jeudi 22 septembre 2011







Journées d’automne : Qu’est-ce qu’un enfant ?

Espace analytique 
Association de Formation Psychanalytique et de Recherches Freudiennes d’Espace analytique
Journées d’études
8 et 9 octobre 2011
Faculté de Médecine - Amphi Binet 45 rue des Saints-Pères 75006 Paris
Qu’est-ce qu’un enfant ?
Comité d’organisation :
Claude BOUKOBZA, Danièle BRUN, Patricia de ROUVRAY, Claude-Noële PICKMANN, Catherine SALADIN, Guy SAPRIEL, Catherine VANIER, Alain VANIER
Renseignements :
Espace analytique
Centre Octave et Maud Mannoni 12 rue de Bourgogne, 75007 Paris 
Tél. : 01 47 05 23 09
espace.analytique@wanadoo.fr
www.espace-analytique.org
Dans ce monde de « l’enfance généralisée » que deviennent l’enfant et son symptôme ? L’enfant n’est pas hors discours, il est pris dans le lien social qui lui donne les formes de sa présence au monde aujourd’hui. A l’occasion de ces journées, nous questionnerons l’évolution de la place de l’enfant dans notre société : Que penser du droit à l’enfant ? De l’enfant à tout prix ? De sa place dans la vie familiale et dans l’économie du couple ? Mais que penser aussi de l’enfant comme symptôme du social, ce dont témoigne paradoxalement la présence persistante de la psychanalyse dans les institutions destinées à l’enfance ?

AMP Blog
 
19 de septiembre de 2011
 
ACTIVITÉS PRÉPARATOIRES / Texto de François Ansermet en Francés
Posteado por Blog amp a lunes, septiembre 19, 2011
 
ACTIVITÉS PRÉPARATOIRES
Au-delà de la crise du symbolique?
par François Ansermet
Quelques notes à propos du colloque de l’ASREEP-NLS du 3 Septembre 2011 à Lausanne : « Les métamorphoses contemporaines dans la culture. Incidences sur la clinique psychanalytiques ».
Comment caractériser notre époque ? Sommes-nous vraiment face à une métamorphose dans la culture ? Ou chaque époque entretient-elle à la fois une inquiétude perplexe quant à l’avenir et un rapport nostalgique au passé, finalement des formes de solitude du sujet face à sa condition de mortel qui le laisse finalement potentiellement sans recours ?

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La Lecture insistante. Autour de Jean Bollack
Colloque de Cerisy
11
Septembre 2011 – Albin Michel – Bibliothèque des Idées – 25 €

Né en 1923, Jean Bollack est un des plus grands philologues de notre époque, également très connu pour ses travaux sur le théâtre, la psychanalyse et la philosophie grecque. Les textes rassemblés dans ce volume témoignent d’une rencontre entre des chercheurs d’horizons et de disciplines diverses. La raison de cette rencontre est d’abord celle d’une convergence de méthode : l’herméneutique critique (les œuvres sont à la fois sources de sens et parties prenantes de l’histoire intellectuelle qui les a produites) dont Jean Bollack et Heinz Wismann ont été les premiers à révéler la fécondité dans le domaine de la philosophie antique – présocratique, notamment. Si J. Bollack a pu tester cette méthode dans un domaine relativement circonscrit –Hésiode, Héraclite, Empédocle, les tragiques grecs, Épicure–, il importait d’étendre le champ de son application à des œuvres d’époques et de genres différents : littérature, poésie, textes sacrés, peinture, et d’asseoir sa validité dans une perspective plus théorique en la justifiant du point de vue des théories du langage, de l’interprétation et de la critique esthétique. Cet ouvrage offre aux lecteurs la possibilité de revisiter des textes souvent très connus (Genèse, Homère, Œdipe roi, Molière, Madame Bovary, Rimbaud, etc.) sous un angle qui en rénove la réception.

