carrières.
Le responsable du fameux "plafond de verre" et de bien des discriminations est toujours l'enfant, né ou à naître, encore jugé incompatible avec l'engagement supposé indispensable à l'efficacité professionnelle. La loi et les politiques mises en place par les entreprises à coups de quotas ou de discrimination positive, souvent sur des modèles anglo-saxons, tentent d'y remédier, et c'est tant mieux.
Mais la spécificité démographique française pourrait inciter à changer un peu d'angle d'attaque. Pour briser le "plafond de verre", ne serait-il pas temps dereconnaître, dans l'organisation du travail, les effets d'une "parentalité" qui inclurait, pour une fois à égalité, les salariés des deux sexes, et ferait droit au fameux équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, tant revendiqué par des salariés stressés ?
Les initiatives dans ce sens se multiplient, notre dossier en témoigne. Il s'agit d'une lente évolution culturelle, dont les entreprises ne sauraient s'exempter.
Antoine Reverchon

"Un enfant ? Cela va poser un problème..."


"L'entretien s'est conclu sur cette phrase : vous avez les compétences et un bon profil pour le poste, mais à 32 ans vous risquez de bientôt faire un enfant, cela vaposer un problème", raconte Juliette (tous les prénoms ont été changés), encore un peu incrédule.

Lors de ce processus de recrutement, l'employeur n'a même pas fait de détour. Claire, quant à elle, n'imaginait pas passer tout un entretien à répondre à des questions autour de ses deux enfants : "Impossible bien sûr de dire que c'est pour cette raison que je n'ai pas été choisie, admet-elle. Mais une chose est sûre, le recruteur revenait tout le temps à des questions sur ma logistique familiale au lieu d'évoquer mon expérience professionnelle."
En dépit d'un taux d'activité des femmes qui, en France, dépasse désormais les 66%, la maternité reste au coeur des inégalités entre hommes et femmes au travail.
LES ENTRAVES DE CE TYPE
Questionnements poussés lors des entretiens d'embauche, pression durant la grossesse, difficultés au retour du congé maternité, évolutions de carrière ralenties voire arrêtées : bien qu'interdites, les entraves de ce type sont légion.
Le sexe, la grossesse et la maternité sont même devenus, avec l'âge, les premiers critères de discrimination cités par les victimes. Ils devancent désormais l'origine ethnique.
C'est ce qui ressort du cinquième "Baromètre sur la perception des discriminations au travail", publié par le défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT) pour la France le 25 janvier.
"Les femmes nous sollicitent fréquemment pour ce type de situation, détaille Anne de Metz, avocate au barreau de Paris. Leurs difficultés commencent souvent par une succession de petites choses qui changent avec la grossesse : des avantages qui disparaissent peu à peu, des primes qui ne sont pas versées, puis la définition d'objectifs annuels que l'on sait incompatibles avec un congé maternité, etc."
Ce changement d'attitude de la part de l'employeur, Luna, cadre dans les ressources humaines, ne l'avait pas anticipé. "Au moment de mon embauche, on m'avait certes découragée d'avoir un enfant dans les deux ans. Sur le moment cela ne m'avait pas choquée outre mesure : ils investissaient sur moi, raconte-t-elle. Trois ans et demi plus tard, je suis tombée enceinte. Quand je l'ai annoncé à mes supérieurs, je n'imaginais pas que les rapports professionnels changeraient du tout au tout... Rapidement, ils se sont mis à me faire des reproches, àdénigrer mon travail sans justification..."
Des tensions qui finissent par avoir des répercussions sur sa grossesse. "Au début j'ai eu du mal à savoir si ce n'était pas une vue de l'esprit. C'est finalement un avocat qui m'a permis de voir que le comportement de mes supérieurs était anormal, et nous leur avons adressé un courrier."
Parfois, cela va plus loin : la grossesse peut entraîner rupture de période d'essai, non-renouvellement de CDD ou licenciement abusif. Difficile d'estimer l'ampleur du phénomène. D'autant que de nombreuses femmes manquent encore d'informations sur leurs droits pendant et après la grossesse.
DEMANDER RÉPARATION
Après une campagne sur le sujet en 2009, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde, aujourd'hui le Défenseur des droits) avait vu les réclamations liées à la grossesse passer de 126 en 2008 à 615 en 2010. En 2011, 18 % des saisines dans l'emploi privé sont liées à la grossesse, 14 % dans l'emploi public. Sur l'ensemble, 30 % des dossiers sont menés à terme.
Vous êtes enceinte ? Prévenez votre patron, avant vos copines. C'est en substance le message du Défenseur des droits. "Il faut rapidement informer son employeur de façon officielle, avec un courrier. Seul cela protège la femme enceinte. Beaucoup attendent trois mois pour le faire, alors qu'elles parlent officieusement de leur grossesse au travail. Un tiers des dossiers que nous suivons concernent des problèmes survenus dans ce laps de temps", souligne Sophie Latraverse, directrice des affaires judiciaires et de l'expertise auprès du Défenseur des droits. En effet, certains employeurs n'hésitent pas à se séparerde collaboratrices avant que la loi ne les protège.
"Nous voyons aussi de nombreux cas de femmes qui, sans être évincées, subissent des discriminations fondées sur leur situation de famille. En particulier les femmes cadres à haut potentiel qui, une fois qu'elles ont des enfants, ne progressent plus", poursuit Mme Latraverse.
Une femme qui s'estime lésée peut demander à comparer son évolution de carrière à celle de ses collègues. A partir du moment où la discrimination est connue, le salarié a cinq ans pour demander réparation du préjudice: à charge de l'employeur de prouver que les différences de parcours ne sont pas liées à la maternité.
Catherine Petillon

