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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 28 janvier 2012


Épilogue ou rebondissement, jeudi, dans un film judiciaire sur l'autisme ?

lundi 23.01.2012
 Le 8 décembre dernier, des familles d'enfants autistes pro-Sophie Robert devant le palais de justice.Le 8 décembre dernier, des familles d'enfants autistes pro-Sophie Robert devant le palais de justice.

|  ÇA SE PASSE CETTE SEMAINE |

Jeudi, la documentariste Sophie Robert saura si elle peut continuer à diffuser, en l'état, le film qu'elle a consacré à la prise en charge de l'autisme par la psychanalyse. Trois psychanalystes de renom l'accusent d'avoir galvaudé leurs propos. Ils exigent leur retrait du film. En filigrane, se dessine une opposition sur la prise en charge de l'autisme, mettant face à face défenseurs de la psychanalyse et avocats des méthodes dites cognitivo- comportementales. Des enjeux nationaux, voire internationaux. En France, l'autisme a été déclaré Grande cause nationale 2012. PAR LAKHDAR BELAÏD
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Mémoire : "Un Prince charmant des souvenirs"

Neurobiologie | LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 13.01.12

Lauréat du prix Nobel en 2000 pour ses découvertes sur les processus biologiques de la mémoire, Eric Kandel est professeur à l'université Columbia (New York) et chercheur en neurosciences au Howard Hughes Medical Institute. Invité de prestige de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), le 19 décembre 2011 à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière (Paris), il présentait ses derniers travaux sur le stockage durable des souvenirs.

