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mercredi 14 décembre 2011
Ce film sortira le 21 décembre 2011 et sera montré à la Filmothèque du Quartier Latin (9 rue Champollion, 75005 Paris).
Augustine
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À propos du film :
1875 : AUGUSTINE, jeune "hystérique", arrive à l’hôpital de La Salpêtrière et devient rapidement le modèle favori des médecins qui photographient ses crises, et des leçons du Professeur Charcot. Mais elle échappe peu à peu à leur contrôle... Un moyen-métrage fondé sur l’histoire vraie d’une patiente qui a fasciné ses médecins, précurseurs de la psychanalyse, mais aussi les historiens (Foucault, Didi-Huberman dans Invention de l'hystérie) et les artistes, comme André Breton... Le choix d’un noir et blanc contrasté renvoie à l’esthétique de l’iconographie photographique de la Salpêtrière, - hommage aux «images des origines» et aux premiers usages scientifiques de l’image (Marey, Muybridge) où se prépare l’origine du cinéma.
Le film s’appuie sur tous les documents historiques qui ont été consignés sur Augustine: photos (les médecins voulaient montrer et analyser les phases de la «grande crise» hystérique), «délires», et jusqu’à sa fuite, «déguisée en homme»... Rien n’est inventé concernant les leçons publiques, les méthodes expérimentées (hypnose, métallothérapie, électricité...), les appareils (le «compresseur ovarien»), les «accidents» (la langue bloquée, la catalepsie des patientes pendant le bal)... Mais le film comble par l’imagination quelques «blancs» de l’histoire, en inventant un laborantin amoureux (transi) d’Augustine, une amie chanteuse... Augustine nous montre le face à face entre une jeune fille rétive et des hommes de science animés par un fiévreux désir de «voir» et de «montrer» les mystères de l’hystérie.
Sélectionné au festival de Clermont-Ferrand, aux Rencontres du moyen-métrage de Brive, au festival Science et cinéma d’Oullins, au festival du film psychiatrique de Lorquin, aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, Augustine a été diffusé sur Arte.
Le film s’appuie sur tous les documents historiques qui ont été consignés sur Augustine: photos (les médecins voulaient montrer et analyser les phases de la «grande crise» hystérique), «délires», et jusqu’à sa fuite, «déguisée en homme»... Rien n’est inventé concernant les leçons publiques, les méthodes expérimentées (hypnose, métallothérapie, électricité...), les appareils (le «compresseur ovarien»), les «accidents» (la langue bloquée, la catalepsie des patientes pendant le bal)... Mais le film comble par l’imagination quelques «blancs» de l’histoire, en inventant un laborantin amoureux (transi) d’Augustine, une amie chanteuse... Augustine nous montre le face à face entre une jeune fille rétive et des hommes de science animés par un fiévreux désir de «voir» et de «montrer» les mystères de l’hystérie.
Sélectionné au festival de Clermont-Ferrand, aux Rencontres du moyen-métrage de Brive, au festival Science et cinéma d’Oullins, au festival du film psychiatrique de Lorquin, aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, Augustine a été diffusé sur Arte.
Voir la bande annonce ici
Marcel Storr, bâtisseur visionnaire
Du 16 décembre 2011 au 10 mars 2012, la mairie du 20e arrondissement et la mairie de Paris présentent l’exposition Marcel Storr, bâtisseur visionnaire au pavillon Carré de Baudouin. Entrée libre.
L’oeuvre de Marcel Storr est à la fois intrigante dans le détail, époustouflante dans son ensemble. Elle regroupe une soixantaine de dessins de cathédrales et mégapoles imaginaires réalisés clandestinement par un cantonnier du bois de Boulogne, décédé en 1976 dans le plus complet anonymat. Il s’agit sans doute d’une des plus importantes découvertes d’art brut de ces dernières années en France.
Cette oeuvre magistrale est à découvrir pour la première fois dans son intégralité, du 16 décembre 2011 au 10 mars 2012 au pavillon Carré de Baudouin. L'exposition Marcel Storr, bâtisseur visionnaire est présentée par la mairie du 20e arrondissement et la mairie de Paris, avec la collaboration de Liliane et Bertrand Kempf (les collectionneurs), Laurent Danchin (commissaire de l'exposition) et Géraldine Gauvin (coordination muséographique).