Publié le 02 avril 2012
CANADA

Le suicide est en hausse chez les jeunes femmes


Si le taux de suicide des filles âgées de 10 à 19 ans a légèrement augmenté au Canada au cours des dernières décennies, il a chuté chez les garçons du même âge, selon une nouvelle étude.

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Limoux Combats d'ordonnances autour d'un enfant autiste

A la suite des deux articles dans lesquels j'annonçais (14 et 15 mars) une grève de la faim pour qu'enfin le cas dramatique du jeune autiste trouve une réponse adaptée avec l'Ussap (Union sanitaire et sociale Aude Pyrénées), la préfecture me téléphonait le 15 pour m'assurer que tout allait s'arranger et que l'on me demandait de sursoir à mon projet de grève de la faim", écrit Pierre Sans, psychiatre à l'Afdaim (Association familiale départementale d'aide aux personnes infirmes mentales). Rappelons qu'il souhaite faire hospitaliser temporairement (à l'Ussap) un enfant autiste âgé de 12 ans. Celui-ci est en phase de décompensation violente, un état qui nécessite un changement de traitement, d'où la demande d'hospitalisation.
Selon Pierre Sans, "deux semaines ont passé et nous en sommes au même point. Mes consœurs de l'Ussap refusent l'hospitalisation de courte durée nécessaire à la mise au point du traitement et refusent de me rencontrer".
Le lundi 19 mars, les parents de l'enfant ont été reçus comme prévu à l'Udaspa (NDLR : l'unité d'hospitalisation de l'intersecteur de psychiatrie infanto juvénile accueille des adolescents en crise afin de leur trouver un traitement) et "là, un des deux médecins leur a dit que l'hospitalisation n'était pas justifiée", confie Pierre Sans, "et que si elle devait avoir lieu en passant par exemple par les urgences, leur enfant irait en chambre d'isolement. Je ne peux pas laisser passer ça. C'est choquant. Si je fais une grève de la faim, il ira donc en isolement ?".
A l'Udaspa, la responsable a refusé de nous répondre, et nous a renvoyés vers la direction de l'Ussap, à Limoux.
Jean-Marc Bissérié confirme que les parents ont été reçus à l'Udaspa : "Le médecin leur a présenté l'établissement, comme il doit le faire, et donc montré les chambres : la normale et celle d'isolement. Mais la chambre d'isolement, il faut quand même le préciser, n'est pas une cellule de prison comme autrefois, mais un lieu sécurisé situé juste à côté du bureau infirmier depuis lequel la personne enfermée est surveillée 24 h sur 24".
Le président de l'Ussap veut également rassurer en rappelant que "l'enfant autiste est déjà suivi par des pédo-psychiatres et qu'il bénéficie déjà d'un traitement".
C'est pourquoi, selon lui, le dossier relève des seuls médecins : "Le Dr Sans désire qu'on change de traitement, ce qui impliquerait en effet une hospitalisation temporaire. Mais les pédo-psychiatres estiment que le traitement actuel convient et qu'il n'a pas à être changé".
Pour J.-M.B issérié, la seule issue passe par l'agence régionale de santé "à laquelle Patrick Rodriguez, le directeur de l'Ussap, a envoyé une demande d'arbitrage".
Ce que regrette Pierre Sans : "Si, à chaque fois qu'on a un problème d'hospitalisation d'autiste en décompensation grave, il faut en appeler à l'ARS, où va-t-on ?".