Traquant depuis plus de cinquante ans les secrets de la mémoire, il explore aujourd'hui une piste audacieuse : le rôle, dans le stockage durable des souvenirs, d'une protéine de type prion non pathogène... mais apparentée aux molécules responsables de maladies neurodégénératives redoutables.
Pour comprendre la portée de vos travaux récents, un retour en arrière s'impose. Quelles ont été les étapes marquantes de vos découvertes ?Quand j'ai débuté mes études sur la mémoire, en 1957, je me suis intéressé aux propriétés des neurones de l'hippocampe du chat. Mais ce modèle s'est vite avéré trop complexe. L'approche réductionniste m'est alors apparue comme une méthode de choix - pas comme une philosophie ! Au début des années 1960, et malgré le scepticisme de nombreux collègues, j'ai choisi d'étudier l'aplysie. Cette limace de mer géante ne compte que 20 000 neurones, de surcroît très gros, contre 100 milliards dans le cerveau humain.
L'aplysie rétracte sa branchie quand on touche son siphon, par un processus réflexe. Nous avons découvert que des contacts légers répétés entraînent une "habituation" : le réflexe s'atténue progressivement. Mais en donnant un choc électrique sur la queue juste après avoir touché le siphon, et en répétant plusieurs fois l'expérience, on finit par "apprendre" à l'animal à rétracter sa branchie même après l'habituation - c'est le conditionnement. Dans ces formes rudimentaires d'apprentissage, nous pouvions enregistrer l'activité électrique des neurones du mollusque vivant. Nous avons reconstitué ce réflexe avec des neurones isolés en culture - et décortiqué les processus cellulaires et moléculaires en jeu.
Que vous a appris le long travail d'analyse de ce modèle ? Nous avons découvert que l'apprentissage et la mémorisation résultent du remodelage des connexions entre neurones : c'est la "plasticité synaptique". Dès 1894, le neuroanatomiste Santiago Ramon y Cajal avait eu l'intuition de ce phénomène. Nous avons trouvé que les aplysies, quelle que soit la vitesse d'apprentissage du réflexe de rétraction des branchies, mobilisent toujours le même circuit de 30 neurones : leurs différentes capacités d'apprentissage résident donc non pas dans ces neurones, mais dans leurs connexions. Puis nous avons montré que la mémoire "à court terme" - le stockage temporaire de l'information - résulte du renforcement de synapses existantes.
La mémoire "à long terme" - le stockage durable de l'information ayant subi un traitement répétitif - nécessite la création de nouvelles synapses.
Comment la mémoire à court terme est-elle convertie en mémoire à long terme ? La répétition - ou l'intensité d'une expérience unique, comme l'est votre premier amour ! - est nécessaire à la mémoire à long terme. Dans le noyau du neurone, ces stimuli répétés ou intenses activent certains gènes : ceux-ci produisent les protéines nécessaires à la croissance de nouvelles synapses.
Deux protéines, parmi d'autres, contrôlent ces gènes : la CREB-1, qui les active, et la CREB-2, qui les inhibe. Sous l'effet d'un stimulus, la CREB-2 est inactivée et la CREB-1 activée. C'est de la balance subtile entre ces deux actions opposées, selon la répétition du stimulus, que s'opère - ou non - la bascule entre mémoire à court terme et mémoire à long terme.
C'est pourquoi nous ne nous souvenons durablement que des expériences importantes ou répétées. Tout le reste, nous l'oublions ! Pour l'aplysie, des chocs réitérés sur la queue sont une expérience d'apprentissage importante, comme pour nous la pratique répétée du piano ou la conjugaison des verbes...
Peut-on extrapoler ces découvertes chez l'aplysie aux processus mentaux à l'oeuvre chez l'homme ? Certains aspects du stockage mnésique semblent avoir été conservés durant les millions d'années de l'évolution : par exemple, la capacité à faire pousser de nouvelles connexions synaptiques à la suite d'une expérience. L'esprit humain a ainsi évolué à partir de molécules utilisées par nos ancêtres les plus humbles. Cela éclaire d'un jour nouveau notre place au sein de l'évolution biologique...
Vous concentrez vos efforts actuels sur le rôle d'une protéine de type prion dans le stockage des souvenirs. Comment en êtes-vous venu à cette "idée folle" en 2003 ? Une question nous taraudait : comment la mémoire à long terme se conserve-t-elle durablement dans les terminaisons synaptiques ? Ce processus nécessite la production de protéines, mais la demi-vie moyenne d'une protéine du cerveau ne dure que quelques minutes à deux jours. Cette interrogation nous a menés à la découverte d'un processus indispensable pour stabiliser la mémoire à long terme. Il requiert la production locale de protéines. Cela nous a conduits à une seconde piste : celle de la protéine Aplysia CPEB, présente dans les terminaisons synaptiques de l'aplysie...
Cette protéine, ou son homologue chez l'homme, serait la gardienne du souvenir ? Un de mes étudiants postdoctorants, Kausik Si, a émis cette idée originale : sous l'effet d'un stimulus activateur, un ARN messager "dormant" serait produit dans le noyau du neurone. De là il serait envoyé, via la fibre nerveuse, vers toutes les terminaisons synaptiques. Il n'y serait ultérieurement converti en ARN actif, assurant la production des protéines stabilisatrices, que dans certaines terminaisons : celles qui sont activées et portent la "marque" de l'apprentissage.
