samedi 28 avril 2012

Psychiatrie : un centre "pour penser autrement"

Pour les malades psychiatriques, la vie ne se résume pas au Rouvray. Au Centre de jour Saint-Gervais, à Rouen, la grande majorité des patients sont adressés par l’hôpital psychiatrique. Depuis 2007, le centre a recours à des outils de réhabilitation psychosociale, appliqués en complément des traitements médicamenteux pour des maladies comme les schizophrénies.
Réinsérer les patients
Faire des projets et retrouver un sens à sa vie est ici l’objectif. Une soixantaine de patients sont suivis. "Nous pratiquons la remédiation cognitive. Le travail est le même que celui de l’orthophoniste, mais appliqué aux fonctions cognitives, comme la mémoire, explique Fethi Brétel, médecin responsable du centre. Avec la thérapie cognitive, les patients réapprennent à penser autrement, afin d’évacuer leurs peurs en situation de stress. Et nous les entraînons à vivre en société, grâce à des exercices de mise en situation".
Le malade devient acteur à part entière de son traitement. "Nous sommes dans une démarche de partenariat entre les soignants, le malade et son entourage, pour aller vers le rétablissement". Ainsi, des patients, hospitalisés depuis des années, ont pu sortir de l’hôpital et construire une nouvelle vie sociale.
Anne Letouzé

Autisme et secteur de psychiatrie infanto-juvénile

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Ce livre témoigne de l’évolution, de la vivacité et de la créativité des secteurs de psychiatrie infantile dans la prise en charge des enfants autistes et de leur famille.

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Entretien à Lyon avec le Dr Jean Furtos : « les candidats ont entendu la souffrance psychique des Français »

23/04/2012
Le psychiatre Jean Furtos a écouté avec attention les déclarations des leaders politiques au soir du premier tour. À ses yeux, c’est d’abord et surtout le discours sur la nécessité de la politique future de « protéger les citoyens de la précarité, de l’angoisse de l’avenir », qui est frappant.
Pour celui qui, depuis de nombreuses années, a travaillé sur les conséquences psychiques du chômage et de la crise, le phénomène nouveau – surtout traduit par les interventions des deux finalistes,François Hollande et Nicolas Sarkozy – est que, désormais, il est urgent de prendre en compte les conséquences de la souffrance sociale.
« Leur diagnostic est juste, même s’ils n’utilisent pas les mêmes mots et n’y apportent évidemment pas les mêmes thérapeutiques », résume le Dr Furtos (1) : la question de la « protection » d’une bonne partie de la population, « souffrante », est posée avec clarté.
À gauche, ainsi, un François Hollande semble rêver d’une « France mère nourricière et aimante, qui protège ses enfants, et où chaque citoyen pourrait vivre, dans la confiance, à la fois apaisé et fier ».

« L’angoisse » de certains de nos concitoyens

Pour Nicolas Sarkozy, de l’autre côté, c’est « l’angoisse » de certains de nos concitoyens, frappés par la précarité, et qui ont choisi de voter aux extrêmes, à laquelle il convient désormais de trouver des réponses.« Il y a deux ans, Martine Aubry avait lancé dans le débat le conceptanglo-saxon du care, "prendre soin", j’ai l’impression que les deux grands leaders, chacun à leur façon, entendent réactualiser cette idée : ils semblent avoir, en ce sens, entendu la souffrance psychique liée à la situation économique et au chômage de masse qui frappe nombre de nos concitoyens », ajoute le psychiatre lyonnais.
Aujourd’hui, note-t-il, la ligne de fracture passe principalement par le logement : les travaux de l’Observatoire en attestent depuis plusieurs années, ajoute-t-il, « et si la population a accepté l’idée du chômage massif, durable, la vraie ligne de partage, la véritable condition de la (ré)insertion, pour les malades mentaux comme pour tous les citoyens, passe par le domicile : avoir un toit, une adresse ». Pas un hasard, donc, si l’Observatoire organise le 3 juillet à Villefontaine (Isère), avec la Direction générale de la santé, un colloque national sur cette question.
› DE NOTRE CORRESPONDANT GÉRARD CLAVAY
(1) Le Dr Furtos est président de l’Observatoire national des pratiques en santé mentale et précaire ; il préside aussi l’Observatoire régional Rhône-Alpes sur la souffrance psychique en rapport avec l’exclusion (ORSPRE).

