Dans un article signé collectivement par quatorze auteurs de neuf pays d’Europe différents (Allemagne, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Espagne, Hongrie, Italie, Pologne, Royaume-Uni et Suisse), la revue European Psychiatry présente les recommandations de son instance tutélaire (l’Association Européenne de Psychiatrie, European Psychiatry Association, EPA)[1] pour « améliorer l’image de la psychiatrie et du psychiatre. » Redorer l’image de la profession et tempérer la mauvaise perception populaire des troubles psychiatriques est en effet une démarche nécessaire pour réduire, parallèlement, la stigmatisation frappant les malades mentaux eux-mêmes, un facteur toujours péjoratif pour l’évolution de leurs propres problématiques. C’est en définitive l’objectif essentiel, car comment espérer que le public se rapproche volontiers des psychiatres, en cas de nécessité, si la confiance dans ces médecins décriés fait cruellement défaut ?
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
samedi 18 juillet 2015
Les « adolescentes invisibles » des pays en voie de développement
17.07.2015
« Adolescentes invisibles, développement impossible » – le titre du colloque organisé cette semaine à la Mairie de Paris par l’association « Équilibres et populations » illustre bien une triste réalité : au-delà d’une élémentaire justice, le développement durable ne peut se faire dans des sociétés qui, de mariages forcés en grossesses précoces, réduisent les filles à l’état de simples génitrices.
Le témoignage émouvant de Fati, parle de lui-même ; mariée de force à 14 ans à un homme déjà marié, qu’elle ne connaissait pas, elle est violée, a un enfant, travaille sans repos dans la famille… Elle a eu le courage de fuir du Niger au Nigeria et, avec l’aide de son oncle, a pu récupérer son fils et elle a repris sa scolarité, avec succès. À 18 ans, elle vient de terminer sa 4e.
1 fille sur 9 mariée avant l’âge de 15 ans
Dans les pays en développement, 1 fille sur 9 est mariée avant l’âge de 15 ans, 34 % avant 18 ans et 20 à 50 % deviennent mères avant cet âge. Ceci allant avec cela, en Afrique subsaharienne, 1 fille sur 4 ne va jamais à l’école, et 1 sur 2 ne fréquente pas l’école scolaire. Les conséquences sanitaires sont encore plus dramatiques : les complications obstétricales sont la principale cause de décès chez les adolescentes dans ces pays, 1 décès sur 7 est lié à l’avortement en Afrique…
"Je te touche, mais qui te guérit ?": l’imposition des mains est-elle une forme d’exercice illégal de la médecine ?
11/07/2015
Le 18 juin dernier, la Cour d’Appel d’Agen devait se pencher sur le cas de Monsieur Michel B., exerçant la profession de "magnétiseur". Dans cette affaire, il est reproché à notre prévenu d’avoir reçu les parents d’une petite fille de sept ans, souffrant d’une tumeur cérébrale. Après une première "consultation", le magnétiseur invita les parents à arrêter tous les soins, pour opérer un "traitement" par imposition des mains. Malheureusement, l’état de la petite fille s’aggrava subitement, et cette dernière décèdera quelques semaines plus tard.
Etonnamment, c’est à l’hôpital que les parents avaient eu connaissance du prévenu. Ce dernier avait alors affirmé qu’il aurait pu sauver dès l’origine l’enfant, s’il avait été consulté dès l’apparition de la maladie… peu après les obsèques de la jeune fille, le père porta plainte contre le magnétiseur.
C’est dans ces circonstances contexte que le Tribunal Correctionnel de Cahors est venu condamner le prévenu à 8 mois de prison avec sursis pour escroquerie et « exercice illégal de la médecine ».
Une question mérite d’être posée à la lecture de ce cas: faut-il comprendre que la pratique de l’imposition des mains, pratique non reconnue par l’Académie de médecine, est illégale par nature ?