Nous avons validé ce concept sur un neurone sensoriel isolé d'aplysie. L'ARN messager joue le rôle de la Belle au bois dormant. Le Prince charmant qui la réveille, c'est la CPEB. Son baiser résulte d'un stimulus répété sur la terminaison nerveuse. Il convertit la CPEB inactive en une forme active, qui rallonge la courte queue polyadénylée de l'ARN dormant. Cet ajout enclenche la fabrication des protéines stabilisatrices. Ce processus élégant perpétue la mémoire...
Mais comment ce stockage mnésique résiste-t-il à l'usure du temps ? C'est là que joue l'appartenance de la CPEB à la famille des prions ! Comme l'a montré M. Si, la CPEB possède à son extrémité toutes les caractéristiques d'un prion. Les prions sont probablement les protéines les plus étranges connues à ce jour. Elles ont été découvertes par Stanley Prusiner au début des années 1980 (Prix Nobel en 1997), en tant qu'agents responsables de maladies neurodégénératives alors mystérieuses, comme la maladie de la vache folle.
Les prions se distinguent des autres protéines par deux points majeurs : ils peuvent se replier sous deux formes différentes, l'une active - des agrégats très stables dans le temps - et l'autre inactive. La forme agrégée, dominante, peut convertir la forme inactive en forme active. Ces deux propriétés faisaient de la CPEB un candidat idéal pour le stockage mnésique : une molécule capable de s'autoperpétuer et de demeurer indéfiniment dans la terminaison synaptique, pour y gouverner la fabrication des protéines stabilisatrices... Avec M. Si, nous avons publié, en 2003, cette hypothèse dans la revue Cell...
Depuis, vous avez accumulé les expériences en faveur de ce concept inédit... C'était une idée sinon révolutionnaire, du moins très inhabituelle ! M. Prusiner m'a dit en avoir été très surpris. Il nous a fallu beaucoup de travail pour en démontrer la validité : d'abord chez l'aplysie, puis chez la souris. Dans l'hippocampe de ce rongeur, avec Ilias Pavlopoulos nous avons identifié une protéine, Mouse CPEB3, dotée des caractéristiques d'un prion. Puis nous avons montré qu'un blocage de sa forme agrégée entraîne un déficit de la mémoire spatiale à long terme de la souris.
Avec cette protéine, nous avons mis le doigt sur un nouveau type de prion, qui dans sa forme active ne détruit pas les cellules, contrairement à tous les autres prions de mammifères connus à ce jour. Ici, la CPEB3 de souris joue un rôle physiologique : elle est régulée par un neurotransmetteur pour assurer le stockage durable des souvenirs. C'est radicalement nouveau ! Mais parce qu'il s'agit d'une protéine prion-like, potentiellement dotée de propriétés "explosives", encore fallait-il montrer que son activité est étroitement contrôlée dans la cellule.
C'est l'objet de notre dernier travail, avec Ilias Pavlopoulos et Pierre Trifilieff, publié dans Cell le 9 décembre 2011. Nous avons démonté les rouages de cette régulation très fine dans les neurones de l'hippocampe de la souris. Chez l'homme, il existe des homologues de la CPEB, ce qui laisse augurer l'existence de processus similaires du stockage mnésique.
Peut-on concevoir des applications dans divers troubles de la mémoire ?Nous avons montré chez la souris, il y a plusieurs années, qu'un produit qui favorise l'activité de la CREB1 parvient à enrayer les déficits mnésiques des animaux vieillissants : ils retrouvent alors une mémoire de souris jeunes. A l'inverse, pour lutter contre certaines pathologies liées à des "excès de mémoire", comme les syndromes post-traumatiques ou les addictions, on pourrait imaginer cibler la CPEB, par exemple - mais cela reste une stratégie spéculative.
Dans votre livre "A la recherche de la mémoire", vous dites avoir été attiré par la biologie de l'esprit pour tenter de comprendre les comportements humains. Au final, qu'avez-vous appris sur la nature humaine ? Ce ne sont pas mes expérimentations chez l'aplysie ou la souris qui m'ont renseigné sur la nature humaine, mais mon vécu d'homme de 82 ans ! Et notamment ma dernière année à Vienne, qui m'a marqué pour la vie, à l'âge de 9 ans, après l'invasion de l'Autriche par Hitler. Comment une société aussi éduquée que celle de Vienne à cette époque a-t-elle pu basculer dans un tel antisémitisme ? La potentialité du mal existe chez tout être humain. Ceux qui ont collaboré avec le gouvernement de Vichy, par exemple, n'avaient pas deux têtes ou quatre nez, c'étaient des gens comme vous et moi !
Mais l'expression du mal dépend du contexte - social, politique, familial, amical ou religieux - dans lequel l'être humain évolue. Parce que nous sommes tous capables de tomber dans la perversion, nous avons besoin de ces garde-fous. Mais je reste un indéfectible optimiste : tout comme mon père, j'ai toujours eu une attitude positive face aux difficultés de toutes sortes de la vie...
Propos recueillis par Florence Rosier

