Le candidat socialiste a détaillé jeudi soir dans un amphithéâtre de l’Université de médecineParis-Descartes les orientations de sa politique de santé. Souhaitant prendre le contre-pied des réformes du quinquennat deSarkozy, il a insisté sur la place des médecins dans la gouvernance à l’hôpital et la fin de la convergence tarifaire.
Devant un amphithéâtre bondé, après la visite l’après-midi de l’hôpitalRobert-Debré (AP-HP) et de l’Institut de la vision, François Hollande a promis que la santé, « bien le plus précieux et le plus fragile », ne sera pas reléguée aux marges de son programme social : « C’est la politique publique la plus transversale qui soit, c’est un système d’avenir ».
Entouré de ses conseillers santé Marisol Tourraine et Jean-Marie LeGuen et des experts Didier Tabuteau et Jean-Hervé Lorenzi, le candidat socialiste a redéfini les valeurs qu’il juge « fondatrices » : le progrès de la médecine, l’égalité d’accès aux soins, la croissance économique et la démocratie sanitaire.
Concrètement, il a rappelé son attachement à un hôpital version« service public », et non une entreprise et critiqué « le défaut de concertation » de la loi HPST : « On ne fait pas de médecine sans médecin » a-t-il résumé. « Je ferai en sorte qu’un nouveau pacte social soit négocié à l’hôpital ». Il s’est également engagé à « mettre fin à la politique de convergence tarifaire », ce qui lui a valu les applaudissements de l’auditoire, et à revoir les règles de la T2A qu’il juge « inflationniste ».
Sur la question des déserts médicaux, François Hollande s’est déclaré« pas favorable à une politique de contrainte ». Il entend plutôt relever lenumerus clausus, revaloriser la médecine générale avec plus de stages en ville pour les internes, créer des pôles de santé de proximité et déterminer un plan d’urgence pour l’installation des jeunes médecins. Son objectif : fixer à 30 minutes maximum le délai pour accéder aux soins d’urgence. Il s’est aussi prononcé en faveur d’une limitation des installations nouvelles en secteur II en zone surdotée.
Question rémunération, il plaide en faveur d’un relèvement de la part forfaitaire, afin de mieux prendre en compte la prévention dans les consultations, mais souhaite « encadrer fermement par spécialité et par région » les dépassements d’honoraires.
En matière de politique de santé publique enfin, le candidat socialiste s’est engagé à reconduire les plans Cancer et Alzheimer, à revoir le plan Santé mentale et le plan pour la santé des personnes incarcérées, et à cibler des actions de prévention, à commencer par l’obésité, sur les enfants et adolescents.
› COLINE GARRÉ