Fontès Un Fontésol co-fondateur d'une psychiatrie à distance

Correspondant
23/04/2012
Le docteur Bernard Astruc est originaire de Fontès.
Le docteur Bernard Astruc est originaire de Fontès. (© D.R)
Le magazine Figaro Santé du 26 mars dernier rapporte que le médecin psychiatre Bernard Astruc, un natif de Fontès, est à l'origine de la création d'Eutelmed, une société installée dans la pépinière Paris Biotech Santé. Cette entreprise travaille dans la prise en charge des patients à distance.
La télémédecine permet à ce psychiatre de traiter un patient vivant en Amérique ou en Corée à partir de son cabinet parisien.
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-"Le Nouvel Obs" flirterait-il avec des idées extrémistes ?!-

Rappelons-nous les livres brûlés en 1933 sur la place publique au temps du national-socialisme, avec un emportement émotionnel sans précédent frôlant l'hystérie collective. Nous sommes en 2012... Et rien n'a changé ! Sinon que cette folie destructrice s'est déplacée vers "le numérique", où l'on brûle les idées comme les ouvrages d'autrefois, sans aucune forme de respect.
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La psychanalyse est, avec le darwinisme et le marxisme, l’une des révolutions majeures de notre temps. Il va de soi que cela dérange profondément, puisque l'homme a toujours été, depuis ses origines, animé par un puissant désir « d'inertie » nourrit par un besoin impérieux de sécurité. Les psychanalystes pourraient y diagnostiquer un syndrome morbide d'infantilisme, doublé d'un refus de l’existence et de ses difficultés, pouvant conduire à la haine.
« Pour l’humain, faire face à la vie et s’adapter à de nouveaux concepts relève bien du miracle ! ». Souvenons-nous de Galilée et de ses déboires légendaires face à l'église ; ainsi que la vie d'Hypatie, brillante philosophe et astronome du IV siècle, mise à mort par des religieux fanatiques (eux-même manipulés par le pouvoir en place)… Le temps passe, la science avance, mais l’homme tourne en rond, fidèle à lui-même, dans sa logique de fermeture d’esprit et de turpitude.
Ainsi, l’on voit renaître des courants de pensées régressifs, tel que le comportementalisme conservateur, ou l’on conditionne les individus ; ou le créationnisme, pseudo-science prêchant  la création du monde en six jours par Dieu lui-même !
Tous ses courants sont issus des cercles ultraconservateurs d’extrême droite en provenance d’Amérique. Où l’on sait pertinemment qu’un peuple « gouvernable » ne doit pas être intelligent. La France a résisté jusqu’à aujourd’hui… C’est l’un des derniers pays prônant sa souveraineté intellectuelle et ne se soumettant pas encore au mode de pensée global imposé par l’idéologie anglo-saxonne.
Mais il semblerait bien que toute chose ait une fin ! Notre système social, éducatif et intellectuel, très envié, est en voie d’extinction… Et le peuple français qui jadis brilla par ses actes de résistances semble sombrer dans une forme de soumission, tel le régime de Vichy, qui fut la honte de notre pays.
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Les médias s’en mêlent, comme dirigés par une autorité qui souhaite avant tout semer la confusion et la division au sein même de la population. Ces idées extrémistes permettent de leurrer les individus afin qu’ils ne « voient pas et ne discernent pas » leurs véritables ennemis ! Les gens se retournent les uns contre les autres et il faut alors se poser la question suivante : La psychanalyse doit-elle se battre pour continuer d’exister aux yeux de ceux qui la dénigre ?
Si les citoyens estiment que le mode de pensée « linéaire et manichéen » anglo-saxon leur convient, Il serait peut-être judicieux que la psychanalyse se retire et laisse ses détracteurs se débattre dans le bourbier qu’ils ont eux-mêmes créé ! Au nom de quoi devrions-nous payer des fautes qui ne sont pas les nôtres… Etant donné l’état catastrophique de notre pays, autant économiquement que socialement, il serait sage de préserver « les sciences de l’ouverture d’esprit » pour servir et seulement servir ceux qui en sont dignes, quelque soit leurs positions sociales, leurs origines ou leurs cultures.
La psychanalyse ne triomphera pas face à la bêtise humaine ! Cette bêtise est d’ailleurs une forme d’autisme incurable ou seul le conditionnement peut redresser ses adeptes. L’analogie est surprenante, je l’admets… avec tout le respect que je dois aux vrais autistes, qui eux souffrent d’un mal bien réel et non pas d’une « sclérose de l’esprit ».
« Quand les peuples auront pris conscience de ce qu’ils ont perdu, il sera alors tant de refaire surface. » Mais tant que cette prise de conscience n’aura pas lieu, les idées extrémistes et les médias qui les véhiculent auront gain de cause. Attendre et espérer que ce monde « devenu fou » se relève, reste probablement la meilleure option !
L’idée de préserver cette science de la boue des idioties de notre temps est une priorité à étudier… du moins jusqu’à un probable soulèvement citoyen. En attendant, prenons le temps de nous auto-analyser et d'apprendre de nos erreurs...
Voici le podcast de l'émission France Inter:
france inter-Cliquez sur le logo-
DÉPRESSION chez l’ADO: On teste un test sanguin