Un Janus tapi dans le cerveau

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 13.01.12

"L'existence d'un prion qui joue un rôle physiologique chez le mammifère, c'est une forme de révolution !", affirme Stéphane Haïk, directeur du Centre national de référence des prions et de l'équipe Inserm sur les maladies à prions - maladie d'Alzheimer, à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (La Pitié-Salpêtrière, à Paris). Jusqu'ici, les prions de mammifères avaient sinistre réputation : les seuls connus étaient responsables de redoutables maladies transmissibles du système nerveux, comme celle de Creutzfeldt-Jakob.

On connaissait aussi les prion- like, associés à des maladies non transmissibles comme celle d'Alzheimer. "Toujours, avec les prions de mammifères, était associée l'idée de toxicité pour le neurone", résume Stéphane Haïk. Les prions sont des protéines déroutantes. "Deux propriétés les caractérisent : ils peuvent exister sous deux états, l'un normal - inactif ou non toxique - et l'autre agrégé - actif ou toxique -, et ces agrégats peuvent convertir la forme normale en forme agrégée", explique le chercheur.
C'est un prion "normal", non pathogène, que convoque Eric Kandel pour expliquer la persistance du souvenir chez la souris. Son nom ? La protéine CPEB3.
Le souvenir dort tranquille
Comment agit-elle ? Sous l'effet d'un apprentissage répété, un neuromédiateur est libéré à la synapse. Il convertit la forme inactive de la CPEB3 en sa forme agrégée, active et stable dans le temps. Celle-ci déclenche alors la fabrication de protéines, qui stabilisent les jeunes synapses créées par l'apprentissage. Ainsi consolidé, le souvenir peut dormir tranquille...
Car la CPEB3 agrégée "attendra patiemment, en flânant tranquillement dans vos synapses. On pourrait ne jamais manger une autre madeleine que Combray serait encore là, perdu dans le temps", raconte Jonah Lehrer dans son ouvrage Proust était un neuroscientifique (Robert Laffont, 2011).
Mais "le goût du gâteau sec déclenche une bouffée de nouveaux neuromédiateurs vers les neurones représentant Combray (...) si un certain point critique est atteint", le souvenir naît de "cette secousse cellulaire".
Dans les maladies à prions, les agrégations du prion subissent une amplification exponentielle, incontrôlée. Mais, "dans la mémoire à long terme, l'activité de la CPEB3 est très étroitement contrôlée. Il ne faut pas que le système s'emballe !", souligne Stéphane Haïk. Le neurone s'est donc doté d'un système de surveillance drastique de ce prion, qui vient d'être clarifié par l'équipe d'Eric Kandel. "L'enjeu serait de stimuler ces systèmes de contrôle pour enrayer l'emballement dans les maladies à prions", imagine Stéphane Haïk.
Fl. R.

Les chercheurs cueillent le "rameau d'or" du passé


LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 13.01.12

Sans la mémoire, que serions-nous ?", interrogeait Chateaubriand dans sesMémoires d'outre-tombe"Nous oublierions nos amitiés, nos amours, nos plaisirs, nos affaires ; le génie ne pourrait rassembler ses idées ; le coeur le plus affectueux perdrait sa tendresse." Il l'avait compris : "Il ne suffit pas de dire aux songes, aux amours : "Renaissez !" pour qu'ils renaissent ; on ne se peut ouvrir la région des ombres qu'avec le rameau d'or. (...)"