13 organisations du monde judiciaire présentent 90 propositions

Créé le 06-04-2012
PARIS (Reuters) - Treize organisations de magistrats, de policiers, de personnels judiciaires, de psychiatres et de victimes ont publié vendredi 90 propositions pour améliorer le fonctionnement de la sécurité en France, dans l'optique de l'élection présidentielle.
Un nouveau statut pour rendre les procureurs indépendants de l'exécutif, une réforme du Conseil supérieur de la magistrature, des réorganisations territoriales, le rétablissement de la gratuité de l'accès à la justice et l'amélioration de l'accueil figurent parmi les idées des signataires.
"Les fonctions de police et de justice doivent demeurer des missions régaliennes de l'Etat, qu'il ne peut déléguer à des partenaires privés sans un contrôle essentiel et réel, et qu'il doit absolument permettre de manière égalitaire à l'ensemble des citoyens", lit-on dans le texte commun.
Les 13 organisations, dont l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), l'Association française des magistrats instructeurs (AFMI), le Syndicat national des officiers de police (SNOP), les syndicats des greffiers, de traducteurs, de psychiatres, de directeurs de prison, d'agents de probation se prononcent contre la multiplication des lois et demandent "la suppression de lois obsolètes ou redondantes".
Ils se prononcent pour une meilleure rémunération des expertises et contrôle de leurs auteurs, une limitation de la psychiatrie et l'abandon des objectifs de performance chiffrés.
Ils demandent à l'Etat de conserver la mission régalienne de la justice et de ne pas se dessaisir en partie sur les polices municipales ou le secteur privé comme les prisons.
Ces propositions ont été approuvées par l'équipe du candidat socialiste, François Hollande, dans un communiqué d'André Vallini, chargé de ces dossiers.
"Les organisations professionnelles et syndicales du monde judiciaire ont exprimé aujourd'hui leur souci de voir la justice inscrite au cour de la campagne présidentielle. Elles ont raison. François Hollande est le seul candidat à ce jour qui ait présenté un programme complet et cohérent en matière de justice", écrit-il dans un communiqué.
Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser


Hérault : un militant non violent placé en psychiatrie

Par ERIC FAVEREAU
Nous sommes dans l’Hérault, et ce monsieur est un militant, vieil opposant du maire de son village. Il a plus de 50 ans. Le mois dernier, il a manifesté «par une action non violente son opposition à un projet de déclassement d’une zone Natura 2000 dans sa commune», selon la Ligue des droits de l’homme. Il s’est ainsi enchaîné à un puits. Depuis ? Il a été hospitalisé d’office en psychiatrie. Au motif qu’il présentait des troubles mentaux «qui compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public, troubles qui se manifestaient par des propos désobligeants et insultants». Ce sont les pompiers, avec le médecin, qui ont proposé au maire cette solution. Et comme ensuite cela se passait mal, le militant étant agité et ne voulant pas de médicaments, il a été mis en chambre d’isolement. Ainsi va la garde à vue psychiatrique. «C’est cela qui s’est passé : l’utilisation de la psychiatrie à des fins politiques», a dénoncé le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.
La passion psychanalytique selon Beauvoir