Il s’agit d’un test sanguin comportant 11 marqueurs génétiques spécifiques aux troubles dépressifs majeurs (TDM), testé ici sur 28 adolescents. Cet essai publié dans l’édition du 17 avril de Transational Psychiatrie suggère que ce test pourrait, dans n premier temps, permettre d’orienter vers un diagnostic précis de la dépression sur la base de critères diagnostiques validés. Mais il reste encore de larges études à mener avant de pouvoir utiliser ce test sanguin pour diagnostiquer la dépression chez les adolescents en pratique clinique de routine.
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Un manifeste pour les enfants malades

LE MONDE | 
Les enfants malades seraient-ils les grands oubliés de la campagne présidentielle ? Plus de 500 associations ont décidé de s'unir pour faire entendre leur voix devant les politiques. Elles ont rédigé et signé le manifeste des droits des enfants malades, accessible en ligne. Adressé il y a plusieurs semaines à l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle, il n'a, à ce jour, reçu de réponses que de deux candidats, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République). "Il y a urgence à prendre en considération la santé des enfants et adolescents", estiment ces centaines d'associations, petites ou grandes. Ce manifeste est également soutenu par la Société française de pédiatrie (SFP).
"La pédiatrie est la grande oubliée, explique Hélène Gaillard, présidente de l'Association des maladies du foie chez l'enfant (AMFE). Certes, la situation s'est améliorée depuis une vingtaine d'années, mais elle est bloquée. Les soignants, infirmières, médecins, psychologues, associations, sont de grande qualité, mais on commence à avoir une pénurie d'infirmières en pédiatrie, la situation des enfants malades est en danger."
L'annonce du diagnostic d'un enfant malade est un coup de tonnerre insupportable. Une injustice et une incompréhension pour les familles. Cette annonce et l'hospitalisation, parfois loin du domicile, entraînent un bouleversement sur le plan familial, professionnel, social... "Les parents doivent pouvoir rester auprès de leur enfant", tel est l'un des points de ce manifeste. Mais 30 % des hôpitaux facturent la nuit aux parents, selon l'association Sparadrap, qui accompagne les enfants hospitalisés.
Autre point, "la majorité des familles rencontrent des problèmes financiers liés à la maladie grave ou chronique de leur enfant, et risquent de basculer dans la précarité", constate Hélène Gaillard. Les démarches administratives sont souvent lourdes. Les aides arrivent parfois après le décès de l'enfant, s'indignent les associations. Elles demandent une réforme de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP), jugée trop faible.
"Les conditions d'hospitalisation se dégradent depuis une dizaine d'années, depuis que l'on considère l'hôpital comme une entreprise. On ne peut tolérer que l'Etat ne s'y intéresse pas et que l'administration soit toute-puissante", lance le docteur Sylvie Rosenberg-Reiner, présidente de l'Association pour l'amélioration des conditions d'hospitalisation des enfants (Apache).
Le manifeste demande aussi une remise en cause de la tarification à l'activité (T2A), mode de financement des établissements hospitaliers visant à responsabiliser les acteurs de santé sur les coûts. Cette réforme permettrait une meilleure prise en compte des actes qui demandent du temps sans pour autant être tarifés : traitement de la douleur, soins palliatifs pédiatriques...
L'importance de la prise en charge psychologique de l'enfant est fondamentale quand il est hospitalisé, il doit pouvoir suivre des activités, continuer sa scolarité. Mais l'école n'est pas possible dans tous les services hospitaliers, psychologues et éducateurs n'étant pas en nombre suffisant, selon ce manifeste.
Par ailleurs, regrette le docteur Rosenberg-Reiner, "l'hospitalisation des enfants et des adolescents se fait encore trop souvent en services d'adultes". Le nombre de services spécifiques pour adolescents est jugé nettement insuffisant. Il faut aussi favoriser les visites, les horaires étant trop stricts, même pour les parents.
Ces associations demandent la mise en place d'une mission interministérielle "santé de l'enfant", qui devra veiller, notamment, à la bonne application de la charte européenne de l'enfant hospitalisé et des recommandations publiées fin 2011 par la Haute Autorité de santé sur la prise en charge de l'enfant et de l'adolescent en milieu hospitalier.
Lemanifestedesdroitsdesenfantsmalades.wordpress.com
Sur le Web

