samedi 24 août 2019

Chez soi ou en EHPAD : vieillir dans la dignité

GRAND REPORTAGE par Aurélie Kieffer et Maxime Fayolle
24/08/2019
54 MIN

Aujourd'hui, la part des personnes âgées de 75 ans et plus représente 9% de la population. Elle passera à 15% d'ici 2040. Le défi démographique de la vieillesse, mais aussi de la perte d'autonomie, sont immenses. A ces questions s'ajoute celle des moyens conférés à ce secteur.
Atelier de discussion dans un EHPAD proche de Montpellier
Atelier de discussion dans un EHPAD proche de Montpellier Crédits : Guillaume Bonnefont - Maxppp
La question du grand âge représente un véritable défi pour les décennies à venir. La génération du "baby boom" arrive à la retraite et se pose alors une équation mathématique complexe : en 2050, près de 5 millions de personnes auront 85 ans ou plus. C'est à cet âge en moyenne que les personnes font leur entrée en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Selon des chiffres de fin 2017, la France dispose de 7 573 établissements qui accueillent plus de 600 000 résidents. 
EHPAD : les chiffres clés
EHPAD : les chiffres clés Crédits : AFP
A cette question du grand âge s'ajoute celle de la perte d'autonomie. Si en 2017, on recensait 1,3 million de personnes dépendantes, elles seront 2,2 millions en 2050. Les besoins humains et donc financiers vont donc être d'autant plus importants.
Le rapport de Dominique Libault remis le 28 mars 2019 (consultable ici) à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, est très clair sur l'urgence qui entoure cette question du grand âge et sur les moyens financiers qu'elle va nécessiter à l'avenir. Ainsi, Dominique Libault, qui est aussi président du Haut conseil au financement de la protection sociale, écrit dans son rapport : 
Nous n’avons pas le temps d’attendre, c’est un luxe qui ne nous est pas donné. Il faut remettre les montants nécessaires au regard de l’ensemble des masses financières de la protection sociale dont la perte d’autonomie doit être reconnue comme un risque à part entière.
Il formule 175 propositions pour permettre une meilleure qualité de vie des personnes âgées. Huit priorités se détachent : parmi elles, le libre choix du maintien à domicile est primordial.

L’acupuncture est-elle efficace ?

LES IDÉES CLAIRES par Nicolas Martin
17/08/2019
9 MIN

Les idées claires |Les bienfaits de l'acupuncture sont-ils prouvés ? C'est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et Franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.
Plébiscitée par des stars comme Meghan Markle pendant sa grossesse,  l'acupuncture a commencé a franchir les portes des hôpitaux en France. Il existe aujourd’hui des formations reconnues et dispensées dans les facultés de médecine.
Cette pratique chinoise ancestrale est de plus en plus sollicitée comme médecine douce ou complémentaire, mais son efficacité a-t-elle été prouvée scientifiquement ? Et pour quelles maladies est-elle préconisée ? 
Nous avons demandé à Caroline Barry, chercheuse et méthodologiste à l’Inserm, de nous éclairer sur ces questions.

Triste ou dépressif, turbulent ou hyperactif ? Pourquoi le normal devient pathologique

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
CONFÉRENCES

Des phénomènes considérés comme normaux finissent par se retrouver dans le registre du pathologique et être traités comme tels. Le deuil ou les colères enfantines en témoignent. La tristesse devient dépression, l’enfant turbulent souffre d’hyperactivité. Les bords flous du normal et du pathologique.
Pourquoi le normal devient pathologique
Pourquoi le normal devient pathologique Crédits : Jessica Neuwerth Photography - Getty

La ligne de démarcation entre normal et pathologique paraît facile à tracer lorsqu’elle repose sur des indications physiologiques. Mais dans le domaine psycho-cognitif où n’existent ni norme, ni mesure malgré le développement de multiples échelles, la ligne de démarcation est difficile à tracer ; il y a de nouvelles entités pathologiques et de nouveaux critères diagnostiques.
[...] Une conférence enregistrée en 2016.
Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie arabe et de philosophie de la logique. Il enseigne actuellement à l’Université de Paris Est Créteil Val de Marne et à Sciences Po Paris. Spécialiste de logique et des œuvres de Frege, Russell et Whitehead, il organise par ailleurs des colloques au Maroc dans le cadre de la convention entre le Collège international de philosophie et la Fondation du roi Abdul Aziz pour les sciences humaines et les études islamiques.

