jeudi 23 mai 2013


L'Ordre des infirmiers lancé dans une course-poursuite

14|05|2013
En attendant les conclusions du groupe de travail parlementaire, prévues pour cet été, c’est devant les tribunaux que l’Ordre et ses adversaires règlent leurs comptes. Lecture des chefs d’inculpation.

• Lundi 13 mai, à la demande du Conseil national de l’Ordre des infirmiers (1), la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et Philippe Tisserand, son président, étaient appelés à comparaître devant le tribunal de police de Paris pour diffamation non publique (punie de 38 euros d'amende). Dans un communiqué de pressedaté du 1er mai, la FNI rappelle que c’est un courrier envoyé à la ministre de la Santé, le 6 novembre 2012, qui est en cause. « Cette lettre fait état de dysfonctionnements réguliers de l’Ordre, qui ont des conséquences fâcheuses pour les adhérents de la FNI et qui sont illustrés par un exemple précis concernant l’ordre départemental des Hauts-de-Seine », explique le syndicat.
Injures publiques, diffamations, escroquerie…

• Ce mardi 14 mai, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris rendra son jugement dans le procès intenté par l’Ordre en 2012 contre le syndicat Résilience et son président, Hugues Dechilly, pour injure publique (punie d'une amende de 12 000 euros). L’ordre reproche à son détracteur de l’avoir taxé, notamment, de « chancre mou », de « bubon » et de « verrue » dans différents écrits publiés par Résilience et signé de son président. Si, au nom de la liberté syndicale, Résilience n'a pas été sanctionné pour avoir détourné le nom de pathologies peu ragoûtantes pour dire tout le bien qu’il pensait du conseil national, Hugues Dechilly a été condamné à titre personnel à 50 euros d'amende avec sursis et 1 euro de dommages-intérêts, a annoncé l'Ordre dans un communiqué (2).


Le Maroc manque d'infirmiers

mardi 21 mai 2013

Mieux prévenir les effets indésirables des médicaments

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

La dominante jaune des tableaux de Vincent Van Gogh (ici, "Coquelicots et Marguerites) s'expliquerait par un abus d'absorption de digitaline par le peintre pour traiter son épilepsie.
La dominante jaune des tableaux de Vincent Van Gogh (ici, "Coquelicots et Marguerites) s'expliquerait par un abus d'absorption de digitaline par le peintre pour traiter son épilepsie. | AP

Dans les pays occidentaux, la mortalité et la morbidité liées aux effets indésirables des médicaments sont presque équivalentes à celles du cancer ou des maladies cardiovasculaires", rappellent les auteurs d'une étude espagnole parue le 18 avril dans Chemistry & Biology. En France, les effets secondaires des médicaments seraient responsables d'au moins 18 000 décès par an. "C'est un fléau qui tue plus que les suicides et les accidents de la route réunis", relève le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l'Inserm (Bordeaux), coauteur de cette estimation, publiée en 2000.
L'équipe espagnole (Institut de recherche biomédicale, Barcelone) a passé au crible de l'analyse chimique et biologique 1 626 effets néfastes connus, signalés dans les notices de 996 médicaments. Objectif : comprendre les bases moléculaires de ces effets afin de mieux les prévenir.
TABLEAUX DITS "DE CONTINGENCES"
Les auteurs ont extrait de ces médicaments des profils chimiques et biologiques, puisés dans différentes bases de données, pour 1 162 effets indésirables. Leur approche a considéré des niveaux de détails de plus en plus fins : petits fragments, pour l'analyse chimique ; cibles thérapeutiques et protéines associées, pour l'analyse biologique. Puis ils ont construit des tableaux dits "de contingences", mettant en regard le nombre de médicaments provoquant tel effet, avec le nombre de médicaments présentant tel profil. La démarche a été validée par correction statistique.
"Nous fournissons à la communauté scientifique une liste de protéines et de structures chimiques associées à ces effets secondaires, explique Patrick Aloy, un des deux coauteurs. Ce sont autant d'"alertes" utiles aux laboratoires pharmaceutiques ou académiques pour concevoir et développer des médicaments plus sûrs. Il s'agira d'éviter certaines interactions et-ou certaines structures chimiques." Reste un obstacle de taille : "De nombreux effets secondaires apparaissent liés à la même cible biologique que celle qui déclenche l'effet thérapeutique. Effets désirés et indésirables sont alors inséparables", souligne Miquel Duran, coauteur.