FÉMINISME, POLITIQUE SOCIALE
Couverture ouvrage
SIMONE DE BEAUVOIR ET LA PSYCHANALYSE
Pierre Bras, Michael Kail (dir.)
Éditeur : L'HARMATTAN
Résumé : Les actes du colloque "Simone de Beauvoir et la psychanalyse" sont l’occasion de revenir sur la philosophe du Deuxième sexe , Bible du féminisme français.
Simone de Beauvoir et la psychanalyse ? Tout laisserait à penser qu’il s’agit d’une rencontre problématique mais en réalité, il s’agit d’un dialogue profond, d’un débat de fond extrêmement fécond sur ce qui constitue les femmes, prises entre déterminismes sociaux et historiques et leur "destin physiologique" cher à la psychanalyse. Dans son Deuxième sexe, Simone de Beauvoir a convoqué les psychanalystes (entre autres Freud, et Hélène Deutsch qui valorisait une "nature féminine" et l’expérience fondamentale de la maternité) aux côtés de la littérature, de l’anthropologie et de la philosophie pour expliquer la condition féminine. C’est parce que ce dialogue est mal connu que la nouvelle revue L’homme et la société vient de publier les actes du colloque "Simone de Beauvoir et la psychanalyse" qui avait eu lieu en 2010 à Paris, à l’initiative des psychanalystes Danièle Brun et Julia Kristeva. L’ouvrage dense est l’éclatante preuve de la fécondité de ce dialogue et explore tous les aspects de cette relation : histoire, bibliographie, rêves, jouissances, maternité, haines, écriture biographique, existentialisme et psychanalyse, roman et autobiographie…
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Xénophobie d'en haut

Xénophobie d'en haut

Le choix d'une droite éhontée
Cette France-làXénophobie d'en haut. Le choix d'une droite éhontée, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2012, 190 p., ISBN : 9782707173317.
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Le visage envisagé du peintre. Perdre la face

1 août 2011
By 

LE VISAGE ENVISAGÉ DU PEINTRE. PERDRE LA FACE1.
Philippe Beucké
Si, pour Lacan, le sinthome est une invention toujours singulière qui permet de nouer les trois ronds à l’aide d’un quatrième, lequel fait semblant de noeud borroméen afin que le sujet tienne, alors lorsque le réel dans sa violence envahit la scène, lorsque l’imaginaire se délite, que le symbolique de par son incomplétude ne peut border ce réel fracassant, c’est avec le savoir-faire de l’art que peut-être certains trouvent réparation à la défaillance qu’ils ont subie. Un nouage suffisamment efficace pour qu’ils restent vivants. Tel est, me semble-t-il, ce qui soutient l’oeuvre de trois peintres : Francis Bacon (1902-1992), Zoran Music (1909-2005) et Alberto Giacometti (1901-1966), lesquels se croisent, s’estiment et côtoient les mêmes critiques d’art.

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Les Livres de Philosophie



Genèses de l'acte de parole. Dans le monde grec, romain et médiéval

B. Cassin, C. Lévy (eds.)


Janvier 2012 - Brepols ed - 75 €

L'objectif de ce recueil est de définir l'acte de parole, ou plus exactement les différents statuts et composantes de l'acte de parole, à partir des pratiques grecques, romaines et médiévales, telles que peuvent rétrospectivement les éclairer les concepts et / ou les pratiques modernes et contemporaines, apparus en philosophie du langage avec les speech-acts d'Austin et en esthétique avec la « performance ». « Comment faire des choses avec des mots? », How to do things with words?, le titre de l'oeuvre d'Austin peut en effet servir de motif à une grande partie des pratiques discursives de l'Antiquité et du Moyen-Âge - le titre, mais non pas exactement les concepts qui se trouvent forgés aujourd'hui sous ce titre ou en rapport avec lui. Ce sont ainsi les singularités antiques et médiévales des actes de parole que nous voudrions déterminer: comprendre ce qu'est la « performance » d'avant le « performatif ».

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Les Livres de Philosophie



NON PAS : VOTER POUR QUI, MAIS : POURQUOI VOTER ?

Revue lignes n°37



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Les Livres de Philosophie



Philosophie de l’éducation : les compétences en question

Rue Descartes n° 73, 2012/1


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Les Livres de Psychanalyse



Cliniques méditerranéennes n° 85, 2012/1 : la Pensée magique

Coordination : Houria ABDELOUAHED - Laurie LAUFER



Mai 2012 - Erès - 26,50 €

L'humanité, écrit Freud, a produit, au cours des temps, trois systèmes de pensée ou trois grandes visions du monde : l'animisme (mythologique), la religieuse, la scientifique. Parmi elles, la première créée, celle de l'animisme, est peut-être la plus conséquente et la plus exhaustive. C'est un système de pensée qui permet de concevoir à partir d'un seul point le tout du monde comme « un unique ensemble cohérent » (Les Nouvelles conférences) et qui laisse des traces dans la superstition, dans le fondement de notre parler et de notre croire, voire de notre philosopher.
Or, cette première vision du monde de l'humanité est une théorie psychologique. Et les travaux de S.Reinach, H. Hubert, M. Mauss et de E.B. Taylor vont servir à Freud de point de départ pour prendre justement ensuite un chemin plus « psychologique ».