Cet événement sera également l’occasion de rencontres et de projections sur l’architecture utopique.
Lire la suite ici
DIMANCHE 11 DÉCEMBRE 2011
La vie descriptible de Michel Foucault
David Halperin traduction Isabelle Châtelet
Décembre 2011 - Cahiers de l'Une-bévue - 20 euros
La parution du livre de David Halperin Saint Foucault, Towards a Gay Hagiography fut un événement aux États-Unis. Inédite en français, sa troisième partie La vie descriptible de Michel Foucault vient compléter Saint Foucault publié aux éditions EPEL. Foucault l'avait écrit : « les procédés disciplinaires […] abaissent le seuil de l'individualité descriptible et font de cette description un moyen de contrôle et une méthode de domination. […] Et cette descriptibilité nouvelle est d'autant plus marquée que l'encadrement disciplinaire est strict : l'enfant, le malade, le fou, le condamné deviendront, de plus en plus facilement à partir du XVIIIe siècle et selon une pente qui est celle des mécanismes de discipline, l'objet de descriptions individuelles et de récits biographiques. Cette mise en écriture des existences réelles n'est plus une procédure d'héroïsation ; elle fonctionne comme procédure d'objectivation et d'assujettissement ». En soulignant qu'il n'y a rien de personnel dans la subjectivité, Halperin replace la « mise en écriture » d'une existence déviante dans l'arène politique et tire de la biographisation de Foucault une leçon des effets de pouvoir sur tous ceux – le délinquant, le pervers, le pauvre, la personne de couleur, la femme – que la société moderne peut qualifier d'anormaux.
David Halperin est titulaire de la chaire W. H. Auden d'Histoire et de Théorie de la sexualité à l'Université du Michigan à Ann Arbor. Il est le cofondateur de la revue GLQ, Gay and Lesbian Questions et auteur de nombreux travaux, comme Cent ans d'homosexualité et autres essais sur l'amour grec (EPEL), Oublier Foucault, mode d'emploi (EPEL), ou Que veulent les gays ? Essai sur le sexe, le risque et la subjectivité (Amsterdam).
Illustration de couverture : Catherine Lord
Psychiatrie : grève au Rouvray vendredi |
Pour protester contre des conditions d'hospitalisation dégradées, les syndicats CGT et CFDT appellent à la grève, vendredi 16 décembre, Centre hospitalier (psychiatrie) du Rouvray. (Publié le 13-12-2011 à 17:08:19)
Une élue propose de recourir aux vétérinaires dans les déserts médicaux
13/12/2011
Françoise Tenenbaum, adjointe au maire de Dijon à la santé, propose de faire appel aux vétérinaires pour faire face à la pénurie des médecins dans les déserts médicaux. « Je me suis rendu compte qu’il y avait des vrais médecins dans les territoires, ce sont les vétérinaires, qui peuvent intervenir en urgence, déclare l’élue socialiste. Je pense qu’il y a un champ de travail, mais il faudrait définir une passerelle de formation et cadrer la mission de ces vétérinaires. Surtout, ce ne serait pas à la place du médecin mais en l’attendant ». Cette proposition est jugée« irréaliste et dangereuse » par l’Ordre des vétérinaires de Bourgogne et prise avec humour par l’Ordre des médecins de Côte-d’Or. « C’est un pavé dans la mare et ça fait bouger les canards. On en retiendra les bonnes intentions », ironise son président le Dr Jean-Pierre Mouraux.« Ce n’est absolument pas pensable », indique pour sa part Monique Cavalier, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne.
HAUT-PARLEURS – « Tu as un corps de lion ! »
Depuis un camion publicitaire, des voix de femmes aguicheuses inondent de galanteries les passants mâles des rues de Beyrouth : "Oh là là, quels beaux biceps !", clament-elles, "Toi beau brun, tu me plais, tu habites où ?"… "Tu as un corps de lion !"
C'est une campagne du collectif Nasawiya contre le harcèlement sexuel, nuisance perpétuelle pour les femmes de la capitale libanaise. Le quotidien francophoneL'Orient-Le Jour y voit, mardi, "une belle inversion des rôles, visant à faire comprendre aux femmes que le harcèlement n'est pas une fatalité, et aux hommes qu'il n'est pas un jeu". (via Courrier international).