LUNDI 19 SEPTEMBRE 2011



Accouchement sous le secret : plus de 600 femmes par an


Chaque année en France, de 600 à 700 femmes (664 en 2009) demandent à accoucher sous le secret (formule utilisée dans les textes législatifs de préférence à accouchement sous X, car secret n’implique pas anonymat). Une étude de Catherine Villeneuve-Gokalp publiée dans « Population », la revue de l’Institut national d’études démographiques (INED), permet de mieux connaître les caractéristiques de ces femmes et le contexte de la grossesse.
L’accouchement sous le secret n’empêche pas la femme d’établir la filiation au moment de la déclaration de naissance de l’enfant. Cela a été le cas de 10 % des femmes de l’enquête, réalisée en partenariat avec le Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP). Quant à donner à l’enfant la possibilité d’accéder ultérieurement à ses origines, 13 % des femmes indiquent leur identité dans le dossier de l’enfant et 29 % y laissent un pli fermé, qui pourra être ouvert sous certaines conditions.
L’étude définit trois profils principaux pour ces mères qui choisissent le secret : les jeunes femmes dépendantes de leurs parents (25 %), les femmes indépendantes (25 %) et les femmes seules en situation de précarité (15 %). L’accouchement secret n’est pas choisi seulement par des femmes très jeunes (le tiers avaient plus de 30 ans et 16 % au moins 35 ans). Mais les contraintes financières jouent souvent un rôle : trois mères de naissance sur quatre n’ont pas leur indépendance économique. Et les femmes qui reviennent le plus souvent sur leur décision – 14 % des mères reprennent l’enfant dans le délai légal de deux mois après la naissance – sont celles qui ont dû se séparer de l’enfant sous la pression de contraintes familiales ou économiques. Enfin, une fois sur dix, l’abandon de l’enfant pourrait s’expliquer par des problèmes de santé, de la femme (dépression, handicap physique ou maladie grave principalement) ou, moins souvent, de son partenaire (toxicomanie, alcoolisme).
Au total, pour 43 % des femmes, les raisons d’abandonner l’enfant sont liées au partenaire. Viennent ensuite les difficultés financières, un âge trop jeune, la crainte du rejet familial. L’auteur y ajoute des traumatismes récents ou anciens, difficiles à recueillir dans le cadre d’une enquête mais fréquemment mis en avant par les professionnels et dont l’existence semble confirmée par la découverte souvent tardive de la grossesse (au troisième trimestre pour un tiers des femmes).
› R. C.
21/09/2011

Les droits des femmes sont remis en cause par des forces conservatrices en Europe