Maman d'un fils psychotique

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n tant que maman d’un fils psychotique, il m’a été demandé de parler des psychiatres, de dire ce que je pense des psychiatres !

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Il est vrai que j’ai beaucoup à dire puisque, malheureusement, je les fréquente en raison de la maladie de mon fils qui a déclaré une schizophrénie en 1994 à l’âge de 22 ans. Il a maintenant 33 ans. J’ai retrouvé dans mon ordinateur la lettre que j’ai adressée à son psychiatre, son soignant de 1994 à 1996, pour lui exprimer tout mon ressentiment à son égard. Je ne lui pardonnerai jamais ce gâchis de deux ans !

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Il est vrai que la psychiatrie évolue toujours. Que les psychiatres ces dernières années se sont remis en question. Mais pas tous, loin de là ! C’est ainsi qu’il existe toujours le psychiatre qui refuse de rencontrer les parents de malade psychique. Je répète les paroles d’un excellent psychiatre lors d’un congrès : « Si un psychiatre ne veut pas rencontrer les parents, quittez-le, ce n’est pas un bon psychiatre ! » Toutes les revues qui traitent de psychiatrie parlent d’« alliance thérapeutique patient-psychiatre-parents ». Bien sûr qu’en premier, l’alliance doit exister entre le patient et son psychiatre. N’est-ce pas au psychiatre de donner les explications sur la maladie à son patient ? Quelle qu’elle soit et même si ce n’est pas facile à dire. Surtout quand elle s’appelle « schizophrénie » ou « maniaco-dépression ». Certains patients sont soignés pendant des années sans que le nom de la maladie soit prononcé ; on tourne autour du pot en évoquant « psychose », « délire », « bouffées délirantes »… N’est-ce pas au psychiatre de donner le nom de la maladie à son patient ? Comment respecter un psychiatre qui n’ose pas expliquer une pathologie, qui se contente de distribuer des neuroleptiques à chaque consultation qui ne dure que cinq à dix minutes ? N’est-ce pas au psychiatre d’expliquer la raison du changement de traitement si le patient doit changer de neuroleptiques ou s’il doit augmenter ou baisser la dose ? N’est-ce pas au psychiatre de l’avertir des effets secondaires des médicaments indispensables ? N’est-ce pas à lui d’expliquer que s’il arrête les médicaments, même quand il va bien, il va rechuter dans les mois qui suivent ? Et ne pas hésiter à le répéter « n » fois ? Répéter. Répéter. Le patient manipulateur comprend mais sait aussi faire semblant de ne pas comprendre et au premier effet secondaire il arrête son traitement pour replonger dans ses délires. Ou tout simplement, il n’ira pas à la consultation en disant qu’il a « oublié » le rendez-vous. Or tous nos malades sont tout à fait capables de comprendre. Ne sont-ils pas tous intelligents, voire très intelligents ? Les effets secondaires des neuroleptiques (qui existent dans n’importe quel médicament : on le sait, aucun médicament n’est parfait puisqu’il détraque une autre partie du corps) sont importants ; entre autres, les effets parkinsoniens et la prise de poids sont des causes de non-prise de médicaments. Ces problèmes ont été largement soumis à tous les laboratoires qui doivent travailler sur l’amélioration des effets secondaires. Mais ce n’est pas l’objet du débat ici. Ce n’est pas à notre niveau que nous réglerons les enjeux économiques des laboratoires !


Talons au travail : la haute lutte des femmes

Emblème d’une féminité et d’une élégance stéréotypées, accessoires inconfortables, voire douloureux, les talons hauts sont encore fréquemment imposés aux femmes sur leur lieu de travail. Une injonction qu’elles sont de plus en plus nombreuses à dénoncer.
Par   Publié le 23 août 2019
Dans un quartier d’affaires de Tokyo, en juin.
Dans un quartier d’affaires de Tokyo, en juin. KIM KYUNG HOON / REUTERS
C’est un rituel de fin d’été : troquer tongs, nu-pieds et autres spartiates pour ce que Mélanie (la plupart des femmes interrogées ont requis l’anonymat), Parisienne de 37 ans, appelle ses « chaussures de boulot ». Dans un ballet bien ordonné, sandales à talons, escarpins perchés, boots surélevées regagnent les premiers rangs des placards. « Je triche un peu en m’autorisant du compensé pendant les dernières semaines d’août, où on est encore en mode relax au boulot, avoue cette cadre commerciale d’une grande banque d’affaires. Le vrai signal de la rentrée, c’est quand je renfile mes souliers fins. Dans mon métier, ma crédibilité passe beaucoup par le look, les talons en font partie. »