Le suicide, fléau Français
L’Inserm a enregistré 10 464 décès par suicide en France en 2009. Une mortalité par suicide très élevée par rapport à ses voisins européens. Avec un paradoxe : les femmes, moins touchées que les hommes, sont plus nombreuses à penser au suicide. Et toujours une sureprésentation du phénomène dans le quart nord-ouest de l’Hexagone.
Près d’un décès sur cinquante est un suicide. «La France se situe parmi les pays occidentaux à forte mortalité par suicide, après notamment la Finlande, la Lituanie, la Lettonie, la Hongrie et la Slovénie», rapporte François Berk, l’un des auteurs de l’étude du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales du décès (CépiDC) de l’Inserm. La publication mardi d’une série d’études publiées par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) révèle que le suicide est «une catastrophe quotidienne» qui touche en France davantage les hommes que les femmes. Ils représentent les trois-quarts des décès par autolyse (7 739 décès masculins contre 2 725 décès féminins), alors qu’ils sont moins nombreux à tenter de se suicider.
L’étude explique ce paradoxe par les méthodes employées par les hommes qui sont plus meurtrières (pendaison, arme à feu...) que celles mises en ?uvre par les femmes (surdosage de médicaments). «On sait aussi que face au mal-être, les hommes ont davantage tendance à se réfugier dans les conduites à risque, tandis que les femmes verbalisent plus auprès des professionnels de santé», explique François Beck.
TS : 1 Français sur 20
Parce qu’elles ne font pas l’objet d’enregistrements systématiques, les tentatives de suicide sont plus difficiles à étudier. L’enquête révèle cependant que 5,5% des 15-85 ans déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie, soit un Français sur vingt. Les femmes étant plus nombreuses que les hommes. 7,6% ont déjà essayé de se suicider contre 3,2% chez les hommes, selon l’enquête du Baromètre santé, conduite par l’Inpes auprès de 27 000 personnes. Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide (4,4% contre 3,4%).
Hommes ou femmes, les 45-55 ans représentent par ailleurs la tranche d’âge la plus touchée. Autre enseignement de cette étude : les régions du Nord et de l’Ouest enregistrent des taux de suicide supérieur au reste de la France. Les violences qu’elles soient sexuelles ou non font parties des facteurs de risque les plus importants. Viennent ensuite la solitude, le chômage, un faible niveau de revenu et la consommation de tabac ou d’alcool.
Une autre étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) estime à environ 90 000 le nombre annuel des hospitalisations pour tentatives de suicide entre 2004 et 2007. Les femmes représentant 65% des séjours. L’enquête indique également un taux d’hospitalisation particulièrement élevé chez les adolescentes.
Caroline Laires-Tavare
Un Français sur vingt a déjà tenté de se suicider
Par C.BL
«Avez-vous pensé à vous suicider au cours des douze derniers mois?» A cette question, 3,9% de Français ont répondu oui en 2010. 0,5% ont tenté de se suicider cette année là et 5,5% des Français de 15 à 85 ans ont déjà fait une tentative de suicide dans leur vie. Une série d'études publiées ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) permet de préciser l'ampleur du suicide en France (pdf ici).
En 2009, 10 464 décès par suicide ont été enregistrés par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm. Soit près d'un décès sur cinquante. Un chiffre en diminution régulière ces dernières années, mais qui reste élevé par rapport aux voisins européens de la France. «La France se situe parmi les pays occidentaux à forte mortalité par suicide, après notamment la Finlande, la Lituanie, la Lettonie, La Hongrie et la Slovénie», précise François Beck, l'un des auteurs de l'étude. (Des données pays par pays sont en ligne sur le site de l'Organisation mondiale de la Santé).
Plus difficile à mesurer, les tentatives de suicide, qui ne font pas l’objet d’enregistrements systématiques. Et plus encore les pensées suicidaires. L'Inpes a fait réaliser un sondage par téléphone (fixe et mobile) auprès de 27 000 personnes. Résultat, en 2010, 3,9% des personnes âgées de 15 à 85 ans interrogées déclaraient avoir eu des pensées suicidaires et 0,5% avoir fait une tentative de suicide (TS) durant l'année.