Point de vue
20.09.11


Depuis quelques mois en Europe, de nombreux pays prennent des initiatives portant atteinte aux droits sexuels et plus particulièrement au droit à l'avortement. La crise mondiale et ses plans d'austérité sont les prétextes qui, sous couvert de dérisoires économies, permettent de légitimer les discours des forces les plus conservatrices d'Europe et remettent en cause ses droits et par là même les droits des femmes.
Toutes les instances internationales l'ont pourtant affirmé, le développement des populations y compris économique passe par des politiques d'égalité femmes/hommes, l'accès à l'éducation des filles, la planification familiale et par un accès facilité et sûr à la contraception et à l'avortement.
Ainsi, le 31 août, alors que la Pologne succède à la Hongrie à la présidence de l'Union européenne, la chambre basse du Parlement polonais examinait un projet de loi interdisant complètement l'avortement. Ce projet déposé par les mouvements anti-choix, soutenu par les ultraconservateurs et une bonne partie de la droite libérale au pouvoir a été rejeté à une courte majorité.
Rejeté aussi celui d'une députée de gauche proposant la libéralisation de l'avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse et son remboursement. Pourtant, la Pologne a été condamnée en mai dernier par la cour européenne des droits de l'homme pour "ses carences dans la mise en oeuvre de sa législation sur l'avortement" déjà fort restrictive. L'Irlande, elle, a été sommée fin 2010 par cette même cour, de revoir sa législation sur l'avortement.
Le 30 août 2011, la Suisse a jugé recevable l'initiative lancée par les milieux anti-avortement. Ce texte exige que l'interruption de grossesse et la réduction embryonnaire soient radiées des prestations de l'assurance maladie de base à de rares exceptions près. Les suisses devront donc voter.
En septembre 2011, la Douma (le parlement Russe) sous couvert d'économies, se prononcera sur un texte proposé avec l'active participation de l'église orthodoxe sur le paiement de l'acte d'avorter par les femmes et sur la personnalisation des embryons. Y sont aussi prévues de multiples contraintes : obligation pour les femmes mariées d'obtenir une autorisation écrite de leur mari, suivis psychologiques et autres visionnages ou lectures de documents anti-avortement…
Pendant sa présidence de l'Union européenne, la Hongrie a lancé en mai dernier une vaste campagne de communication contre l'avortement avec le soutien financier de fonds européens du programme de solidarité sociale "Progress". Celle-ci fait suite à l'adoption en avril de la nouvelle constitution qui, dans son article 2, s'engage à "protège(r) la vie du foetus depuis sa conception".
L'opposition espagnole a de son côté clairement annoncé vouloir revenir sur la loi sur l'avortement entrée en vigueur au printemps si elle accédait au pouvoir en novembre 2011 lors des élections législatives anticipées.
Devons-nous voir dans ces initiatives, l'influence de la mondialisation qui organise de fait la diffusion d'idées défendues en particulier aux Etats-Unis où les tentatives déterminées de s'attaquer au droit à l'avortement se multiplient ? Au cours du premier semestre 2011, pas moins de quatre-vingt lois ont été votées par les législatures d'Etats américains pour durcir les conditions d'accès à l'avortement. Conséquences des élections de novembre 2010 ou anticipation de la présidentielle de 2012 par les républicains et le mouvement conservateur "Tea Party" ? Retour à un ordre moral mondialisé ?
L'utilisation politicienne et démagogue, sous le prétexte de contraintes économiques, de ce retour à l'ordre moral dont les femmes, moitié de la population, sont les grandes perdantes, ne peut que nous inquiéter. Ainsi affaiblies vis-à-vis de l'opinion car utilisées comme variables économiques d'ajustement, la voie est toute tracée pour justifier politiquement la remise en cause de leurs droits civiques, sociaux et économiques.
Seule une réelle prise de conscience collective et citoyenne pourra arrêter la "marche-arrière-toute" actuelle. Il est impensable, au XXIe siècle, que l'égalité entre les femmes et les hommes connaisse un tel recul alors qu'elle reste àconquérir dans trop de pays au monde.
En septembre 2008, le colloque européen "Droit à l'avortement : quels enjeux pour les femmes en Europe ?" organisé par Le Planning familial dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, adoptait à l'unanimité des dix-sept pays européens présents, une déclaration finale réaffirmant que "le droit àdisposer de son corps est le socle fondamental permettant aux femmes de vivredans une société égalitaire, plus juste, plus démocratique". Cette déclaration lançait déjà un appel à la solidarité, à la vigilance extrême de l'ensemble des forces progressistes et citoyennes et à la création d'un réseau riche de nos différences et de notre volonté unitaire pour construire cette solidarité européenne, celle des femmes et des hommes libres et égaux.
Il est plus qu'urgent de mettre en œuvre cette déclaration car les femmes et les hommes qui luttent dans tous ces pays pour le droit de choisir et l'élargissement de la législation de l'avortement doivent être soutenus et défendus. La reconnaissance du droit fondamental des femmes à décider quand et si elles souhaitent avoir des enfants est aussi un enjeu de santé publique. Il en va de la démocratie européenne.

Ce qui se dit et s'écrit dans la psychanalyse

colloque

À l'occasion du 30e anniversaire de la mort de Jacques Lacan et en préparation des journées de l'École de la Cause freudienne, l'ACF-MP (antenne Midi-Pyrénées de l'Association de la Cause Freudienne) organise le colloque « Ce qui se dit et ce qui s'écrit dans la psychanalyse » qui se déroulera le samedi 24 septembre, à Toulouse.
Sont invités plusieurs psychanalystes de renommée internationale qui viendront explorer, débattre notamment ce que l'expérience de l'écrivain apprend aux psychanalystes, ou aux lecteurs. Christian Torrel (directeur de la librairie Ombres Blanches à Toulouse) fera partager son point de vue sur l'expérience de l'écriture. sera aussi présente Stella Harrisson (psychanalyste à Paris) qui parlera de Virginia Woolf. Mme Harrisson a dirigé l'ouvrage collectif intitulé « Virginia Woolf, l'écriture, refuge contre la folie ». Est également invité, le Bordelais Philippe Lacadée. Il est psychiatre, psychanalyste, directeur de la collection « Je est un Autre » aux éditions Michèle. Il a publié plusieurs ouvrages consacrés à l'enfance, l'adolescence ainsi que deux monographies consacrées à Arthur Rimbault et à Robert Walser (Prix Oedipe 2010). Plusieurs « locaux » proposeront leur travail à la discussion. Seront évoqués James Joyces, par Dominique Hermitte et Mireille Sorgue par Marie-Christine Bruyère. Enfin, l'après-midi sera consacré à la conférence d'Estella Solano-Suarez, qui parlera de l'analysant lecteur.
Trois variants associés à la schizophrénie et au trouble bipolaire