Pourquoi les médecins doivent-ils faire le deuil de leurs patients

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Shelly Reese    2 août 2019

Chicago, Etats-Unis Le Dr Whitney Yougynécologue-obstétricienne (Northwestern University's Feinberg School of Medicine, Chicago) se rappelle qu’elle fixait du regard la petite fille allongée sur la table de réanimation de l’unité néonatale de soins intensifs. « Elle n'était plus en vie et je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer ». Pour la première et unique fois de sa carrière, elle n'a pas pu finir sa visite.
Bien qu'elle ait perdu des bébés auparavant et que l'expérience ait été invariablement déchirante, cette perte était plus profonde, plus personnelle. Le Dr You avait été proche de la famille durant la grossesse à haut risque de la mère et elle avait elle-même accouché récemment. Elle comprenait les espoirs et rêves perdus de la famille et son immense douleur. « Une assistante sociale est entrée et m'a dit : « Je pense qu'émotionnellement, la situation est trop sensible pour vous pour l'instant, » se souvient Whitney You.

vendredi 23 août 2019

Traitée pour schizophrénie, Thérèse souffrait en réalité d’une maladie rare

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publié le 

Thérèse Fournier a subi huit ans d’errance diagnostique avant de se voir diagnostiquer une maladie de Cushing. Dans un livre, elle raconte son calvaire.

Traitée pour schizophrénie, Thérèse souffrait en réalité d’une maladie rare

"Quand on m’a finalement diagnostiqué une maladie de Cushing, je pense que ma durée de vie se comptait en semaines" se rappelle Thérèse Fournier. La chanteuse et compositrice, qui a notamment fait les premières parties de Sansévérino et d'Anaïs, ressent les premiers symptômes de la maladie en 2011. Mais ils sont très vite confondus avec une dépression délirante par les psychiatres. S’ensuivent huit ans d’errance diagnostique, pendant lesquels la maladie et les traitements inadaptés ruinent sa santé physique et mentale.


Alzheimer : une nouvelle théorie pour expliquer la maladie

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  Julien Hernandez    Publié le 23/08/2019

La théorie dominante actuelle pour expliquer la maladie d'Alzheimer est que l'accumulation de protéines Tau et amyloïdes, que l'on observe dans le cerveau chez tous les malades, est la cause de la dégénérescence progressive et de la mort des neurones. Mais depuis quelques années, cette théorie en tant qu'explication exhaustive du mécanisme de la maladie est remise en question. Une nouvelle théorie vient peut-être aider à la compréhension de la pathogenèse complexe de cette maladie, malheureusement si fréquente.

[...] Une histoire de chimie invisible

Les scientifiques de l'université de Californie Riverside, à l'origine de l'étude, partent de ce constat d'échec de la théorie dominante pour expliquer Alzheimer. « La théorie dominante, basée sur l'accumulation de protéines bêta-amyloïde existe depuis des décennies et des dizaines d'essais cliniques fondés sur cette théorie ont été tentés, mais ils ont tous échoué », rappelle Ryan R. Julian, professeur de chimie qui a dirigé l'équipe de recherche.

Illustration du processus nommé autophagie. © Kateryna_Kon, Fotolia
Illustration du processus nommé autophagie. 
© Kateryna_Kon, Fotolia 

Cette équipe de chercheurs s'est donc concentrée sur un phénomène qui précède l'accumulation des protéines amyloïdes : l'obsolescence et l'accumulation des lysosomes (nos « centrales de recyclage » cellulaires). « Les neurones - des cellules fragiles qui ne subissent pas de division cellulaire - sont sensibles aux problèmes lysosomaux, notamment au stockage lysosomal, que nous rapportons être une cause probable de la maladie d'Alzheimer », affirme Ryan R. Julian. 