Les 45-55 ans représentent la tranche d'âge la plus touchée. Les régions du Nord et de l'Ouest ont des taux de suicide supérieur aux autres. Surtout, hommes et femmes ne sont pas égaux. Les hommes représentent les trois-quarts des décès par suicide (7 739 décès masculins contre 2 725 décès féminins).
En revanche, les tentatives et les pensées suicidaires sont davantage le fait des femmes : 7,6% contre 3,2%. Sur les douze derniers mois, 0,7% ont tenté de se suicider, contre 0,3% des hommes.
Cette différence «peut s'expliquer par les méthodes mises en œuvre, plus meurtrières chez les hommes (pendaison, armes à feu, défenestration) que chez les femmes (médicaments, même si ceux-ci peuvent être très meurtriers)», souligne François Beck. «On sait aussi que face au mal-être, les hommes ont davantage tendance à se réfugier dans les conduites à risque, tandis que les femmes verbalisent plus auprès des professionnels de santé.»
Les femmes sont aussi plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir pensé au suicide (4,4% contre 3,4%).
(Inpes)
Différents facteurs de risque reviennent dans la survenue des pensées suicidaires comme des tentatives de suicide. En premier lieu le fait d’avoir subi des violences (sexuelles ou non). Puis l'isolement, le fait de vivre seul. Viennent ensuite le chômage, un faible niveau de revenu et la consommation de tabac, et, chez les femmes, une consommation d’alcool à risque chronique.
(Inpes)
Alerte au suicide : les Français atteignent des records
Par ERIC FAVEREAU
Elles sont froides, elles sont sèches, elles donnent la chair de poule. Les statistiques autour du suicide laissent toujours un sentiment bizarre : des données anonymes, pour des situations qui le sont tellement peu, pointent un phénomène massif.
Selon un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire(BEH) qui paraît aujourd’hui, ce sont plus de 10 400 personnes qui décèdent par suicide chaque année en France, ce qui en fait l’un des pays européens avec le plus fort taux de mortalité par suicide. «Presque 1 décès sur 50 est un suicide», explique Jean-Louis Terra, professeur de psychiatrie, dans un éditorial. Qu’en déduire ? Que veulent dire ces chiffres énormes ?
De fait, à la lecture du BEH, on note que le travail le plus novateur est celui autour des tentatives de suicide (TS). On le sait, elles représentent «le facteur prédictif le plus important pour le suicide accompli». Mais bien souvent on les ignore, elles restent cachées, ne se traduisent pas automatiquement par une hospitalisation ni par un signalement. Dans la littérature médicale, les TS seraient entre 10 et 40 fois plus fréquentes que les suicides. En France, on trouve peu de travaux. Récemment, nous avions fait état de la volonté de certains de monter un observatoire national (Libération du 22 mai).
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) apporte, pour une fois, des éléments détaillés à partir des données du baromètre santé de 2010.
Plus de 27 000 personnes ont été interrogées. Quelques chiffres émergent : près de 4% de la population a eu des pensées de suicide durant l’année écoulée, avec un maximum dans la tranche d’âge 45-54 ans ; 7,6% des femmes et 3,2% des hommes déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Et 5,5% des 15-85 ans, hommes et femmes confondus. C’est beaucoup. D’où cette autre donnée impressionnante : entre 2004 et 2007, le nombre total de patients hospitalisés en France pour une tentative de suicide a été de 279 843, et 65% de ces tentatives sont le fait de femmes.
Comment tente-t-on de se donner la mort ? Selon le BEH, les médicaments restent plébiscités : c’est le mode opératoire le plus fréquent (85,3%), dans les trois quarts des cas par psychotropes. «L’auto-intoxication par d’autres produits (alcool, produits chimiques, pesticides, émanation de gaz) est la deuxième cause (7,1%). La phlébotomie [incision des veines, ndlr] et la pendaison représentent respectivement 4,9% et 1,4% des séjours hospitaliers.» Quant aux suicides spectaculaires - saut dans le vide, arme à feu, noyade et collision intentionnelle -, ils restent rares.
Voilà. Des chiffres qui s’entassent dans une revue. On attend toujours une politique de prévention. Le BEH confirme, en tout cas, la variable régionale :«Les régions du Nord et de l’Ouest ont des taux supérieurs au taux national chez les hommes et chez les femmes.»