Ce précieux rameau livrant accès à "l'édifice immense du souvenir" qui fascinait Proust, les scientifiques en récoltent aujourd'hui les feuilles. Ce ne sont pas des colombes qui l'ont désigné, mais... des limaces de mer géantes, les aplysies. Elles ont été élues par Eric Kandel il y a cinquante ans, comme modèle d'étude des processus biologiques de l'apprentissage et de la mémoire - processus en grande partie partagés par l'homme.
"Dans le cerveau, le support physique d'un souvenir laissé par un événement, c'est l'activité électrique de l'ensemble des neurones qui ont été activés simultanément lors de cet événement, raconte Serge Laroche, chercheur CNRS en neurosciences à l'université Paris-Sud (Orsay). A chaque souvenir correspond ainsi un réseau spécifique de neurones activés." Lorsque nous percevons un événement, cette perception active un motif donné de neurones dans de multiples régions du cortex cérébral, traitant la vision, l'audition, l'odorat...
Tous ces neurones envoient leurs messages électriques à des régions qui les combinent pour créer des représentations mentales. Au centre du cerveau, l'hippocampe est une structure-clé : c'est le chef d'orchestre qui met en musique nos souvenirs. Il reçoit des informations de tous les cortex sensoriels, les encode et en stocke la trace.
"Remodelage du cerveau"
Mais les activités électriques d'un réseau de neurones sont fugaces : elles s'estompent très vite après l'activation. Pour qu'un souvenir perdure, le réseau doit être renforcé par des phénomènes de "plasticité neuronale". "C'est un véritable remodelage du cerveau", souligne Serge Laroche. Des milliers de protéines sont impliquées. "Trois ou quatre grands mécanismes de plasticité neuronale sont au coeur de nos capacités d'apprentissage et de mémoire",précise le chercheur. Les deux premiers concernent les connexions déjà établies entre les neurones - les synapses.
Lorsqu'un réseau neuronal est activé d'une façon très intense et/ou répétée, certaines synapses sont renforcées durablement, tandis que leurs voisines sont affaiblies. Le troisième mécanisme fait appel à la création puis à la stabilisation de nouvelles synapses. Le processus clé récemment découvert par le laboratoire d'Eric Kandel intervient à ce niveau. "Il montre comment, chez la souris, une protéine de type prion, la CPEB3, permet la formation de protéines qui stabilisent les synapses créées par l'apprentissage", indique Serge Laroche.
Dernier mécanisme à l'étude : la formation de nouveaux neurones, ou "neurogenèse". "Plusieurs milliers de neurones naissent chaque jour dans une région de l'hippocampe, le gyrus denté", explique Serge Laroche, qui a contribué avec son équipe à cette découverte importante. La plupart d'entre eux meurent, mais certains survivent. Leur rôle précis dans les processus cérébraux est exploré avec la plus grande attention.
Fl. R.


Intelligence artificielle : un réseau neuronal estime un nombre sans savoir compter


Vous n’avez rien compris au titre ? Quand j’ai découvert la nouvelle, moi non plus mais c’est assez génial. Un exemple simple : regardez le clavier de votre ordinateur, combien y a-t-il de touches ? Vous  n’allez pas les compter une par une mais comme ça, en regardant une seconde vous pouvez dire que c’est moins de 1000 et plus de 10 ou en tout cas plus que sur un clavier de téléphone et ce immédiatement !
neurone Intelligence artificielle : un réseau neuronal estime un nombre sans savoir compter
Cette capacité à estimer très rapidement un nombre sans avoir à utiliser de calculs est une caractéristique que l’on retrouve chez certains animaux comme les poissons, les lions et les humains.
Les auteurs de cette étude publiée dans Nature, Ivilin Stoianov et Marco Zorzi de l’Unversité de Padoue en Italie nous rapprochent donc un peu plus de Skynet en enseignant à un réseau de neurones artificiels à faire cette estimation.
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68 % des Français estiment que leurs dépenses de santé ont augmenté

LEMONDE.FR avec AFP | 19.01.12

Près de sept Français sur dix (68%) jugent que leur budget santé a augmenté par rapport à il y a deux ans, selon un sondage Sofinscope-Opinionway réalisé pour le quotidien Metro, publié jeudi 19 janvier. Ils sont seulement 6 % à estimerque ce budget a diminué et 25 % d'entre eux pensent qu'il n'a pas changé.