Un consortium international de chercheurs vient d’identifier cinq nouveaux loci de susceptibilité à la schizophrénie et un nouveau loci de susceptibilité au trouble bipolaire. De plus, certains loci confèrent une susceptibilité à la fois à la schizophrénie et au trouble bipolaire.
Le consortium international PGC pour la schizophrénie a conduit une méta-analyse combinant les données de 17 études génomiques d’association (GWAS). Les variants SNP fortement associés à la schizophrénie ont été ensuite examinés dans une étude de réplication.
Ce travail confirme deux loci déjà impliqués dans la schizophrénie : le locus HLA et le locus 18q21 (gène TCF4, encodant le facteur de transcription 4).
Elle révèle cinq nouveaux loci associés à la schizophrénie sur les chromosomes 1p21, 2q32, 8p23, 8q21 et 10q24.
La nouvelle association la plus forte concerne un variant sur le locus 1p21, au sein d’un intron d’un transcrit pour le microARN 137 (MIR137), qui est un régulateur connu de la maturation neuronale et de la neurogenèse adulte. De plus, 4 autres loci associés à la schizophrénie (dont TCF4) contiennent des cibles probables du MIR137, ce qui suggère qu’une mauvaise régulation du développement neuronal par le microARN 137 pourrait contribuer à la schizophrénie.
Par ailleurs, le consortium international PGC pour le trouble bipolaire a conduit une étude d’association ; 4 variants SNP ont été testés dans une étude de réplication.
Cette étude confirme une association significative entre le trouble bipolaire et le gène CACNA1C, qui encode une sous-unité d’un canal calcium, et identifie une nouvelle association avec un variant du gène ODZ4, qui encode une protéine de surface de la famille des teneurines.
Une analyse combinant les deux études révèle que 3 loci – CACNA1C, ANK3, ITIH3-ITIH4 – sont associés à la fois à la schizophrénie et au trouble bipolaire. Cela explique pourquoi l’on observe des sujets souffrant de troubles bipolaires dans certaines familles de sujets schizophrènes.
L’espoir est que ces découvertes débouchent sur de nouvelles cibles pour le développement pharmacologique.
› Dr VÉRONIQUE NGUYEN
« Nature Genetics », 18 septembre 2011, Pablo Gejman et coll., Pamela Sklar et coll

mercredi 21 septembre 2011


Phobie scolaire : un symptôme qui cache autre chose

FLORENCE TRAULLÉ Publié le mardi 20 septembre 2011 Elle touche aussi bien les petits que les ados. La phobie scolaire suscite souvent l'incompréhension. À Villeneuve d'Ascq, une clinique soigne, au-delà de ce seul trouble.

