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lundi 15 décembre 2014

« On peut prendre la schizophrénie pour de la paresse »

Pascale Senk - le 12/12/2014


INTERVIEW - Parfois, la maladie se développe à bas bruit, rappelle le Dr Olivier Canceil, psychiatre à l'établissement public de santé Maison Blanche à Paris.
LE FIGARO.- Passages à l'acte, hallucinations… La schizophrénie est-elle toujours à considérer comme une maladie dangereuse?
Dr Olivier CANCEIL. -Même si les représentations qu'on en a ont évolué, les stéréotypes ont la vie dure! En réalité, cette image de dangerosité ne se vérifie pas dans les faits: 10 % seulement des patients schizophrènes manifestent une certaine agressivité, mais comme la plupart des malades mentaux, ils sont d'abord vulnérables et risquent toujours d'être, eux, victimes de violences. Les hallucinations, le délire, symptômes «bruyants», sont de plus aisément contenus grâce aux traitements médicamenteux. La schizophrénie, c'est d'abord un trouble de la communication qui entraîne une désocialisation, parfois même jusqu'à la délinquance, avant même que la maladie ne soit diagnostiquée.
Qu'en sait-on aujourd'hui?
L'imagerie cérébrale a confirmé les premières intuitions sur cette maladie, celles de Bleuler notamment qui décida de ne plus définir la schizophrénie comme de la démence, mais comme une «fragmentation de l'esprit». Et, en effet, ce qu'il voyait comme une «dissociation empêchant le fonctionnement harmonieux de la pensée» est vérifié par de récentes recherches: grâce au pet-scan, on observe par exemple chez les malades des perturbations du fonctionnement de l'amygdale, cette structure cérébrale qui permet de reconnaître les émotions. L'hippocampe, intervenant également dans le traitement de l'information, est aussi impliqué. Nous pouvons désormais «voir» ces troubles cognitifs qui étaient jusque-là observés en examen clinique.

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