Le budget santé moyen restant à charge s'élève à 570 euros par an selon cette étude, sachant qu'il est plus élevé chez les 60 ans et plus : 21 % l'évaluent à plus de 1 251 euros dans cette catégorie d'âge. Face à ce constat, 47 % des Français disent qu'ils font réaliser plus souvent des devis avant d'engager des soins. Par ailleurs, 77 % déclarent acheter davantage de médicaments génériques ; 65 % disent faire davantage attention à leurs pratiques pour mieux protéger leur santé ; 37 % ont pris une mutuelle qui rembourse mieux et 26 % une mutuelle moins chère.
Du fait de l'augmentation de ces dépenses, 48 % des Français déclarent avoirremis à plus tard ou renoncé à l'achat de lunettes, lentilles ou prothèses dentaires. En outre, 35 % ont renoncé ou repoussé une consultation chez un spécialiste, 28 % l'achat de petits matériels médicaux et 26 % l'achat de médicaments.
Pour autant, les Français ne semblent par se tourner vers l'étranger ou Internet pour leurs dépenses de santé : seuls 9 % disent acheter le petit matériel comme les pansements ou les thermomètres à l'étranger et 7 % déclarent acheter leurs médicaments à l'étranger ou sur Internet.
Ce sondage a été réalisé par Internet entre le 4 et le 6 janvier auprès d'un échantillon de 1 010 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et constitué selon la méthode des quotas.


La revue des medias



Supplément à la vie de Barbara Loden 

de Nathalie Léger
P.O.L, 2012 

Présentation de l'éditeur : Plusieurs destins s'entrelacent dans ce nouveau récit de Nathalie Léger. Ils se nouent autour d'un film, Wanda, réalisé en 1970 par Barbara Loden, un film admiré par Marguerite Duras, une œuvre majeure du cinéma d'avant-garde américain. Il s’agit du seul film de Barbara Loden. Elle écrit, réalise et interprète le rôle de Wanda à partir d'un fait divers : l'errance désastreuse d'une jeune femme embarquée dans un hold up, et qui remercie le juge de sa condamnation. Barbara Loden est Wanda, comme on dit au cinéma. Son souvenir accompagne la narratrice dans une recherche qui interroge tout autant l'énigme d'une déambulation solitaire que le pouvoir (ou l'impuissance) de l'écriture romanesque à conduire cette enquête.

Il y a d'abord l'errance de cette femme, Wanda, apparemment sans attaches et sans désirs ; il y a ensuite la recherche de Barbara Loden, une actrice rare, une cinéaste inspirée, une femme secrètement blessée, et qui cherche la vérité de son existence à travers un fait divers ; il y a enfin l'enquête de la narratrice. Trois destins entremêlés pour une même recherche sans objet, une même façon d'esquiver ou d'affronter la réalité. Wanda/Barbara : qu'est-ce que l'une cherche à travers l'autre, et qu'est-ce que la narratrice cherche à travers elles ? Barbara Loden est née en 1932, six ans après Marilyn Monroe, la même année qu'Elizabeth Taylor, Delphine Seyrig et Anouk Aimée. Elle a trente-huit ans lorsqu'elle réalise et interprète Wanda en 1970. Elle est la seconde femme d'Elia Kazan. Elle a joué dans Le Fleuve sauvage et dans La Fièvre dans le sang. Elle devait jouer dans The Swimmer avec Burt Lancaster, mais ce fut Janet Landgare qui eut le rôle ; elle devait jouer dans L'Arrangement avec Kirk Douglas, mais ce fut Faye Dunaway qui eut le rôle. Elle est morte jeune, à 48 ans. Wanda est son premier et son dernier film. Quoi d'autre ? Comment la décrire, comment décrire un corps et une présence inconnus ? La narratrice lit des témoignages, regarde des images, décrit le film, tente de s'approprier un visage, de découvrir un corps sous un autre, elle cherche à reconstituer les bribes d'une vie pour la tirer un instant de l'oubli, et revenir sur sa propre amnésie.











Les Livres de Philosophie


Se mettre à la place d'autrui. L'imagination morale

Solange Chavel
Janvier 2012 - Presses Universitaires de Rennes - Série Raison publique 
Au cours de nos discussions morales ordinaires résonne souvent une injonction familière : « Mets-toi donc à sa place ! » Comme si une des racines possibles de nos désaccords moraux était moins un défaut de raisonnement qu’un défaut de perception : non pas tant une manière d’argumenter qu’une manière de voir.