vendredi 27 avril 2012


Les_conclusions_de_la_Dre_Amal_AbdelBaki_avancent_que_plus_du_quart_des_patients_atteints_de_schizophrenie_ayant_obtenu_de_l_aide_n_ont_plus_besoin_de_medication 
Les conclusions de la Dre Amal Abdel-Baki avancent que plus du quart des patients atteints de schizophrénie ayant obtenu de l'aide n'ont plus besoin de médication. Université de Montréal

Schizophrénie

Une maladie guérissable

L'Œil Régional - 3 mars 2012
Sur une période d’une quinzaine d’années, plus de 25 % des patients atteints de schizophrénie suivis par la docteure Amal Abdel-Baki n’ont plus eu besoin de médication ou de suivi avec un psychiatre. Ils peuvent vivre de façon autonome.
Certains pourraient croire que les schizophrènes sont des personnes malades qui porteront leur maladie avec eux toute la vie, et ce, sans espoir de rémission. Cependant, l’étude de la Dre Abdel-Baki avance que la grande majorité des schizophrènes auront tendance à améliorer leur comportement et leur autonomie au fil des années s’ils reçoivent l’encadrement adéquat.
«Plus de la moitié des gens ont amélioré leur sort et certains n’ont plus besoin d’être hospitalisés», explique celle qui est aussi professeure agrégée de clinique à l’Université de Montréal.
Si Mme Abdel-Baki a rassemblé les données de près de 150 patients durant ses recherches à l’hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine, elle affirme avoir vu des cas de personnes qui étaient tout à fait normales avant leur arrivée au centre hospitalier. Selon elle, la plupart des gens avaient même une vie relativement normale et certains étaient des premiers de classe. Il n’y aurait d’ailleurs aucun lien avec l’intelligence des gens.
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Comme disait déjà Freud
Publié le 09/03/2012


Selon les éditorialistes du British Journal of Psychiatry, le rôle néfaste de la maltraitance et des abus contre des enfants fut «longtemps ignoré ou minimisé. » Jusqu’en 1975, des ouvrages de psychiatrie avançaient ainsi un taux d’inceste « officiel » d’environ un cas pour un million d’enfants. Mais vers la fin du XXème siècle, des études épidémiologiques ont révélé «l’étendue alarmante des abus et des carences » dont souffrent réellement certains enfants, bien plus souvent qu’on ne le croyait auparavant. Et en évoquant une problématique proche de celle observée chez des vétérans de la guerre du Vietnam, la description du « trouble de stress post-traumatique » [1] (PTSD :post-traumatic stress disorder) comme séquelle possible d’un traumatisme infanto-juvénile a montré que la psychopathologie de l’adulte s’ancre volontiers –comme l’affirmait déjà Freud– dans un événement traumatique survenu dans l’enfance ou l’adolescence. Voir par exemple sur ce thème le film d’Hitchcock, Pas de printemps pour Marnie [2].
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Santé mentale : pour une meilleure gestion policière
09 mars 2012 

VANCOUVER - Une étude britanno-colombienne suggère qu'environ 40 pour cent des personnes souffrant de maladies mentales ont été arrêtées par la police à un moment ou l'autre de leur vie.