Ecrire la folie

LA GRANDE TABLE D'ÉTÉ par Maylis Besserie

Au XIXe siècle, Charcot établissait les symptômes de l'hystérie, en observant notamment ses patientes traitées à la Salpêtrière. Un siècle et demi plus tard, une jeune auteure, Victoria Mas, écrit et décrit l'enfermement de la folie dans une ronde de mots et d'images.
Désiré-Magloire Bourneville et Paul Regnard, iconographie photographique de la Salpêtrière, Paris, 1877-1880 : les médecins photographient les marqueurs supposés de l'hystérie, Charcot clamant que ce catalogue de symptômes est universel.
Désiré-Magloire Bourneville et Paul Regnard, iconographie photographique de la Salpêtrière, Paris, 1877-1880 : les médecins photographient les marqueurs supposés de l'hystérie, Charcot clamant que ce catalogue de symptômes est universel. Crédits :Universal History Archive/Universal Images Group - Getty

PREMIÈRE PARTIE | Ecrire la folie

avec Victoria Mas, auteure, et Anouck Cape, psychanalyste et docteure en littérature

INTERVIEW Pensions alimentaires : «Il faut mettre un terme au fléau des impayés»

Par Virginie Ballet — 
Christelle Dubos, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, à Paris, le 20 août.
Christelle Dubos, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, à Paris, le 20 août. Photo Albert Facelly

«Libération» a rencontré la secrétaire d’Etat Christelle Dubos, qui pilote la réforme du recouvrement des sommes non versées. Elle estime que le nouveau système, qui sera présenté en septembre et mis en place par le gouvernement en juin 2020, va simplifier les procédures pour les familles concernées.

C’est un mal qui ne semble pas reculer : entre 30 % et 40 % des pensions alimentaires seraient impayées, ou de manière partielle seulement. Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos précise pour Libération les grandes lignes du dispositif gouvernemental visant à «en finir avec l’enfer des impayés». Ce nouveau système, qui doit être présenté en septembre, devrait entrer en vigueur dès juin 2020.

"On ne fait plus de médecine" : un ancien urgentiste explique pourquoi il a démissionné

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Solenne Le Hen  publié le 
Huit cent postes de médecins urgentistes seraient vacants partout en France, selon le magazine Le Point, qui publie jeudi 22 août son palmarès annuel des hôpitaux. L'un des facteurs de cette pénurie, c'est les démissions. Partout, des médecins démissionnent, à cause de la crise actuelle des urgences, mais pas seulement. Le docteur Franck Perruche a choisi d'abandonner les urgences de l'hôpital Cochin parce qu'il trouvait les gardes, les horaires, les prises en charges difficiles et usantes. 

On vieillit rarement aux urgences

Ce médecin généraliste, dont le cabinet est à Paris, a été urgentiste à l'hôpital Cochin pendant huit ans. "J’ai vu moins d’infirmiers, j’ai vu des prises en charge de plus en plus complexes, explique-t-il, avec des services hospitaliers qui derrière jouent pas forcément le jeu. On doit appeler des services le matin, on ne fait plus de médecine. On fait vraiment du papier, on place les patients, on doit négocier les places. C’est ça qui m’usait à la fin..."    

Franck Perruche explique aussi que l'on vieillit rarement aux urgences."C’est une médecine de jeunes," affirme-t-il. 

Grève à l'IPPJ de Wauthier-Braine: "Nous ne sommes pas outillés pour ce type de profils…"


Publié le 

BELGIQUE
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BRABANT WALLON
L’arrivée de deux mineurs avec des soucis psychiatriques pose problème à l’IPPJ.

Ils l’avaient annoncé et ils l’ont fait : durant 24 heures, hier, les travailleurs de l’IPPJ de Braine-le-Château se sont croisés les bras et ont montré leur mécontentement devant l’établissement. Le mouvement était mené en front commun syndical pour dénoncer une situation devenue difficilement gérable au sein de l’institution qui comprend 42 places en régime ouvert et une section fermée de deux places.
Environ 90 % du personnel a suivi le mouvement. À l’intérieur, le travail avec les mineurs placés en IPPJ à Braine-le-Château était dès lors assuré par quelques non-grévistes, ainsi que par la direction de l’établissement.