C'est la seule clinique du genre dans la région. Une équipe médicale pluridisciplinaire mais aussi des profs et un vrai chef d'établissement de l'Éducation nationale car la clinique des Quatre Cantons est à la fois lieu de soins psychiatriques et établissement scolaire. On y soigne et on y enseigne. Une unité soins/études. « Nous sommes une clinique où il y a des cours. Les deux sont articulés. Je précise toujours aux parents que ce n'est pas une école pour enfants difficiles » explique Robert Vanovermeir, le directeur des études. « Ce n'est pas non plus un lycée avec une grosse infirmerie ni l'école à l'hôpital » ajoute le Dr Catherine Goudemand-Joubert, psychiatre. Un bon tiers des jeunes hospitalisés ici arrive pour un problème de phobie scolaire. C'est la demande initiale. « La phobie scolaire, c'est un symptôme qui peut recouvrir beaucoup de choses » affirme d'emblée le Dr Goudemand. Elle parle de « refus anxieux de l'école » qui se traduit par des crises de panique ou d'autres somatisations. « L'enfant ou l'adolescent est incapable d'aller en classe. Ce n'est pas du tout du caprice, et cela n'a rien à voir avec l'école buissonnière. » Elle parle de « symptôme bruyant » derrière lequel « il y a souvent une angoisse de séparation majeure, même si elle est inconsciente. Ou une inhibition de la pensée. Ils n'osent plus penser, plus apprendre. » Un symptôme devant lequel les parents se trouvent totalement désemparés et qui nécessite une prise en charge thérapeutique car « la phobie scolaire mène parfois à la phobie sociale et peut conduire à un état dépressif » ajoute le Dr Goudemand. Isolement, rupture avec les copains, journées passées à ne rien faire, un engrenage dangereux. Les jeunes arrivant ici avec un symptôme de phobie scolaire sont souvent déscolarisés depuis un an en moyenne. « Certains ont des scolarités très "explosées". Ils ont plusieurs fois changé d'établissement ou de filière en pensant que ça ira mieux » note Robert Vanoveirmer mais, en remontant le fil de leur histoire scolaire, il constate que, beaucoup, ont eu une scolarité régulière en primaire avant de « décrocher un peu en troisième. Même s'ils boitillaient, ils s'en sortaient. Souvent, l'effondrement se produit après le passage au lycée ». Le Dr Goudemand rencontre « beaucoup de perfectionnistes qui, avant, étaient de très bons élèves ».
Entretiens directs avec un psychiatre, thérapies de groupes, ateliers et thérapies familiales sont mis en place par l'équipe médicale. Toute une palette d'outils déclinée pour chaque jeune, en y associant la famille. « Cela se fait progressivement » explique le Dr Goudemand. « Souvent, les familles ont déjà consulté avant de venir ici. Le symptôme de leur enfant a perturbé la famille et l'a fait réagir de telle ou telle façon.