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Plan Psychiatrie et Santé Mentale 2011-2015 : 4 axes stratégiques


Selon l’OMS, une personne sur cinq vivra au cours de sa vie un trouble psychique. Les troubles psychiques mettent ainsi à l’épreuve notre cohésion sociale.  Le plan psychiatrie et Santé mentale 2011-20125 entend apporter une réponse à ce qui est en passe de devenir l’un des défis majeurs de nos systèmes de santé.

Ce plan a été élaboré dans le cadre d’un processus de concertation avec l’ensemble des acteurs intervenant dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale (représentants des usagers, de professionnels sanitaires et sociaux, d’universitaires et de chercheurs).
L’enjeu majeur de ce nouveau plan 2011-2015 est de prévenir les ruptures dans les parcours de vie des personnes concernées, quel que soit leur lieu de vie, y compris celles en grande précarité ou en milieu pénitentiaire.
L’objectif est donc de permettre à ces personnes de mieux vivre avec des troubles psychiques, troubles dont l’impact et la prévalence sont souvent sous-estimés, notamment chez les personnes placées sous main de justice ou faisant l’objet d’un suivi éducatif.
Le plan décline 4 axes stratégiques :
1/ Prévenir et réduire les ruptures au cours de la vie de la personne
2/ Prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires
3/ Prévenir et réduire les ruptures entre la psychiatrie et son environnement sociétal
4/ Prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs
Les ARS ont ainsi à décliner le plan en mesures opérationnelles dans les 26 projets régionaux de santé en cours d’élaboration. Les administrations centrales et opérateurs nationaux seront également invités à faire connaitre la façon dont ils intégreront le plan dans leur propre feuille de route d’ici juillet 2012.
Une conférence annuelle de suivi de la mise en œuvre de ce plan sera organisée et présidée par le ministre chargé de la santé et le ministre chargé des solidarités. L’évaluation de ce plan est d’ores et déjà prévue, un premier bilan sera établi en 2016.
Consulter : Le Plan Psychiatrie et Santé Mentale 2011-2015 (PDF – 368.1 ko)
Source : Direction générale de la santé (DGS)

Abus de faiblesse et autres manipulations

Abus de faiblesse et autres manipulations

Hirigoyen, Marie-France
Lattès , Paris
Parution :  mars 2012

Résumé

L'auteure s'interroge à la fois sur les limites qui sont franchies dès lors que la manipulation, consiente ou inconsciente, s'immisce dans les relations humaines, ainsi que sur le statut de victime, qui, selon elle, n'est pas défintif.
Quatrième de couverture
La manipulation fait partie de la vie, ce qui fait la différence, c'est l'intentionnalité. Mais comment repérer les premiers signes d'un abus de faiblesse ?
Personnes âgées, enfants, adultes en état de sujétion psychologique : où commence l'influence normale et saine, où commence la manipulation ?

En se fondant sur son expérience clinique, Marie-France Hirigoyen interroge la notion de consentement et les dérives des comportements.

Une quête aussi précise qu'inspirée, qui révèle que le statut de victime n'est pas irréversible.

"Il faut dédiaboliser le marketing hospitalier !"


Caroline Merdinger-Rumpler, maître de conférences à l'École de management de Strasbourg"Il faut dédiaboliser le marketing hospitalier !"