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Les Livres de Psychanalyse


Clartés de tout. De Lacan à Marx, d’Aristote à Mao

Jean-Claude Milner


Septembre 2011 - Verdier 
Dans Clartés de tout, Fabian Fajnwaks et Juan Pablo Lucchelli, deux psychanalystes, interrogent Jean-Claude Milner sur son parcours et sur la place que Jacques Lacan y a tenue.

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Les relations complexes entre l'Etat et l'industrie du médicament

LEMONDE | 25.01.12

Quinze patrons des plus grands groupes industriels de la santé et quatre ministres devaient se rencontrer au ministère de l'économie, à Bercy, mercredi 25 janvier. Les groupes pharmaceutiques Sanofi, Ipsen, Pfizer, Roche, GlaxoSmithKline, Novartis, MSD, et Lilly, les sociétés de biotechnologie LFB et PX'Therapeutics, l'entreprise de diagnostics BioMérieux, et les fabricants de matériels médicaux Becton Dickinson et Sorin, ainsi que Urgo et General Electric France, ont délégué leurs PDG mondiaux, européens ou français. Tandis que les ministres du travail, de l'emploi et de la santé, Xavier Bertrand, de l'économie et des finances, François Baroin, de l'industrie, Eric Besson, et de la recherche, Laurent Wauquiez, participeront aux travaux.

La rencontre est la cinquième du genre, organisée par le Conseil stratégique des industries de santé (CSIS). Ce type de manifestation a lieu tous les deux ans, et a pour objectif de définir les axes de négociations entre les industriels et la puissance publique. Car les relations entre industriels du médicament, d'une part, et gouvernement, d'autre part, sont non seulement stratégiques, mais aussi complexes et sensibles.
Industriels et politiques sont en effet condamnés à s'entendre tant leurs intérêts sont imbriqués. Or, les sujets de friction ont été nombreux en 2011. "Notre dialogue a subi les contrecoups de la suspicion propagée par le monde parlementaire et les médias sur la façon dont les industriels de la santé agissent sur le territoire", accuse Christian Lajoux, président du LEEM, organisation professionnelle représentant les entreprises du médicament en France.
Le scandale du Mediator a terni l'image des industriels comme des politiques, faisant en outre planer le doute sur une éventuelle collusion entre les uns et les autres.
En outre, la conjoncture économique a durci les négociations sur les prix des médicaments. Ceux-ci résultent d'accords entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) dépendant du ministère de la santé, et chacun des industriels. Ces derniers se plaignent de la difficulté grandissante à obtenir des conditions satisfaisantes de prix et de remboursement de nouveaux médicaments.
Parallèlement, l'Etat se doit de manier la carotte et le bâton. Le bâton, pourlimiter les dépenses de santé ; la carotte pour inciter les industriels à continuerd'investir sur le territoire, à y ouvrir des centres de recherche, à participer aux travaux de laboratoires publics par des partenariats public-privé (PPP). En 2010, le solde de la balance commerciale de médicaments en France atteignait 7 milliards d'euros, alors que la balance commerciale nationale était déficitaire de 51 milliards d'euros, relève le LEEM.
Les seize industriels du médicament, filiales françaises de laboratoires internationaux ayant une activité de recherche en France, membres de l'association des Laboratoires internationaux de recherche (LIR), ont investi collectivement 709 millions d'euros en France en 2010, pour de la recherche fondamentale et clinique, disent-ils. "Sans les industriels, la recherche publique française ne serait pas au niveau où elle est aujourd'hui", affirme Vincent Genet, directeur de la division santé de la société de conseil Alcimed.
L'Etat dispose d'une palette de leviers pour les inciter à rester. Outre les aides communes à tous, comme le crédit d'impôt recherche, il peut se montrer plus compréhensif vis-à-vis des industriels de la santé investissant en France, lors des négociations sur les prix de médicaments. Même si ce critère n'est pas officiel.
En outre, le CEPS distribue des crédits dits "crédits CSIS", aux industriels méritants. L'enveloppe globale de ces aides s'élève à 70 millions d'euros par an, selon Gilles Johanet, président du CEPS.
A ces incitations financières, s'ajoutent les apports scientifiques mutuels. Si "laFrance accueillait favorablement l'innovation, ce paradigme change. La situation n'est pas satisfaisante", estime Hervé Gisserot, PDG de GlaxoSmithKline France.
Les discussions du CSIS devraient ainsi porter sur l'amélioration de la recherche partenariale. "Aux Etats-Unis, il faut huit jours pour signer un partenariat public-privé. En France, cela prend un an", dit-on au LIR. Les industriels du LIR souhaitent aussi développer la pharmaco-épidémiologie, c'est-à-dire "l'impact d'un traitement dans la vraie vie", explique Guy Eiferman, PDG de MSD France. Mais pour y parvenir, il faut un meilleur accès aux bases de données de la Caisse nationale d'assurance-maladie.
"Il faut que les évaluations de médicaments (nécessaires à la fixation des prix)intègrent les progrès scientifiques et technologiques", estime M. Lajoux.
Donnant donnant, pour éviter que les industriels, leurs investissements et les emplois qui vont avec, ne filent vers d'autres cieux plus généreux.
Annie Kahn