Cela peut faire boule de neige. Démonter un peu tout ça permet d'aborder d'autres problématiques » constate la psychiatre qui reconnaît la subtilité de cette prise en charge. « Nous-mêmes n'avons pas toutes les réponses. C'est en cheminant avec la famille et le jeune que l'on va réussir à dénouer ce qui se passe. » Et d'ailleurs « la prise en charge au niveau des soins ne s'arrête pas quand le symptôme de phobie scolaire a disparu » ajoute le directeur des études. Il arrive que des jeunes patients retournent au lycée mais restent soignés dans l'établissement.Un projet global
La particularité de cette clinique, offrant une scolarisation sur place de la troisième au lycée « est de faire le pari que les cours participent au processus de soins. C'est un projet global. Nous avons des exigences scolaires », insiste le directeur des études. Dans un système psychiatrique où l'hospitalisation courte devient de plus en plus la règle, ici, on prend le temps. « En général, c'est assez long à soigner, reconnaît le Dr Goudemand. Cela dépend de la problématique. Les phobiques sont des personnalités évitantes, avec beaucoup de résistance. Il faut s'adapter au rythme des patients. » Seule structure de ce type, la clinique des Quatre Cantons affiche une liste d'attente qui, regrette René Vanoveirmer « fait perdre du temps à la prise en charge médicale et par rapport à la scolarité aussi ». w 
« IL Y A UNE FORME DE HONTE POUR LES ENFANTS COMME POUR LES PARENTS »
La présidente de l'association Phobie Scolaire milite pour qu'elle soit reconnue comme une maladie en tant que telle. Elle dit s'être retrouvée confrontée à la culpabilisation des parents et dénonce le manque de structures de soins.Comment vous êtes-vous intéressée au problème de la phobie scolaire ?>> Parce que ma fille a été touchée. Nous nous sommes retrouvés très démunis. En plus, je suis enseignante. Alors je me disais que si, moi, je me retrouvais dans cette situation d'incompréhension, qu'en était-il pour les autres parents ? J'ai fait des recherches sur la phobie scolaire et les possibilités de soins. Il n'y avait aucune association et on me renvoyait toujours le même schéma de la mère surprotectrice, du père absent, des parents pas assez investis, voire de la mère agoraphobique. Ça ne correspondait pas du tout à notre profil. On se posait plein de questions et on se trouvait très seuls.Vous vous êtes sentie culpabilisée en tant que parent ?  >> Énormément. Comme si, nécessairement, notre fille souffrait de carences affectives. Nous avons vraiment été déstabilisés par cette culpabilisation des parents, comme souvent dans les maladies dont on ignore véritablement la cause, comme l'autisme par exemple.Certains assurent que les phobies scolaires augmentent. Qu'en pensez-vous ?  >> C'est difficile à dire parce qu'il n'y a pas de statistiques officielles. C'est une maladie encore peu connue. Je pense qu'elle a toujours existé mais que la prise de conscience augmente. Parmi ceux qu'on appelle les « décrocheurs » du système scolaire, il y a sans doute aussi des phobiques qui ne sont pas détectés.Cela dit, les phobiques scolaires s'accrochent, malgré tout. Ils essayent vraiment d'aller à l'école, au collège, au lycée mais n'y arrivent pas. Ma fille faisait tout pour y aller. Elle partait de la maison et elle vomissait dès qu'elle était dans la rue. C'est une vraie souffrance, très difficile à dire. Il y a sans doute une part de déni, comme dans beaucoup de souffrances psychiques. Et, je pense, une forme de honte pour les enfants, comme pour les parents.Ça reste encore tabou.Alors que des psys pensent que la phobie scolaire est le symptôme d'autre chose, vous, vous militez pour qu'elle soit reconnue comme une maladie en tant que telle ?>> La phobie scolaire est qualifiée par les médecins de « trouble anxieux » comme pour les autres phobies. C'est pourtant très invalidant. Plus que la phobie des araignées, par exemple. On n'en rencontre pas tous les jours ! Alors que, pour un enfant, l'école c'est tous les jours... C'est aussi très angoissant pour eux car ils réalisent bien que cela compromet leur apprentissage. Beaucoup de phobiques n'ont, malheureusement, pas d'autre choix que de se tourner vers l'enseignement par correspondance.Qui, pour vous, n'est pas la bonne solution...  >> Non, car cela aggrave les phobies sociales. L'enfant ou l'ado passe sa vie chez lui, ne voit personne de la journée si ses deux parents travaillent. Ils sont en prison à la maison. Ce n'est pas une vie. Cela dit, les cours par correspondance en ont sauvé quelques-uns. La prise en charge thérapeutique est très compliquée. Il y a très peu de structures. Les meilleures sont les centres médico-psychologiques mais, comme pour tout ce qui est hospitalier, il y a trop d'attente. Pendant ce temps, l'enfant se dégrade. Reste le recours à des psychothérapeutes. C'est payant et non remboursé comme une orthophoniste ou un kiné. Ce n'est pas normal. w PROPOS RECUEILLIS PAR Fl.T.
ROMAIN : « LA NUIT, JE ME RÉVEILLAIS EN NAGE, COMPLÈTEMENT TREMPÉ DE SUEUR ET AFFOLÉ »
Romain a mis du temps à se faire entendre et comprendre. Sa phobie scolaire s'est installée insidieusement. Au début, ses parents ont cru à un caprice, imaginé toutes sortes d'explications. Lui-même comprenait mal ce qui lui arrivait.Il est très fier du bac qu'il a obtenu l'an dernier en candidat libre. « Pas de mention » rigole Romain « mais au moins je l'ai décroché. Ce n'était pas gagné ! » Pour lui, tout commence au début du deuxième trimestre en première. « L'année n'avait pas trop mal débuté. J'étais un élève correct, pas super brillant, pas mauvais, dans la moyenne. » Il se souvient d'un malaise diffus pendant les vacances de fin d'année. « J'avais un peu de boulot à faire, mais quand je m'y mettais, j'avais du mal à bosser. Anormalement. Je commençais à angoisser à l'idée de la reprise début janvier. » Romain le reconnaît, il est d'un naturel anxieux mais, « tout de même, ça n'avait jamais pris de telles proportions ».Début janvier arrive, il reprend le chemin du lycée. « Très vite, j'ai commencé à avoir des sueurs épouvantables la nuit. Je me réveillais en nage, complètement trempé et affolé. » Puis, viennent « les crampes au ventre le matin. J'étais incapable de prendre mon petit-déjeuner. Rien ne passait. Ma mère insistait pour que je mange avant de partir au lycée. J'ai commencé à vomir le peu que j'avalais ».Sa mère pense alors à une banale gastro. Romain sent bien que « c'était autre chose, de totalement inconnu pour moi, qui me dépassait ». Il se retrouve plusieurs fois à l'infirmerie du lycée « plié en deux de douleurs dans le ventre, vraiment pas bien » . L'infirmière s'interroge, conseille une visite médicale. « Mes parents sont très soucieux de notre réussite scolaire. Une fois que le médecin de famille a évacué tout problème genre appendicite, ulcère etc., mes parents ont pensé que je décrochais du lycée et que je jouais la comédie. Ils ont cru que j'étais racketté et n'osais pas le dire. Puis que je me droguais. Tout y est passé ! » Un jour, Romain s'effondre. « Je pleurais comme un môme. Je n'arrivais plus à m'arrêter. Ma mère s'est affolée. » Le médecin est appelé, conseille un rendez-vous en urgence dans une unité de psychiatrie. « C'était violent, je ne voulais pas me retrouver là, surtout pas. » Il accepte quand même, rencontre un psychiatre qui le met sous traitement et lui conseille surtout une psychothérapie. Elle va durer deux ans. « Ça m'a déculpabilisé. On m'écoutait sans me juger. Plein de choses sont remontées. » Impossible pourtant de retourner en classe.Romain prend des cours par correspondance, bénéficie de l'aide de ses copains. « J'étais coupé de mon univers mais c'était mieux que cette angoisse épouvantable qui me submergeait. » À cette rentrée, il s'est inscrit en fac. Dit qu'il va mieux. Qu'il va y arriver. « Sans ma thérapie, je serais resté au fond du trou. » wFl.T