Interview 16.01.12 - 17:28 - HOSPIMEDIA 
Trop souvent, le marketing est assimilé à une manipulation des individus, déplore Caroline Merdinger-Rumpler, sans en percevoir le processus, plus global, visant à connaître un marché, faire des choix puis les accompagner pour que l'action hospitalière réponde pleinement aux besoins et aux attentes.
Hospimedia : "Comment concilier "hôpital" et "marketing" ?
Caroline Merdinger-Rumpler : En France, c'est une association qui fait pour le moins hurler, avec des connotations souvent très péjoratives accolant au marketing les termes "manipulation", "vente", "communication" et "marchand", en conflit total avec la culture professionnelle et la mission de l'hôpital public. L'introduction du management n'y a déjà pas été sans mal. Or, le marketing, c'est aller un peu plus loin encore sur l'affirmation de la relation de son organisation avec le marché. Toutefois, il s'opère souvent sans être nommément appelé "marketing". Certains CHU ou CH disposent d'une direction de la clientèle. Les travaux des Commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUCQ-PC), en s'intéressant aux bénéficiaires d'une prestation et réfléchissant aux processus de création de valeurs, relèvent eux-aussi pleinement du marketing.
H. : Comment se définit-il ?
C.M.-R. : Tout d'abord, par une approche opérationnelle présentant le marketing comme fonction d'une organisation avec tout un ensemble de processus de vente et de communication (distribution, définition de l'offre, fixation des prix...). Puis, l'une des préoccupations de l'hôpital, par une dimension plus managériale : arriver à identifier et choisir ses marchés cibles. À défaut d'être toujours formalisé, c'est en filigrane dans les projets d'établissement avec des prémices plus ou moins aboutis d'analyses de marché : parts de marché, objectifs d'activité, taux de fuite, fidélisation des patients, acquisition de ressources pour attirer le personnel... Un troisième point, beaucoup plus large, définit le marketing comme un processus sociétal à même de créer, offrir et échanger des produits, services et valeurs. Soit, clairement des missions hospitalières.
H. : Les termes "patient" et "client" ne sont-ils pas antinomiques ?
C.M.-R. : Non. Le mot "client" commence à être accepté par le plus grand nombre. Dans la notion de "patient", il y a celles de "client consommateur", "client malade" et "client citoyen". Celle de malade est bien réalisée par les hôpitaux. Celle de citoyen n'apparaît pas. Quant à la notion de "client consommateur", elle émerge dès que le patient exprime ses besoins et est en capacité de faire des choix.
H. : Quelles sont les cibles du marketing hospitalier ?
C.M.-R. : Ce sont les bénéficiaires (patients, proches et résidents en long séjour) et tous les prescripteurs, les médecins adresseurs voire même la concurrence en cas de coopérations, ainsi que les financeurs. Par exemple, l'ARS est un marché cible pour un hôpital dans l'octroi d'autorisations d'activité et de financements d'investissements. Sans oublier le marché cible des praticiens et personnels soignants, des ressources rares sur certaines activités. L'analyse de ces marchés, de leurs besoins et toutes les actions qui en résultent, relèvent clairement du marketing.
H. : Comment cela s'organise-t-il ?
C.M.-R. : Les concepts marketing de base sont "segmentation", "ciblage" et "positionnement". Les actions opérationnelles comptent quatre leviers, les "4P" : prix, produit, promotion (communication) et place (distribution). Le levier prix est contraint sauf pour des prestations de services annexes, où il existe certainement des opportunités de réflexion : facturation des chambres individuelles, menus à tarifs différents, etc. Le produit concerne tout l'environnement physique dans lequel se déroule la prestation de soins : qualité de l'accueil, prestations hôtelières... Mais il reste des freins très forts en termes de culture hospitalière, avec des propos comme "Nous ne sommes pas un hôtel !" Non, l'hôpital n'est pas un hôtel mais offre des prestations hôtelières. S'il n'y a pas possibilité de communication publicitaire, tous les autres leviers hors médias sont mobilisables : brochures d'information, site Internet, événements liés à la vie de l'hôpital... C'est en général la seule action qui est comprise, pas toujours bien formalisée, mais structurée. Enfin, la distribution se partage entre les instances de régulation (ARS) et les hôpitaux. Les ARS ont une préoccupation de choix stratégique de distribution, même sur la manière d'opérer les missions de service public : quelle prestation à quel endroit pour quel type de population avec un raisonnement quasiment de chalandise, quelles collaborations... Ces questionnements touchent chaque établissement : quelle accessibilité sur un territoire donné par rapport à telle population ?
H. : La formation au marketing des décideurs hospitaliers vous satisfait-elle ?
C.M.-R. : Non, il faut renforcer la formation initiale mais surtout dédiaboliser le marketing pour éclairer les acteurs hospitaliers sur les enjeux que représente un positionnement concurrentiel sur leur territoire de santé. L'objectif principal d'un hôpital n'est peut-être pas la rentabilité mais l'équilibrage des comptes financiers est un objectif recherché de tous et le marketing peut assurément les y aider."
Propos recueillis par Thomas Quéguiner