L'étude, commandée par la Commission de la santé mentale du Canada, porte également à croire que ces personnes sont surreprésentées par rapport aux autres lors des fusillades impliquant la police, lors des cas d'utilisation des pistolets électriques et des décès survenus lors d'interventions policières.

Les résultats laissent entendre qu'une intervention policière sur 20 a impliqué des gens souffrant de troubles mentaux, et qu'une rencontre sur sept entre des policiers et des personnes souffrant de maladie mentale s'étaient terminées par une arrestation.

Quatre-vingt-dix pour cent des gens sondés dans l'étude ont dit croire qu'il était très important de former les policiers pour mieux gérer les situations impliquant des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.

L'étude a rassemblé plus de 300 personnes souffrant de troubles mentaux qui ont participé à des entrevues, des sondages et des groupes de discussions. Les chercheurs ont également analysé des dizaines d'études portant sur des questions similaires et provenant de partout dans le monde.

«En général, les gens souffrant de maladie mentale qui sont suspectés d'avoir commis un crime sont plus à risque d'être arrêtés en comparaison avec les personnes ne souffrant pas de ce genre de maladies», indique le rapport.

Les personnes aux prises avec la maladie mentale tendent à avoir une attitude plus négative envers la police en comparaison avec la population en général, bien que 85 pour cent des répondants aient indiqué que la police les avaient traités de façon respectueuse, a permis d'établir l'étude.

Les interactions les plus fréquentes entre la police et les personnes souffrant de maladie mentale sont survenues lorsque ces dernières étaient transportées à l'hôpital ou en prison lors d'une crise ou après des allégations de comportements criminels.

La plupart des personnes ayant participé au sondage ont dit qu'il serait utile, pour la police, d'avoir accès aux informations d'une personne souffrant de maladie mentale avant même qu'ils n'arrivent sur la scène d'une intervention policière.

Personne du service de police de Vancouver ou de la Gendarmerie royale du Canada n'était disponible pour commenter le rapport, bien que la police de Vancouver ait mené deux études sur les interactions entre les policiers et les gens aux prises avec des troubles mentaux.

La première de ces deux études, publiée en 2008, a révélé qu'environ un tiers des appels destinés à la police étaient liés à quelqu'un souffrant de maladie mentale.

Ce rapport avait soumis plusieurs recommandations. Parmi elles: une augmentation des services offerts aux personnes souffrant de double diagnostic — dépendance et maladie mental — et la mise sur pied d'un système où les policiers pourraient avoir accès aux dossiers des individus souffrant de maladie mentale.

Un suivi effectué en 2010 mentionne que peu de choses ont changé du point de vue des «policiers oeuvrant dans la rue».

De sang-froid ?

De sang-froid ?
Histoire d'un livre | LE MONDE DES LIVRES | 23.02.12

D'ordinaire, Stéphanie Polack est une lectrice avisée. Elle a même fait de cette disposition son métier : attachée de presse, elle défend les livres des autres avec précision, finesse et enthousiasme. S'agissant de son propre premier roman, Route Royale (Stock, 2007), pourtant, elle a mis du temps à comprendre que cette histoire d'une ex-détenue en quête d'une fraternité impossible ne relevait pas seulement d'un "travail technique sur la narration" : "J'avais écrit à partir d'un inconscient familial, et je ne l'ai réalisé qu'après la parution du livre."