Harcèlement : "l'école va devoir réfléchir à sa mission éthique"

Créé le 25-01-2012 

Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’adolescent, réagit au lancement de la campagne de l'éducation nationale contre le harcèlement scolaire. Interview. 

Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’adolescent (1), est le président de l’Ecole des parents et des Educateurs d’Ile-de-France, l’un des partenaires de la campagne contre le harcèlement à l’école lancée par l’Education nationale mardi 24 janvier. Il répond aux questions du "Nouvel Observateur". 

L’enquête du sociologue Eric Debarbieux, publiée à l’automne dernier, a montré qu’à l’école primaire et au collège, un élève sur dix est victime de harcèlement.

- En effet, comme s’il fallait que les élèves provoquent les adultes à travers ces comportements extrêmes, à l’instar du "binge-drinking" ou des rites de bizutages. Comme si on ne pouvait plus se contenter de faire ses dents en étant indiscipliné et irrespectueux, et qu’il fallait se valoriser en humiliant, en créant des liens aux dépens d’un plus faible. Quitte à le détruire. Les sentiments de peur, de menace, de solitude, nés du harcèlement ont des effets délétères. Ils détruisent le sentiment de sa valeur. Ils empêchent d’existe.

Pour la première fois, l’institution fixe des limites…

- Elle affirme clairement, sans ambiguïté, qu’agir ainsi est inacceptable, intolérable, criminel. Jusqu’à présent, les adultes, les professeurs en particulier, prêtaient peu attention à ces conduites de persécution, au nom de la liberté de chacun. Mais éviter de prendre parti n’était pas neutre. C’était déjà une réponse éducative qu’ils faisaient aux adolescents. Cela revenait à laisser faire, à cautionner en somme. En ne fixant pas de repères, l’école pratiquait une forme d’abandon. Elle signifiait aux adolescents : "A vous de vous débrouiller". Désormais, l’école va devoir réfléchir à sa mission éthique.

Peut-on espérer éradiquer le harcèlement scolaire ?

- C’est un horizon à atteindre. Les professeurs devront affirmer haut et fort que l’école n’est pas là pour démolir les plus fragiles. Et ils devront l’enseigner à leurs élèves. L’empathie et la bienveillance sont des conduites qui ne s’inventent pas. Elles s’apprennent. Aujourd’hui, l’homme s’est éloigné du règne animal, il a pu déréguler son lien à ses instincts, mais en contrepartie, il est devenu un être de valeurs, qui se construit dans l’échange avec l’autre, et dans un nécessaire rapport à ce qui fait autorité.
Propos recueillis par Caroline Brizard
(1) Auteur de "Pour nos ados, soyons adultes" (Odile Jacob, 2008)