La consommation de cocaïne à la loupe de la HAS



Son usage annuel chez les 15–65 ans a triplé entre 2000 à 2005. Les risques sanitaires liés à la consommation de cocaïne viennent d’être abordés par la HAS.


La forme "chlorhydrate" de la cocaïne est une poudre blanche qui se consomme par voie intranasale (sniff) ou par voie intraveineuse. Après adjonction de bicarbonate de soude ou d'ammoniaque, on obtient la forme "base", qui se présente sous forme de petits cailloux ou de galettes destiné(e)s à être fumé(e)s. La base préalablement préparée prend le nom de "crack". Lorsque la cocaïne est basée par les usagers eux-mêmes, on parle de "free base".


QUI SONT LES CONSOMMATEURS DE COCAÏNE ?


-› Environ 1,1 million de personnes de 12 à 75 ans ont expérimenté la cocaïne en France en 2005 (au moins une fois au cours de la vie). Ceci place la cocaïne en 2ème position dans le classement des drogues illicites les plus consommées, (loin) derrière le cannabis, mais devant les stimulants de type amphétaminique et les opiacés. L’expérimentation de la cocaïne est maximale entre 15 et 29 ans et devient très faible après 34 ans. Les hommes consomment trois fois plus que les femmes.


-› La population consommatrice de cocaïne en France augmente, l’usage chez les 15–65 ans au cours d’une année ayant triplé entre 2000 à 2005. Tous les milieux sociaux sont concernés.


-› La voie intranasale est la plus répandue, notamment en milieu festif techno et en population générale. La cocaïne sniffée provoque une sensation de bien être physique et intellectuel mais ne procure pas de flash.


Le crack est surtout consommé par des groupes d’usagers très désinsérés ; les consommateurs plus insérés consomment la cocaïne sous forme de free base. Celui-ci est aussi très utilisé en milieu festif. La forme basée permet de ressentir les effets de la substance de manière plus rapide et plus intense que le sniff (effet "high"), mais sans les inconvénients de l’injection. Elle permet aussi de fumer la cocaïne dans une cigarette, mélangée à du tabac ou du cannabis.


