11 jours... de nombreux pères aimeraient rester auprès de leur nouveau-né plus longtemps. Ils y voient aussi un enjeu d’égalité femmes-hommes.
Il y a d’abord eu « l’euphorie et les angoisses » de réaliser qu’il serait bientôt père. Puis ont surgi les questions « pratiques » : « Comment nous organiser, se repartager les tâches quotidiennes, qui fera le ménage, les courses, donnera le biberon, changera les couches, comment se partager les nuits agitées ? », se souvient Jérôme L.
C’est à ce moment-là que l’ingénieur de 42 ans a commencé à se renseigner sur le congé paternité. Et c’est « avec un certain effroi » qu’il a découvert « que non seulement il ne dure que onze jours, mais onze jours consécutifs, c’est-à-dire week-end compris ! ». Certes cumulables avec le congé de naissance, « trois jours, youpi », grince-t-il, ironique.
« Mais comment gérer ce tremblement de terre dans notre vie en seulement onze jours ? S’attend-on vraiment à ce que les pères, deux semaines après l’arrivée de leur enfant, reprennent le travail comme si de rien n’était ? »
Comme Jérôme, de nombreux pères qui ont répondu à notre appel à témoignages sur le congé paternité ont fait part de leur frustration quant à ces congés jugés trop courts pour découvrir leur nouveau-né et s’approprier leur rôle. Mais aussi leur culpabilité de devoir retourner si vite à la vie active en laissant la maman, encore éprouvée par la naissance, « coincée à la maison, obligée de tout gérer ».