Une large part de cet "inconscient" est liée à un fait divers, l'histoire de Jacques Fesch, qui fut marié à la soeur de son père : le 25 février 1954, parce qu'il rêvait de s'offrir un bateau, ce jeune homme bien né a braqué un agent de change, avant de prendre la fuite et de tuer un policier d'un coup de revolver. Condamné à mort, il a été exécuté en 1957.
Le destin de cet oncle lointain n'a jamais relevé du tabou. Mais prenant conscience de la manière dont elle avait été marquée par cette affaire advenue vingt-trois ans avant sa naissance, Stéphanie Polack décide de se lancer dans des recherches pour mieux comprendre Jacques Fesch, au-delà de la figure d'assassin froid qu'en a fait la justice, et de celle du saint que tente d'édifierl'Eglise, parce qu'il a découvert la foi en prison : "Je voulais faire cette recherche pour moi. Sans avoir l'intention d'en faire quelque chose de romanesque."
La jeune femme se collette avec les archives, cette "matière morte" que sont les vieux articles sur le braquage manqué et le procès : "Ils ne disaient rien du jeune homme que Fesch avait été, et qui a manqué aux miens." "Accaparée psychiquement" par cette histoire, Stéphanie Polack choisit de fondre cette quête avec l'idée de roman auquel elle réfléchit alors : "un road-trip un peu malade, un travail sur les frontières". Elle imagine de mettre en parallèle la dérive de Jacques avec l'errance d'une narratrice, "pour les faire entrer en résonance" : ainsi naît le projet de Comme un frère.
Dans son enquête sur Fesch, la romancière se pose comme contrainte, "pour des raisons éthiques ", de restreindre ses recherches à ce qui avait été rendu public - compte rendu du procès, lettres publiées, journal de prison -, sanstoucher aux documents familiaux. Pour cette plongée au coeur du système judiciaire des années 1950, elle est aidée par l'avocat célèbre Thierry Lévy, que son métier l'a amenée à rencontrer : "Je lui ai dit sur quoi je travaillais, il m'a mise en contact avec l'archiviste du Palais de justice de Paris, et m'a parlé de la machine pénale. Nous nous sommes vus trois ou quatre fois, et cela a beaucoup compté pour moi." Elle lit aussi les mémoires des ténors du barreau de l'époque, Jacques Isorni (qui avait été le défenseur de Pétain) et Albert Naud.
Pour saisir dans quel contexte s'est inscrite l'affaire, Stéphanie Polack s'immerge dans les années 1950. "Ma hantise, confie-t-elle, était de ne pas réussir à capterleur esprit, et d'en faire un décor de carton-pâte. " Elle s'attache à saisir etrestituer "des symboles de l'époque qui en exaltent l'esprit", lit des articles de cette période sur la jeunesse, cherche à comprendre "pourquoi le large était dans le vent ", avec, comme incarnation, chez Fesch, ce rêve de bateau et sa fascination pour les aventures du navigateur Alain Gerbault. Elle raconte la passion de la vitesse typique de ce temps en s'intéressant "à des faits aussi précis que l'alliance entre la marque Simca et la filiale française de Ford. C'est un jalon économique qui rend compte d'une réalité : la manière dont on s'ouvrait alors aux codes esthétiques des Américains". Elle se rend au Musée Simca de Carrières-sous-Poissy pour retrouver le modèle sport de 1954 conduit par Fesch.
Mais Stéphanie Polack le rappelle : "L'idée n'était surtout pas de raconter : "Il était une fois Jacques Fesch"." La dérive de ce "petit con", ainsi qu'elle l'appelle avec tendresse, se mêle à l'errance de Diane, sa nièce. "Double romanesque" de l'auteur, celle-ci s'abîme dans de longs trajets en voiture et trouve les hommes décevants par rapport à cet oncle, réinventé en frère idéal. "Le matériau était furieusement autobiographique, mais je me suis autorisé toutes les réinterprétations et mensonges - ceux que m'interdisaient les passages consacrés à Fesch", explique Stéphanie Polack. Les passages centrés sur cette femme en quête d'elle-même font alterner la première et la troisième personne. L'auteur explique : "Je n'ai pas la maturité suffisante pour tenir le "elle" sur la longueuret le "je" me fatigueEt puis il y a une vraie jouissance à passer d'une instance narrative à l'autre. Sans compter que l'errance est liée au dédoublement."
Tandis qu'elle travaillait à ce roman, Stéphanie Polack a découvert la psychanalyse, "dans la pratique et en tant qu'espace théorique". Elle s'est passionnée pour la relecture proposée par Jacques Lacan des mythes, comme celui d'Antigone qu'elle restitue dans Comme un frère. La psychanalyse y apparaît aussi à travers les séances de Diane sur le divan : la récurrence des passages qui voient la jeune femme revenir dans le cabinet d'un "cow-boy lacanien" fait partie des leviers narratifs du livre. Ils enveloppent le roman dans une "chronologie affective", et lui évitent d'être enserré dans un ordre rigide.
Au terme des quatre années passées, en tout, sur Comme un frère, Stéphanie Polack n'est plus sûre que Jacques Fesch ait été "un personnage tellement intéressant", lâche-t-elle dans un éclat de rire. La traque qu'elle lui a livrée pour lerendre à lui-même l'est, elle, sans aucun doute.
Raphaëlle Leyris