La voie injectée est utilisée par des sujets ayant recours à ce mode de consommation pour d'autres produits. L'effet recherché est la survenue d'un flash intense et court (15 à 20 minutes).


La consommation de cocaïne est rarement isolée. Il existe souvent un usage simultané d’alcool, de tabac et de cannabis. Des mélanges sont également souvent réalisés par les usagers (cocaïne, amphétamines, opiacés, benzodiazépines…).


LA CONSOMMATION DE COCAÏNE EN CLINIQUE


Différentes phases de consommation


-› La consommation occasionnelle est en lien avec des activités sociales ou festives.


-› L'abus (ou usage nocif) correspond au fait que l’usager se met à consommer de façon plus régulière et plus intense malgré l’apparition des premières conséquences personnelles et sociales. Son parcours est fait de "montées" et de "descentes", et les premiers signes de perte de contrôle apparaissent : répétition et rapprochement de la fréquence des binge (consommation massive sur un laps de temps court), envies irrépressibles de consommer, problèmes personnels et sociaux…


-› La dépendance se caractérise par la répétition cyclique des consommations et l’impossibilité de s’arrêter malgré la connaissance des conséquences négatives ; l’ambivalence forte entre le désir d’arrêter et l’attirance du produit ; la recherche quotidienne de substance ; la fréquence et l’intensité des rechutes même après une période d’abstinence prolongée. Le taux de dépendance à la cocaïne varie entre 4 % et 15 % en fonction des études.


Le cycle de l’addiction


Les différentes phases cliniques de l’addiction à la cocaïne (dépendance) s’inscrivent dans un cycle comprenant : intoxication avec euphorie, sevrage, craving, perte de contrôle se traduisant par un comportement de recherche du produit.


-› La sensation d'euphorie est le principal effet recherché. S'y ajoute une sensation de bien-être et d'amélioration des performances (diminution de la sensation de fatigue, confiance en soi, accélération de la pensée, performances sexuelles). Cet état dure quelques minutes. Il est suivi d'une phase de "descente", définie par des signes inverses (dysphorie, fatigue, irritabilité, perte de l’estime de soi, anxiété), qui dure quelques minutes à quelques heures. La consommation d'autres psychotropes pour gérer la descente est fréquente.


-› Le sevrage de la cocaïne se traduit par une dysphorie, un ralentissement psychomoteur, une irritabilité, une léthargie, une asthénie, un désintérêt sexuel, une bradypsychie, des altérations cognitives (mémoire, concentration), une baisse de l’estime de soi, une hyperphagie, une hypersomnie, une bradycardie et des signes physiques aspécifiques (sueurs, tremblements, polyalgies). Ces symptômes durent parfois plusieurs semaines. Plus ils sont sévères, plus le pronostic de la dépendance est défavorable.


-› Le craving est le besoin irrésistible ou irrépressible de consommer. Il est important dans l’addiction à la cocaïne, et est rapidement soulagé par la prise du produit. C’est un facteur de rechute même après une longue abstinence. Il est déclenché par la consommation de cocaïne, certains facteurs environnementaux associés à la consommation (lieu, musique…), la cocaïne paraphernalia (matériel utilisé par l’usager de drogue), les émotions positives ou négatives.


-› La perte du contrôle du comportement addictif et une altération de la prise de décision conduisent le sujet à privilégier la récompense immédiate en dépit des conséquences négatives à long terme.


Les complications somatiques et psychiques


La consommation de cocaïne est associée à une augmentation du risque de complications cardio-vasculaires (coronaropathie, trouble du rythme), neurologiques (AVC ischémique ou hémorragique), ORL (lésions de la cloison nasale), infectieuses (infections à VIH, VHB, VHC, atteintes bactériennes, IST), dermatologiques (lésions pieds-mains pour le crack), psychiatriques (dépression, suicide, paranoïa, délire) et pour la femme enceinte, de complications obstétricales et périnatales.
Synthèse du Dr Pascale Naudin-Rousselle (rédactrice, fmc@legeneraliste.fr)