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vendredi 8 décembre 2017

Des agents du CHU de Toulouse dénoncent des conditions de travail tendues en pédopsychiatrie

Une grève débute ce 6 décembre, à l'appel notamment de la CGT, au sein du service de pédopsychiatrie de la Villa Ancely au CHU de Toulouse. Il s'agit d'alerter sur les tensions dans les effectifs, en raison du non-remplacement d'absents. La direction annonce le renforcement de l'équipe par un soignant supplémentaire, sur une "période temporaire".
Des agents du service de pédopsychiatrie de la Villa Ancely au CHU de Toulouse (Haute-Garonne), qui accueille des adolescents souffrant de troubles sévères et chroniques, sont entrés en grève ce 6 décembre pour dénoncer leurs conditions de travail, en raison notamment de tensions sur les effectifs. "Depuis des mois, la situation se dégrade, les accidents de travail se multiplient, les arrêts maladie sont peu ou pas remplacés, l'effectif sécuritaire n'est plus respecté sur certaines journées, l'équipe et les adolescents peuvent se retrouver en danger", écrit la CGT du CHU dans un communiqué.

16 à 17 ETP présents sur les 22 de l'effectif

Dans le cadre du dépôt du préavis de grève le 5 décembre, une réunion s'est tenue avec la direction du pôle, qui refuse de mettre en place les effectifs supplémentaires et ne propose que des réorganisations de planning, a indiqué ce 6 décembre à Hospimedia une déléguée du syndicat travaillant dans le service, Pauline Salingue. Les représentants de la CGT comptent donc "s'inviter" ce jour dans les bureaux de la direction générale, pour demander à être entendus. Elle explique que 16 à 17 équivalents temps plein (ETP) sont présents effectivement au lieu des 22 ETP de l'effectif actuel du service "sur le papier". Ceci en raison des non-remplacements des absences (ou ponctuellement par des intérimaires), développe-t-elle, ajoutant que 26 ETP (éducateurs, aides-soignants, infirmiers) seraient nécessaires pour faire fonctionner le service. Elle signale entre autres un arrêt de travail consécutif à une blessure au genou d'un soignant occasionnée par une mise sous contention d'un adolescent, ou encore des arrêts maladie de plusieurs mois, en cours.
Sollicitée ce 6 décembre, la direction générale du CHU de Toulouse tient à rappeler qu'en France, la psychiatrie est financée par une enveloppe annuelle négociée avec la tutelle et que cette enveloppe permet le recrutement dans ce service de 22 agents soignants et éducatifs. "Ces 22 personnels sont en poste et, le cas échéant, les agents absents sont remplacés", poursuit-elle dans son communiqué.

Un "travail de fond déjà engagé", selon la direction

"Si la direction ne peut pas décider seule des effectifs du service, elle a accepté toutefois dans le cadre de cette négociation de renforcer l'équipe, sur une période temporaire, par un soignant supplémentaire pour assurer les temps des formations des nouveaux professionnels, contribuer à consolider le collectif de travail, et offrir une prise en charge de qualité à ces adolescents", annonce le CHU.
Il signale également qu'un "travail de fond" a déjà été engagé dans ce service "difficile", qui peut accueillir jusqu'à 11 jeunes de 12 à 18 ans, pouvant manifester pour certains des comportements violents. Ce travail mené par l'établissement sur "la prévention du risque psychosocial et l'amélioration des conditions de travail" a fait partie des points abordés le 5 décembre lors la négociation préalable à la grève, ajoute-t-elle.
Et de citer des actions concrètes déjà mises en place, comme "d'importants travaux de sécurisation des locaux" menés depuis 2015, ou encore l'organisation de dispositifs de régulation d'équipe, par un superviseur extérieur et les médecins du service. Un dispositif de travailleur isolé a aussi été "installé de manière à intervenir en urgence en cas de difficultés rencontrées par un agent seul". Enfin, informe la direction, le projet de relocalisation de cette activité sur le site hospitalier de Purpan à horizon 2018 est "en cours de finalisation de manière à améliorer les conditions de travail des professionnels de manière pérenne".
Caroline Cordier
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